Kenneth Vollman
Président
Office national de l'énergie
Conférence de CAMPUT
Ottawa, Ontario
15 mai 2006
Cette discussion libre s'intitule « Vision d'une réglementation efficace à l'échelle de l'Amérique du Nord ». Je l'ouvrirai donc avec un énoncé de vision élaboré à l'Office au cours des derniers mois.
Pour moi, toute la force de cet énoncé tient dans le terme développement responsable. Nous l'avons choisi parce que nous croyons que bien qu'il soit dans l'intérêt public que le développement de l'infrastructure dans un cadre de marché concurrentiel repose sur des intérêts privés, les organismes de réglementation doivent tenir compte des effets sociaux et environnementaux potentiels que les marchés omettent de considérer dans leur intégrité. Nous nous considérons comme un partenaire des parties prenantes. Nous tentons ensemble d'assurer que ces préoccupations soient reconnues et comprises et d'établir l'équilibre des facteurs économiques, sociaux et environnementaux. À l'ONÉ, il est dans notre culture d'aspirer à nous montrer actifs, efficaces et avertis. Entre autres, nous tentons de prévoir et de nous préparer à aborder les questions qui nous sont présentées. Nous accordons la priorité aux résultats et sommes en mesure de traiter des questions multidisciplinaires très complexes qui entourent la réglementation en matière d'énergie. Collaborer en ce sens avec nos partenaires nous permet d'entrer en contact avec les meilleurs spécialistes et de disposer de l'information nécessaire à la résolution efficace des problèmes, la promotion de l'innovation et la prise de décisions éclairées. Finalement, nous travaillons pour le bien de tous les Canadiens.
Pour concrétiser cette vision, c'est-à-dire atteindre l'excellence dans la réglementation en matière d'énergie, nous avons tous un rôle à jouer.
Aujourd'hui, je ne parlerai pas de nos bons coups : je n'en ai pas le temps! Mais voici un extrait d'un article de Weintraub et Hester paru dans le Globe and Mail il y a environ deux mois qui comparait la réglementation du Canada avec celle d'autres pays de l'hémisphère Nord. [Traduction] « Le succès du Canada est le fruit de plusieurs années de politiques et d'investissements harmonisés, du respect de la loi et d'une réglementation adéquate. Cet agencement a créé un climat propice pour les investisseurs prêts à tenter leur chance au pays. »
Mais nous avons encore à faire pour atteindre l'excellence dans la réglementation en matière d'énergie. Au cours des prochaines minutes, j'exposerai ce qui, selon moi, devraient être les trois grandes priorités des organismes de réglementation, du gouvernement et de l'industrie. À cause des contraintes de temps, je me contenterai de les énumérer, mais je me ferai un plaisir d'élaborer plus longuement à leur sujet avec les personnes intéressés lors de la partie informelle de cette séance.
Les organismes de réglementation ont trois grands rôles :
Voici venu le moment pour moi de m'éloigner de mon champ d'expertise et de faire des suggestions à nos maîtres politiques.
* Parmi ces moyens, on note la réglementation des délais, l'établissement d'un bureau pour les grands projets et l'habilitation d'un organisme directeur qui déterminera les calendriers d'exécution, les calendriers et le mandat des commissions conjointes, et la publication obligatoire des normes de service.
En dernier lieu, j'ai un bocal pour nos partenaires de l'industrie.
Les prix élevés de l'énergie crient haut et fort que nous devons mieux utiliser l'énergie et développer de nouvelles sources d'approvisionnement. Le marché est sensible à ces arguments, mais nous avons besoin d'un cadre politique clair et de processus opportuns qui permettront aux participants de prendre des décisions conséquentes.
N'oublions pas que les derniers investissements majeurs dans des infrastructures assujetties à la réglementation fédérale datent de plus d'une décennie. Bien sûr, je fais référence au Projet extracôtier de l'Île de Sable et au gazoduc d'Alliance qui datent du milieu des années 90.
À prime abord, j'étais surpris qu'on ne nous demande de parler que pour cinq minutes lors de cette conférence. Mais j'ai vite compris que les questions auxquelles nous sommes confrontés sont celles dont nous avons discuté au cours des trois dernières conférences annuelles de CAMPUT. Les progrès ont été minimes dans la résolution de ces questions. Je terminerai en vous demandant : « Qu'attendons-nous pour agir? »
Récemment, j'ai lu que [Traduction] « souvent, le public et les législateurs ne réagissent qu'après l'apparition des signes de crise. »
N'attendons pas d'être plongés dans la noirceur : travaillons ensemble pour démontrer que ce n'est pas le cas des projets énergétiques dans notre pays!