Agence de santé publique du Canada / Public Health Agency of Canada
Sauter toute navigation -touch directe z Sauter au menu vertical -touch directe x Sauter au menu principal -touch directe m Sauter toute navigation -touch directe z
English Contactez-nous Aide Recherche Site du Canada
Accueil - ASPC Centres Publications Lignes directrices Index A-Z
Santé - enfants Santé - adultes Santé - aînés Surveillance Santé Canada



Volume 16, No 2- 1995

 

  Agence de santé publique du Canada

Série de monographies sur les maladies liées au vieillissement : VII. Maladie de Paget (ostéite déformante)
Judith Seidman-Ripley et Julie Huang

La maladie osseuse de Paget (MOP) est une affection chronique du squelette de l'adulte au cours de laquelle des zones localisées d'os deviennent hyperactives et font place à des structures osseuses peu résistantes et hypertrophiques.

Nature et classification

En 1876 1 , sir James Paget a décrit la forme clinique avancée de la maladie osseuse qui maintenant porte son nom. Il avait baptisé cette dernière du nom d'«ostéite déformante» en raison de l'épaississement, de la déformation et de l'allongement grossiers des os observés dans les cinq cas qu'il a décrits et du fait qu'il l'assimilait à une forme d'inflammation chronique. Il est clair aujourd'hui que la maladie peut être très localisée et ne s'accompagner souvent d'aucune déformation grossière apparente; on préfère donc l'appeler «maladie de Paget». La description originale de la maladie faite par Paget est, dit-on, très éloquente et exacte 2 .

La maladie osseuse de Paget comporte deux phases : une phase active et une phase inactive 3,4 . Durant la phase active, on note une augmentation de la résorption osseuse (activité ostéoclastique) suivie d'une accélération de la formation osseuse (activité ostéoblastique). Durant la phase inactive, le taux de renouvellement osseux est réduit (c.-à-d. que le nombre d'ostéoclastes et d'ostéoblastes revient à la normale)2-4 . Cette accélération de la résorption osseuse et de la formation de nouveaux os contribue à perturber l'architecture osseuse 4-7 . La maladie peut n'intéresser qu'un seul os (forme monostotique) ou atteindre plusieurs os (forme polyostotique)2,4,6,8,9 .

Le diagnostic de la MOP peut être porté après une évaluation des antécédents médicaux, un examen physique, des tests de laboratoire et des études radiologiques (scintigraphies osseuses, radiographies). On effectue parfois des biopsies osseuses 2,4,5 . Il est assez facile de diagnostiquer la MOP à partir de radiographies de la zone concernée vu que les changements dans l'aspect des os sont très visibles 2,5 . On peut également recourir à d'autres méthodes diagnostiques, notamment au dosage de l'hydroxyprolinurie et des phosphatases alcalines sériques. L'hydroxyprolinurie permet d'apprécier l'activité ostéoclastique de résorption osseuse 6,9,10 , alors que les taux sériques de phosphatases alcalines sont un marqueur de l'activité ostéoblastique de formation osseuse 6,8-13 . Selon Thomas et Shepherd 10 , les phosphatases alcalines sont les indices les plus sensibles et l'hydroxyproline le marqueur le plus exact.

La maladie de Paget est le plus souvent asymptomatique 2,4,8,14-16 . Les symptômes, lorsqu'ils surviennent, incluent la douleur, les fractures, les déficits neurologiques, la surdité et l'arthrite 4,6-9,11,17-21 . On observe une hyperthermie au niveau des zones atteintes due à une hypervascularisation à ces endroits 9 .

Les localisations les plus fréquentes sont le bassin, la colonne vertébrale, le crâne, le fémur et le tibia 2,5,6,8,9 ; les mains et les pieds sont rarement touchés 5 . Au nombre des complications neurologiques associées à la MOP figurent la surdité, les vertiges, les acouphènes et les céphalées6.

S'il est vrai que la maladie de Paget est une affection chronique localisée des os souvent non diagnostiquée et asymptomatique, environ 20 à 30 % des personnes qui présentent des ostéosarcomes en sont également atteintes.

Âge au début de la maladie

La MOP survient habituellement à un âge avancé 22-28 . On pense que la maladie ne frappe que de 1 à 3 % des personnes de 40 ans et plus 5,6,29,30 et que la fréquence d'un tel diagnostic augmente avec l'âge pour atteindre 8 à 15 % chez les sujets de 75 ans et plus 6,18,30 . L'hypothèse actuelle voulant que la maladie de Paget soit une infection à virus lent donne à penser que la maladie s'installe beaucoup plus tôt, bien avant le diagnostic.

Une étude menée en Allemagne de l'Ouest 14 a révélé que la maladie est diagnostiquée environ 10 ans plus tôt chez les hommes, soit au cours de la 6e décennie chez les hommes et de la 7e décennie chez les femmes.

Mortalité

La maladie de Paget est rarement mortelle; les statistiques de mortalité donnent donc un aperçu très limité de l'incidence. Dans les cas où la maladie de Paget est citée comme cause sous-jacente du décès, on note une tendance séculaire à la baisse dans le nombre de décès causés par cette maladie entre 1950 et 1970, en Grande-Bretagne comme aux États-Unis 31 . Ce déclin coïncide avec une baisse similaire de la mortalité due aux tumeurs osseuses.

Mortalité au Canada
D'après les données comptabilisées pour les trois périodes (1974-1978, 1979-1983, 1984-1988), le taux annuel moyen de mortalité au Canada se situait à environ 1 par million chez les hommes et à un peu moins de 1 par million chez les femmes. Le taux à légèrement diminué pour les deux sexes au cours de ces 15 années (tableau 1).

Âge
Peu importe la période étudiée, les taux de mortalité par âge due à la maladie de Paget augmentent fortement avec l'âge, la hausse la plus marquée survenant entre le groupe des 80 à 84 ans et celui des 85 ans et plus. Entre 1974 et 1988, les taux de mortalité attribuables à la maladie de Paget semblent avoir diminué dans tous les groupes d'âge sauf chez les 85 ans et plus (tableau 1). Sexe Au Canada, un nombre un peu plus élevé d'hommes que de femmes décèdent de la maladie de Paget. Cette différence reflète la plus forte prévalence de la maladie chez les hommes, qui a été observée dans d'autres pays. De façon générale, le rapport des hommes aux femmes, tous les âges confondus et pour l'ensemble du Canada, a crû au cours des trois périodes étudiées (tableau 1).

Distribution géographique
Il existe de grandes différences dans la mortalité due à la maladie de Paget d'une région à l'autre au Canada. Des études européennes et américaines font aussi état de variations géographiques marquées dans la prévalence de cette maladie, les taux les plus élevés ayant été enregistrés dans certaines régions de l'Angleterre 32 . Au Canada, ce sont les hommes québécois qui présentent les taux de mortalité les plus élevés (tableau 2). Il est difficile de déterminer si ces différences sont des artéfacts des rapports basés sur les certificats de décès ou si les variations régionales témoignent de l'existence d'un risque plus élevé de la maladie dans certaines régions du pays. Il faut user de prudence dans l'interprétation des variations entre les provinces en raison du petit nombre de cas comptabilisés.


Tableau 1
Tauxa annuels moyens de moraliteé pour 100 000 habitants et rapports des hommes aux femmes pour la maladie de paget selon le sexe et l'âge Cadada, 1974-1988
Group d'àge
1974-1978
1979-1983
1984-1988
H
F
Rapport H:F
H
F
Rapport H:F
H
F
Rapport H:F
ALL AGES 0.11 0.08 1.38 0.10 0.07 1.43 0.09 0.06 1.50
45-64 0.02 0.02 1.00 0.02 0.02 1.00 0.02 0.01 2.00
65-69 0.35 0.10 3.50 0.00 0.148 0.00 0.10 0.08 1.25
7.-74 0.25 0.34 0.74 0.21 0.40 0.53 0.06 0.34 0.18
75-79 1.06 1.04 1.02 0.89 0.47 1.89 0.57 0.46 1.24
80-84 2.80 2.06 1.36 2.93 1.12 2.62 1.38 1.33 1.04
85+ 4.69 2.87 1.63 5.36 4.00 1.34 7.44 3.27 2.28
a standardisation par rapport au recensement de la population de 1981
Source: Laoratoire de lutte contre la maladie, d'aprés les donné de statistique Canada

Tableau 2
Tauxa annuels moyens de moraliteé pour 100 000 habitants et rapports des hommes aux femmes pour la maladie de paget selon le sexe et la province, Cadada, 1974-1988
Group d'àge
1974-1978
1979-1983
1984-1988
H
F
Rapport H:F
H
F
Rapport H:F
H
F
Rapport H:F
ALL AGES 0.11 0.08 1.38 0.10 0.07 1.43 0.09 0.06 1.50
45-64 0.02 0.02 1.00 0.02 0.02 1.00 0.02 0.01 2.00
65-69 0.35 0.10 3.50 0.00 0.148 0.00 0.10 0.08 1.25
7.-74 0.25 0.34 0.74 0.21 0.40 0.53 0.06 0.34 0.18
75-79 1.06 1.04 1.02 0.89 0.47 1.89 0.57 0.46 1.24
80-84 2.80 2.06 1.36 2.93 1.12 2.62 1.38 1.33 1.04
85+ 4.69 2.87 1.63 5.36 4.00 1.34 7.44 3.27 2.28
a standardisation par rapport au recensement de la population de 1981
Source: Laoratoire de lutte contre la maladie, d'aprés les donné de statistique Canada


   

Morbidité

Incidence
Sur le plan de l'incidence, la MOP est la deuxième maladie métabolique en importance après l'ostéoporose 6,10 . D'après des études effectuées il y a plus de 60 ans par Schmorl 33,34 , l'incidence générale de la MOP chez les sujets de race blanche s'établissait à 2,9 %. D'autres études anciennes situent le taux d'hospitalisation pour la MOP entre 1 sur 170 et 1 sur 15 000 22,35-45 .

Dalinka et ses collaborateurs 46 ainsi que Fallon et Schwamm 8 ont indiqué que l'incidence de la MOP augmentait avec l'âge.

Prévalence
Toutes les enquêtes récentes étaient des études radiologiques effectuées à l'hôpital qui portaient sur des patients de plus de 55 ans. Dans leur enquête sur la prévalence de la maladie en Grande-Bretagne, Barker et ses collègues 47 ont effectué une étude approfondie de 31 villes et ont observé la plus forte prévalence dans la région du Lancashire en Angleterre (8,3 %). Le taux de prévalence à Aberdeen, au nord de l'Écosse, se situait à 2,3 % alors qu'il atteignait 5,4 % à Glasgow dans le sud de l'Écosse.

On a estimé la prévalence de la maladie de Paget en Europe de l'Ouest au moyen d'un questionnaire envoyé par la poste à 1 416 radiologistes 32 . L'étendue de la prévalence en Europe était beaucoup plus faible qu'en Grande-Bretagne, allant de 0,4 % à Malmo, en Suède, à 2,7 % à Bordeaux, en France. Des études similaires ont été effectuées aux États-Unis 48 et dans l'ouest de l'Australie 49 , où l'on observait également des variations régionales. La prévalence était en général plus élevée en Grande-Bretagne, aux États-Unis et en Australie que dans d'autres pays d'Europe de l'Ouest. Seuls des cas rares et isolés de la maladie ont été signalés en Afrique, au Moyen-Orient, en Inde, au Japon et en Chine 4,6,9,50 . Les taux de prévalence standardisés pour l'âge sont indiqués au tableau 3.

Barker 51,52 a fait ressortir que la prévalence de la MOP augmente avec l'âge.


Tableau 3
Prevalence de la maladie de Paget chex les Patients hosptalisés de 55 ans et plus
Pays et ville
Prévalence (%)
Hommes Femmes Tous
France      

Bordeaux

3.9 1.5 2.7

Rennes

3.7 1.0 2.4

Nancy

2.7 1.2 2.0
Espagne      

Valence

0.7 1.9 1.3

La Coruna

1.0 0.9 0.9
Allemagne      

Essen

1.4 1.2 1.3
Danemark      

Copenhague

1.4 0.8 1.1
Italie      

Milan

1.6 0.4 1.0
Autriche      

Innsbruck

0.7 0.6 0.7
Les Pays-Bay      

Drachten

1.3 0.0 0.6
Grèce      

Athènes

0.6 0.3 0.5
Sicilie      

Palerme

0.3 0.7 0.5
Suède      

Malmo

0.2 0.6 0.4
Grande-Bretagne      

Lancaster

6.5 1.0 8.3

Southampton

6.6 3.6 5.1

York

5.8 2.5 4.2
Étas-Unis      

New York (Blancs)

5.2 2.5 3.9

Atlanta (Blancs)

0.9 0.8 0.9
Écosse      

Glasgow

6.3 4.6 5.4

Aberdeen

2.0 2.6 2.3
Source:Compilation des références 32, 47, et 48


   

Morbidité au Canada
Les taux annuels moyens de sortie de l'hôpital pour la MOP au Canada correspondent aux résultats des enquêtes radiologiques menées en Europe, mais ils sont un peu plus faibles que les taux recensés en Grande-Bretagne et à New York. Dans les statistiques sur la morbidité d'après les sorties des hôpitaux ne sont inclus que les patients hospitalisés pour lesquels la maladie de Paget est citée comme principal diagnostic à leur sortie de l'hôpital. Comme la maladie est très souvent asymptomatique, sa fréquence est sans aucun doute sous-estimée 5 .

Âge
Les taux de sortie de l'hôpital pour la maladie de Paget au Canada montrent que la morbidité augmente nettement avec l'âge chez les hommes comme chez les femmes. Au cours des trois périodes étudiées, on a dénombré cinq hospitalisations ou moins pour 100 000 années-personnes dans le groupe des 45 à 64 ans et plus de 20 hospitalisations pour 100 000 années-personnes chez les plus de 85 ans. Entre 1974-1978 et 1984-1988, les taux de sortie de l'hôpital n'ont pas cessé de diminuer dans tous les groupes d'âge. Chez les 85 ans et plus, le taux a chuté de 41 à 31 pour 100 000 chez les hommes, alors que chez les femmes, il est passé de 25 à 21 pour 100 000 (tableau 4).

Sexe
Les différences entre hommes et femmes peuvent tenir davantage au moment où la maladie est diagnostiquée ou à certains écarts dans le diagnostic plutôt qu'à des différences réelles dans la fréquence de la maladie. Les taux canadiens correspondent aux résultats d'études radiologiques où l'on a observé des différences selon le sexe, la maladie étant en général plus fréquente chez les hommes. Au cours des trois périodes étudiées, le taux de sortie de l'hôpital était plus élevé chez les hommes que chez les femmes de 45 à 64 ans alors que la situation était renversée chez les 65 à 69 ans, ce qui semble indiquer que la maladie débute plus tôt chez les hommes (tableau 4).

Distribution géographique
La variation géographique dans les taux de sortie de l'hôpital est assez marquée pour chacune des trois périodes étudiées, mais n'est pas constante d'une période à l'autre en raison peut-être de l'instabilité inhérente au petit nombre de cas. Entre 1974 et 1978, la morbidité la plus élevée a été enregistrée chez les hommes québécois, et la plus faible, en Colombie-Britannique et au Manitoba. L'Ontario présentait la morbidité la plus élevée chez les femmes tandis qu'on retrouvait le taux le plus faible à l'Île-du-Prince-Édouard. Entre 1979 et 1983, la morbidité chez les hommes variait entre 1,13 au Nouveau-Brunswick et 3,72 à Terre-Neuve; chez les femmes, les taux variaient entre 1,15 au Manitoba et 2,44 à Terre-Neuve. Durant la période 1984-1988, les taux de morbidité les plus bas ont été recensés à l'Île-du-Prince-Édouard (0,58 et 0,56 chez les hommes et les femmes, respectivement) et les taux les plus élevés en Nouvelle-Écosse (2,65 chez les hommes et 1,84 chez les femmes) [tableau 5].


Tableau 4
Tauxa annuels de sortie de l'hôpital por 100 000 habitants er rapports des hommes aux femmes pour la maladie de paget selon le sex et l'âge, Canada,1974-1988
Group d'àge (années)
1974-1978
1979-1983
1984-1988
H
F
Rapport H:F
H
F
Rapport H:F
H
F
Rapport H:F
ALL AGES 2.90 2.85 1.02 1.78 1.76 1.10 1.34 1.13 1.19
45-64 5.30 4.66 1.14 2.26 1.98 1.14 1.40 1.13 1.24
65-69 1.65 13.24 0.88 5.75 7.00 0.82 3.73 4.84 0.77
7.-74 13.18 20.07 0.66 11.06 11.16 0.99 8.8 7.24 1.23
75-79 21.46 22.30 0.96 15.33 20.75 0.74 12.54 10.81 1.16
80-84 30.35 25.49 1.19 21.96 22.34 0.98 17.80 15.92 1.12
85+ 41.22 25.24 1.63 38.52 25.40 1.52 30.66 20.66 1.48
a standardisation par rapport au recensement de la population de 1981
Source: Laoratoire de lutte contre la maladie, d'aprés les donné de statistique Canada
TABLE 5
Tauxa annuels de sortie de l'hôpital por 100 000 habitants er rapports des hommes aux femmes pour la maladie de paget selon le sex et la province, Canada,1974-1988
Province
1974-1978
1979-1983
1984-1988
H
F
Rapport H:F
H
F
Rapport H:F
H
F
Rapport H:F
Terre-Neuve 2.13 3.02 0.71 3.72 2.44 1.52 2.03 1.50 1.35
Île-du-Prince-Édouard 2.32 0.25 9.28 2.09 1.73 1.21 0.58 0.56 1.04
Nouvelle-Écosse 3.30 2.82 1.17 2.51 1.96 1.28 2.65 1.84 1.44
Nouveau-brunswick 2.29 2.44 0.94 1.13 1.40 0.81 1.47 0.96 1.53
Québec 3.63 3.07 1.18 2.00 1.70 1.18 1.70 1.32 1.29
Ontario 3.08 3.26 0.94 1.80 1.85 0.97 1.35 1.09 1.24
Manitoba 1.82 1.23 1.48 1.15 1.15 1.00 0.81 0.63 1.29
Saskatchewan 2.04 2.04 1.00 1.72 2.19 0.79 0.68 1.07 0.64
Alberta 2.59 2.27 1.14 1.41 1.86 0.76 1.19 1.06 1.12
Colombie-Britannique 1.79 2.51 0.71 1.27 1.45 0.88 0.77 0.85 0.91
CANADA 2.90 2.85 1.02 1.78 1.76 1.01 1.34 1.13 1.19
a standardisation par rapport au recensement de la population de 1981
Source: Laoratoire de lutte contre la maladie, d'aprés les donné de statistique Canada


   

Étiologie
Plusieurs facteurs étiologiques ont été examinés, mais il n'a pas été possible d'établir une association positive entre la plupart de ces facteurs et la MOP. L'hypothèse d'une étiologie héréditaire ou d'une anomalie génétique à l'origine de la MOP pourrait peut-être expliquer les importantes variations géographiques dans la fréquence de la maladie. Le rôle étiologique de facteurs environnementaux a également été envisagé, car les taux de morbidité sont quelque peu similaires chez les Américains de race blanche et ceux de race noire mais très faibles chez les Noirs d'Afrique 31 . Les recherches actuelles se concentrent toutefois sur le rôle des infections virales 4,11 et, en particulier, sur le rôle de l'interleukine 6 53 .

Vieillissement des tissus
Des études de prévalence basées sur des données radiologiques ou nécropsiques montrent que la maladie de Paget est rare avant l'âge mûr 54 et que sa fréquence augmente constamment avec l'âge. Cette observation est confirmée par les données canadiennes sur la mortalité et la morbidité hospitalière. Rien dans les études publiées ne laisse entendre cependant que la maladie pourrait être due au vieillissement biologique des tissus de l'organisme, et aucun mécanisme n'a été proposé pour expliquer ce processus.

Génétique
La MOP pourrait être une infection héréditaire à transmission autosomique dominante 55 . Plusieurs études ont fait état d'un certain degré d'agrégation familiale (tableau 6) de même que de cas de MOP sur plusieurs générations 55 . Selon Fotino et ses collègues 56 et Kaplan et Singer 4 , il existe peut-être un lien génétique entre le locus de la MOP et le système HLA [antigène leucocytaire humain] sur le chromosome 6.


Tableau 6
Nombre et pourcentage de cas de maladie de Paget présentant des antécédents familiauz de maladie (AMF), selon deverse études
Source
Nombre total de familles
Nombre ayant des AMF
%
Gutman et Kasabach, 193657 115 4 3.5
Dickson et coll., 194525 367 16 4.4
Rosenkrantz et coll., 195235 111 7 6.3
Galbraith, 195458 52 4 7.7
Galbraith et coll., 197759 285 3 1.1
Sofaer et coll., 198360 407 56 13.8
Siris et coll., 199130 788 97 12.3


   

Une étude récente menée par Siris et son équipe 30 auprès de 788 cas et de 387 conjoints servant de témoins alimente la théorie d'une origine familiale. Les chercheurs ont constaté que le taux de MOP était six fois plus élevé chez les parents au premier degré des patients que chez les parents des témoins (12,3 % contre 2,1 %). Ils ont également signalé que l'incidence cumulative jusqu'à l'âge de 90 ans atteignait 8,9 % chez les parents des patients alors qu'elle ne dépassait pas 1,8 % dans la parenté des témoins.Le risque cumulatif couru par les parents était le plus élevé lorsque la maladie était diagnostiquée tôt chez les patients et que ces derniers présentaient une déformation osseuse.

Dans leur étude réalisée en Écosse, Sofaer et ses collaborateurs 60 ont observé un taux de prévalence 10 fois supérieur dans la parenté et la fratrie des patients atteints de MOP que dans celle des conjoints. Ils ont noté des différences au niveau de l'âge où survenait la maladie dans les formes familiales par rapport aux cas isolés. Ils ont expliqué que les différences pourraient être attribuables soit à des niveaux différents de contribution génétique ou au fait que les cas étaient probablement diagnostiqués plus tôt dans les familles qui comptaient déjà un membre atteint. La maladie apparaÎt à un âge similaire à l'intérieur des familles, ce qui pourrait s'expliquer par la présence de gènes communs ou d'influences environnementales communes. Sofaer et ses collaborateurs pensent néanmoins que la survenue de la maladie dépend plus du nombre d'années écoulées depuis la naissance que de tout autre facteur environnemental de courte durée influençant les membres de la même fratrie en même temps.

Siris et ses collègues 30 ont bien indiqué que leur étude était plus avancée sur le plan méthodologique que celle de l'équipe de Sofaer : des corrections ont été faites pour tenir compte du nombre d'années à risque des parents, la validité des données sur les antécédents familiaux a été améliorée et l'on a estimé le risque cumulatif de MOP chez les parents à différents âges de la vie.

Origine ethnique et race
De nombreuses données militent en faveur du rôle étiologique de l'origine ethnique ou de la race. De façon générale, la MOP s'observe le plus souvent au Royaume Uni, aux États-Unis, en Australie et en Nouvelle-Zélande 8 . Elle est plus fréquente chez les Blancs que chez les Noirs et les Orientaux 8,61-63 . Barry 50 n'a relevé que quelques cas signalés au Moyen-Orient, au Japon et en Chine. Il a aussi indiqué que la maladie est rare parmi les Juifs. Bloom est ses collègues 64 situent la prévalence de la MOP à environ 1 % chez les Juifs d'Israël, taux qui s'apparente à celui recensé dans les pays du sud de l'Europe. Bloom et ses collaborateurs 64 n'ont retrouvé aucun cas de MOP chez les Arabes.

Bien que la maladie de Paget semble rare chez les Noirs du continent africain 63,65 , une étude américaine a fait ressortir que sa prévalence était similaire chez les Américains de race noire et blanche 48 . Dans l'ensemble, cependant, les différences raciales et ethniques sont frappantes. Dans des rapports radiologiques antérieurs, 10 cas ont été observés chez des Noirs d'Afrique du Sud, 4 cas chez des Sénégalais, 5 cas chez des Nigériens, 2 cas chez des Jamaïcains d'origine africaine 65 et aucun cas chez des Amérindiens 66 . Ces données diffèrent grandement des résultats d'études nécropsiques et radiologiques réalisées en Grande-Bretagne et aux États-Unis, qui ont constamment fait état d'une prévalence d'environ 3 %.

Deux études intéressantes effectuées par Guyer et Chamberlain comparent les variations ethniques dans la prévalence aux États-Unis 48 et en Afrique du Sud 67 . À New York et à Johannesburg, le taux de MOP était plus élevé chez les Blancs que chez les Noirs des deux sexes, alors que parmi les Noirs d'Atlanta, seul le taux chez les hommes était supérieur (tableau 7).



Tableau 7
Prévalence de la maladie de Paget par groupe ethnique aux États-Unis et en Afique du Sud
Ville (et source)
Groupe Ethnique
Nombre de patients
% de prévalence standardisée por l'âgea
Hommes
Femmes
Tous
Johannesburg, SA Black 1355 1.2 1.3 1.3
Johannesburg, SA White 1003 2.6 2.2 2.4
(Guyer and
Chamberlain)67
         
New York, US Black 950 3.3 2.0 2.6
New York, US White 1082 5.2 2.5 3.9

(Guyer et Chamberlain)48

Atlanta, É.-U. Black 111 1.9 0.6 1.2
Atlanta, É.-U. White 1563 0.9 0.8 0.9

(Guyer et Chamberlain)48

a Prévalance standardisée pour l'âge par rapport à la population agrée selon l'quête effectuée par Barker et coll. en Grand-Britagne(référence no 47

   

Sexe
Bien que la plupart des études aient mis en lumière une prédominance masculine 5,6,31,51,52 , deux études cliniques ont constaté que la prévalence était la même chez les hommes et chez les femmes : celle de Polednak 68 portant sur les sorties d'hôpitaux aux États-Unis et celle de Ziegler 14 et de ses collaborateurs portant sur les médecins en Allemagne de l'Ouest. Il ressort de cette dernière étude que la maladie de Paget se manifeste et est diagnostiquée une dizaine d'années plus tôt chez les hommes que chez les femmes.

Facteurs géographiques
Se fondant sur les études épidémiologiques de la maladie de Paget et plus particulièrement sur la description de ses étonnantes variations géographiques, de nombreuses hypothèses ont été émises quant à son origine : causes ethniques, génétiques, virales, et autres causes environnementales. On n'est pas encore parvenu à expliquer les variations surprenantes enregistrées dans la fréquence de la maladie d'un pays à l'autre et à l'intérieur d'un même pays. La maladie de Paget est plus répandue en Grande-Bretagne, aux États-Unis et en Australie 4,31,50 tandis qu'elle s'observe rarement en Scandinavie et en Irlande 4,31 . Dans certains populations d'Asie ou d'Afrique, les cas signalés sont rares, voire inexistants 4,50 , bien que Guyer et Chamberlain 67 aient relevé des taux plus élevés que prévu en Afrique du Sud. Ziegler et son équipe 14 ont souligné la rareté de cette maladie en Allemagne de l'Ouest.

En Grande-Bretagne, la zone de forte prévalence dans le Lancashire semble ne présenter aucune condition culturelle, industrielle, géologique ou climatique intrinsèque qui la distingue des régions voisines en Angleterre où la prévalence est beaucoup plus faible 47 . On n'a pas réussi à expliquer les grands écarts dans la prévalence de la maladie de Paget entre New York et Atlanta aux États-Unis 48 . Des écarts intéressants ont également été relevés dans les taux de prévalence en Australie. Les taux parmi les immigrants australiens, surtout ceux qui viennent de Grande-Bretagne, sont beaucoup plus élevés que chez les personnes nées en Australie 69 .

Si la distribution de la maladie de Paget dans le monde incite à émettre l'hypothèse d'une infection à déterminisme génétique qui serait disséminée par la migration, il reste que cette théorie générale demeure controversée et non étayée par des données étiologiques qui pourraient expliquer la distribution géographique de la maladie.

Infections
Rebel et ses collaborateurs 70 ainsi que Mills et Singer 71 ont été les premiers à soulever la possibilité d'une étiologie virale. Il existe des preuves à l'appui d'une telle hypothèse 72-75 , mais on ne trouve pas toujours des particules virales chez les personnes atteintes de la MOP 75,76 .

La présence de seulement deux antigènes viraux, le virus respiratoire syncitial (VRS) ou le virus rougeoleux 74 , a été attestée par des données immunologiques, le rôle étiologique précis joué par l'infection virale n'ayant pas encore été établi. Des chercheurs ont laissé entendre que la maladie de Paget possède les mêmes caractéristiques que d'autres infections connues à virus lent : une période d'incubation très longue et une atteinte sélective d'un seul appareil ou système (le squelette), à l'instar du kuru et du syndrome de Creutzfeldt-Jacob 54 . L'agrégation familiale et les variations géographiques peuvent également étayer l'hypothèse du virus lent 54 .

Barker 31 demeure sceptique face à cette hypothèse. D'après lui, confirmation de la périodicité des cas selon l'année de naissance des personnes atteintes renforcerait l'idée d'une origine infectieuse, vu la variation cyclique de l'incidence de diverses infections de l'enfance; les épidémies de rougeole suivent généralement des cycles de trois ans, et l'infection due au VRS survient habituellement au cours de la première année de vie. Barker n'a pu toutefois établir une corrélation avec l'environnement urbain ou la prévalence de maladies infectieuses pendant l'enfance chez les sujets atteints de la MOP habitant les villes britanniques qu'il a étudiées.

Gordon et ses collègues 77 n'ont trouvé aucune trace d'acide ribonucléique (ARN) du virus de la rougeole dans les cas de MOP ni chez les témoins. De même, Ralston et ses collègues 78 n'ont pu détecter la présence d'ARN du virus rougeoleux, du VRS ou du paramyxovirus dans le tissu pagétique examiné.

Des études récentes, telles que celle de Manolagas et Jilka 53 , semblent indiquer que l'interleukine 6, une cytokine, participe à la régulation de l'activité ostéoclastique. La plupart des chercheurs 53,79-81 adhèrent maintenant à la théorie virale, croyant que les interleukines, en particulier l'interleukine 6, ainsi que les cytokines de la moelle osseuse jouent un rôle important dans la prévention des infections virales des ostéoclastes.

Troubles endocrinologiques
La MOP et l'hyperparathyroïdie présentent des similitudes sur le plan pathologique, ce qui peut faire croire à un dysfonctionnement de la parathyroïde. Des cas bénins ont été diagnostiqués chez certains patients atteints de la MOP, mais le rôle étiologique de ce trouble n'a pas encore été élucidé 8,11 .

Un déséquilibre dans la production de sécrétions par la parathyroïde, la surrénale ainsi que l'hypophyse (hormones de croissance et autres sécrétions) a été également mis en cause comme facteur déclenchant de la maladie 82 . Selon Hamdy 54 , cependant, toute les hormones connues se retrouvent en concentrations normales chez les patients atteints.

Alimentation
Une étude de prévalence effectuée à Madrid, en Espagne 83 , fait état d'une association entre la consommation de viande de boeuf qui n'a pas fait l'objet d'un contrôle sanitaire et une augmentation du risque de survenue de la maladie de Paget (rapport de cotes = 2,18, intervalle de confiance à 95 % = 1,05-4,49). Les auteurs laissent entendre qu'il est probable que les patients atteints, qui étaient âgés en moyenne de 70 ans, ont consommé régulièrement durant leur enfance de la viande de boeuf provenant d'animaux tués avant l'adoption en 1920 de la loi espagnole obligeant les abattoirs à respecter certaines règles sanitaires. Leurs résultats semblent indiquer qu'il est possible de contracter la maladie de Paget en ingérant un agent infectieux présent dans la viande de boeuf contaminée. Cette observation corrobore, selon eux, l'hypothèse d'une infection à virus lent et d'une longue période de latence. Jusqu'à présent, aucune autre donnée n'est venue confirmer cette hypothèse.

Contact avec des animaux de compagnie
Dans plusieurs études cas-témoins, on a examiné la relation entre la présence d'animaux familiers et la maladie de Paget. O'Driscoll et Anderson 84 ainsi que O'Driscoll et ses collègues 85 ont signalé que les personnes atteintes de la maladie de Paget étaient plus nombreuses à posséder un chien. O'Driscoll et Anderson ont cité des rapports de cotes variant entre 4 et 8, selon l'âge du patient au moment de l'acquisition du chien. D'après Holdaway et son équipe 86 , le risque augmente de façon importante chez les patients de moins de 60 ans qui possèdent un chien; toutefois, il n'existait aucune association significative dans le cas des patients de plus de 60 ans.

O'Driscoll et Anderson 84 ont émis l'hypothèse que le principal agent infectieux de la maladie serait un virus du chien, peut-être le virus de la maladie de Carré. Gordon et ses collaborateurs 77 ont recherché la présence de la maladie de Carré chez les personnes atteintes de la MOP. Ils ont détecté la présence d'ARN du virus de la maladie de Carré dans les ostéoclastes, les ostéoblastes et les ostéocytes de 41 % des cas étudiés, mais non chez les témoins. Plus récemment Gordon et ses collègues 87 ont soutenu qu'un certain nombre de paramyxovirus, dont un virus de la maladie de Carré, pouvaient accélérer le développement de la MOP.

Par ailleurs, Ralston et son équipe 78 n'ont pu retrouver aucune trace d'ARN du virus de la maladie de Carré dans le tissu pagétique qu'ils ont examiné. Barker et Detheridge 88 ont effectué des études cas-témoins dans la région du Lancashire, en Angleterre, où la maladie est très répandue, ainsi que dans la région de Sienne, en Italie, où elle est plus rare, et n'ont découvert aucune différence significative entre les cas et les témoins ayant été exposés à des animaux familiers (chiens, chats ou oiseaux). Les résultats de l'étude d'O'Driscoll et d'Anderson à Manchester n'ont pas non plus été corroborés par deux études récentes : celle de Piga et de son équipe à Madrid 83 et celle de Siris et de ses collègues aux États-Unis 89 .

Vitamine D
Selon certains auteurs, la maladie pourrait être due à une carence en vitamine D durant l'enfance; cette hypothèse repose sur le fait qu'il existe une corrélation assez importante entre la distribution géographique actuelle de la maladie de Paget et celle du rachitisme au début du siècle et elle expliquerait le déclin apparent dans l'incidence de la maladie 90 . Depuis que Barker a émis pour la première fois cette hypothèse au milieu des années 1970, aucune autre étude n'est venue confirmer l'association entre la maladie de Paget, l'hypovitaminose D durant l'enfance et le rachitisme.

Traitement

Les marqueurs biochimiques du renouvellement osseux, en particulier les taux sériques de phosphatases alcalines et l'hydroxyprolinurie, servent souvent de paramètres de surveillance de l'évolution du traitement 91 . En fait, la concentration sérique de phosphatases alcalines est le marqueur du métabolisme osseux le plus couramment utilisé et l'hydroxyprolinurie le meilleur marqueur de la résorption osseuse 92 . La scintigraphie osseuse aux pyrophosphates constitue toutefois la méthode la plus sensible de surveillance post-thérapeutique. À l'heure actuelle, seule l'utilisation à des fins thérapeutiques de deux médicaments, la calcitonine et l'étidronate, a été approuvée aux États-Unis 6 .

Depuis des années, on utilise avec beaucoup de succès la calcitonine dans le traitement de la MOP 9,93 . On a recours à plusieurs types de calcitonine, mais c'est la calcitonine d'origine salmine qui est la plus couramment utilisée 10 . Elle soulage rapidement la douleur et contribue à réduire l'hypervascularisation et l'hyperthermie au niveau de la région touchée 6 . Elle peut également atténuer certains des problèmes neurologiques chroniques associés à la maladie chez certains patients 6 . La calcitonine d'origine salmine peut faire diminuer d'environ 50 % le taux sérique de phosphatases alcalines et l'hydroxyprolinurie 6 .

Pour être efficace, la calcitonine doit cependant être utilisée de façon continue; la maladie réapparaît si le traitement est interrompu 9 . Il s'agit également d'un traitement coûteux 93-95 . Il ne comporte aucun effet secondaire grave, seulement des effets bénins fréquents, dont les nausées, la diarrhée ainsi que de la douleur et une rougeur au point d'injection 6 .

Les bisphosphonates diminuent l'activité pagétique de façon efficace 6,9,96 . Ils possèdent une puissante action antiostéoclastique et semblent réduire de façon plus efficace que la calcitonine le taux sérique de phosphatases alcalines et l'hydroxyprolinurie 6 .

L'étidronate est le seul bisphosphonate offert actuellement sur le marché aux États-Unis 6 . Ses effets semblent plus durables que ceux de la calcitonine 97 , même s'il comporte certaines limites, notamment un effet inhibiteur sur la minéralisation des os nouvellement formés 98,99 , et s'il s'accompagne d'effets secondaires bénins comme de légers troubles gastro-intestinaux et des nausées 6 .

Les résultats d'études portant sur un autre bisphosphonate, le pamidronate 100-106 , indiquent que ce dernier est plus efficace et agit plus rapidement que l'étidronate. Watts et ses collègues 107 , Wimalawansa et Gunasekera 16 , Bombassei et coll.108 et Grauer et coll.109 ont évalué récemment le traitement au pamidronate de la MOP et conclu qu'il était très efficace en général. Bombassei et ses collègues 108 ont observé que le médicament était le plus efficace dans le traitement des cas bénins de MOP. Fièvre, frissons et malaise sont au nombre des effets secondaires associés à ce traitement 110 .

On en est venu à la conclusion que d'autres études étaient requises pour permettre de déterminer la posologie optimale du pamidronate de même que les risques et les avantages associés à un traitement plus long 16,107,108 . Pepersack et ses collaborateurs 28 ont examiné l'efficacité de cinq schémas thérapeutiques différents dans 64 cas de MOP et conclu que la posologie et la durée de traitement optimales étaient les suivantes : perfusion intraveineuse de pamidronate à raison de 20 mg par jour pendant 10 jours. Ils ont jugé que ce traitement était optimal car il était simple, efficace et n'entraînait que de très légers effets secondaires.

Le tiludronate est un nouveau bisphosphonate actuellement à l'étude. Certaines études récentes non contrôlées ont montré que le tiludronate administré par voie orale exerce un effet antiostéoclastique 111-112 . Reginster et ses collègues 113 ont mis à l'essai trois doses différentes chez 18 patients et ont observé des réductions rapides et marquées des concentrations sériques de phosphatases alcalines et des taux urinaires d'hydroxyproline dans les trois groupes. L'administration de faibles doses de tiludronate s'est accompagnée d'effets secondaires minimaux alors que de très hautes doses ont provoqué une intolérance digestive chez la moitié des sujets. Les auteurs de l'étude ont indiqué que de fortes doses de tiludronate administrées sur une courte période ralentiraient le renouvellement osseux pendant plusieurs mois; en raison des troubles gastro-intestinaux qu'elle entraîne, une dose de 1 200 mg par jour n'est pas indiquée en pratique clinique.

L'utilisation d'autres nouveaux biosphosphonates, tels que le clodronate et l'alendronate, dans le traitement de la MOP suscite beaucoup d'intérêt. Le clodronate s'est révélé très efficace. Dans une étude contrôlée avec placebo et s'étendant sur une longue période, Delmas 114 a constaté que l'administration par voie orale de doses quotidiennes de clodronate (1 600 mg) avait pour effet de réduire les fractures pathologiques de même que l'activité ostéoclastique. Plosker et Goa 115 ont signalé que les perfusions intraveineuses de courte durée (300 mg/jour pendant cinq jours) ou un traitement par voie orale pendant une plus longue période (1 600 mg/jour pendant six mois) pouvaient atténuer la douleur osseuse et améliorer la mobilité chez la plupart des victimes de la MOP. Le médicament demeure efficace jusqu'à 12 mois après l'arrêt du traitement. Filipponi et son équipe 116 n'ont relevé aucun effet secondaire chez les patients recevant durant un an des perfusions intraveineuses de 300 mg par jour pendant cinq jours consécutifs. Ils ont noté une réduction significative des taux d'hydroxyproline urinaire et de phosphatases alcalines sériques chez 70 % des patients.

Des essais sont en cours pour évaluer les effets cliniques et biochimiques de l'alendronate. Adami et ses collègues 117 ont examiné les effets de l'administration de doses quotidiennes de 20 mg et de 40 mg d'alendronate pendant six mois chez 20 sujets atteints de la MOP. Même si la dose quotidienne de 40 mg était plus efficace que celle de 20 mg, elle entraînait des troubles gastriques et oesophagiens chez certains patients. Par contre, la dose quotidienne de 20 mg était bien tolérée mais n'était pas très efficace. Dans une autre étude, Adami et ses collaborateurs 118 ont observé une baisse importante de l'hydroxyprolinurie dans les quelques jours qui ont suivi la perfusion intraveineuse de 5 mg d'alendronate chez 10 patients. Cet effet a persisté pendant toute la période de suivi de six mois. Les concentrations sériques de phosphatases alcalines ont, quant à elles, diminué considérablement après quatre à six semaines.

La mithramycine est un autre médicament efficace qui a été utilisé chez certains patients 6,10 . Ce traitement a donné de bons résultats lorsque de faibles doses étaient administrées de façon intermittente. Le traitement peut entraîner une rémission et atténue efficacement la douleur. Comme cet antibiotique peut avoir simultanément des effets toxiques au niveau du rein, du foie et des plaquettes, il n'est prescrit qu'aux patients qui ne répondent pas bien à d'autres traitements 6 . Selon Bockman et Weinerman 6 , la mithramycine sera progressivement délaissée au profit de nouveaux agents antiostéoclastiques.

Le nitrate de gallium s'est révélé un inhibiteur efficace de la résorption osseuse. Matkovic et ses collaborateurs 119 ont observé chez les patients traités au gallium un ralentissement du renouvellement osseux et un retour à la normale de l'activité osseuse pendant de longues périodes. Le Hospital for Special Surgery 120 et Bockman et Bosco 121 ont mis à l'essai un traitement au nitrate de gallium pour la MOP et ont trouvé qu'il réduisait de façon assez efficace la résorption osseuse. Ce médicament n'est pas utilisé dans le traitement de la MOP, vu qu'on ne dispose pour le moment que de résultats préliminaires 9 .

De façon générale, le traitement à la calcitonine est recommandé lorsqu'on veut obtenir des résultats rapidement ou que le patient est une personne âgée souffrant d'une autre maladie concomitante, comme l'ostéoporose 6 . L'étidronate est pour sa part recommandé dans les cas chroniques 6 .

Conclusion

Étant donné que la maladie osseuse de Paget s'observe rarement avant l'âge de 40 ans 4 et que les courbes d'incidence et de prévalence augmentent avec l'âge, il est manifeste qu'il s'agit d'une maladie liée au vieillissement. Même si l'on a souvent retrouvé plusieurs cas dans une même famille 60 et s'il existe d'étonnantes variations géographiques et ethniques, la maladie n'a pu être associée à un facteur génétique particulier 11 . On a cru pour un temps que les personnes qui possédaient un animal de compagnie étaient plus à risque de souffrir de la maladie; des études récentes n'ont pas toutefois corroboré cette théorie. Depuis des années, l'hypothèse d'une infection à virus lent est contestée, mais elle suscite maintenant un regain d'intérêt, particulièrement depuis qu'on se penche sur le rôle de l'interleukine 6.

Les traitements actuels de la MOP semblent être efficaces, mais d'autres traitements continuent d'être explorés. Il est probable que, dans un proche avenir, on découvrira des traitements plus efficaces qui auront des effets plus durables et réussiront à prévenir la morbidité habituellement associée à la maladie 6 .

Références

1. Paget J. On a form of chronic inflammation of bones (osteitis deformans). Med Chir Trans 1877;60:37-64.

2. Merkow RL. Metabolic bone disease and Paget's disease in the elderly. Part II: Paget's disease. Clin Rheum Dis 1986;12:70-96.

3. Resnick D, Niwayama G. Paget's disease. Dans: Niwayama G, Resnick D, réds. Diagnosis of bone and joint disorders. 2nd ed. Philadelphie: Saunders, 1987:2127-70.

4. Kaplan FS, Singer F. Paget's disease of bone: pathophysiology and diagnosis. Instr Course Lect 1993;42:417-24.

5. Siris ES, Canfield RE. Paget's disease of bone. Dans: Becker KL, réd. Principles and practice of endocrinology and metabolism. Philadelphie: JB Lippincott, 1990:504-12.

6. Bockman RS, Weinerman S. Medical treatment for Paget's disease of bone. Instr Course Lect 1993;42:425-33.

7. Meunier PJ. Bone histomorphometry and skeletal distribution of Paget's disease of bone. Semin Arthritis Rheum 1994;23:219-21.

8. Fallon MD, Schwamm H. Paget's disease of bone. An update on the pathogenesis, pathophysiology and treatment of osteitis deformans. Pathology Annual 1989;24(Pt 1):115-59.

9. Bone HG, Kleerekoper M. Clinical review 39: Paget's disease of bone. J Clin Endocrinol Metab 1992;75:1179-82.

10. Thomas DW, Shepherd J. Paget's disease of bone: current concepts in pathogenesis and treatment. J Oral Pathol Med 1994;23:12-16.

11. Merkow RL, Lane J. Paget's disease of bone. Orthop Clin North Am 1990;21:171-89.

12. Deftos LJ, Wolfert RL, Hill CS. Bone alkaline phosphatase in Paget's disease. Horm Metab Res 1991;23:559-61.

13. Smith R. Paget's disease of bone [éditorial]. BMJ 1992;305:1379-80.

14. Ziegler R, Holz G, Rotzler B, Minne H. Paget's disease of bone in West Germany. Prevalence and distribution. Clin Orthop 1985;194:199-204.

15. Singer FR, Krane S. Paget's disease of bone. Dans: Avioli L, Krane S, réds. Metabolic bone disease. Philadelphie: WB Saunders, 1990:546-615.

16. Wimalawansa SJ, Gunasekera R. Pamidronate is effective for Paget's disease of bone refractory to conventional therapy. Calcif Tissue Int 1993;53:237-41.

17. Avramides A. Salmon and calcitonin treatment of Paget's disease of the bone. Clin Orth Rel Res 1977;127:78-85.

18. Yates AJ. Paget's disease of bone. Baillieres Clin Endocrinol Metab 1988;2:267-85.

19. Rosenthal MJ, Hartnell J, Kaiser F, et al. Paget's disease of bone in older patients: UCLA grand rounds [conférence clinique]. J Am Geriatr Soc 1989;37:639-50.

20. Hamdy RC. Paget's disease of bone. Hosp Prac 1990;10:33-4.

21. Kaplan FS. Paget's disease of bone: orthopedic complications. Semin Arthritis Rheum 1994;23:250-2.

22. Packard FA, Steele J, Kirkbridge J. Osteitis deformans. Am J Med Sci 1901;122:252.

23. Jaffe HL. Paget's disease of bone. Arch Path 1933;15:83.

24. Kay HD, Levy-Simpson S, Riddoch G, et al. Osteitis deformans with roentgenographic section. Arch Int Med 1934;53:208.

25. Dickson DD, Camp J, Ghormley R. Osteitis deformans: Paget's disease of the bone. Radiol 1945;44:449-70.

26. Newman FW. Paget's disease: a statistical study of 82 cases. J Bone Joint Surg 1946;28:798.

27. Goldenberg RR. The skeleton in Paget's disease. Bull Hosp Joint Dis 1951;12:229.

28. Pepersack T, Karmali R, Gillet C, et al. Paget's disease of bone: five regimens of pamidronate treatment. Clin Rheumatol 1994;13:39-44.

29. Nagant deDeuxchaisnes B, Krane S. Paget's disease of bone: clinical and medical observations. Medicine (Baltimore) 1964;43:233.

30. Siris ES, Ottman R, Flaster E, Kelsey J. Familial aggregation of Paget's disease of bone. J Bone Miner Res 1991;6:495-500.

31. Barker DJ. The epidemiology of Paget's disease of bone. Br Med Bull 1984;40:396-400.

32. Detheridge FM, Guyer PB, Barker DJ. European distribution of Paget's disease of bone. Br Med J (Clin Res) 1982;285:1005-8. 33. Schmorl G. Zur Kenntnis der Ostitis fibrosa Verh. Dtsch Ges Pathol 1926;21:71.

34. Schmorl G. Zur Kenntnis der Ostitis deformans Paget. Dtsch Ges Pathol 1930;25:205.

35. Rosenkrantz JA, Wolf J, Kaicher J. Paget's disease (osteitis deformans). Review of one hundred eleven cases. Arch Inter Med 1952;90:610-33.

36. Summey TJ, Pressly C. Sarcoma complicating Paget's disease of bone. Ann Surg 1946;123:135.

37. Campbell E, Whitfield R. Osteogenic sarcoma of vertebrae secondary to Paget's disease: report of 3 cases with compression of spinal cord and cauda equina. N Y J Med 1943;43:931.

38. Bird CE. Sarcoma complicating Paget's disease of the bone: report of 9 cases, 5 with pathologic verification. Arch Surg 1927;14:1187.

39. Hurwitz SH. Osteitis deformans, Paget's disease: a report of 6 cases. Bull Johns Hopkins Hosp 1913;24:263.

40. Codman EA. Registry of bone sarcoma. Surg Gynec Obst 1926;42:381.

41. Coley BL, Sharp G. Paget's disease: a predisposing factor to osteogenic sarcoma. Arch Surg 1931;23:918.

42. Da Costa JC, Funk E, Bergeim O, et al. Osteitis deformans: a report of 5 cases with complete metabolism studies in 2 instances and a review of the literature. Pub Jefferson M Coll & Hosp 1915;6:1.

43. Abel W, Hellwegen F. Sarkom auf dem boden einer ostitis deformans Paget. Rontgenpraxix 1938;10:93.

44. O'Reilly TJ, Race J. Osteitis deformans. Q J Med 1932;1:471.

45. Schmorl G. Uber ostitis deformans Paget. Arch Pathol Anat 1932;283:694.

46. Dalinka MK, Aronchick J, Haddad J. Paget's disease. Orthop Clin N Am 1983;14:3-19. 47. Barker DJ, Chamberlain A, Guyer P, et al. Paget's disease of bone: the Lancashire focus. Br Med J 1980;280:1105-7.

48. Guyer PB, Chamberlain A. Paget's disease of bone in two American cities. Br Med J 1980;280:985.

49. Gardner MJ, Guyer P, Barker D. Paget's disease of bone among British migrants to Australia [lettre]. Br Med J 1978;2:1436-7.

50. Barry HC. Paget's disease of bone. Édimbourg: E & S Livingston Pub, 1969.

51. Barker DJ, Clough P, Guyer P, Gardner M. Paget's disease of the bone in 14 British towns. Br Med J 1977;1:1181-3.

52. Barker DJP. The epidemiology of Paget's disease. Metab Bone Dis Rel Res 1981;3:231-3.

53. Manolagas SC, Jilka RL. Bone marrow, cytokines, and bone remodelling. Emerging insights into the pathophysiology of osteoporosis. N Engl J Med 1995;332:305-11.

54. Hamdy RC. Paget's disease of bone: assessment and management. New York: Praeger, 1981.

55. McKusick VA. Mendelian inheritance in man. Catalogues of autosomal dominant, autosomal recessive, and x-linked phenotypes. 5th ed. Baltimore: John Hopkins University Press, 1978:294.

56. Fotino M, Haymovits A, Falk C. Evidence for linkage between HLA and Paget's disease. Transplan Proc 1977;9:1867-8.

57. Gutman AB, Kasabach H. Paget's disease: analysis of 116 cases. Am J Med Sci 1936;191:361-80.

58. Galbraith H-JB. Familial Paget's disease of bone. Br Med J 1954;ii:29.

59. Galbraith H-JB, Evans E, Lacey J. Paget's disease of bone-a clinical and genetic study. Postgrad Med J 1977;53:33-9.

60. Sofaer JA, Holloway S, Emery A. A family study of Paget's disease of bone. J Epidemiol Community Health 1983;37:226-31.

61. Sissons HA. Epidemiology of Paget's disease. Clin Orthop 1966;45:73-9.

62. Edington GM, Gilles H. Pathology in the tropics. Londres: Edward Arnold, 1969.

63. Craig JB, Hodkinson H. Paraplegia in Paget's disease of vertebral column. A case report. S Afr Med J 1985;67:103-5.

64. Bloom R, Libson E, Blank P. Prevalence of Paget's disease of bone in hospital patients in Jerusalem: an epidemiologic study. Isr J Med Sci 1985;21:954-6.

65. Van Meerdervoort HFP, Richter G. Paget's disease of bone in South African blacks. S Afr Med J 1976;50:1897-9.

66. Lawrence JS. Paget's disease in population samples. Ann Rheum Dis 1970;29:562.

67. Guyer PB, Chamberlain A. Paget's disease of bone in South Africa. Clin Radiol 1988;39:51-2.

68. Polednak AP. Rates of Paget's disease of bone among hospital discharges, by age and sex. J Am Geriatr Soc 1987;35:550-3.

69. Gardner MJ, Barker D. Mortality from malignant tumours of the bone and Paget's disease in the United States and in England and Wales. Int J Epidemiol 1978;7:121-30.

70. Rebel A, Malkani K, Basle M, et al. Osteoclast ultrastructure in Paget's disease. Calcif Tissue Res 1976;20:187-99.

71. Mills BG, Singer F. Nuclear inclusions in Paget's disease of bone. Science 1976;194:201-2.

72. Rebel A, Basle M, Pouplard A, et al. Viral antigens in osteoclasts from Paget's disease of bone. Lancet 1980;2:344-6.

73. Singer FR, Mills B. Evidence for a viral etiology of Paget's disease of bone. Clin Orthop 1983;178:245-51.

74. Mills BG, Singer F, Weiner L, et al. Evidence for both respiratory syncytial virus and measles virus antigens in the osteoclasts of patients with Paget's disease of bone. Clin Orthop 1984;183:303-11.

75. Gallacher SJ. Paget's disease of bone. Curr Opin Rheumatol 1993;5:351-6.

76. Mirra JM. Pathogenesis of Paget's disease based on viral etiology. Clin Orthop 1987;217:162-70.

77. Gordon MT, Anderson D, Sharpe P. Canine distemper virus localized in bone cells of patients with Paget's disease. Bone 1991;12:195-201.

78. Ralston SH, DiGiovine F, Gallacher S, et al. Failure to detect paramyxovirus sequences in Paget's disease of bone using polymerase chain reaction. J Bone Miner Res 1991;6:1243-8.

79. Roodman GD, Kurihara N, Ohsaki Y, et al. Interleukin-6. A potential autocrine/paracrine factor in Paget's disease of bone. J Clin Invest 1992;89:46-52.

80. Ohsaki Y, Takahashi S, Scarcez T, et al. Evidence for autocrine/paracrine role for interleukin-6 in bone resorption by giant cells from giant cell tumours of bone. Endocrinology 1992;131:2229-34.

81. Hoyland JA, Freemont AJ, Sharpe PT. Interleukin-6, IL-6 receptor, and IL-6 nuclear factor gene expression in Paget's disease. J Bone Miner Res 1994;9:75-80.

82. Singer FR. Paget's disease of bone. Dans: Raisz L, Martin T, réds. Clinical endocrinology of calcium metabolism. New York: Marcel Decker, 1988:369-402.

83. Piga AM, Lopez-Abente G, Ibanez A, et al. Risk factors for Paget's disease: a new hypothesis. Int J Epidemiol 1988;17:198-201.

84. O'Driscoll JB, Anderson DC. Past pets and Paget's disease. Lancet 1985;26:919-21.

85. O'Driscoll JB, Buchler H, Jeacock J, et al. Dogs, distemper and osteitis deformans: a further epidemiologic study. Bone Miner 1990;11:209-16.

86. Holdaway IM, Ibbertson H, Wattie D, et al. Previous pet ownership and Paget's disease. Bone Miner 1990;8:53-8.

87. Gordon MT, Cartwright EJ, Mercer S, et al. HLA polymorphisms in Paget's disease of bone. Semin Arthritis Rheum 1994;23:229.

88. Barker DJ, Detheridge F. Dogs and Paget's disease. Lancet 1985;2:1245.

89. Siris ES, Kelsey JL, Flaster E, Parker S. Paget's disease of bone and previous pet ownership in the United States: dogs exonerated. Int J Epidemiol 1990;19:455-8.

90. Barker DJ, Gardner M. Distribution of Paget's disease in England, Wales and Scotland and a possible relationship with vitamin D deficiency in childhood. Br J Prev Soc Med 1974;28:226-32.

91. Russell RGG, Beard DJ. Biochemical markers of bone turnover in Paget's disease. Metab Bone Dis Rel Res 1981;3:255-62.

92. Russell RGG, Colwell A, Hannon RA, et al. Biochemical measurements in Paget's disease of bone. Semin Arthritis Rheum 1994;23:240-1.

93. Wimalawansa SJ, MacIntyre I. Calcitonin. Dans: Dollery C, réd. Therapeutic drugs: a clinical pharmacopia. Royaume-Uni: Churchill Livingstone, 1991:C18-22.

94. Evans IM, Banks L, Doyle F. Paget's disease of bone. The effect of stopping long-term human calcitonin and recommendations for future treatment. Metab Bone Dis Rel Res 1980;2:87-91.

95. Wimalawansa SJ. Calcitonin: molecular biology, physiology, pathophysiology and its therapeutic uses. Dans: Pecile AB, réd. Advances in bone regulatory factors: morphology, biochemistry, physiology and pharmacology. Angleterre: Plenum Press, 1989:121-60.

96. Fleisch H. Experimental basis for the use of bisphosphonates in Paget's disease of bone. Clin Orthol 1987;217:72-80.

97. Gray RES, Yates A, Preston C, et al. Duration of effect of oral diphosphonate therapy in Paget's disease of bone. Q J Med 1987;64:755-67.

98. Krane SM. Etidronate disodium in the treatment of Paget's disease of bone. Ann Intern Med 1982;96:619-25.

99. Kanis JA. Pathophysiology and treatment of Paget's disease of bone. Durham (NC): Carolina Academic Press, 1991.

100. Thiébaut D, Jaeger P, Burckhardt P. Paget's disease of bone treated in five days with AHPrBP (APD) per os. J Bone Miner Res 1987;2:45-52.

101. Harinck HIJ, Bijvoet O, Blanksma H, et al. Efficacious management with aminobisphosphonate (APD) in Paget's disease of bone. Clin Orthop 1987;217:79-98.

102. Gallacher SJ, Boyce B, Patel U, et al. Clinical experience with pamidronate in the treatment of Paget's disease of bone. Ann Rheum Dis 1991;50:930-3.

103. Yap AS, Mortimer R, Jacobi J. Single dose intravenous pamidronate is effective alternative therapy for Paget's disease refractory to calcitonin. Horm Res 1991;36:70-4.

104. Fenton AJ, Gutteridge D, Kent G, et al. Intravenous aminobisphosphonate in Paget's disease: clinical, biochemical, histomorphometric and radiological responses. Clin Endocrinol (Oxf) 1991;34:197-204.

105. Stone MD, Hawthorne A, Kerr D, et al. Treatment of Paget's disease with intermittent low-dose infusions of disodium pamidronate (APD). J Bone Miner Res 1990;5:1231-5.

106. Ryan PJ. Treatment of Paget's disease by weekly infusions of 3-aminohydroxypropylidene-1,1-bisphosphonate (APD). Br J Rheumatol 1992;31:97-101.

107. Watts RA, Skingle S, Bhambhani M, et al. Treatment of Paget's disease of bone with single dose intravenous pamidronate. Ann Rheum Dis 1993;52:616-8.

108. Bombassei GJ, Yocono M, Raisz L. Effects of intravenous pamidronate therapy on Paget's disease of bone. Am J Med Sci 1994;308:226-33.

109. Grauer A, Klar B, Scharla SH, et al. Long term efficacy of intravenous pamidronate in Paget's disease of bone. Semin Arthritis Rheum 1994;23:283-4.

110. Gallacher SJ, Ralston S, Patel U, et al. Side effects of pamidronate [lettre]. Lancet 1989;2:42-3.

111. Reginster JY, Jeugmans-Huynen A, Albert A, et al. Biological and clinical assessment of a new bisphosphonate, (chloro-4 phenyl) thiomethylene bisphosphonate, in the treatment of Paget's disease of bone. Bone 1988;9:349-54.

112. Audran M, Clochon P, Ethgen D, et al. Treatment of Paget's disease of bone with (4-chloro-phenyl) thiomethylene bisphosphonate. Clin Rheum 1989;8:71-9.

113. Reginster JY, Lecart M, Deroisy R, et al. Paget's disease of bone treated with a five day course of oral tiludronate. Ann Rheum Dis 1993;52:54-7.

114. Delmas PD. The use of clodronate in multiple myeloma. Bone 1991;12:S31-4.

115. Plosker GL, Goa KL. Clodronate. A review of its pharmacological properties and therapeutic efficacy in resorptive bone disease. Drugs 1994;47:945-82.

116. Filipponi P, Pedetti M, Beghe F, et al. Effects of two different bisphosphonates on Paget's disease of bone: ICTP assessed. Bone 1994;15:261-7.

117. Adami S, Mian M, Gatti P, et al. Effects of two oral doses of alendronate in the treatment of Paget's disease of bone. Bone 1994;15:415-7.

118. Adami S, Zamberlan N, Mian M, et al. Duration of the effects of intravenous alendronate in post menopausal women and in patients with primary hyperparathyroidism and Paget's disease of bone. Bone Miner 1994;25:75-82.

119. Matkovic V, Apelsoff G, Shepard D, et al. Use of gallium to treat Paget's disease of bone: a pilot study. Lancet 1990;335:72-5.

120. Warrell RP Jr, Bosco B, Weinerman S, et al. Gallium nitrate for treatment of advanced Paget's disease of bone: effectiveness and dose-response analysis. Ann Int Med 1990;113:847-51.

121. Bockman RS, Bosco B. Treatment of patients with advanced Paget's disease of bone with two cycles of gallium nitrate. Semin Arthritis Rheum 1994;23:268-9.

Références des auteurs

Judith Seidman-Ripley, Consultants Miettinen & Seidman, 1515, rue Docteur Penfield, Montréal (Québec) H3G 2R8
Julie Huang, Division des maladies reliées au vieillissement (affiliée à la Direction des aînés de la Direction générale des programmes et des services de santé), Bureau de l'épidémiologie des maladies chroniques, Laboratoire de lutte contre la maladie, Santé Canada, Pré Tunney, Localisateur postal : 0602E2, Ottawa (Ontario) K1A 0L2

[Précédente][Table des matières] [Prochaine]

Dernière mise à jour : 2002-10-29 début