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![]() Commentaire Ruades, maladie du charbon et modèle de Poisson
Gerry Hill La plupart des épidémiologistes utilisent le modèle de Poisson dans l'étude des décès. Il y a longtemps déjà, on s'en servait (avec la règle à calcul) pour calculer les erreurs-types des taux de mortalité et les rapports de mortalité standardisés indirects. De nos jours, il est possible d'obtenir des limites exactes à partir d'Internet1, et l'analyse de régression de Poisson2 a rendu possible les analyses multivariées des données sur la mortalité et l'incidence. Il semble toutefois raisonnable de se demander qui, le premier, a mis en uvre ce modèle. La plupart des gens seraient tentés de croire qu'il s'agit de Bortkiewicz3, en raison de ses données sur le nombre de décès par ruades de cheval chez les cavaliers de l'armée prussienne qui ont servi maintes fois d'exemples dans les manuels de statistiques, par exemple, ceux de Yule, Kendall4 et Fisher5. Kendall et Stuart6 citent également les données de Bortkiewicz sur le suicide. Dans sa bibliographie détaillée sur la loi de Poisson, Frank Haight7 déclare qu'il y avait un «trou» dans la littérature entre la publication de l'édition allemande de l'ouvrage de Poisson8 en 1841 et celle de l'ouvrage de Bortkiewicz en 1898. De son côté, Anderson9 affirme que « la première application de la distribution à des données réelles a été l'étude des décès chez les cavaliers de l'armée prussienne par les coups de sabots de cheval, qui est devenu un exemple célèbre.» Bien que Bortkiewicz fut le premier à publier sur le sujet, apparemment un autre auteur, de son côté, avait déjà eu l'idée d'utiliser les décès pour illustrer la distribution de Poisson. Dans un des plus vieux manuels de statistiques publié pour la première fois en 1901, Bowley10 adapta une distribution de Poisson aux décès par la fièvre charbonneuse survenus entre 1875 et 1894 et démontra une concordance raisonnable avec la théorie. Bowley ajoute : «Le principe général selon lequel les petits nombres montrent une certaine constance est bien illustré. Pour les spécialistes de toutes les professions, du médecin traitant une maladie obscure de l'oreille au marchand de brocante, leur gagne-pain est tributaire de ce principe des petits nombres» Cependant, Bowley ajoute en bas de page : «À l'écriture de cette partie, mon attention fut attirée par un traité de Bortkewitsch [sic] ... où le lien si rapproché entre les relevés d'accidents et autres événements occasionnels et le développement binomial est traité d'une manière plus approfondie et analytique.» À propos, la fièvre charbonneuse était, à l'époque, un autre nom pour la maladie du charbon. À la lumière des récents événements, il est intéressant de noter qu'il y avait, en moyenne, 10 décès causés par la maladie du charbon entre 1875 et 1894 (probablement en Angleterre et au pays de Galles). Les biographies de Bortkiewicz11 et de Bowley12 sont facilement accessibles. Par ailleurs, aucun de ces deux chercheurs n'étaient des médecins. Outre les coups de sabots de cheval, Bortkiewicz est mieux connu pour sa rectification de la solution proposée par Marx au problème de la transformation des valeurs en prix de production, et Bowley, pour ses travaux sur la pauvreté. Un dernier mot : on dit13 que de Moivre aurait, le premier, utilisé la distribution de «Poisson», mais à ce stade-ci un changement de patronyme s'avère peu probable. Références
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Dernière mise à jour : 2002-06-20 | ![]() |