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Maladies chroniques au Canada


Volume 23
Numéro 2
2002

[Table des matières]

Agence de santé publique du Canada

Forum pancanadien

Utilisation de la méthode des groupes de discussion dans le cadre de l'élaboration d'une enquête menée en Ontario sur l'exposition solaire chez les agriculteurs


Sabrina Yun Ing, Fredrick D Ashbury, Loraine D Marrett, Lynn
From et Kristina V Perry

Résumé

Les agriculteurs sont plus à risque pour le cancer de la peau; des études menées aux États-Unis indiquent qu'ils ne se protègent pas adéquatement contre les rayons solaires. Il y a peu de données sur l'exposition solaire chez les agriculteurs canadiens, et une revue de la littérature a fait ressortir la nécessité d'élaborer un questionnaire d'enquête détaillé, facile à remplir, sur la protection solaire chez les agriculteurs afin de déterminer les problèmes liés à la protection solaire dans cette population. Une revue de la littérature a permis d'élaborer l'ébauche d'un questionnaire d'enquête sur la protection solaire chez les agriculteurs. Un essai préliminaire du questionnaire auprès de 207 agriculteurs de l'Ontario a confirmé l'utilité de cet instrument, mais des lacunes ont été constatées quant à la formulation et à la compréhension de certains concepts. Pour améliorer le questionnaire, on a tenu des groupes de discussion avec des agriculteurs dans quatre collectivités en Ontario afin de clarifier le sens des questions sur l'exposition solaire, l'utilisation de méthodes de protection solaire, les antécédents familiaux/personnels de cancer de la peau, et les attitudes et les connaissances concernant le cancer de la peau. Le présent document traite des conclusions qui ont principalement été dégagées de ces groupes de discussion.

Mots clés : agriculteurs; cancer de la peau; méthode des groupes de discussion; plan d'enquête


Introduction

L'Enquête nationale sur l'exposition solaire et les comportements en matière de protection a révélé que près de 20 % des Ontariens qui avaient au moins 15 ans à l'été de 1996 exerçaient un emploi qui exigeait d'eux qu'ils travaillent à l'extérieur1. Plus de 60 % d'entre eux ont déclaré passer plus de deux heures par jour, en moyenne, à travailler à l'extérieur. Cette enquête a révélé que même si les personnes qui travaillent à l'extérieur sont plus nombreuses que les autres adultes à porter un chapeau et des vêtements appropriés, elles n'utilisent pas d'autres mesures de protection solaire, comme éviter le soleil, se tenir à l'ombre, utiliser un écran solaire ou porter des lunettes de soleil1. Cependant, cette enquête auprès de 1 000 adultes ontariens n'a pas fourni de données plus détaillées sur des catégories d'emploi particulières, des renseignements exacts sur l'exposition (soit le nombre d'heures quotidien, l'heure du jour, etc., outre les statistiques citées précédemment) ni sur la protection (soit le type de chapeau, le type de vêtements). Les résultats indiquent néanmoins qu'une proportion assez importante de personnes qui travaillent à l'extérieur en Ontario sont exposées au soleil durant une longue période pendant les mois d'été sans prendre de mesures appropriées pour réduire les effets de cette exposition. Les agriculteurs sont l'un de ces groupes.

Les agriculteurs sont plus à risque pour le cancer de la peau et des lèvres, associé, dans les deux cas, à une exposition importante au soleil2-4. Il existe des preuves démontrant que le risque de mélanome oculaire est plus élevé chez les agriculteurs5-7, bien que cette association n'ait pas été confirmée par d'autres études8-10. L'incidence du cancer de la peau avec ou sans présence de mélanome augmente chez les Blancs partout dans le monde, y compris au Canada11; le cancer de la peau est de loin le cancer le plus courant au Canada12. Or, deux enquêtes menées aux États-Unis sur les mesures de protection solaire utilisées par les agriculteurs indiquent qu'une minorité des agriculteurs seulement protègent leur peau contre les rayons du soleil2,13.

Des recherches sur le comportement, en particulier des recherches basées sur le modèle de croyance à la santé (HBM), ont été utilisées pour expliquer pourquoi certaines personnes adoptent des méthodes de prévention, alors que d'autres ne le font pas. Selon le HBM, les personnes prendront des mesures préventives si elles croient qu'elles risquent d'être atteintes d'une maladie, que la maladie aura un retentissement majeur sur leur qualité de vie, que les mesures préventives réduiront le risque de développer la maladie et que les mesures préventives sont faciles à mettre en pratique14. De plus, l'âge, le sexe, le niveau de scolarité, les connaissances sur la maladie et les contacts antérieurs avec la maladie (la sensibilisation) sont d'autres facteurs qui influent sur la décision de prendre des mesures préventives13. Selon ce modèle, les prédicteurs les plus significatifs des comportements en matière de protection de la santé étaient les «obstacles perçus», qui n'étaient pas associés aux efforts en vue de réduire l'exposition solaire chez des producteurs laitiers au Wisconsin, la «méconnaissance du cancer de la peau» n'ayant qu'une influence mineure. Par ailleurs, après avoir tenu une séance de sensibilisation auprès d'un groupe d'Australiens travaillant à l'extérieur, on a constaté un recours accru à diverses mesures de protection solaire15. Ce résultat indique que la sensibilisation à cette question pourrait avoir une influence plus importante que celle démontrée antérieurement sur l'adoption de mesures de prévention.

Une enquête-pilote sur l'exposition solaire et les comportements en matière de protection solaire des agriculteurs en Ontario a été menée en octobre 1998. Le questionnaire provisoire a été rempli par 207 agriculteurs participant à un championnat de labour dans le comté de Frontenac dans le sud-est de l'Ontario. Un membre du groupe d'étude a administré le questionnaire. Les données de l'enquête ont révélé que près de 30 % ont été exposés au soleil durant au moins huit heures chaque jour, en moyenne, entre avril et octobre. Près de 35 % des 207 participants ont déclaré porter un chapeau à large bord en tout temps ou la majeure partie du temps, et seulement 22 % portaient une chemise à manches longues en tout temps/la majeure partie du temps. La plupart des répondants (85 %) portaient toujours un pantalon long. Peu d'entre eux (25 %) utilisaient un écran solaire de façon régulière et seulement environ 44 % ont déclaré porter des lunettes de soleil «en tout temps/la majeure partie du temps». Les résultats de cette enquête-pilote indiquent que les agriculteurs ontariens sont effectivement soumis à une exposition solaire importante et ne se protègent vraisemblablement pas comme il faut contre les rayons du soleil. Cette enquête a révélé certains obstacles (p. ex., l'écran solaire est «trop collant»), mais cette information a été obtenue anecdotiquement, dans le cadre des interviews de suivi auprès d'une trentaine des participants à l'enquête. Les données sur l'utilisation de mesures de protection sont semblables à celles fournies par les chercheurs aux Etats-Unis, selon lesquelles environ 37 % des hommes ont déclaré porter un chapeau à large bord et une chemise à manches longues2,13. De plus, presque tous les participants ont soulevé des préoccupations concernant le libellé des questions du questionnaire d'enquête préliminaire, d'où la nécessité de vérifier si les questions posées étaient claires et pertinentes pour la communauté agricole.

En 1996, le Canada comptait 851 400 agriculteurs, dont presque 100 000 résidaient en Ontario16. Outre les résultats de l'enquête-pilote à petite échelle susmentionnée, on dispose de peu de données sur l'importance de l'exposition solaire et les différences selon le genre de travail agricole effectué. Bien qu'il existe des méthodes efficaces pour réduire l'exposition solaire, le niveau de connaissance de ces méthodes et les mesures de protection effectivement utilisées par les agriculteurs de l'Ontario demeurent obscurs. Les obstacles, perçus ou réels, au recours à des mesures de protection solaire efficaces par ces derniers ne sont pas connus non plus.

Le présent rapport décrit les résultats des groupes de discussion avec les agriculteurs ontariens, dont le but était d'élaborer un questionnaire pour évaluer les connaissances, les attitudes et les comportements des agriculteurs en matière de mesures de protection solaire, et pour déterminer la stratégie la plus pertinente pour mener l'enquête.

Méthodologie

Des questionnaires sont couramment utilisés pour évaluer les connaissances, les attitudes, les intentions d'agir et les comportements de la population. Plusieurs méthodes peuvent être utilisées pour bâtir des questionnaires. En général, les enquêteurs élaborent une ébauche de questionnaire au moyen de la technique du remue-méninges, en compilant des questions tirées de questionnaires d'enquêtes antérieures et/ou à la lumière de l'information fournie par des collègues et des représentants de la population ciblée par l'enquête. Cette étape est généralement suivie d'une étude du questionnaire par d'autres experts, dont le rôle est de cerner les ambiguïtés dans la formulation, le choix des questions et les réponses possibles. Le questionnaire est ensuite révisé à la lumière des réponses obtenues dans le cadre d'un pré-test effectué auprès d'un sous-échantillon de la population cible. Le pré-test aide également à vérifier les propriétés psychométriques du questionnaire et l'applicabilité de la méthode d'enquête. Enfin, le questionnaire révisé est utilisé auprès de la population cible. De plus, la conduite d'entrevues auprès de groupes de discussion, soit avant d'élaborer un questionnaire structuré, soit avant de l'utiliser, est maintenant pratique courante17-19. Ce processus peut aider à déterminer les points à inclure dans le questionnaire, à déterminer les catégories de questions ou à améliorer le libellé de questions particulières tout simplement, et/ou à déterminer les stratégies les plus efficaces pour joindre la population visée au moyen du questionnaire.

Élaboration de la première ébauche du questionnaire

Un questionnaire sur la protection solaire chez les agriculteurs a été élaboré à la suite d'une étude approfondie de la littérature publiée en anglais. Des recherches ont été faites sur MEDLINE avec une combinaison de mots clés pour exposition solaire, agriculteurs, questionnaires, et enquêtes. On a préparé des listes des principales études et consulté trois experts (dermatologues et/ou des épidémiologistes) au sujet de leur contenu. Puis, on a préparé la première ébauche du questionnaire, en y incluant le plus grand nombre de questions possibles parmi celles retenues dans le cadre du dépouillement des ouvrages spécialisés et des consultations auprès des experts.

La première version du questionnaire comprenait les éléments suivants : données démographiques, pratiques de protection solaire, antécédents personnels/familiaux de cancer de la peau, pratiques d'examen de la peau, et connaissances, attitudes et croyances concernant le cancer de la peau. La section «pratiques de protection solaire» comprenait des questions sur le degré d'exposition au soleil et la fréquence de l'utilisation de différentes mesures de protection solaire comme des vêtements appropriés, un écran solaire, des gants de travail et des lunettes de soleil. Le premier questionnaire comprenait 22 questions, dont la majorité étaient des questions fermées, pour lesquelles le participant devait choisir une réponse parmi un choix de réponses précises (avec une rubrique résiduelle ou «autre»); pour d'autres questions, on a utilisé les catégories de l'échelle de Likert. Après avoir consulté l'Ontario Sun Safety Working Group (OSSWG) et trois spécialistes de la conception des enquêtes, on a augmenté à 36 le nombre de questions dans la deuxième ébauche du questionnaire mais on a abrégé la section concernant les pratiques d'examen de la peau.

La deuxième ébauche du questionnaire a été soumise à un pré-test auprès de 10 agriculteurs qui étaient des patients des cliniques de traitement des lésions cutanées pigmentées du Women's College Hospital ou du Toronto Sunnybrook Regional Cancer Center. Le questionnaire a été révisé en fonction des difficultés qui s'étaient posées durant le pré-test. Une version abrégée de la deuxième ébauche du questionnaire, axée sur les données démographiques et les pratiques de protection solaire, a été administrée lors du Championnat international de labour de 1998 dans le comté de Frontenac, en Ontario. Ce questionnaire comparativement court visait à obtenir des données de base sur les pratiques courantes de protection solaire des agriculteurs en Ontario et les raisons invoquées pour expliquer l'omission d'adopter ces pratiques, le cas échéant. Bien sûr, la collecte de renseignements additionnels sur l'exposition solaire aurait été utile, mais il fallait restreindre le questionnaire à deux pages pour optimiser la participation à l'enquête. Deux cent sept agriculteurs ontariens ont répondu à ce questionnaire. D'autres révisions, principalement sur le plan de la formulation des questions, ont été apportées au questionnaire à la lumière des données fournies par les agriculteurs interrogés lors du championnat de labour. La version finale du questionnaire, qui comprenait 36 questions (et 30 sous-questions, pour un total de 66 questions auxquelles le répondant pouvait répondre), a été administrée aux groupes de discussion. Le tableau 1 (en annexe) présente les différentes sections du questionnaire d'enquête, les éléments traités dans chaque section, et le nombre de questions posées dans chaque section.

Groupes de discussion

Quatre groupes de discussion ont été formés, comprenant des agriculteurs issus de quatre collectivités agricoles dans le sud de l'Ontario. Les participants de deux des groupes de discussion ont été recrutés parmi les membres de l'Association pour la sécurité à la ferme inc. de l'Ontario, tandis que ceux des deux autres ont été recrutés par l'intermédiaire d'organismes communautaires. Les discussions ont été tenues en anglais et enregistrées sur bande (avec la permission des participants) pour faciliter la saisie et l'analyse des données. L'Université de Toronto a approuvé l'aspect éthique de la conduite de l'enquête.

Une trousse d'information a été distribuée aux groupes participants avant la réunion. Cette trousse comprenait une lettre d'accompagnement décrivant le projet, les questions à poser aux participants pour savoir s'ils trouvaient le questionnaire sur la protection solaire chez les agriculteurs compréhensible, clair et complet, ainsi qu'une copie du questionnaire d'enquête sur la protection solaire chez les agriculteurs et un formulaire de consentement éclairé. Les participants ont été informés que toutes les réponses seraient analysées globalement pour chaque groupe de discussion, puis intégrées aux données obtenues des autres groupes de discussion. Le formulaire de consentement mentionnait en outre que la participation était volontaire et que les participants pouvaient se retirer en tout temps durant la séance. Avant la discussion en groupe, chaque participant a lu et, dans la mesure où il était d'accord, a signé le formulaire de consentement. Chacun des participants aux groupes de discussion a reçu une petite somme d'argent couvrant une partie des frais de transport et autres dépenses éventuellement engagées pour participer à la séance.

Les modalités d'entrevue en groupe comprenaient des séances de remue-méninges combinées à un nombre restreint de questions incitatives prédéterminées servant à stimuler les échanges. Les participants ont été invités à lire le questionnaire de l'enquête préalablement à la séance, et on les renvoyait constamment aux sections et questions du questionnaire.

Un animateur dûment formé et un adjoint étaient présents durant chacune des séances des groupes de discussion. L'animateur dirigeait la discussion, pendant que son adjoint prenait des notes. Les participants ont été invités à commenter les aspects exhaustivité, compréhension, facilité de réponse et acceptabilité des questions d'enquête. Durant la première demi-heure de la séance de discussion en groupe, les participants ont été invités à faire des commentaires généraux sur le questionnaire d'enquête. Le temps restant a été consacré à l'évaluation de chacune des questions du questionnaire, notamment en ce qui concerne les aspects formulation, contenu, interprétation et satisfaction. De plus, nous avons demandé aux participants si des questions devaient être ajoutées ou supprimées. La séance s'est terminée par une discussion sur les perceptions des participants quant aux modalités d'administration du questionnaire qui permettraient d'optimiser le taux de réponse.

Les discussions en groupe ont été tenues successivement pour favoriser une compréhension inductive des réponses des participants à l'enquête, de manière à ce que les réponses fournies dans le cadre des discussions précédentes puissent être partagées avec les groupes suivants. Cet exercice avait pour but de valider et d'élaborer les données des groupes de discussion. Conformément à la recommandation de Kreuger20, le dernier groupe de discussion a servi à clarifier, élaborer et confirmer notre interprétation des débats des trois premiers groupes.

Résultats des entrevues auprès des groupes de discussion

Quatre séances de groupes de discussion, auxquelles 34 agriculteurs (28 hommes et six femmes) ont participé, ont été organisées entre les mois de mars et juin 1999. Tous les participants étaient de race blanche, travaillaient à temps partiel ou à temps plein, et avaient plus de 30 ans. Chaque groupe comprenait entre cinq et 10 participants, et chaque séance durait environ deux heures.

La majorité des participants aux groupes de discussion étaient d'avis que la protection solaire était une question de santé importante, quoique négligée, chez les agriculteurs. Un grand nombre de participants ont indiqué qu'ils en avaient appris plus sur la protection solaire et le cancer de la peau durant les séances de discussion que dans le cadre de toute autre activité d'information dans le passé. Presque tous les participants étaient d'avis que le questionnaire était d'une longueur acceptable, pouvant être rempli en 20 minutes seulement, et suffisamment détaillé pour cerner les préoccupations des agriculteurs en matière de protection solaire. La plupart des participants étaient d'avis qu'il était facile de répondre aux questions. L'utilisation de questions fermées leur semblait acceptable, puisqu'elle permettait de gagner du temps (comparativement aux questions ouvertes, qui exigent des efforts pour élaborer des réponses). Des participants ont toutefois fait des recommandations, notamment modifier les choix de réponses à certaines questions pour éviter de «vexer» ou de «dérouter» les répondants. Nous clarifierons ci-après les recommandations faites par les participants aux groupes de discussion quant aux modifications à apporter aux questions.

Renseignements de base

Dans la section «Renseignements de base» du questionnaire, on demandait aux participants de fournir des données descriptives de base sur eux-mêmes et leur travail à la ferme. L'une des questions portait sur le plus haut niveau de scolarité atteint par le répondant. Tous les membres du groupe de discussion ont d'abord soulevé des objections à l'égard de cette question. Ils étaient d'avis qu'une question sur le niveau de scolarité était «non pertinente» et «insultante». Cependant, ils se sont ravisés après que nous leur ayons expliqué que l'enquête visait, entre autres, à déterminer s'il y a un lien entre le niveau de scolarité et le recours à des mesures de protection solaire. Nous avons tenu compte de leur recommandation de modifier la question sur le niveau de scolarité en ajoutant un choix de réponse, soit diplôme universitaire/collégial, les participants ayant mentionné que nous pourrions vexer les répondants qui ont fait des études postsecondaires, et en expliquant la raison d'être de cette question.

Quelques participants ont recommandé d'abréger la liste des choix de réponses à la question sur la nature du travail agricole, par exemple, fusionner «production laitière» et «élevage de bétail», étant donné que ces activités sont essentiellement les mêmes pour la plupart des agriculteurs.

Un grand nombre d'agriculteurs étaient d'avis que la question sur la sécurité financière n'était pas pertinente et ont recommandé de la supprimer ou d'expliquer sa raison d'être. Nous avons amélioré la question sur la sécurité financière en expliquant que les ressources financières peuvent influer sur les pratiques en matière de protection solaire, et transposé cette question de la section 1, Renseignements de base, à la section 2, Exposition solaire.

Exposition solaire

Un grand nombre de participants estimaient qu'il fallait expliquer, dans cette section, si l'agriculteur qui utilise un tracteur avec cabine, munie ou non de panneaux de verre traité anti-UV, est réellement considéré comme travaillant «à l'extérieur». Nous avons amélioré le questionnaire pour obtenir des données sur la période comprenant le travail effectué «à bord d'un tracteur», qu'il soit muni d'une cabine ou d'un toit.

En ce qui concerne les questions sur l'utilisation de mesures de protection solaire, quelques-uns des membres des groupes de discussion étaient d'avis que les «T-shirts» et les «chemises à manches courtes» devraient être considérés comme deux mesures de protection solaire différentes, devant faire l'objet de questions distinctes. De plus, un certain nombre des participants considéraient qu'il fallait ajouter des questions, notamment demander aux répondants d'indiquer s'ils portent même une chemise lorsqu'ils travaillent à la ferme. De plus, la majorité des membres des groupes de discussion jugeaient que certains des choix de réponse à la question demandant pourquoi certaines mesures de protection solaire ne sont pas prises devaient être éliminés pour ne pas insulter les répondants.

Autres questions

En ce qui concerne la section Antécédents personnels/familiaux, les participants aux groupes de discussion ont recommandé de retirer la plupart des questions portant sur l'enfance. Ils se rappeleraient tous avoir subi un coup de soleil grave, mais ne pourraient évaluer dans quelle mesure ils auraient été exposés aux rayons du soleil avant l'âge de 12 ans.

La plupart des participants étaient d'avis que les agriculteurs ne savent pas comment s'examiner la peau pour déceler une lésion suspecte, et la plupart ont mentionné que leur médecin n'effectue peut-être pas systématiquement cet examen durant l'examen physique. Par conséquent, en ce qui concerne la section du questionnaire portant sur les Pratiques de protection solaire, les participants estimaient qu'il faudrait ajouter des questions pour déterminer le niveau de connaissance de l'examen de base de la peau et évaluer les mesures prises en présence d'une lésion suspecte.

Pour la section Connaissances et attitudes, nous avons demandé aux participants leur opinion sur la question leur demandant de classer par ordre d'importance une liste de 10 questions de santé (1 étant la plus importante, et 10, la moins importante). Plusieurs participants aux groupes de discussion ont eu de la difficulté à le faire parce que certaines des expressions utilisées pour décrire les questions de santé leur étaient inconnues. Ils ont recommandé de demander plutôt aux participants à l'enquête d'indiquer, à partir d'une liste de 10 possibilités, les trois questions de santé les plus importantes pour les agriculteurs.

On peut obtenir des renseignements sur le cancer de la peau et la protection solaire de diverses sources, dont les fournisseurs de soins de santé, le personnel de la santé publique, la Société canadienne du cancer et d'autres organismes communautaires, l'Association canadienne des dermatologues, et les gouvernements fédéral et provinciaux. Nous étions d'avis qu'il était important d'inclure dans le questionnaire des questions sur les sources que consultent les agriculteurs pour obtenir de l'information sur le cancer et la protection solaire. Les participants aux groupes de discussion étaient d'avis que les amis et la famille représentaient des choix de réponses importants et ils ont recommandé d'ajouter ces choix dans le questionnaire. Enfin, certains participants ont recommandé que des présentations soient faites lors des championnats de labour et des conférences et ateliers de l'Association pour la sécurité à la ferme inc. de l'Ontario (y compris les sections locales). Des documents sur la protection solaire, comme des brochures, des vidéos et des documents sur tout autre support, pourraient également être distribués lors de ces événements.

Le tableau 2 indique les différentes sections du questionnaire et les éléments traités dans le cadre de la version révisée du questionnaire, de même que le nombre de questions posées, établis à la lumière des résultats des groupes de discussion. Le questionnaire révisé comprenait au total 64 questions et sous-questions.

Diffusion du questionnaire d'enquête

Somme toute, les participants trouvaient que les questions étaient pertinentes, et que la question de la protection solaire était une question de santé suffisamment importante pour les agriculteurs, à titre individuel, pour justifier l'élaboration et la tenue de l'enquête. Un autre indice témoigne de l'acceptabilité de l'enquête, soit le fait qu'un grand nombre de participants, membres haut placés de l'Association pour la sécurité à la ferme inc. de l'Ontario, dans leur section locale, ont offert de collaborer aux étapes suivantes du processus pour assurer une bonne diffusion du questionnaire. Le nombre important de membres qui ont demandé que d'autres brochures et documents d'information soient disponibles dans les bureaux de la section locale de leur association témoigne également de l'enthousiasme manifesté à l'égard du projet en général, et de la protection solaire en particulier.

Un grand nombre de participants étaient d'avis que le questionnaire pourrait être diffusé par l'intermédiaire de réseaux affiliés ayant des liens avec l'Association pour la sécurité à la ferme inc. de l'Ontario et l'Ontario Farmers' Association. Ils étaient d'avis que la lettre d'accompagnement, dans sa forme actuelle et signée par les chercheurs, était efficace, mais certains ont mentionné que le taux de réponse pourrait être plus élevé si un membre «haut placé» de l'Association pour la sécurité à la ferme inc. de l'Ontario la signait également. Plusieurs participants ont souligné que les questionnaires d'enquête qu'ils reçoivent couramment des fabricants de produits chimiques agricoles contiennent un petit incitatif financier (une pièce de deux dollars) en guise de remerciement pour le temps pris pour remplir le questionnaire et le retourner. D'autres, cependant, étaient d'avis que le fait de remplir le questionnaire était «éducatif», et que l'exercice en soi était donc une récompense. Les participants étaient en outre d'avis que l'enveloppe de retour devrait être pré-adressée et pré-affranchie. De plus, pour augmenter le taux de réponse, certains des participants ont proposé de faire tirer des prix, d'inclure des bons de réduction sur des écrans solaires et des prix offerts par divers producteurs de semences.

Analyse

Les groupes de discussion formés d'agriculteurs de l'Ontario ont fourni des renseignements utiles sur le plan, le contenu, la formulation, et la mise en œuvre du questionnaire sur la protection solaire chez les agriculteurs. Le recrutement des participants aux groupes de discussion a été couronné de succès, grâce surtout à la collaboration directe avec les associations d'agriculteurs et des groupes communautaires, et la tenue des séances de discussion dans des locaux communautaires, faciles d'accès, a optimisé la participation. D'après les commentaires des participants aux groupes de discussion, la distribution de trousses d'information comprenant un exemplaire du questionnaire à étudier préalablement aux réunions a aidé les participants à se préparer aux discussions et stimulé leur intérêt.

Il est possible qu'un biais de sélection se produise durant le recrutement (un grand nombre des participants étaient membres en règle de l'Association pour la sécurité à la ferme inc. de l'Ontario). Cependant, étant donné que les groupes de discussion avaient pour but de déceler les lacunes dans la formulation des questions du questionnaire et de déterminer des stratégies pour optimiser le taux de réponse, l'utilisation d'une méthode d'échantillonnage basée sur les principales associations auxquelles les agriculteurs sont affiliés était appropriée. Le fait que les participants puissent avoir été particulièrement bien renseignés sur les questions liées à la santé et à la sécurité au travail, y compris les mesures de protection solaire, devrait être considéré comme un atout pour l'élaboration d'un questionnaire visant à déterminer, globalement, les problèmes les plus importants concernant l'exposition solaire chez les agriculteurs et les pratiques de protection solaire. De plus, l'Association pour la sécurité à la ferme inc. de l'Ontario peut se révéler un outil efficace pour faciliter la diffusion du questionnaire d'enquête sur la protection solaire.

Les participants reconnaissaient que l'intérêt des agriculteurs à l'égard des questions liées à l'exposition solaire et à la protection solaire justifiait l'élaboration et la tenue de l'enquête sur la protection solaire chez les agriculteurs. Les groupes de discussion ont permis d'obtenir des renseignements importants et utiles pour réviser le questionnaire de manière à ce que les questions soient plus claires et le questionnaire plus facile à remplir.

Le présent exercice visant à faciliter l'élaboration du questionnaire a permis de déceler les lacunes dans les connaissances actuelles de la communauté agricole (et peut-être de celles d'autres groupes et personnes) sur la protection solaire. La prochaine étape consistera à vérifier les propriétés psychométriques du questionnaire, y compris la fiabilité, la validité et la sensibilité, afin de concevoir un instrument qui puisse être utilisé pour évaluer les besoins de la communauté agricole. Étant donné que les séances de discussion ont été tenues en Ontario, il faudra également vérifier le questionnaire auprès d'agriculteurs résidant dans d'autres provinces pour déterminer si les questions et leur formulation sont acceptables, claires et complètes.

Conclusions

Compte tenu du nombre élevé d'agriculteurs en Ontario, de l'exposition solaire importante qu'ils subissent, probablement pendant de nombreuses années, du manque apparent de mesures de protection solaire, du taux relativement élevé d'effets nocifs d'une surexposition au soleil comme le cancer de la peau et les cataractes, avec les coûts connexes qu'ils entraînent pour la personne et le système de santé, et de l'absence de règlement concernant l'exposition des agriculteurs au soleil et de la non-utilisation de mesures de protection dans le milieu de travail, il est important d'élaborer des stratégies axées sur la réduction volontaire de l'exposition solaire dans cette population. Pour ce faire, nous devons d'abord recueillir plus de renseignements sur l'exposition actuelle des agriculteurs au soleil, les mesures de protection utilisées, les obstacles perçus et l'étendue des connaissances sur le sujet et les facteurs déterminants. Les renseignements découlant de l'enquête sur la protection solaire chez les agriculteurs nous fourniront, espérons-le, des données qui permettront d'élaborer et de mettre en œuvre des stratégies de protection solaire (c.-à-d. des interventions ciblant des catégories particulières d'agriculteurs, groupes d'âge, etc.).

Remerciements

Les auteurs aimeraient remercier l'Association pour la sécurité à la ferme inc. de l'Ontario, l'Ontario Farmers Association, la Junior Farmers Association, l'Ontario Plowman's Association, l'Ontario Sun Safety Working Group, la Dairy Farmers of Ontario, la revue Farm and Country, et les entreprises suivantes : Beaver Lumber, Groupes Cosmair L'Oréal, Gay Lea Foods Co-Operative Limited, Kettleby Herb Farms Limited, Mountain Equipment Co-Op, Nuts to You Nut Butter Company, Stiefel Company Limited, et Westwood-Squibb pour leur collaboration et leurs dons durant les premières phases d'élaboration du questionnaire. Nous aimerions également remercier les personnes suivantes pour leur temps et leurs efforts : Mme Tanya Cecic, Mme Irene Gilmore, Dr William Ho, Dr Ian Johnson, M. Mark Purdue, Mme Alison Conley et Mme Jane Reed. Ce questionnaire a été élaboré en partie dans le cadre d'un contrat octroyé par Santé Canada (contrat no 8-SC2041). Santé Canada n'assume aucune responsabilité quant aux résultats et aux conclusions présentés dans ce document. L'équipe voudrait remercier en particulier les femmes et les hommes qui ont participé à l'étude et généreusement offert de leur temps pour faciliter l'élaboration du questionnaire.

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  20. Kreuger RA. Focus Groups: A Practical Guide for Applied Research. Newbury Park, California: Sage Publications, 1988.


Annexe

TABLEAU 1
Questionnaire d'enquête sur la protection solaire chez les agriculteurs :
sections et principaux éléments du questionnaire (version originale)

Section du questionnaire

Principaux éléments traités

Nombre de questions

Renseignements de base

Lieu de résidence, âge, sexe, origine ethnique, scolarité, profession, genre de travail agricole effectué, situation financière personnelle

8

Exposition solaire

Temps passé au soleil (durant certaines périodes de l'année) dans «une journée moyenne», méthodes utilisées pour se protéger du soleil, autres mesures de protection solaire (p. ex., vêtements, chapeau, gants, écran solaire, lunettes de soleil)

26

Antécédents personnels/familiaux

Lieu de résidence durant l'enfance, temps passé au soleil durant l'enfance (jusqu'à l'âge de 12 ans), antécédents de coups de soleil, couleur naturelle de la peau, antécédents personnels et familiaux de cancer de la peau (le cas échéant)

11

Pratiques d'examen de la peau

Auto-examen de la peau, fréquence, source d'information sur l'auto-examen de la peau, antécédents d'examen de la peau par un médecin

5

Connaissances et attitudes

Connaissance des facteurs de risque pour le cancer de la peau et des pratiques en matière de protection solaire (y compris le bronzage), facteurs influant sur la décision de recourir à des mesures de protection solaire, principales préoccupations en matière de santé, connaissances générales sur le cancer de la peau (y compris les types de cancer), sources d'information, besoins en matière d'information

16



TABLEAU 2
Questionnaire d'enquête sur la protection solaire chez les agriculteurs :
sections et principaux éléments du questionnaire (version révisée)

Section du questionnaire

Principaux éléments traités

Nombre de questions

Renseignements de base

Lieu de résidence, âge, sexe, origine ethnique, instruction (formulation remaniée), profession, genre de travail agricole effectué, situation financière personnelle

7

Exposition solaire

Temps passé au soleil (durant certaines périodes de l'année) dans «une journée moyenne», méthodes utilisées pour se protéger du soleil (p. ex., vêtements, chapeau, écran solaire, autres mesures de protection solaire, p. ex., rechercher l'ombre)

24

Antécédents personnels/familiaux

Lieu de résidence durant l'enfance, antécédents de coups de soleil graves, couleur naturelle de la peau, antécédents personnels et familiaux de cancer de la peau (le cas échéant)

10

Pratiques d'examen de la peau

Auto-examen de la peau, examen de la peau par le conjoint, fréquence, source d'information sur l'auto-examen de la peau, examens de la peau par un médecin, conseils reçus ou non du médecin sur les mesures de protection solaire

7

Connaissances et attitudes

Connaissance des facteurs de risque de cancer de la peau et des pratiques en matière de protection solaire (y compris le bronzage), facteurs influant sur la décision de recourir à des mesures de protection solaire, principales préoccupations en matière de santé, connaissances générales sur le cancer de la peau (y compris les types de cancer), sources d'information, besoins en matière d'information

16






Coordonnées des auteurs

Fredrick D Ashbury, Département d'oncologie, Université McGill et Faculté des sciences infirmières, Université du Manitoba et Optx Corporation, Denver (Colorado), États-Unis

DreSabrina Yun Ing, Université Western Ontario

Loraine D Marrett, Division d'oncologie préventive, Action Cancer Ontario et professeure agrégée, Département des sciences de la santé publique, Université de Toronto

Dre Lynn From, Division de dermatologie du Département de médecine du campus Women's College du Sunnybrook Women's College Health Sciences Centre et Université de Toronto

Kristina V. Perry

Correspondance : Fredrick D Ashbury, 25 Balsdon Crescent (Whitby) Ontario L1P 1L5; Télécopieur : (905) 668-5205; Courriel : fredash@optxcorp.com

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Dernière mise à jour : 2002-06-20 début