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Les femmes francophones
se tricotent une toile

by Nicole Nepton

La toile des femmes francophones

1997. Naïvement, je pars à la recherche d'une toile féministe francophone qui n'existe pas encore. Ébahie de nous voir si peu empressées d'exploiter les possibilités offertes par les nouvelles technologies d'information et de communication (NTIC), je m'implique dans un projet qui vise à faciliter leur appropriation par les groupes de femmes du Québec,

Internet au féminin
http://www.netfemmes.org

en tâchant de m'armer de patience.

En 1999, en travaillant sur les contenus de la

Campagne Internet des femmes
http://www.womenspace.ca/Campaign/Fr/intro.html

de Womenspace je découvre que nous avons une toile qui commence à faire voir la vitalité du mouvement féministe francophone tout en offrant de nouveaux moyens d'y participer. Même si elle est encore relativement petite, on y trouve des informations sur toutes sortes de sujets et des nouvelles des femmes de la francophonie. On peut aussi échanger grâce à des listes de discussion et des forums en direct (chats): quel courant d'air frais!

Pour partager mes trouvailles, j’ai mis en ligne deux pages de liens vers

La toile des femmes francophones
http://www.cam.org/~abe/net2.html

regroupés en une quarantaine de catégories. Pour vous aiguiller vers les ressources les plus intéressantes selon moi, je maintiens aussi une page sur

Les meilleurs sites de la toile des femmes
http://www.womenspace.ca/Campaign/Fr/meilleurs.html

Dans la Campagne Internet des femmes, je vous invite également à une tournée commentée de notre toile faisant voir différentes façons d'exploiter Internet: pour partager des ressources et des connaissances, s'entraider, se faire connaître, informer, sensibiliser, créer des espaces pour les femmes, impliquer, mobiliser. Allez y voir!

Une stimulante expérience non traditionnelle

Quand on développe une vision de plus en plus claire quant à l'exploitation d'Internet, on a envie d'utiliser ces nouvelles connaissances. Pour une Québécoise qui travaille dans des groupes de femmes, les perspectives de le faire autrement que bénévolement sont encore bien minces, puisque ceux-ci ont peu de ressources à investir dans l'exploitation des NTIC. Je rêvais de m'expatrier quand, au printemps 1999, je rencontrais les Femmes regroupées en options non traditionnelles

FRONT
http://www.front.qc.ca

un organisme provincial qui regroupe des non-trads (des plombières, menuisières, soudeures, conductrices de véhicules lourds, etc.: on estime à 300 le nombre d'emplois où les femmes constituent moins du tiers de la main-d'oeuvre) ainsi que des associations.

Les non-trads sont isolées, elles sont minoritaires dans leur classe, leur atelier, leur syndicat et dispersées à la grandeur de notre immense Québec, tandis que leurs conditions d'études et de travail s'améliorent très lentement. Dans un tel contexte, les NTIC ont été perçues par FRONT comme l'outil rêvé pour les rejoindre plus facilement, les relier les unes aux autres tout en poursuivant notre travail de sensibilisation afin qu'un jour elles puissent étudier et travailler sans devoir faire face à toutes sortes de discriminations et supporter seules le poids de l'intégration à des milieux majoritairement masculins.

FRONT décidait donc de créer un site Web et me chargeait de sa réalisation. Aujourd'hui, on y trouve les articles de nos bulletins de liaison parus depuis 1998, le document synthèse sur notre colloque de mai dernier, nos communiqués, un bottin sur les groupes du Québec offrant des services en non-trad, des conseils technos, une sélection commentée de sites Web, des infos sur nos activités, etc. On peut y rencontrer une cybermentor qui aide à se faire respecter dans un milieu professionnel hostile, s'abonner à une liste de discussion ou simplement s'offrir le plaisir de se retrouver dans les paroles d'autres non-trads.

Le site a pris une vitesse de croisière. Il est régulièrement mis à jour et développé tandis que sa fréquentation augmente constamment. De son lancement fin mai à la fin décembre 1999, il a attiré 3 000 visites... et nous avons vu presque doubler le nombre de non-trads membres de FRONT. Le Conseil du statut de la femme, le Réseau-Femmes Colombie-Britannique, le Réseau canadien pour la santé des femmes, famafrique et même Le Monde ont contribué à le faire connaître. En exploitant aussi les outils développés par le réseau électronique des féministes francophones,

NetFemmes
http://www.netfemmes.org

pour donner des nouvelles aux femmes de la francophonie tout en faisant connaître nos activités et notre site, nous avons bon espoir qu'enfin un jour on entende enfin ce qu'ont à dire les non-trads!

Aller chercher les moyens d’aller plus loin

C'est un début très encourageant. Le désir de faire de notre site une ressource pour les non-trads francophones du monde entiernous tenaille de plus en plus. Il reste à trouver les moyens de poursuivre le développement de notre exploitation des NTIC, mais faire le tour de notre toile m'inquiète parfois quant aux possibilités de financer un tel projet. On y sent trop souvent le manque de ressources: beaucoup de sites sont rarement mis à jour et ne sont pas développés. Et nos ressources virtuelles sont pour ainsi dire réservées à celles qui ont accès à Internet à la maison, à l'école ou au travail: ça exclut pas mal de femmes!

Le gouvernement canadien investit dans toutes sortes de projets pour brancher le pays

http://connect.gc.ca/

sans prendre la peine d'élaborer des politiques Internet dans une perspective de genre. Il va sans dire qu'aucun programme ne cible les femmes. Saviez-vous que sans le travail acharné de Womenspace, les groupes de femmes ne seraient pas admissibles au programme VolNet? Au Québec, on n'en a à peu près que pour l'industrie du multimédia, la culture, les jeunes... Le mouvement des femmes critique toutes sortes de politiques, mais rarement celles-là, tandis que le manque de ressources pour exploiter Internet est généralisé dans les groupes de femmes et chez les Canadiennes. Bof?

Personne ne va jamais rien chercher pour les femmes à notre place. Personnellement, convaincue que les non-trads méritent mieux, je n'ai pas l'intention d'en rester là. Mais les femmes assistées sociales, monoparentales, handicapées, immigrantes, chômeuses, les canadiennes françaises, les lesbiennes, les autochtones, etc., méritent mieux elles aussi. Alors? À suivre?

Nicole Nepton, Montréal
nontrad@front.qc.ca


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