Archived by Library and Archives Canada / Archivé par Bibliothèque et archives Canada. 20-10-2004. Les bibliothèques comme outils de la politique d’information Carte du site
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Les bibliothèques comme outils de la politique d’information :

le rôle des bibliothèques publiques canadiennes dans le programme Un Canada branché

Document préparé par
Heidi Julien
École de bibliothéconomie et de sciences de l’information
Université de l’Alberta, Edmonton
et
Michelle Helliwell
École de bibliothéconomie et de sciences de l’information
Université Dalhousie
Halifax (Nouvelle-Écosse)

Demandes de renseignements : Heidi.Julien@ualberta.ca

Version originale : Julien, Heidi et Michelle Helliwell. « Libraries as Instruments of Information Policy: The Role of Canadian Public Libraries in Connecting Canadians », Au-delà du Web : Les technologies, la connaissance et les gens, pp. 111-120. Actes du 29e congrès annuel de l’Association canadienne des sciences de l’information, Ville de Québec, 27-29 mai 2001.

Le résumé de l’ouvrage sera publié dans la Revue canadienne des sciences de l’information et de bibliothéconomie, vol. 25, no. 4.

Résumé

Dans la foulée des changements radicaux que connaît la société canadienne en fait de recherche et de gestion de l’information depuis quelques années, les bibliothèques publiques revendiquent leur place au sein de la société de l’information. De plus, Industrie Canada a choisi les bibliothèques publiques pour véhiculer son programme Un Canada branché. Nous avons analysé les mesures prises par les bibliothèques publiques en réaction à ce rôle imposé par le gouvernement fédéral : le présent document expose les résultats de cette démarche. Nous avons analysé les sites Web des 22 plus grandes villes canadiennes pour évaluer le soutien des municipalités aux bibliothèques publiques en tant que moyens d’accès 1) à la technologie de l’information; 2) à de la documentation sur la croissance économique et le renforcement communautaire; 3) à des connaissances spécialisées en matière de culture informationnelle.

Introduction

La présente étude avait pour objet d’examiner la réaction des bibliothèques publiques du Canada à l’égard de la politique fédérale Un Canada branché, principal projet mis de l’avant par Ottawa pour répondre aux nouveaux enjeux de la société de l’information. Ces enjeux sont en grande partie liés à l’omniprésence grandissante des technologies de l’information (TI), lesquelles représentent pour les bibliothèques publiques une multitude de défis et de possibilités.

Analyse documentaire

La présente analyse couvre les articles publiés depuis 1993 – c.-à-d. il y a huit ans, ce qui paraît peu, mais correspond à une éternité dans l’histoire de l’ère de l’information et particulièrement d’Internet. Il y a à peine dix ans, les bibliothèques municipales luttaient contre une technologie relativement nouvelle qui promettait beaucoup, mais était de peu d’utilité (McClure, Ryan et Moen, 1993). En fait, le potentiel d’Internet était aussi manifeste que les problèmes inhérents à cette technologie. On redoutait énormément les problèmes liés à l’installation, à l’entretien, à la formation du personnel et aux restrictions budgétaires; on doutait aussi de la réelle facilité d’utilisation d’une base de données exempte de structure et de mécanismes de contrôle.

Les bibliothécaires d’aujourd’hui ont les mêmes préoccupations que ceux du début des années 90 (Eve et Brophy, 2000; Les Associés de recherche Ekos, 1998). Les technologies de l’information sont toujours coûteuses, et les versions améliorées apparaissent à un rythme tel que les bibliothèques ne peuvent se permettre d’être à jour. Même si la situation semble en voie de s’améliorer, le Web continue de croître à une vitesse exponentielle : il n’y a aucun ralentissement à l’horizon. Il serait faux de dire que les temps ont changé et que les préoccupations d’il y a quelques années ont disparu : la documentation publiée sur le sujet ne soutient pas cette perspective. Les questions soulevées il y a huit ans sont reformulées dans des articles plus récents et préoccupent toujours les bibliothécaires d’aujourd’hui. Malgré tout, le gouvernement canadien est allé de l’avant avec sa politique Un Canada branché (Manley, 2000), en faisant appel aux bibliothèques publiques pour l’aider à réaliser son mandat. Comment les bibliothèques publiques relèvent-elles le défi? Sont-elles consentantes ou réticentes à faire partie d’un tel projet? La présente étude tente de répondre à ce type de questions, tandis que l’analyse documentaire offre des éléments de réponse surprenants et des points de vue intéressants sur des enjeux connexes.

Les articles consultés dans le cadre de l’analyse documentaire, qui ont été regroupés sous trois grands thèmes, recèlent des éléments de réponse inattendus non seulement par rapport aux enjeux qui définissent la relation entre les technologies de l’information et les bibliothèques publiques, mais encore davantage par rapport à des enjeux fondamentaux concernant le rôle de la bibliothèque publique tel que perçu par les bibliothécaires, la population et le gouvernement dans le contexte de la nouvelle ère de l’information. Chacun de ces enjeux converge vers le point de mire de la présente étude, qui est l’évaluation du rôle que joue la bibliothèque publique dans l'initiative fédérale Un Canada branché.

Les bibliothèques publiques : une question d’image, d’équilibre et de leadership

Un des thèmes majeurs ressortant de la documentation publiée est la place d’Internet en bibliothèque et les enjeux connexes. Il est intéressant, dans le contexte actuel, de remarquer que les autres types de technologies de l’information – cédéroms, livres électroniques et autres technologies de l’information – ne préoccupent pas les auteurs autant qu’Internet. Le pouvoir inouï du Web peut sans doute expliquer cette situation : bien que d’autres formes de technologies de l’information soient plus ou moins compatibles avec le mandat des bibliothèques, il n’en demeure pas moins qu’avec Internet, on a affaire à des problèmes et à des enjeux complètement nouveaux.

De ces enjeux, le plus intéressant concerne le rôle de la bibliothèque à l’ère de l’information. Aux États-Unis, berceau d’Internet, on semble traverser, par rapport à cette question, une crise de l’image provenant de trois sources distinctes – la population, les médias et les bibliothécaires eux-mêmes. Au cœur du problème, il y a la question « qui sommes-nous? » (Ou peut-être « qui sommes-nous aujourd’hui? ») Un consensus se dégage de l’ensemble des articles examinés dans le cadre de l’analyse documentaire : la bibliothèque publique représente un bastion de la démocratie où tout un chacun peut trouver refuge dans le monde des livres et avoir accès à des outils d’éducation et d’apprentissage (Raber et Budd, 1999, p. 182). On laisse entendre que le fait de négliger un rôle aussi important dans le secteur public constituerait une violation des fondements mêmes de la démocratie.

Dans le même ordre d’idées, on estime qu’en refusant à la population l’accès à la technologie et à Internet (que beaucoup de gens démunis sur le plan économique ne peuvent se permettre), les bibliothèques aggraveraient doublement la situation des gens défavorisés. Beaucoup de documents ne sont accessibles que par Internet, notamment en ce qui concerne les possibilités d’accès à l’enseignement, et les personnes qui n’ont pas accès à ces outils sont vouées à devenir des parias de la nouvelle ère (Raber et Budd, 1999, p. 192; Eve et Brophy, 2000, p. 11). Ainsi, en niant l’importance d’offrir au public un accès à Internet et aux autres technologies de l’information, la bibliothèque publique contribuerait par inadvertance à créer une nouvelle catégorie de déshérités de l’information. À l’ère de l’électronique, beaucoup de gens dénonceraient cet état de fait comme étant antidémocratique.

Par conséquent, la lutte pour la démocratie, en matière de libre accès à l’information, se joue dans les rayons des bibliothèques publiques des États-Unis. L’image de la bibliothèque est au cœur de ce combat au même titre que les valeurs de la démocratie. Comme le laissent entendre Raber et Budd (1999, p.180), [ TRADUCTION ] « les images sont des outils susceptibles d’influencer la réalité (...) l’image de la bibliothèque auprès du public peut devenir une arme politique qui jouera un rôle déterminant dans l’évolution des bibliothèques. »

On peut effectivement parler de guerre de l’image. Le secteur de l’informatique et des nouvelles technologies a pris les armes de façon plus ou moins imprévue, et il est parvenu, au moyen de campagnes de marketing très perfectionnées, à gommer presque complètement toute compatibilité entre le nouveau pourvoyeur de l’information – c'est-à-dire lui-même – et le détenteur traditionnel du mandat de diffusion de l’information, le bibliothécaire. Avec ces campagnes publicitaires, les entreprises d’informatique et de technologies de l’information sont peut-être en train de remporter la guerre de l’image en modelant la perception du public, à qui l’on veut faire comprendre que les bibliothèques conviennent au mieux aux enfants qui veulent se faire lire une histoire, mais ne ressemblent en rien à l’endroit désigné pour effectuer des recherches efficaces et obtenir des renseignements exacts et à jour (Raber et Budd, 1999, p. 182; Bales, 1998). Il est d’ailleurs possible que certains bibliothécaires se soient laissé convaincre par ces campagnes (Vavrek, 1999).

Où en est la population? Les documents examinés laissent entendre que le public croit que les bibliothèques doivent aider les gens à accéder en direct aux informations dont ils ont besoin (Bales, 1998, p. 82). Toutefois, ici encore, la population n’est pas suffisamment sensibilisée à la question. Plusieurs auteurs soutiennent que, peu importe si l’on juge que les bibliothèques devraient fournir un accès aux nouvelles technologies et à Internet, l’image des bibliothèques ou des bibliothécaires n’est pas celle d’un fournisseur d’informations de l’ère numérique. La documentation examinée semble également indiquer, soit explicitement dans le contenu ou implicitement dans la forme, que les bibliothécaires, aux prises avec une perception schizophrénique d’eux-mêmes, n’ont pas pris l’initiative de s’attaquer à leur problème d’image.

Deux articles mettent particulièrement en lumière cet enjeu. Susan Bales, dans son article pertinemment intitulé « Technology and tradition: The future’s in the balance » (1998), suggère aux bibliothécaires de prendre l’initiative d’aider la population à comprendre le nouveau rôle de la technologie dans le cadre traditionnel d’une bibliothèque. Elle rappelle que le public est en faveur d’un équilibre entre le monde traditionnel et celui de la technologie (Bales, 1998, p. 83), et soutient que les bibliothécaires doivent servir d’intermédiaires entre les deux dimensions. La bibliothèque est un lieu auquel on associe nostalgie et confort, et on ne doit ni minimiser l’importance de ces caractéristiques ni en faire des entraves aux rôles que la bibliothèque pourra jouer à l’avenir en [ TRADUCTION ] « incarnant l’idée que l’ère de l’information est synonyme de découverte et d’orientation éclairée » (Bales, 1998, p. 85).

L’enjeu est abordé différemment par Bernard Vavrek, qui illustre parfaitement en un peu plus de mille mots la situation du bibliothécaire traditionnel submergé par les nouvelles technologies (Vavrek, 1999). L’auteur explique qu’en automatisant les bibliothèques, on tente, d’une part, de faire concurrence aux géants de l’informatique comme Microsoft et Yahoo!, et on vise, d’autre part, à marginaliser les services personnalisés, la pensée indépendante et l’écoute du client, au même titre que les grandes compagnies, qui son reconnues pour aller en ce sens. Bien que Vavrek soulève avec justesse les questions toujours pertinentes qui sont inhérentes à l’introduction de la technologie de l’information dans les bibliothèques, et qu’il reconnaisse que la technologie n’est pas la panacée, sa plus grande inquiétude semble néanmoins se situer sur le plan des valeurs traditionnelles si chères au peuple américain. En laissant entendre que les Américaines pourraient renier la bibliothèque, cette dernière se mettant au diapason de l’ère technologique, il insinue par là que ces femmes – et leurs enfants – n’ont ni besoin ni envie de se prévaloir des technologies de l’information. Là encore, l’Amérique choisit de continuer à percevoir les bibliothèques comme des endroits sympathiques pour lire une histoire aux enfants (la perception n’est pas mauvaise, mais elle est trop restrictive), sans tenir compte du rôle que la bibliothèque joue dans les faits, ou de celui qu’elle pourrait jouer auprès d’une population que l’on prétend respecter. En laissant entendre que les bibliothécaires de la nouvelle ère de l’information auront pour seule tâche de fournir non pas des services, mais bien des prises murales aux usagers (Vavrek, 1999), l’auteur écarte également l’idée d’un rôle de premier plan pour les bibliothécaires à l’ère de l’information et se positionne en faveur de la préservation de l’image traditionnelle de la bibliothèque.

La documentation publiée aux États-Unis est intéressante parce que, même si les problèmes associés aux technologies de l’information ne sont pas exclusifs à cette nation, les auteurs américains sont pour ainsi dire les seuls à parler de la résistance de la population par rapport aux innovations technologiques dans les bibliothèques, du débat concernant le statut d’institution démocratique de la bibliothèque, et des mises en garde qu’on adresse aux bibliothécaires afin qu’ils respectent le caractère traditionnel de leur établissement au moment de mettre en place de nouveaux services informatiques. Il nous est impossible ici d’évaluer si cette tendance est effectivement liée à un mode de pensée déterminé par la culture; il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’un thème récurrent dans les articles américains, et c’est pourquoi nous avons jugé bon de le mentionner, compte tenu du contexte de l’étude. Les auteurs canadiens d’articles portant sur des sujets similaires ne mentionnent nulle part quelque problème que ce soit relativement à l’image des bibliothèques publiques, à leur mandat en tant qu’institutions démocratiques ou à d’autres enjeux connexes. Pourtant, n’allons pas croire à un manque de sensibilisation des Canadiens aux problèmes liés à la formation du personnel, à la rareté du financement et à la création de politiques régissant l’utilisation d’Internet. Les documents publiés révèlent plutôt qu’au lieu de consacrer trop d’énergie à ce que la population pourrait penser de la place des technologies en leur sein, les bibliothèques canadiennes ont décidé de se concentrer sur les moyens de joindre la population par l’entremise de la technologie.

Les motifs qui sous-tendent cette différence d’attitudes ne sont pas clairs. Certains articles exposent néanmoins des raisons pratiques d’accueillir la technologie, particulièrement dans les petites bibliothèques. On juge que la technologie peut aider les collectivités à garder contact les unes avec les autres, dans la mesure où on reconnaît la nécessité de mettre en communication les collectivités éloignées avec les grands centres : ici, la technologie n’est donc pas perçue comme une nuisance (Curry et Curtis, 2000). Une étude effectuée par Curry et Curtis auprès de petites bibliothèques partout au Canada révèle que, de façon générale, les bibliothèques du pays, y compris celles qui ont eu du mal à avoir accès à Internet, [ TRADUCTION ] « se sont branchées massivement aussitôt qu’elles en ont eu l’occasion. » (Curry et Curtis, 2000, p. 83) Pour marquer encore davantage le contraste avec ce qui se produit aux États-Unis, soulignons que, au Canada, les avantages associés à la technologie semblent l’emporter sur les problèmes de taille qui préoccupent toujours les bibliothécaires. Cependant, lorsqu’on s’interroge à propos de la nature des changements essentiels sur le plan de la prestation des services par les bibliothèques, on semble faire preuve de discernement quant aux avantages et aux inconvénients de la présence des technologies de l’information dans les bibliothèques. Au sujet de l’éventuelle imposition de frais pour l’utilisation des technologies de l’information dans les bibliothèques, l’un des répondants à l’enquête menée par Curry et Curtis a fait la réflexion suivante [ TRADUCTION ] « La bibliothèque perdrait peut-être son caractère ouvertement démocratique, mais en même temps, elle offrira soudainement un accès immédiat au reste du monde. » (Curry et Curtis, 2000, p. 100)

Des Canadiens branchés

Ce qu’il conviendrait d’appeler l’attitude terre à terre des Canadiens par rapport à la présence de la technologie de l’information dans les bibliothèques publiques s’explique peut-être en partie par le fait que le Canada est le pays le plus branché du monde. En 1999, le Canada est devenu le premier pays à brancher toutes ses bibliothèques publiques et ses écoles à Internet (Licenik, 2000). Ce projet faisait partie de l’initiative fédérale Un Canada branché, lancée en 1997. Les auteurs qui ont publié sur le sujet affirment que cette politique a vu le jour afin d’aider les Canadiens à surmonter les obstacles liés aux incapacités physiques, à la vie en région éloignée et aux problèmes d’accessibilité. Le but était de créer un réseau qui permettrait aux Canadiens d’interagir avec leurs concitoyens, leur gouvernement et le monde entier, sans qu’aucune barrière physique ou sociale les en empêche (Manley, 2000). Les provinces ont emboîté le pas au fédéral : même les petites provinces comme la Nouvelle-Écosse ont déployé des efforts concertés pour que leurs bibliothèques et leurs écoles non seulement se branchent à Internet, mais investissent dans des projets facilitant l’utilisation pratique des outils électroniques, comme la création de sites du PAC (Canadian Library Association, 1998; ministère de l’Éducation et de la Culture de la Nouvelle-Écosse, 1998). Il est intéressant de remarquer que, en matière de démocratie, le gouvernement canadien est d’avis que l’accès aux télécommunications de base est un « droit universel ». Le Canada ne se contente pas d’admettre l’idée qu’une catégorie de personnes dite défavorisée n’a pas accès aux télécommunications de base; il prend clairement position par rapport à la question de l’accès universel à l’information (Canadian Library Association, 1998). Cette attitude face à l’accès à l’information en particulier et à l’accès au monde en général explique probablement pourquoi les choses se déroulent différemment au Canada et aux États-Unis quand il s’agit de mettre en communication les bibliothèques et leurs usagers au moyen d’Internet.

On pourrait en dire autant de la population canadienne dans son ensemble. Il semble que la plupart des Canadiens (à de rares exceptions près) s’attendent à ce que la technologie de l’information joue un rôle qu’elle n’a jamais joué dans le contexte de la nouvelle économie, et sont d’avis que la bibliothèque publique devrait faciliter l’accès aux télécommunications (Les Associés de recherche Ekos, 1998). Nous ne savons pas vraiment comment les gens conçoivent le lien qui doit unir les bibliothèques et les technologies de l’information. Toutefois, il semble que les bibliothèques ont dépensé une énergie considérable à harmoniser les services traditionnels et la dimension technologique, et la population n’est ni fermée ni indifférente à ces changements (Canadian Library Association, 1998).

Comment les bibliothèques arrivent-elles à harmoniser l’aspect traditionnel et l’aspect technique de leur profil? Les ouvrages portant sur les concepts d’intégration de la technologie offrent plusieurs réponses à ce sujet. Notamment, un exposé portant sur le projet NII (infrastructure nationale d’information) aux États-Unis (McClure, Bertot et Beachboard, 1996) répertorie plusieurs initiatives que les bibliothèques doivent envisager au moment d’élaborer des stratégies visant à joindre efficacement la population. L’auteur dresse une liste des divers rôles que peuvent jouer les technologies de l’information dans le cadre communautaire d’une bibliothèque, et cette liste reflète les conclusions de l’analyse des sites Web effectuée dans le cadre de la présente étude. On propose entre autres que les technologies de l’information soient intégrées aux centres d’accès public, servent à faire le lien vers les renseignements gouvernementaux, soutiennent l’établissement d’un réseau de centres d’alphabétisation, et jouent un rôle clé aussi bien dans les centres de développement économique que dans le domaine de l’enseignement à distance (McClure, Bertot et Beachboard, 1996, p. 234). Ces propositions sont compatibles avec les aspects des bibliothèques publiques qui ne sont pas actuellement fondés sur les technologies de l’information, et avec l’évolution de la situation dans les bibliothèques publiques canadiennes en fait de technologies de l’information (Görgeç, Lew et Curry, 1999; Pilon, 2000). McClure et ses collaborateurs soulignent quant à eux la nécessité pour les bibliothécaires de mettre en œuvre des mesures concrètes en cette matière, ce que font d’ailleurs la plupart des bibliothécaires, si on se fie à la documentation publiée sur le sujet et à notre enquête sur les sites Web des bibliothèques publiques du Canada. L’impression générale qui se dégage des ouvrages sur la question est que les bibliothèques canadiennes trouvent le moyen d’inscrire les technologies de l’information dans leur mandat sans sacrifier leur nature intrinsèque au profit de la nouveauté. Les technologies de l’information contribuent plutôt à optimiser les services « traditionnels » au sein de la bibliothèque en les rendant plus rapides; bref, elles permettent aux bibliothèques d’améliorer leurs services au lieu de les remplacer, ce qui rappelle la suggestion de Susan Bales et va dans le même sens que le modèle d’adaptation des bibliothèques proposé par Raber et Budd (1999, pp. 183-184; Bales, 1998, pp. 85-86).

Les pages Web et les bibliothèques

Un bon moyen de voir comment les bibliothèques se servent des technologies de l’information pour élargir leurs services traditionnels est de consulter leurs pages Web. C’est pourquoi nous avons en outre examiné la documentation portant sur les pratiques exemplaires à adopter pour les bibliothèques qui comptent utiliser des pages Web afin d’ouvrir leur mandat traditionnel à un plus vaste public. Les articles portant sur ce sujet mettent en lumière un aspect important du nouveau visage de la bibliothèque publique. Au même titre que l’accès public à Internet et la prestation de services axés sur les technologies de l’information, le débat sur les pages Web des bibliothèques trouve en partie son sens dans la facilitation du rôle traditionnel des bibliothèques (Agingu, 2000, p. 31).

Le site Web d’une bibliothèque est une porte ouverte sur la bibliothèque en question, de même que sur Internet, et par conséquent sur le monde entier. L’accessibilité à l’information dépend entièrement de l’accessibilité interne et externe de la page Web. Soulignons ici que deux articles énumèrent les critères à respecter pour réussir une page Web (Agingu, 2000, pp. 34-35; Sylvan, 1997), dont bon nombre ressortent également de l’évaluation des sites Web effectuée pour la présente étude. Par ailleurs, les auteurs de tous les articles examinés font remarquer que les pages Web constituent un outil pertinent pour les bibliothèques publiques et universitaires, car elles permettent une sensibilisation accrue de la population aux services offerts et aux événements organisés; de plus, il s’agit peut-être de l’élément central de la question, la page Web est susceptible de favoriser un sentiment de communauté entre les bibliothèques, même si le lien est « virtuel ». Le RéseauBiblio a salué certaines des initiatives des bibliothèques publiques canadiennes les plus innovatrices en fait de configuration de pages Web et met en valeur l’ingéniosité des projets des bibliothèques communautaires – du projet pilote d’accès rural à la bibliothèque exécuté par la Bibliothèque régionale de Pictou-Antigonish, en Nouvelle-Écosse, au projet du Réseau canadien de la santé mis de l’avant par la Bibliothèque publique de Vancouver. Ces bibliothèques exploitent le pouvoir d’Internet non pas dans le but d’éblouir l’usager avec la technologie, mais pour le faire bénéficier d’un accès sans précédent à des projets liés à l’histoire locale, à des renseignements sur la santé, à des banques d'emploi et à des projets d’alphabétisation visant les enfants (Pilon, 2000). En outre, il s’agit de projets auxquels il est possible d’avoir accès dans toute bibliothèque publique – nul besoin de quitter la maison, la province ou le pays. Pour répondre à la question de Bernard Vavrek « Y a-t-il une vie après la configuration de la page Web de votre bibliothèque publique? », il suffit peut-être de regarder comment certaines collectivités mettent à profit les technologies de l’information, sans avoir jusqu’ici dérouté les mères et les bambins au point de devoir fermer la bibliothèque locale.

Il n’y a aucun doute : le débat sur le rôle des bibliothèques publiques à l’ère de l’information n’est pas terminé. Toutefois, selon la documentation examinée, la population du Canada accepte davantage que celle des États-Unis l’idée de l’intégration des nouvelles technologies aux bibliothèques. On ne sait pas si cette situation est liée à l’isolement géographique que les technologies de l’information pourraient aider à briser, à certaines initiatives gouvernementales, ou peut-être à quelque obscure différence culturelle : toute extrapolation déborderait du cadre de la présente étude. Cependant, nous pouvons affirmer avec certitude que, en matière d’intégration des nouvelles technologies, l’esprit d’initiative des bibliothèques est d’une suprême importance, et qu’il est possible d’évaluer en partie cet esprit d’initiative en observant les moyens technologiques utilisés par les bibliothèques pour se faire une place dans le contexte de l’ère de l’information aux yeux de leurs clients.

Au Canada comme ailleurs, on n’a pas fini d’entendre parler de la redistribution des ressources pour rendre possible la mise en œuvre de technologies de l’information dans un contexte de restrictions budgétaires incessantes. Malgré cela, la communauté des bibliothèques canadiennes et la population canadienne dans son ensemble paraissent reconnaître que les technologies de l’information font partie de la vie des bibliothèques publiques en 2001 et serviront à améliorer les services traditionnels et à en mettre de nouveaux en place.

Objet de l’étude

Pendant que les bibliothèques publiques intégraient les technologies de l’information à leurs services, le gouvernement fédéral canadien faisait des bibliothèques les véhicules centraux de son initiative Un Canada branché. Parrainée par Industrie Canada, cette politique vise à utiliser les bibliothèques pour promouvoir la démocratie dans le monde numérique, réduire le fossé numérique et mettre en valeur l’autonomie des Canadiens sur le plan économique (Skrzeszewski et Cubberley, 1996). L’initiative est décrite en ces termes sur la page d’accueil du site Web Un Canada branché : « Le programme Un Canada branché expose la vision et le plan que le gouvernement fédéral suit pour faire du Canada le pays le plus branché du monde » (Industrie Canada, http://www.connect.gc.ca/fr/100-f.htm). Un des piliers de cette vision est le RéseauBiblio, qu’Industrie Canada présente de la façon suivante : « Les bibliothèques publiques ont toujours été des championnes de l’apprentissage continu. Aujourd’hui, cependant, les nouvelles possibilités d’apprentissage par Internet raniment chez les Canadiennes et les Canadiens la soif de l’information et du savoir. En créant des centres publics d’accès à l’inforoute, le gouvernement du Canada fait en sorte que tous les citoyens aient une chance égale de consulter les sites Web d’information qui sont importants pour eux. » (Licenik, 2000). Rappelons d’ailleurs que l’objectif premier de la présente étude était d’examiner les réactions des bibliothèques publiques aux rôles qu’on leur a imposés.

Méthode

Pour analyser ces réactions, nous avons examiné le contenu accessible au public des sites Web des 22 plus grandes régions métropolitaines du Canada (annexe 1). Ces bibliothèques servent environ 60 % de la population du Canada. Nous avons particulièrement cherché des renseignements selon lesquels les bibliothèques publiques fournissent un accès 1) à la technologie de l’information; 2) à de la documentation sur la croissance économique et le renforcement communautaire; 3) à des connaissances spécialisées en matière de culture informationnelle. Il s’agit là des divers aspects du rôle des bibliothèques publiques qui sont mis en valeur par Industrie Canada, qui leur a offert peu de soutien à part en ce qui concerne le matériel fourni aux bibliothèques qui accueillent des sites du PAC. L’analyse a été menée à la fin de l’automne 2000 à l’aide d’une méthode empirique et quantitative axée sur l’analyse du contenu. Nous avons élaboré les catégories d’analyse de contenu en procédant par induction à partir des renseignements accessibles sur les sites Web. Nous reconnaissons que les sites visités sont sujets à des mises à jour régulières : les résultats et l’interprétation des données ne s’appliquent donc qu’à la période où l’analyse a été effectuée.

Résultats

Tous les sites Web examinés sauf un s’ouvrent sur une page Web facile à comprendre : on y trouve des renseignements sur les services de base, les heures d’ouverture, l’emplacement de la bibliothèque et les moyens de communiquer avec l’établissement et de devenir membre. Dix-neuf des 22 sites visités (86 %) donnent accès à un catalogue en direct, et 15 (68 %) offrent des services de prêt en direct. Deux bibliothèques publiques (9 %) proposent aux visiteurs de leur site de devenir membres en utilisant le service d’abonnement en direct. Par ailleurs, douze sites (55 %) offrent une forme ou une autre de service de référence électronique. Il peut s’agir de services de référence par courriel ou d’un système en direct de référence rapide permettant d’accéder sur-le-champ à des répertoires comme le CIA World Factbook, le Bartlett’s Quotations et d’autres outils du même ordre. Une minorité de sites (10, ou 46 %) contiennent des renseignements sur les technologies adaptées aux besoins des personnes handicapées. Huit bibliothèques (36 %) offrent des cours d’informatique (p. ex. pour apprendre à utiliser Windows ou le courriel), et six sites (27 %) offrent des tutoriels Web (on enseigne notamment comment chercher dans diverses banques de données ou dans Internet en général). Une majorité des bibliothèques (14, ou 64 %) offrent un service de prêt de cédéroms, tandis qu’une seule bibliothèque prête ses livres électroniques. Onze bibliothèques (50 %) offrent un accès à d’autres technologies de l’information (p. ex. les bases de données).

Deux bibliothèques semblent ne pas offrir aux visiteurs de leur site la possibilité d’accéder à des renseignements sur la croissance économique et le renforcement communautaire. En revanche, 14 bibliothèques (64 %) proposent à leurs clients des liens où ils pourront obtenir des renseignements sur la recherche d'emploi, trois bibliothèques (14 %) fournissent des liens vers des ressources destinées aux parents, quatre bibliothèques (18 %) fournissent (au client qui se rend à la bibliothèque même) des renseignements destinés aux petites entreprises, 13 bibliothèques (59 %) offrent des espaces aux groupes communautaires, et 12 (55 %) fournissent une forme ou une autre de programme d’alphabétisation des adultes. Six bibliothèques (27 %) mettent des services de recherche à la disposition de leurs clients, et six (27 %) offrent des ressources multilingues. Quinze sites Web (68 %) fournissent des liens vers le gouvernement (on peut accéder aux sites Web des trois ordres de gouvernement et parfois à des organisations internationales comme les Nations Unies). Un site du PAC est intégré au système de la bibliothèque dans 13 des cas observés (59 %). On propose des liens vers de l’information concernant les petites entreprises dans 16 sites (73 %). Douze sites Web (55 %) annoncent que la bibliothèque fournit des ressources juridiques, tandis que dix bibliothèques (46 %) indiquent qu’elles offrent des renseignements en matière de santé. Quatre bibliothèques (18 %) offrent aux visiteurs d’adhérer à un club de lecture en direct. Treize bibliothèques (59 %) offrent d’autres types de services relatifs à la croissance économique et au renforcement communautaire, comme des guides pour monter une petite entreprise, des techniques de recherche d’emploi pour les étudiants et des programmes d’accès communautaire.

Pour donner suite à la consigne d’enrichir la culture informationnelle de la population, 15 bibliothèques (68 %) offrent par l’entremise de leur site des renseignements pour naviguer de façon sûre. Huit bibliothèques (36 %) proposent des visites guidées, tandis que deux sites (9 %) offrent des visites guidées virtuelles. Sept bibliothèques (32 %) mettent à la disposition de leur clientèle des tutoriels permettant l’acquisition de compétences informationnelles au moyen du Web, et neuf sites (41 %) sensibilisent les visiteurs au Web en direct en proposant des renseignements, des tutoriels et des liens vers des groupes de sensibilisation au Web (comme Évaluation-Médias [MediaWatch]). Onze sites (50 %) dispensent des renseignements sur la façon de faire des recherches dans Internet, et sept bibliothèques (32 %) donnent accès à des instructions permettant de faire des recherches dans le catalogue public en direct. Trois bibliothèques (14 %) renseignent leur clientèle à propos des méthodes de recherche sur le Web. On accorde une attention spéciale aux aînés en leur fournissant des renseignements au sujet d’Internet dans cinq (23 %) des sites visités. Cinq sites (23 %) offrent d’autres formes de services visant l’enrichissement de la culture informationnelle : on enseigne par exemple comment citer adéquatement une source électronique, ou comment effectuer des recherches sur un sujet précis.

Nous avons séparé la liste des bibliothèques publiques en deux pour comparer les services offerts dans les grandes régions métropolitaines et ceux dispensés dans les zones métropolitaines de plus petite taille. La différence en fait de prestation de services est flagrante. Les bibliothèques situées dans les grandes zones métropolitaines sont plus susceptibles d’offrir des services de référence électroniques et numériques. Elles sont également mieux disposées que les bibliothèques des plus petites villes à offrir un accès à Internet, des cours d’informatique et des tutoriels Web. Les bibliothèques situées dans les grandes villes proposent aussi davantage de ressources en matière de recherche d’emploi et de compétences parentales, et sont plus nombreuses à offrir des espaces aux groupes communautaires, des programmes d’alphabétisation des adultes, des liens vers les sites gouvernementaux et des renseignements dans le domaine de la santé. En outre, les bibliothèques des grands centres sont plus susceptibles de fournir des conseils pour naviguer de façon sûre et effectuer des recherches dans Internet, le Web et le catalogue public en direct.

Signification des résultats et orientation future de la recherche

Même si les données obtenues sont préliminaires et que les recherches dans le domaine doivent se poursuivre, certaines tendances se dégagent des résultats de l’étude. Les bibliothèques semblent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour répondre aux attentes qu’on a formulées à leur égard. La plupart se servent du Web pour fournir à leur clientèle des renseignements de base sur la bibliothèque et donnent accès à Internet ainsi qu’à des services de référence électroniques et à d’autres formes de technologies de l’information. De plus, la plupart des bibliothèques s’efforcent d’offrir des ressources visant la croissance économique et le renforcement communautaire. Le secteur apparemment le moins exploité est celui du renforcement des compétences de la population en matière de culture informationnelle. Une minorité de bibliothèques offrent des activités liées à cet objectif, et celles qui le font sont généralement situées dans de grandes municipalités. Qu’advient-il alors de la clientèle des bibliothèques situées dans les centres de plus petite taille? Est-ce que le fossé numérique, déjà caractérisé par le clivage entre les agglomérations urbaines et rurales, est voué à se reproduire dans le contexte des bibliothèques publiques? La prochaine étape de la recherche dans le domaine sera de se questionner sur les obstacles auxquels se heurtent les bibliothèques qui cherchent à remplir leur rôle : restrictions des ressources, enjeux liés à la responsabilité de la prestation des services de bibliothèque (les rôles sont imposés par le gouvernement fédéral, tandis que les bibliothèques publiques relèvent des municipalités) et autres défis. Il y aura lieu de recueillir l’avis des bibliothécaires municipaux sur ces questions pour faire avancer la recherche.

 

 

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..mise à jour: 2003.09.08 avis importants..
Archived by Library and Archives Canada / Archivé par Bibliothèque et archives Canada. 20-10-2004.