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Novembre/Décembre
2000
Vol. 32, no 11/12

Le consortium du Conseil des bibliothèques du gouvernement fédéral (CBGF)

Emil Daniel, coordinateur du consortium,
Conseil des bibliothèques du gouvernement fédéral

Introduction

La coopération entre les bibliothèques est une tradition de longue date. Les partenariats établis pour les prêts entre bibliothèques et le catalogage coopératif ne sont que deux des succès majeurs de mise en commun des ressources dont la collectivité des bibliothèques peut être fière.

Selon l'étude sur la mise en commun des ressources au Canada de 1999, les bibliothèques forment des consortiums pour pouvoir coopérer à la réalisation d'objectifs individuellement inaccessibles. Les résultats de cette étude montrent aussi que la plupart des bibliothèques canadiennes appartiennent à une forme quelconque de consortium, et il est fréquent que certaines bibliothèques appartiennent à plusieurs consortiums  --  jusqu'à 19 dans le cas de l'Université de Colombie-Britannique. Les alliances ainsi formées sont basées sur le type de bibliothèque (universitaire, publique, gouvernementale, etc.), sur l'emplacement (une province ou une région) ou sur un objectif spécifique (comme la rationalisation de la collection, l'achat, l'accès aux ressources). Le thème central de chacune de ces alliances demeure toutefois une approche coopérative.

L'augmentation radicale du nombre et de l'importance des consortiums d'achat est relativement récente. La réduction des effectifs, le gel des budgets, l'augmentation constante des coûts, les produits électroniques et la pénétration d'Internet sont autant de facteurs contribuant à leur prolifération. Plusieurs bibliothécaires estiment aussi que la balance du pouvoir a penché radicalement en faveur des producteurs et des vendeurs de produits d'information, forçant les bibliothèques à reconsidérer leurs relations pour en arriver à un mode d'exploitation qui renforce leur position de négociation. Les objectifs des consortiums sont non seulement de meilleurs tarifs, mais aussi plus d'influence dans le développement des produits d'information et la détermination des termes et conditions de leur vente. Prises séparément, les bibliothèques peuvent être petites, mais leur pouvoir d'achat collectif est énorme.

Le consortium du CBGF

Un consortium des bibliothèques du gouvernement fédéral présente des possibilités et des défis spéciaux et uniques. Nous avons un employeur commun et nous avons tous subi de fortes pressions durant la réduction des effectifs gouvernementaux de ces quinze dernières années. Cela nous a encouragés à coopérer dans la rationalisation des services et collections, la réaction au défi posé par le nouvel environnement informatique et, en règle générale, l'obtention d'une meilleure valeur pour chaque dollar dépensé dans le domaine de l'information. En plus de cela, il existe parmi nous une très grande diversité. Les bibliothèques du gouvernement fédéral varient en taille, de l'unique employé de la bibliothèque de la Société d'assurance-dépôts du Canada à la Bibliothèque nationale du Canada, qui emploie plus de 400 personnes. Les structures varient de la bibliothèque centrale unique de la Banque du Canada au réseau de 26 bibliothèques d'Agriculture et agroalimentaire Canada, disséminées dans tout le pays. Les sujets couverts comprennent les sciences, les finances, la gestion des ressources humaines et le droit. Leurs mandats vont du support à de petits groupes de chercheurs et hauts fonctionnaires bien définis à celui des membres élus du Parlement et à la présentation d'une fenêtre nationale et internationale sur le patrimoine de l'édition canadienne.

L'idée d'un consortium d'achat pour les bibliothèques du gouvernement fédéral est née au Comité des sciences et de la technologie du Conseil des bibliothèques du gouvernement fédéral. Leur rapport du 31 mars 1994 sur le partenariat et le partage des dispositions a été suivi en décembre 1994 par une analyse de rentabilisation conjointe de la Bibliothèque nationale du Canada et du CBGF d'une initiative d'achats en commun pour les bibliothèques du gouvernement fédéral. Quand un sondage auprès des bibliothèques du CBGF a démontré un vif intérêt pour cette idée, un entrepreneur de l'extérieur, Paul Kitchen Associates, a été engagé pour préparer une étude de faisabilité; quelques mois plus tard, le consortium du CBGF est né.

L'adhésion au consortium du CBGF est volontaire et ouverte à toutes les bibliothèques du gouvernement fédéral. La Bibliothèque nationale du Canada lui offre des locaux et le soutien de sa Direction des programmes nationaux et internationaux; le consortium est financé par les cotisations des adhérents. Un coordinateur à plein temps reçoit ses directives d'un comité consultatif de six personnes élues par ses membres. Dans les cinq années qui ont suivi sa création, le consortium a grandi et compte maintenant 117 bibliothèques membres de 37 organismes et ministères différents du gouvernement fédéral.

Jusqu'à maintenant, le consortium s'est attaché à faciliter l'achat et l'échange d'information entre ses membres. Dans presque tous les cas, les membres intéressés à une offre traitent directement avec les fournisseurs, la seule exception étant une souscription de groupe aux services de l'OCLC. Toutefois, on insiste de plus en plus pour que le consortium agisse en tant qu'intermédiaire dans certaines acquisitions  -  pour signer des contrats et traiter la facturation consolidée. C'est spécialement vrai dans le cas d'offres nationales et internationales négociées par des groupes de consortiums.

L'avenir

Tout comme les bibliothèques peuvent tirer avantage de leur association en consortiums, les consortiums peuvent aussi accroître leur pouvoir et leur influence en coopérant à un plus haut niveau. Ces alliances deviennent de plus en plus importantes pour le consortium du CBGF. L'International Coalition of Library Consortia (ICOLC), dont la première réunion a eu lieu en 1997, énumère maintenant 131 consortiums sur son site Web. À l’échelle nationale, on retrouve Consortia Canada, dont le consortium du CBGF était un membre fondateur. Consortia Canada s'occupe de problèmes et exigences spécifiquement canadiens, dont ceux résultant de l'étendue et de la démographie du marché canadien et des questions spécifiques au contenu canadien.

Le futur semble présager des offres nationales et internationales faites par l'intermédiaire de telles organisations. Parmi les offres négociées à l'échelle continentale dont le prix dépendait du nombre total des utilisateurs, citons celles pour l'Encylopaedia Britannica, l'Oxford English Dictionary et Access Science en direct. Grâce à de tels accords, même les plus petites bibliothèques peuvent bénéficier des bas prix offerts aux membres de l'ICOLC, puisque leurs utilisateurs sont assimilés aux millions d'autres clients des consortiums. Consortia Canada a entamé des discussions similaires avec l'Institut canadien de microreproductions historiques pour son nouveau produit Notre mémoire en ligne. Des discussions sont aussi en cours pour la version canadienne de Books In Print en direct.

Un modèle a été conçu pour permettre à un consortium négociant pour un produit de haut de gamme de se porter volontaire pour devenir le consortium primaire et négocier une offre au nom d'un grand nombre de bibliothèques. Ainsi, même une bibliothèque d'un seul employé du consortium du CBGF peut profiter du bas prix offert à trois millions d'utilisateurs finaux de l'accès en ligne à l'Oxford English Dictionary. L'offre a été négociée entre Nylink, un consortium de l'état de New York, et Oxford University Press. Il était ouvert à tous les consortiums américains, et aux consortiums canadiens grâce à Consortia Canada, le BC Electric Library Network (ELN) agissant comme consortium primaire national.

Conclusion

Il serait difficile, sinon impossible, à une seule bibliothèque de négocier une entente telle que celle de l'Oxford English Dictionary. Mais grâce aux consortiums, de telles offres peuvent être couramment finalisées.

Durant ses premiers cinq ans d'existence, le consortium du CBGF s'est doté d'un fondement solide : une bonne base d'adhérents, des partenariats avec d'autres consortiums, de bonnes relations de travail avec les fournisseurs et de l'expérience dans la facturation partagée. À l'avenir, le consortium du CBGF pourra envisager un rôle plus actif dans la négociation d'achats en groupe et l'assistance à des projets communs d'accès à l'information au sein du gouvernement fédéral.

Pour de plus amples renseignements sur le consortium du Conseil des bibliothèques du gouvernement fédéral, veuillez communiquer avec :

Emil Daniel
Coordinateur du consortium
Conseil des bibliothèques du gouvernement fédéral
Téléphone: (613) 943-1111
Télécopieur: (613) 947-2916
Courriel : emil.daniel@nlc-bnc.ca