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Maladies chroniques au Canada


Volume 24
Numéro 1
2003

[Table des matières]

Agence de santé publique du Canada

Forum pancanadien

L'Ontario Sun Safety Working Group


Loraine D Marrett, Dave Broadhurst, Stéphanie Charron, Laurie Fraser, Lynn From, William Hunter, Patricia Payne, Mary Louise Yarema et Cheryl Rosen


Contexte

Selon le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), les rayons ultraviolets solaires sont cancérigènes, causant des cancers de la peau1. Ils sont également à l'origine d'un certain nombre d'autres problèmes liés à la santé, tels que les coups de soleil, le photovieillissement et les cataractes2. Au Canada, l'incidence du mélanome, qui est la forme la plus rare mais la plus mortelle de cancer de la peau, a augmenté de 5 % à 6 % par année entre 1970 et 19863 et à un rythme plus lent par la suite4. Selon les estimations, il devrait y avoir 3 900 nouveaux cas de mélanome et 72 000 nouveaux cas de cancer de la peau sans présence de mélanome en 20024. Santé Canada a reconnu que l'exposition aux rayonnements du soleil constitue un important risque pour la santé et c'est pourquoi il a parrainé, au cours des années 1990, deux colloques devant permettre de passer en revue les données scientifiques concernant les effets des rayons ultraviolets (UV) sur la santé et de relever les lacunes dans la recherche et la surveillance2,5.

Les mesures de protection contre le soleil sont de plus en plus considérées comme un élément important des stratégies de santé publique par les professionnels de la santé au Canada, et en particulier par ceux qui s'intéressent à la prévention du cancer. Par exemple, de telles mesures sont incluses dans les Lignes directrices touchant les programmes et services de santé obligatoires, qui régissent les opérations des unités de santé publique ontariennes, et un ensemble de messages portant sur cette question a été mis au point à un atelier de Santé Canada6.

L'Enquête nationale sur l'exposition solaire et les comportements en matière de protection a révélé que la plupart des Canadiens se protègent insuffisamment contre le soleil et sont peu sensibilisés à la nécessité de prendre des précautions7-9. Les programmes et politiques canadiens de protection contre le soleil sont en majeure partie conçus et mis en ouvre par des professionnels de la santé, dont des dermatologues, des travailleurs des services de santé publique, des chercheurs et des fabricants d'écrans solaires, et la promotion est assurée par des organismes tels que la Société canadienne du cancer, l'Association canadienne de dermatologie, Santé Canada et les unités de santé locales10. Dans d'autres pays, tels que l'Australie et l'Angleterre, ces programmes peuvent être appliqués par des spécialistes du marketing et de la promotion de la santé10.

L'Ontario Sun Safety Working Group (OSSWG) a été créé pour donner aux professionnels qui travaillent à promouvoir la protection contre le soleil la possibilité de collaborer à l'amélioration des activités dans ce domaine. Ce rapport a pour but de décrire le modèle de l'OSSWG pour aider les professionnels ailleurs au pays à mobiliser plus efficacement leur expertise par rapport à la protection solaire ou à d'autres dossiers de santé publique dans leur région.

Historique des initiatives de protection contre le soleil en Ontario

En Ontario et dans la plupart des régions du Canada, les premières initiatives remontent à la fin des années 1980. À cette époque, plusieurs organismes ont lancé des campagnes en réaction aux préoccupations nées de la hausse rapide des taux de cancer de la peau et de l'appauvrissement de la couche d'ozone10. En 1989, l'Association canadienne de dermatologie a organisé sa première Semaine nationale de sensibilisation aux effets du soleil.

Plusieurs autres organismes nationaux ont également lancé des programmes de protection contre les rayons UV englobant des composantes du programme de l'Ontario et incluant souvent la Semaine de sensibilisation aux effets du soleil parmi leurs stratégies de communication. La Société canadienne du cancer a commencé à produire du matériel sur la protection contre le soleil à la fin des années 1980 et l'initiative «Le soleil et le bon sens!» est devenue l'une de ses quatre priorités en matière de promotion de la santé en 1993. Un an plus tard, la division ontarienne de la Société a assuré la conception et la mise en forme de tout un train d'activités connexes dont la mise en ouvre était confiée à ses bénévoles. Santé Canada a créé un certain nombre de ressources dans ce domaine au début des années 1990, dont l'une des premières à insister sur l'importance de protéger les enfants contre le soleil. Environnement Canada a lancé son programme de prévision quotidienne des indices UV, avec matériel à l'appui, au printemps 1992. En 1995, le ministère ontarien du Travail a publié une «alerte solaire» à l'intention des personnes qui travaillent en plein air, puis il a mis au point une ligne directrice de santé et sécurité concernant les rayons UV, qui régit à la fois les expositions solaires et non solaires aux rayons UV en milieu de travail. Au niveau local, certaines unités de santé publique (p. ex., celles de London-Middlesex, Scarborough et d'autres) ont créé des campagnes novatrices de protection contre le soleil dans leurs collectivités respectives.

Ces organismes ont collaboré à des projets précis et coordonné dans les grandes lignes leurs messages de base sur les méfaits du soleil. Des représentants de certains de ces groupes ont commencé à se réunir une fois par année en 1992 pour discuter de questions particulières, telles que les activités de la Semaine de sensibilisation aux effets du soleil et l'état de la couche d'ozone, et faire le point sur les recherches et politiques dans le domaine.

L'Ontario Sun Safety Working Group

Membres et mandat

Au milieu des années 1990, plusieurs ministères et services fédéraux, provinciaux et municipaux ainsi que des organismes de santé ont consacré des ressources à la protection contre les rayons UV en Ontario. Plusieurs de ces groupes ont perçu le besoin d'adopter une approche plus coordonnée et plus spécifique pour la communication au public et aux décideurs de l'information concernant la protection contre le soleil, ainsi que le besoin de donner plus de visibilité aux questions entourant la protection contre le soleil, en particulier parmi les populations à risque élevé telles que les enfants et les personnes travaillant à l'extérieur. Pour répondre à ces besoins, on a créé en 1997 l'Ontario Sun Safety Working Group, qui réunissait des personnes et organismes intéressés par les effets des rayons UV solaires et artificiels sur la santé. L'OSSWG a pour mission de promouvoir des comportements sains et des politiques à l'égard de l'exposition aux rayons UV. Le tableau 1 fournit la liste des organismes actuellement membres du groupe et les titres de leurs représentants.

L'OSSWG se réunit tous les mois entre septembre et juin. Les réunions sont l'occasion de planifier et de coordonner les activités, d'examiner les progrès scientifiques dans le domaine, de faire le point sur les initiatives des organismes membres et de coordonner les messages de ces organismes concernant la protection contre le soleil.

Buts et activités

L'OSSWG bénéficie de l'appui des organismes membres, sous forme d'un engagement de la part des professionnels qui en constituent la base. À ses débuts, il s'intéressait avant tout à assurer le perfectionnement professionnel de ses membres et à participer à des événements publics où il pouvait faire la promotion de la protection solaire (p. ex., le Cottage Life Show, le Royal Winter Fair, les salons du jardinage, etc.). Cependant, il a élargi ses horizons avec le temps et entrepris des projets plus ambitieux. Le tableau 2 présente les buts de l'OSSWG et certaines de ses activités. Voici une description plus détaillée de certaines de ces activités.

Collecte et évaluation de renseignements concernant les effets de l'exposition aux rayons UV sur la santé et l'efficacité des mesures de protection

Les membres de l'OSSWG présentent régulièrement aux réunions du nouveau matériel de communication provenant de leurs propres organismes. Ceci permet d'actualiser les connaissances des membres à jour et de promouvoir l'utilisation de matériel et de messages uniformes. En outre, le groupe évalue et commente ce matériel.

Santé Canada est en train de mettre sur pied le Réseau canadien de la santé, qui deviendra une source canadienne fiable d'information en ligne sur la santé. La Société canadienne du cancer (SCC) a été désignée pour coordonner l'information du Réseau concernant le cancer et elle a invité l'OSSWG à participer à l'élaboration de la section sur le cancer de la peau. Plusieurs membres de l'OSSWG, de même que d'autres experts canadiens du cancer de la peau et des rayons UV et membres du personnel de la SCC, ont créé une équipe spéciale pour le cancer de la peau. Comme cette section du Réseau a été la première élaborée par le SCC, l'équipe spéciale a défini la façon d'identifier, d'évaluer et de développer le matériel du site Web. Elle a délimité le champ des renseignements à inclure, a évalué les sites Web existants, a identifié les lacunes dans l'information et aidé à mettre au point la «FAQ» (foire aux questions) pour combler ces lacunes.


TABLEAU 1
Ontario Sun Safety Working Group : organismes membres et représentants
Organisme Titre du représentant/domaine d'expertise
Association canadienne de dermatologie Dermatologue
Environnement Canada, région de l'Ontario Météorologue
Action Cancer Ontario Épidémiologiste
Ministère de la Santé et des Soins de longue
durée de l'Ontario
Inspecteur de la santé publique
Unités de santé publique de l'Ontario Infirmière de la santé publique
Santé Canada, régions de l'Ontario et du Nunavut Éducateur sanitaire
Société canadienne du cancer - Division de l'Ontario Relations extérieures/
lutte anticancéreuse
Université de Toronto, Département de médecine, Division de la dermatologie Dermatologue


TABLEAU 2
Ontario Sun Safety Working Group : buts et exemples d'activités
But Exemples d'activités
Collecte et évaluation de renseignements concernant les effets de l'exposition aux rayons UV sur la santé et l'efficacité des mesures de protection Évaluation par des experts de matériel sur la protection contre le soleil; participation aux travaux du Groupe de travail sur le cancer de la peau du Réseau canadien de la santé
Identification et élaboration de matériel d'information ou d'éducation essentiel Préparation et diffusion d'un rapport sur les résultats ontariens de l'Enquête nationale sur l'exposition solaire et les comportements en matière de protection; élaboration de matériel pour le programme de la santé et des sciences du primaire; production d'un guide de protection solaire pour ceux qui travaillent à l'extérieur
Sensibilisation aux effets des rayons UV solaires et artificiels sur la santé humaine Présentation d'exposés aux Journées de santé publique du ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l'Ontario, à une assemblée annuelle de l'Association des professeurs de sciences de l'Ontario et lors de tournées médicales en dermatologie ou autres; présentation d'information à des salons et foires; rencontres avec le Conseil scolaire du district de Toronto et l'organisme Evergreen
Promotion d'approches (personnelles et organisationnelles) cohérentes en santé publique à l'égard de la protection contre le soleil Apport aux thèmes et activités de la Semaine de sensibilisation aux effets du soleil; consultations avec des fonctionnaires de la région de l'Atlantique d'Environnement Canada pour la création de messages d'intérêt public; mise sur pied d'un réseau ontarien axé sur la protection contre le soleil
Revendication de politiques visant à réduire l'exposition aux rayons UV Participation aux travaux de la Toronto Cancer Prevention Coalition; interventions auprès du Conseil de santé de Toronto et rédaction de lettres à son intention

Identification et élaboration de matériel d'information ou d'éducation essentiel

L'OSSWG a analysé les données ontariennes de l'Enquête nationale sur l'exposition solaire et les comportements en matière de protection7-9, en vue de décrire l'expérience récente d'adultes et enfants de l'Ontario en matière d'exposition solaire, de mesures de protection et de coups de soleil. Les résultats ont été publiés sous forme d'un rapport11 qui a été distribué gratuitement aux unités de santé publique de l'Ontario et à d'autres intéressés.

Lorsque les programmes des écoles primaires de l'Ontario ont été modifiés en profondeur il y a quelques années, des membres de l'OSSWG ont identifié des segments du programme des sciences et de la santé auxquels pourrait être incorporée de l'information relative à la protection contre le soleil. Des modèles de matériel pédagogique ont donc été mis au point, et la protection contre le soleil fait désormais partie d'un plan de leçon sur la prévention des blessures dans le cadre du programme d'éducation physique et sanitaire de la 6e année.

Un guide sur la protection contre le soleil a été conçu et produit pour ceux qui travaillent à l'extérieur, en collaboration avec Santé publique Toronto et l'Association canadienne de dermatologie, et il est vendu (au prix coûtant) à plusieurs organismes syndicaux et patronaux12.

Sensibilisation aux effets des rayons UV solaires et artificiels sur la santé humaine

Les membres de l'OSSWG ont présenté des exposés à titre d'experts devant différents groupes professionnels. Ils ont notamment abordé comme sujets l'épidémiologie du cancer de la peau, les aspects cliniques du cancer de la peau, les effets sur la santé et les propriétés biologiques des rayons UV et des écrans solaires, les aspects physiques des rayons UV (et notamment l'état de la couche d'ozone), ainsi que l'exposition de la population aux rayons UV et la prise de mesures de protection.

Les membres du groupe se mettent également à la disposition des médias et ils ont publié des articles de synthèse sur la protection contre le soleil. Promotion d'approches (personnelles et organisationnelles) cohérentes en santé publique à l'égard de la protection solaire

Au cours des cinq dernières années, l'OSSWG a appuyé la diffusion de messages uniformes sur la protection contre le soleil en Ontario, en coordonnant les campagnes de communication de ses membres et en fournissant un apport et un soutien aux campagnes de la Semaine de sensibilisation aux effets du soleil.

Un projet majeur en cours est celui de la mise sur pied d'un réseau ontarien de protection contre le soleil. Au fil des ans, les professionnels des unités de santé publique appelés à promouvoir la protection contre le soleil ont souvent demandé des conseils sur des questions rattachées à ce domaine (p. ex., des objectifs raisonnables pour les Lignes directrices touchant les programmes et services de santé obligatoires, les politiques en vigueur pour la protection contre le soleil dans les garderies, etc.) ou des rapports plus étroits avec l'OSSWG et d'autres groupes ouvrant dans ce domaine. La plupart des infirmières de la santé publique chargées du dossier de la protection contre le soleil dans les unités de santé publique travaillent seules, et bon nombre d'entre elles cumulent aussi d'autres responsabilités. L'OSSWG a donc obtenu d'Action Cancer Ontario le financement nécessaire pour une enquête sur les activités et besoins des praticiens de l'Ontario qui ont des tâches liées à la protection solaire, et pour l'élaboration d'une proposition concernant un réseau qui relierait, entre elles et aux sources d'information, les différentes personnes intéressées par cette question.

Revendication de politiques visant à réduire l'exposition aux rayons UV

Les membres de l'OSSWG ont participé activement aux travaux du UVR Working Group de la Toronto Cancer Prevention Coalition, qui a été chargée de recommander au Conseil de santé de Toronto des façons de réduire les cancers attribuables aux rayons UV à Toronto. Dans le cadre de son travail préliminaire, ce groupe a rédigé un rapport dans lequel il passait en revue les politiques et programmes publics en matière de protection contre le soleil, tant à Toronto qu'ailleurs. Il a constaté qu'il manquait de politiques dans ce domaine ou que les directives existantes n'étaient pas appliquées dans la région de Toronto. Il a formulé trois recommandations visant l'amélioration des politiques et pratiques à Toronto, dont l'une (l'élaboration de politiques applicables aux employés municipaux travaillant à l'extérieur) a déjà été mise en ouvre.

Évaluation

Le travail de l'OSSWG n'a pas été officiellement évalué. Ce groupe a toutefois créé ou aidé de manière significative à créer un certain nombre de produits tangibles, dont du matériel sur le cancer de la peau à l'intention du Réseau canadien de la santé, le rapport ontarien sur l'exposition au soleil et les comportements en matière de protection11, et le guide sur la protection contre le soleil à l'intention de ceux qui travaillent à l'extérieur12. Ces produits ont été utilisés comme sources d'information à différentes fins, dont la mise en ouvre de politiques visant la protection solaire en milieu de travail et l'élaboration de matériel et de stratégies en matière de protection solaire. L'OSSWG se taille une place de plus en plus importante à titre de source d'expertise.

L'OSSWG a réussi à obtenir de petites sommes pour le financement de deux de ses projets : la production du rapport ontarien sur l'exposition au soleil et les comportements en matière de protection11 ainsi que l'élaboration d'une proposition concernant un réseau ontarien axé sur la protection contre le soleil.

L'OSSWG a entrepris un exercice d'examen et de planification stratégique en 2000, avec l'aide du Centre for Health Promotion de l'Université de Toronto, à la suite de quoi, il a décidé de se fixer chaque année un but primaire et un petit nombre d'objectifs, en plus de ses tâches courantes d'éducation professionnelle, de soutien et de revendication. Cet exercice lui a également permis de prendre davantage conscience de la nécessité de garder des visées réalistes, puisqu'il n'est en fait formé que d'un petit nombre de professionnels déjà fort occupés et qu'il ne dispose d'aucun financement régulier.

En 2001-2002, l'OSSWG s'est concentré sur la promotion de zones d'ombre dans les lieux publics. Les membres ont eu des entretiens avec des membres d'autres organismes qui partagent ce but (p. ex., le Conseil scolaire du district de Toronto et l'organisme Evergreen), afin de trouver des synergies qui permettraient à chaque organisme d'agir de manière plus efficace avec des ressources limitées. L'OSSWG a examiné la publication australienne Under Cover13 concernant la création de zones d'ombre de qualité, afin de déterminer la nature et l'importance des révisions qui seraient requises pour adapter le contenu à la réalité canadienne. Il faudra attendre d'être plus fixé sur l'importance de la demande avant d'entreprendre la production d'une version révisée. Certains des membres de l'OSSWG ont contribué à organiser une conférence sur les zones d'ombre, qui se tiendra en 2003. Le but principal pour l'année 2002-2003 sera la création du réseau ontarien axé sur la protection contre le soleil, qui se poursuivra parallèlement au travail sur les zones d'ombre.

Défis

L'OSSWG a à surmonter un certain nombre de défis. Les membres changent souvent, en fonction des réaffectations à d'autres portefeuilles ou emplois. De plus, les ressources sont rares. Le temps que chaque membre peut consacrer aux activités du groupe est limité. Mis à part les deux projets subventionnés dont il a été question précédemment, le groupe n'a eu d'autre appui pour ses activités que les ressources que représentent les membres et leurs associations/employeurs. Son champ d'action s'en trouve donc restreint.

Au début des années 1990, le public s'intéressait beaucoup au problème de l'appauvrissement de la couche d'ozone dans les latitudes nord et à la hausse spectaculaire des taux de cancer de la peau. Dix ans plus tard, avec la mise en place de mesures globales de contrôle des substances menaçant l'ozone, les rayons UV et le cancer de la peau sont maintenant perçus comme des questions usuelles des secteurs de la santé publique et de l'environnement. Pourtant, les taux de cancer de la peau demeurent tenacement élevés et il reste difficile de maintenir l'impulsion et de capter l'attention des médias. Cette situation met en évidence la nécessité d'une équipe multi-organisationnelle, telle que l'OSSWG, qui puisse servir d'outil de collaboration efficace pour tout ce qui concerne les initiatives de protection contre le soleil et les contacts médiatiques. L'OSSWG sert à appuyer et maintenir une masse critique de professionnels qui s'intéressent à cet aspect particulier de la promotion de la santé.

Un défi positif a été le fait que le personnel des unités de santé publique de l'Ontario travaillant dans le domaine de la protection contre le soleil se sont montrés intéressés à faire partie de l'OSSWG. Cet intérêt a incité l'OSSWG à étudier la possibilité de mettre en place un réseau axé sur la protection contre le soleil de manière à pouvoir élargir son champ d'action sans trop grossir le groupe de base.

Le modèle adopté par l'OSSWG fonctionne en partie grâce à la masse critique de personnes intéressées, possédant des compétences diverses et réunies dans une petite zone géographique. Le groupe compte actuellement un membre éloigné, qui participe habituellement aux réunions par téléphone, mais l'expérience démontre qu'il est difficile de maintenir un engagement lorsque les contacts ne se font que par téléphone et courriel.

Conclusions

L'OSSWG a réussi à remplir sa mission grâce à l'engagement, à l'énergie et à l'enthousiasme de ses membres et de leurs organismes. Il assure un soutien valable aux professionnels de la santé qui accomplissent parfois dans l'isolement leurs tâches liées à la protection contre le soleil. Comme il réunit différents organismes et disciplines, il représente une source précieuse de connaissances, d'expertise et d'assistance, à la fois pour ses membres et pour d'autres personnes et organismes liés, par un intérêt ou par leur mandat, au domaine de la protection contre le soleil. En raison de la masse critique de professionnels qui en font partie, l'OSSWG est capable de prendre des mesures et d'amener des changements de manière beaucoup plus efficace que des personnes travaillant seules.

Nous recommandons à ceux qui souhaiteraient créer un groupe comme l'OSSWG dans le domaine de la protection contre le soleil ou d'autres domaines de la santé publique, de

  • rechercher des personnes ayant un vaste éventail de compétences et provenant de différents organismes,
  • réunir une masse critique de membres,
  • rédiger un énoncé de mission, un mandat et des procédures,
  • bien réfléchir aux priorités et de se limiter à un ou deux grands buts à la fois,
  • procéder périodiquement à des réévaluations pour s'assurer de maintenir le cap,
  • tirer profit de la vision globale qu'une équipe multidisciplinaire peut avoir,
  • concevoir des projets qui suscitent l'enthousiasme des membres.

Remerciements

Les auteurs tiennent à souligner l'appui de leurs organismes respectifs, qui les ont autorisés et encouragés à faire partie de l'OSSWG. Le Dr Maurice Bitran (qui était alors rattaché au ministère du Travail de l'Ontario), Mme Bonnie Cunningham-Wires (Santé publique Toronto/Scarborough), Mme Denise Vavaroutsos (qui était alors rattachée à la Société canadienne du cancer, Division de l'Ontario) et Mme Patricia Powell (ministère de la Santé de l'Ontario) sont d'anciens membres qui ont fortement contribué au développement et au travail de l'OSSWG.

Références

1. Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Solar and ultraviolet radiation. IARC monographs on the evaluation of carcinogenic risks to humans, Vol. 55. Lyon: IARC, 1992.

2. Mills CJ, Trouton K, Gibbons L. Deuxième colloque sur les maladies liées au rayonnement ultraviolet. Maladies chroniques au Canada, 18: 27-38, 1997.

3. Institut national du cancer du Canada. Statistiques canadiennes sur le cancer 1991. 1991. Toronto (Ontario).

4. Institut national du cancer du Canada. Statistiques canadiennes sur le cancer 2002. 2002. Toronto (Ontario).

5. Gibbons L, Anderson L (dir.). Compte rendu du Colloque sur les maladies liées au rayonnement ultraviolet; 24-26 mars 1992; Ottawa, Ontario. Maladies chroniques au Canada, suppl. vol. 13: S1-S42, 1992.

6. Mills CJ, Jackson S. Messages destinés à informer le public quant à la réduction des risques du rayonnement ultraviolet [rapport d'atelier]. Maladies chroniques au Canada, 16: 33-36, 1995.

7. Lovato CY, Shoveller JA, Peters L, Rivers JK. Canadian National Survey on Sun Exposure & Protective Behaviours: youth at leisure. Cancer Prevention Control, 2: 117-122, 1998a.

8. Lovato CY, Shoveller JA, Peters L, Rivers JK. Canadian National Survey on Sun Exposure & Protective Behaviours: parents' reports on children. Cancer Prevention Control, 2: 123-128, 1998b.

9. Shoveller JA, Lovato CY, Peters L, Rivers JK. Canadian National Survey on Sun Exposure & Protective Behaviours: adults at leisure. Cancer Prevention Control, 2: 111-116, 1998.

10. Garvin T, Eyles J. Public health responses for skin cancer prevention: the policy framing of sun safety in Australia, Canada and England. Soc Sci Med, 53: 1175-1189, 2001.

11. Ontario Sun Safety Working Group. Sun exposure and protective behaviours: Ontario Report 1998. Toronto, Ontario: Canadian Cancer Society (Ontario Division); 1998.

12. Toronto Public Health. Sun safety when employees work outdoors - A health & safety manual. Canadian Dermatology Association; 1998.

13. Greenwood JS, Soulos GP, Thomas ND. Under cover: Guidelines for shade planning and design. Sydney, Australia: NSW Cancer Council and NSW Health Department; 1998.


Coordonnées des auteurs

Loraine D Marrett, Division d'oncologie préventive, Action Cancer Ontario, Toronto, Canada

Dave Broadhurst, Division de la science de l'atmosphère, région de l'Ontario, Environnement Canada

Stéphanie Charron, Direction générale des produits de santé et des aliments, régions de l'Ontario et du Nunavut, Santé Canada

Laurie Fraser, Unité de santé de Sudbury et du district, Sudbury (Ontario)

Lynn From, Division de la dermatologie, campus du Women's College, Sunnybrook and Women's College Health Sciences Centre, Toronto (Ontario), Canada

William Hunter, Direction de la santé publique, ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l'Ontario

Patricia Payne, Société canadienne du cancer, Division de l'Ontario

Mary Louise Yarema, Santé publique Toronto, Toronto (Ontario), Canada

Cheryl Rosen, Division de la dermatologie, Départment de médecine, Toronto Western Hospital, Université de Toronto, Toronto (Ontario), Canada

Correspondance : Loraine D Marrett, Division d'oncologie préventive, Action Cancer Ontario, 620 University Avenue, Toronto (Ontario), Canada M5G 2L7; télécopieur : (416) 971-6888; courriel : loraine.marrett@cancercare.on.ca

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Dernière mise à jour : 2003-03-20 début