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Maladies chroniques au Canada


Volume 24
Numéro 4
2003

[Table des matières]

Agence de santé publique du Canada

Espérance de vie corrigée en fonction de la santé en l'absence d'une cause chez les Canadiens atteints de certaines maladies chroniques


Douglas G Manuel, Wei Luo, Anne-Marie Ugnat et Yang Mao


Résumé

L'espérance de vie corrigée en fonction de la santé (EVCS) est l'espérance de vie pondérée ou corrigée pour tenir compte du degré de qualité de vie liée à la santé (QVLS). Les probabilités de décès en l'absence d'une cause ont été calculées au moyen de la méthode de la table de mortalité en l'absence d'une cause et des données sur les décès tirées des statistiques de l'état civil du Canada pour l'année 1998-1999. L'espérance de vie chez les hommes et les femmes au Canada s'établissait à 76,0 et à 81,5 ans, respectivement; l'EVCS était de 67,9 ans chez les hommes et de 71,1 ans chez les femmes. Le cancer était responsable du plus lourd fardeau de la maladie dans la population; l'élimination de cette cause aurait pour effet de hausser l'espérance de vie à 79,6 ans chez les hommes et à 85,1 ans chez les femmes. Le gain d'espérance de vie serait très mince si l'arthrose était éliminée, mais on observerait une élévation globale de l'EVCS d'environ 1,0 an chez les hommes et 2,5 ans chez les femmes. L'estimation de l'EVCS pour les maladies chroniques au moyen d'une mesure de la QVLS fondée sur l'utilité et tirée d'enquêtes sur la santé de la population devrait être considérée comme un élément très utile de la surveillance de la santé de la population.

Mots-clés : espérance de vie; espérance de vie corrigée en fonction de la santé; espérance de santé; état de santé; fardeau de la maladie; health utility index; morbidité; qualité de vie liée à la santé


Introduction

Dans les pays comme le Canada où l'espérance de vie est élevée, le décès survient à un âge plus avancé, et les maladies chroniques entraînent des maladies et des incapacités parmi les personnes qui survivent1. Si l'on veut évaluer les effets probables des interventions en santé, il importe de prendre en considération deux dimensions de la santé : la quantité de vie (mortalité) et la qualité de vie liée à la santé (QVLS) (morbidité). Les indices agrégés de la santé de la population, qui prennent en compte à la fois la mortalité et la morbidité, peuvent être classés dans deux grandes catégories : les mesures positives de l'espérance de santé2,3, et les mesures des écarts sur le plan de la santé, telles que les années de vie en bonne santé4 ou les années de vie corrigées de l'incapacité (AVCI)5. L'espérance de santé, qui nous intéresse plus particulièrement dans la présente étude, est une estimation de l'espérance de vie générale ou du nombre d'années de vie corrigées en fonction du temps passé dans un état de santé imparfait ou avec une incapacité6

Il est possible d'estimer le fardeau associé à certaines affections dans une population en utilisant soit les AVCI, soit l'espérance de santé en l'absence d'une cause. L'espérance de santé en l'absence d'une cause est une estimation de l'augmentation de l'espérance de santé lorsqu'une cause précise est inexistante dans une population. Pour la calculer, on retranche à la fois les décès et la réduction de la QVLS attribuables à une affection donnée de la mortalité globale ou de la mortalité toutes causes confondues et de la QVLS. La différence entre l'espérance de santé en l'absence d'une cause et l'espérance de santé globale actuelle au Canada constitue l'«écart» sur le plan de la santé découlant de l'élimination d'une affection - ce qui signifie que l'espérance de santé est exprimée sous la forme d'une mesure de l'écart sur le plan de la santé lorsqu'elle est exprimée en tant que différence entre une variable de référence (espérance de santé actuelle au Canada) et l'espérance de santé potentielle. 

Dans la présente étude, nous estimons l'espérance de vie corrigée en fonction de la santé (EVCS) pour un certain nombre d'affections chroniques au Canada au cours de la période 1998-1999. L'EVCS désigne une espérance de santé qui est estimée au moyen d'une mesure de la QVLS fondée sur l'utilité. Les mesures fondées sur l'utilité attribuent une utilité ou une valeur au degré de QVLS et, par conséquent, elles facilitent la comparaison d'affections ayant un impact différent sur la QVLS ou sur la mortalité. Nous avons choisi d'estimer l'EVCS plutôt que les AVCI pour trois raisons. Premièrement, vu qu'il a accès aux enquêtes de Statistique Canada sur la santé de la population, le Canada a la possibilité relativement unique d'estimer l'EVCS en l'absence d'une cause. L'Enquête nationale sur la santé de la population (depuis 1994) et, plus récemment, les Enquêtes sur la santé dans les collectivités canadiennes recueillent des données aussi bien sur les affections chroniques autodéclarées que sur la QVLS. Ces données permettent une évaluation (continue) de la QVLS fondée sur la prévalence pour les affections chroniques. Dans d'autres pays, il est rare que les enquêtes sur la santé de la population comportent une mesure de la QVLS fondée sur l'utilité, mesure nécessaire à une estimation de l'EVCS7.

Deuxièmement, les mesures de l'espérance de santé, comme celles de l'espérance de vie, sont exprimées de manière intuitive - années de vie ou de santé - ; elles sont donc précieuses pour décrire le fardeau de la maladie à un vaste public. 

Enfin, on peut utiliser les modifications de l'espérance de santé comparativement à l'espérance de vie pour déterminer s'il y a une «compression ou une expansion de la morbidité». Au cours des années 80, Fries a créé cette expression pour décrire le profil changeant de la maladie8. Il soutenait qu'une amélioration des habitudes de vie aurait pour effet non seulement de réduire les taux de mortalité, mais aussi de retarder l'apparition des maladies chroniques. La proportion de la vie vécue en bonne santé se trouverait ainsi accrue et l'on observerait ce qu'il appelle «une compression de la morbidité». D'autres auteurs n'ont pas été convaincus par les arguments de Fries, estimant plutôt que des soins médicaux accrus entraîneraient une «expansion de la morbidité» attribuable à une augmentation de la survie sans modification de l'évolution vers l'incapacité parmi les survivants1,9,10

Méthodologie

Sources des données

Nous avons utilisé la Base de données canadienne sur la mortalité pour calculer les taux de mortalité par âge, les probabilités de survie, les estimations, basées sur la table de survie, de l'espérance de vie et de l'espérance de santé pour l'ensemble de la population canadienne en 1998-199911,12. Pour établir les estimations de la mortalité par âge, nous avons eu recours aux estimations démographiques corrigées du recensement, fournies par Statistique Canada13

Les données sur l'état de santé et les affections chroniques ont été tirées de l'Enquête nationale sur la santé de la population de 1998-1999 (ENSP 1998-1999). Cette enquête fournit des données aussi bien transversales que longitudinales sur les résidents des ménages dans toutes les provinces (à l'exclusion de la population des réserves indiennes, des bases des Forces armées canadiennes et de certaines régions éloignées du Québec et de l'Ontario) pour 1998-1999. L'interview téléphonique assistée par ordinateur comportait deux composantes. Dans le cadre de la composante générale, on recueillait des renseignements sommaires sur tous les membres du ménage qui avaient 12 ans et plus; dans le cadre de la composante santé, qui est utilisée dans la présente étude, un membre du ménage, choisi au hasard, répondait à une interview en profondeur visant à recueillir d'autres renseignements sur la santé. 

Au cours du premier cycle (1994-1995), un échantillon d'environ 20 000 ménages a été tiré de la base de sondage de l'Enquête sur la population active. Pour le troisième cycle (1998-1999), un échantillon additionnel d'immigrants récents et de jeunes enfants a été constitué de la même façon, de manière que les données soient représentatives de la population canadienne de 1998-1999. Le taux de réponse global s'établissait à 88,2 % à l'échelle des ménages. Dans le cas des répondants choisis au hasard dans ces ménages, le taux de réponse était de 98,5 %14

Définition et classification des variables 

Définition des affections : Les groupes de maladies à des fins de statistiques sur la mortalité ont été définis au moyen du code de la CIM-9 désignant la principale affection sous-jacente responsable sur le certificat de décès (se reporter au tableau 1). Pour estimer la prévalence de la maladie, nous avons utilisé les réponses de l'ENSP de 1998-1999 concernant les problèmes de santé chroniques. Les répondants étaient invités à indiquer si un professionnel de la santé leur avait déjà diagnostiqué l'une des 24 affections chroniques énumérées. La présence de troubles mentaux a été évaluée à l'aide des questions du Composite International Diagnostic Interview (CIDI). Nous considérions que les répondants présentaient un trouble mental si leur score au CIDI était de 0,90 ou plus, ce qui révélait la présence d'un degré élevé de détresse psychologique15.


TABLEAU 1
Groupes de maladies

Maladie 

Définition de la cause de mortalité : code de la CIM-9 

Définition de l'affection chronique : nom de la variable dans l'ENSP 1998-1999 

Toutes causes 

001-999 

 

Cardiopathie ischémique 

410-414 

maladie cardiaque (ccc8_1l) 

Accident vasculaire cérébral 

430-438 

accident vasculaire cérébral (ccc8_1o) 

Tous les cancers 

140-208 

cancer (ccc8_1m) 

Cancer du poumon 

162 

cancer (ccc8_1m) 

Cancer colorectal 

153, 154, 159.0 

cancer (ccc8_1m) 

Cancer du sein chez la femme 

174 

cancer (ccc8_1m) 

Mélanome 

172 

cancer (ccc8_1m) 

Diabète 

250 

diabète (ccc8_1j) 

MPOC (maladie pulmonaire obstructive chronique) 

490-492, 496 

bronchite chronique ou emphysème (ccc8_1h) 

Arthrose 

715 

arthrite ou rhumatisme (ccc8_1d) 

Troubles mentaux 

290-310 

échelle de dépression (mhc8dpp) 



Mesure de la qualité de vie liée à la santé (QVLS) : Dans la présente étude, nous avons utilisé le Health Utilities Index (HUI3) comme mesure de la QVLS pour calculer l'EVCS. Le HUI3 est un système de classification de l'état de santé fondé sur l'utilité, qui examine plusieurs dimensions. Il sert à déterminer une valeur sommaire de l'état de santé individuel comprise entre 0,0 («décédé») et 1,0 («parfaite santé») (des états jugés pires que le décès sont également possibles), en fonction de scores de préférence pour différents états de santé16. Chaque répondant a répondu à des questions portant sur huit dimensions de la santé fonctionnelle (vision, audition, élocution, mobilité, dextérité, état émotif, cognition et degré de douleur et de malaise). Chaque dimension s'accompagne de quatre à six réponses possibles s'échelonnant entre un état sans restrictions et un état comportant de grandes restrictions (voir Torrance et coll.17 pour une description des états de santé). Les huit attributs ont ensuite été combinés à l'aide des scores de préférence tirés de la version HUI mark III, au moyen de la fonction multi-attributs suivante18,19 

u = 1.371 * (u1 * u2 * u3 * u4 * u5 * u6 * u7 * u8) - 0.371

Méthodes d'analyse

Analyse des tables de survie : Les tables de survie pour la période comprise entre 1998 et 1999, chez les hommes et les femmes, ont été calculées en adaptant la méthode de Chiang20 et en utilisant 20 groupes d'âge standard (< 1,1-4, 5-9,…, 90 ans et plus), à l'exception d'une adaptation pour le dernier groupe d'âge21. L'espérance de vie en l'absence d'une cause a été calculée en soustrayant les taux de mortalité en l'absence d'une affection des taux de mortalité globaux, dans la table de survie22

L'EVCS a été calculée à l'aide de la méthode de Sullivan modifiée23. Sullivan a utilisé une table de survie et la prévalence de l'incapacité pour estimer le nombre d'années de vie vécues sans incapacité. Après le calcul des tables de survie pour chaque sexe, nous avons estimé l'EVCS en pondérant les années de vie selon les valeurs HUI3 moyennes, par âge et par sexe. Les valeurs HUI3 moyennes en l'absence d'une cause ont été utilisées pour calculer l'EVCS en l'absence d'une cause. L'erreur statistique pour l'espérance de vie et l'espérance de santé a été calculée à l'aide de la méthode de Chiang and Mathers20,24. Il est possible d'obtenir, en format Microsoft Excel, un exemple des tables de survie utilisées dans la présente étude (http://www.ices.on.canouvelle fenêtre.

Estimations de la QVLS en l'absence d'une cause : La méthode d'analyse en l'absence d'une cause repose sur l'hypothèse selon laquelle lorsqu'une maladie ou une affection particulière est éliminée dans la population, le profil de morbidité et de mortalité chez les sujets en l'absence de cette maladie ou affection est celui de l'ensemble de la population25,26

Les valeurs HUI3 moyennes en l'absence d'une cause ont été estimées de la même manière que les taux de mortalité en l'absence d'une cause25. Les personnes souffrant d'affections précises ont été éliminées de l'échantillon de l'ENSP, et le score HUI3 moyen a été estimé pour chaque groupe d'âge-sexe. Étant donné que l'ENSP contient les scores HUI3 pour les personnes de plus de 12 ans, les estimations canadiennes des scores HUI3 dans la tranche d'âge 12 à 15 ans ont été utilisées pour chaque groupe d'âge inférieur à 15 ans. 

Résultats

La figure 1 illustre le nombre de décès et la prévalence estimative (cas) des diverses affections au Canada en 1998-1999 (population totale : 29,5 millions). Comme prévu, le cancer et la cardiopathie ischémique étaient à l'origine du plus grand nombre de décès, bien que le nombre de cas prévalents aient été relativement faible. En revanche, l'arthrite présentait le plus haut taux de prévalence, mais entraînait peu de décès. Si l'on prenait uniquement en considération le nombre de personnes touchées par une affection, l'arthrite viendrait en première place en fonction de l'impact sur la santé de la population. 


FIGURE 1
Décès attribuables aux principales causes de mortalité et de morbidité et prévalence, Ontario, 1996–1997

Figure 1

Sources de données : Indicateurs de santé 1999, Statistique Canada; Enquête sur la santé en Ontario 1996-97.


L'effet d'une affection sur la QVLS varie d'une affection à l'autre (tableau 2). Ainsi, les Canadiennes faisant état des répercussions d'un accident vasculaire cérébral avaient un score HUI3 moyen de 0,57, alors que ce score s'établissait à 0,74 chez les femmes souffrant de maladies pulmonaires obstructives chroniques. Après standardisation pour l'âge, les différences de score HUI moyen entre les différentes affections étaient plus réduites, ce qui donne à penser que certaines affections ayant un impact plus important sur la QVLS étaient plus répandues chez les personnes âgées. 


TABLEAU 2
Score HUI3 moyen par affection et par sexe, corrigé et non corrigé

Affection 

Sexe 

Nombre
(non pondéré) 

HUI3 moyen
(non corrigé) 

HUI3 moyen (corrigé pour l'âge*)
(IC à 95 %

Toutes causes

F

5 612

0,85

0,89 (0,80, 0,98)

H

4 549

0,87

0,89 (0,82, 0,96)

Toutes les autres

F

3 041

0,91

0,90 (0,83, 0,97)

H

2 438

0,92

0,89 (0,82, 0,96)

Cardiopathie ischémique

F

397

0,71

0,83 (0,76, 0,90)

H

365

0,75

0,89 (0,82, 0,97)

Accident vasculaire cérébral

F

101

0,57

0,80 (0,74, 0,87)

H

 83

0,47

0,69 (0,63, 0,76)

Tous les cancers

F

151

0,76

0,89 (0,82, 0,96)

H

102

0,70

0,75 (0,68, 0,81)

Diabète

F

308

0,73

0,87 (0,80, 0,94)

H

284

0,76

0,89 (0,81, 0,95)

MPOC (maladie pulmonaire obstructive chronique)

F

285

0,74

0,82 (0,75, 0,89)

H

176

0,75

0,79 (0,73, 0,86)

Arthrose

F

1 855

0,75

0,84 (0,78, 0,91)

H

900

0,75

0,81 (0,74, 0,88)

Troubles mentaux

F

457

0,70

0,80 (0,73, 0,87)

H

201

0,76

0,85 (0,78, 0,92)

*    Normalisé en fonction de la population canadienne de 1996, au moyen de la méthode directe.

    IC à 95 % = intervalle de confiance à 95 %


Le tableau 3 montre que l'espérance de vie chez les hommes et les femmes au Canada était de 76,0 et de 81,5 ans, respectivement, et l'EVCS s'établissait à 67,9 ans chez les hommes et à 71,1 ans chez les femmes. L'ensemble des cancers impose le plus lourd fardeau de la maladie dans la population; l'élimination de cette cause aurait pour effet d'augmenter l'espérance de vie, qui passerait de 76,0 ans à 79,6 ans chez les hommes, et de 81,5 ans à 85,1 ans chez les femmes. L'EVCS atteindrait 70,7 ans chez les hommes et 73,6 ans chez les femmes. L'élimination de la cardiopathie ischémique avait un effet analogue sur l'espérance de vie, mais elle entraînait des gains plus réduits d'EVCS comparativement à l'élimination du cancer.


TABLEAU 3
Espérance de vie et espérance de santé en l'absence d'une cause par groupe de maladies et par sexe

 

Espérance de vie (EV)
en l'absence d'une cause
(années)

Espérance de vie corrigée
en fonction de la santé (EVCS)
(années)

Hommes

Femmes

Hommes

Femmes

 

IC à 95 %*

 

IC à 95 %*

 

IC à 95 %*

 

IC à 95 %*

Global (aucune cause éliminée)

76,0

   

81,5

   

67,9

   

71,1

   

Tous les cancers

79,6

79,6,

79,7

85,1

85,0,

85,1

70,7

70,3,

71,1

73,6

73,3,

74,0

Cardiopathie ischémique

78,4

78,3,

78,4

83,3

83,3,

83,4

70,1

69,7,

70,5

72,6

72,3,

73,0

Cancer du poumon

77,0

77,0,

77,1

82,2

82,2,

82,3

68,8

68,5,

69,1

71,7

71,4,

72,0

Cancer du sein chez la femme

     

82,1

82,0,

82,1

     

71,6

71,2,

71,9

Accident vasculaire cérébral

76,5

76,5,

76,6

82,3

82,2,

82,3

68,6

68,3,

69,0

71,8

71,0,

72,2

Maladie pulmonaire obstructive chronique

76,4

76,4,

76,5

81,8

81,8,

81,9

68,4

68,1,

68,8

71,6

71,3,

71,9

Cancer colorectal

76,4

76,3,

76,4

81,9

81,8,

81,9

68,3

68,0,

68,6

71,4

71,1,

71,7

Diabète

76,3

76,2,

76,3

81,8

81,7,

81,8

68,4

68,0,

68,7

71,5

71,2,

71,9

Mélanome

76,1

76,0,

76,1

81,5

81,5,

81,6

68,1

67,7,

68,4

71,2

70,8,

71,5

Arthrose

76,0

76,0,

76,1

81,5

81,4,

81,5

68,9

68,5,

69,2

73,5

73,2,

73,8

Troubles mentaux

76,7

76,6,

76,8

81,9

81,9,

81,9

68,8

68,5,

69,1

72,2

71,9,

72,5

*    IC à 95 % = Intervalle de confiance à 95 %


La figure 2 permet de comparer le gain d'espérance de vie et d'EVCS attribuable à l'élimination de diverses affections. Elle donne en outre un aperçu intéressant de la compression ou de l'expansion de la morbidité. L'expansion de la morbidité est évidente lorsque les années d'EVCS gagnées sont inférieures aux années d'espérance de vie gagnées, comme dans le cas du cancer et de la cardiopathie. La compression de la morbidité désigne une situation dans laquelle la proportion de vie dans un état de santé imparfait diminue ou encore le gain d'EVCS est supérieur au gain d'espérance de vie. C'était le cas pour l'arthrose et les troubles mentaux : le gain d'espérance de vie serait très mince si ces affections étaient éliminées, mais on observerait un gain global d'EVCS. 


FIGURE 2
Gains d’espérance de vie (EV) et espérance de vie corrigée en fonction de la santé (EVCS) après élimination des affections, Canada, 1998–1999

Figure 2


Analyse

Dans la présente étude, nous avons utilisé l'EVCS en l'absence d'une cause pour estimer le fardeau de la maladie attribuable à un certain nombre d'affections chroniques. Nous avons eu recours, pour ce faire, à une enquête générale sur la santé de la population, qui contenait des questions à la fois sur un indice de l'état de santé fondé sur l'utilité et sur la présence d'affections chroniques. 

Comme dans les études antérieures, ce sont la cardiopathie et le cancer qui avaient le plus grand impact sur l'EVCS, en raison des taux de mortalité élevés associés à ces maladies4,6,25,27,28. L'élimination du cancer se solderait toutefois par une expansion de la morbidité. La méthode d'analyse en l'absence d'une cause tient pour acquis que les personnes qui survivent après l'élimination d'une maladie auront le même état de santé que le reste de la population. Ce n'est peut-être pas le cas, en raison de l'approche adoptée pour alléger le fardeau de la maladie. La réduction du fardeau de la maladie par la prévention aurait, croit-on, un impact plus considérable sur la QVLS que sur l'espérance de vie, vu que l'apparition d'une maladie invalidante serait retardée8. Étant donné que les traitements médicaux actuels ont souvent pour effet d'améliorer la QVLS, les soins secondaires ou tertiaires peuvent aussi améliorer davantage la QVLS que l'espérance de vie, provoquant ainsi une compression de la morbidité dans le cas des affections comme la cardiopathie ischémique et le cancer. Au Canada, des données indiquent qu'il y a eu une compression de la morbidité ces dernières années6,29

Il existe différentes méthodes pour estimer le fardeau associé aux maladies chroniques au moyen d'indices agrégés de la santé de la population, plus généralement définis comme étant les années de vie corrigées de l'incapacité (AVCI) ou l'espérance de santé en l'absence d'une cause. Le choix de la méthode est fonction de l'objectif conceptuel de la mesure du fardeau de la maladie et des sources de données dont on dispose pour les calculs30,31. Étant donné que le Canada a accès aux sources de données nécessaires à l'estimation de ces deux types de mesures, il importe de mettre en lumière les différences importantes entre les méthodes et les possibilités relativement uniques qui s'offrent au Canada. Fait plus important encore, les AVCI sont généralement considérées comme des mesures fondées sur l'incidence de l'impact sur la QVLS, comparativement à une méthode fondée sur la prévalence, qui est plus largement utilisée dans les mesures de l'espérance de santé.

Les indicateurs fondés sur l'incidence et ceux fondés sur la prévalence mesurent des choses différentes, et c'est l'application qui permet de déterminer lesquels conviennent le mieux. Les mesures fondées sur l'incidence sont généralement jugées utiles dans la surveillance des tendances de la survenue des maladies et, par conséquent, elles permettent de mesurer les progrès en matière de prévention des maladies; l'espérance de santé, toutefois, permet de mesurer l'impact actuel de la maladie, qui est l'effet combiné de la mortalité, soit de l'incidence passée et de la durée, soit de la prévalence actuelle des états pathologiques. Par conséquent, l'EVCS, établie au moyen d'enquêtes sur la santé de la population et de données sur la mortalité, permet d'estimer l'impact global actuel des affections sur la santé, et l'EVCS en l'absence d'une cause estime les conséquences à long terme de l'élimination ou de la réduction de certaines affections. 

Les AVCI font généralement appel à des données de diverses sources pour estimer l'incidence et l'impact d'une affection sur la QVLS. Si l'on utilise une définition large d'une affection pour estimer l'incidence mais une définition plus étroite pour estimer l'impact sur la QVLS, et que l'on combine les deux estimations, on obtiendra une surestimation de l'impact de la maladie. En outre, l'impact sur la QVLS est habituellement établi par approximation, grâce à un processus faisant appel à des groupes d'experts et de profanes qui examinent différentes sources de données épidémiologiques. 

Les enquêtes sur la santé de la population peuvent être utilisées pour estimer l'impact actuel sur la QVLS au Canada et la prévalence de différentes affections chroniques, car elles se fondent sur la même définition de l'affection pour l'évaluation de la prévalence et de la QVLS, sans que des données épidémiologiques ou un processus de classement en comité soient nécessaires. Un exemple illustre bien l'avantage de l'utilisation des données canadiennes : demandons-nous ce qu'il adviendrait du fardeau fondé sur la QVLS si un nouveau médicament permettant dans une grande mesure d'atténuer la douleur et d'améliorer la mobilité était largement mis en marché au Canada pour le traitement des patients âgés souffrant d'arthrose. Les Enquêtes sur la santé dans les collectivités canadiennes et les Enquêtes nationales sur la santé de la population actuelles feraient immédiatement ressortir la récente amélioration. La méthode fondée sur les AVCI, dans sa forme habituelle, nécessiterait le recours à d'autres méthodes épidémiologiques et à des avis d'experts pour corriger les facteurs de pondération de l'incapacité et l'incidence, dans différentes populations, de la sévérité de la maladie afin de réévaluer le fardeau de la maladie. En l'absence de correction des facteurs de pondération de l'incapacité ou des degrés de sévérité pour différents âges, la méthode fondée sur les AVCI pourrait s'avérer impuissante à prendre adéquatement en compte l'effet sur la QVLS de l'introduction du médicament chez les personnes âgées. Étant donné qu'un grand nombre de facteurs ont un retentissement sur le fardeau de la maladie (notamment les conditions socio-économiques, l'environnement physique et social, les traitements médicaux, le comportement en matière de risque pour la santé) dans différentes populations, il semble improbable que la méthode actuelle fondée sur les AVCI puisse refléter le fardeau réel de la maladie dans une quelconque population.

Les enquêtes canadiennes sur la santé de la population présentent plusieurs autres avantages. Les mesures de la QVLS peuvent être combinées à d'autres composantes d'enquête, comme les caractéristiques socio-démographiques et comportementales, pour estimer l'EVCS en se fondant sur différents facteurs. L'ENSP a utilisé cette approche pour estimer l'espérance de santé en se fondant sur la situation socio-économique et le tabagisme ainsi que sur d'autres facteurs32. Les enquêtes sur la santé de la population permettent une correction pour la comorbidité (définie comme étant l'effet de la QVLS d'une personne, telle qu'influencée par d'autres maladies chroniques). 

La méthodologie de nombreuses études, en particulier celles faisant appel à des mesures dichotomiques de l'incapacité et la méthode fondée sur les AVCI de l'OMS, postule que l'élimination d'une affection se traduit par un état d'absence d'incapacité (parfaite santé), indépendamment de l'âge25,27,28,33,34. Nous avons corrigé les données pour tenir compte de la comorbidité, en nous fondant sur la prémisse que l'élimination d'une affection se solderait par une QVLS égale à celle des autres personnes du même âge ne souffrant pas de cette affection. Il convient toutefois de noter que, dans notre étude, nous avons postulé que le degré de QVLS des personnes faisant état d'une affection était exclusivement attribuable à cette affection, même si une personne avait plus d'un problème de santé chronique. Cela signifie que nos estimations n'étaient pas mutuellement exclusives d'une affection à l'autre, bien qu'il ait été possible d'apporter des corrections pour tenir compte de la comorbidité découlant de multiples affections, comme on l'a fait dans d'autres études, vu que l'ENSP a recueilli de l'information sur la présence de multiples problèmes de santé chroniques6,32. Dans la même veine, l'ajout récent, dans les statistiques de l'état civil, de l'enregistrement systématique de multiples causes de décès permettra d'adopter des approches différentes pour tenir compte de la comorbidité ou de définir la cause du décès dans la composante sur la mortalité de l'IASP35

Schultz et Kopec ont montré que les états comorbides sont fréquents à un âge avancé et, par conséquent, influent sur les estimations de l'HUI3, même si le classement par ordre de grandeur du niveau de l'HUI3 ne change pas selon les affections si la comorbidité est prise en compte36. C'est donc dire que les gains d'EVCS en l'absence d'une cause (et, éventuellement, d'espérance de vie en l'absence d'une cause) seraient moindres si l'on tenait compte de la comorbidité, mais le classement par ordre de grandeur du fardeau de la maladie ne changerait probablement pas. 

Les enquêtes canadiennes sur la santé devraient de moins en moins être considérées comme des sources isolées de données sur la santé; il faut plutôt y voir une «famille» d'enquêtes transversales et longitudinales qui peuvent être liées par chaque répondant à d'autres sources de données. Les échantillons transversaux répétés rendent possible la surveillance des mesures de l'espérance de santé au fil du temps. Les études longitudinales facilitent l'évaluation de l'incidence de la maladie et/ou le développement d'indices agrégés hybrides de la population, qui prennent en considération aussi bien l'incidence que la prévalence de la maladie 37. De façon similaire, il est possible d'avoir recours au vaste éventail de mesures de la QVLS dans les enquêtes sur la santé pour mettre au point des facteurs de pondération pour les estimations de l'incapacité fondées sur les AVCI au Canada.

Notre étude présente plusieurs limites importantes. Le recours à l'information donnée par les répondants dans des interviews sur la santé qui comportent soit des questions ouvertes, soit une liste de maladies chroniques, peut avoir pour effet de fausser les résultats. Comparativement aux examens médicaux et aux registres sur les maladies, l'autodéclaration se traduit souvent par une sous-déclaration des affections chroniques38-41. Cependant, comme il est possible de lier directement l'enquête aux registres des maladies et aux données sur les soins de santé, on peut surmonter le biais de déclaration en évaluant l'état de santé (incidence ou prévalence) à l'aide de ces autres sources d'information. Cette approche a servi à estimer l'EVCS et l'EVCS en l'absence d'une cause chez les personnes souffrant du diabète en Ontario42

L'exclusion des personnes vivant en établissement est une autre limite importante de l'étude. Berthelot et coll. ont montré que la prise en compte de cette population entraînerait une diminution jusqu'à 30 % des estimations fondées sur l'utilité de la QVLS chez les femmes des groupes d'âge les plus vieux43. Si l'on se fonde sur leurs résultats, les estimations globales de l'EVCS seraient inférieures d'environ 0,6 à 0,8 an si les personnes vivant en établissement étaient incluses (les calculs ne sont pas montrés). Le biais attribuable à l'exclusion de cette population pourrait être nettement plus important dans le cas d'affections comme l'accident vasculaire cérébral, dont les cas en établissement sont surreprésentés. 

Conclusions

Les enquêtes sur la santé de la population faisant appel à une mesure de l'état de santé fondée sur l'utilité devraient être considérées comme un élément extrêmement utile de la surveillance de la santé de la population, car elles permettent de décrire les différences marginales dans la QVLS selon l'affection, en ayant recours à un moins grand nombre de postulats sur la relation avec l'âge, le sexe ou le degré de sévérité. À cet égard, ces études conviennent bien à la description de l'état de santé d'une population pour certaines affections - produit de toutes les influences sur la santé de cette maladie, de la promotion de la santé à la palliation. Sur ce plan, la principale limite des enquêtes sur la santé est la difficulté inhérente à ce type d'étude d'estimer la prévalence de la maladie en se fondant sur l'autodéclaration. Il est possible de combler cette lacune en couplant les données des enquêtes sur la santé de la population avec d'autres données sur la santé convenant mieux à une estimation de la prévalence ou de l'incidence de plusieurs infections. Ces sources de données offrent un certain nombre d'autres applications pour une surveillance améliorée et élargie du fardeau des maladies dans différentes populations.

Remerciements

Les données ont été tirées des bases de données sur les statistiques de l'état civil de Statistique Canada, qui ont été mises à la disposition de Santé Canada. Nous tenons à remercier de leur collaboration les registres provinciaux et territoriaux des statistiques de l'état civil, qui fournissent les données à Statistique Canada. 

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Coordonnées des auteurs

Douglas G Manuel, Chercheur de carrière, ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l'Ontario; Institut de recherche en services de santé, Toronto (Ontario); Département des sciences de la santé publique, Université de Toronto, Toronto (Ontario) Canada. 

Wei Luo, Division de la surveillance et de l'évaluation des risques, Agence de santé publique du Canada, Santé Canada, Ottawa (Ontario) Canada. 

Anne-Marie Ugnat et Yang Mao, Division de la surveillance et de l'évaluation des risques, Agence de santé publique du Canada, Santé Canada; Département de santé communautaire et d'épidémiologie, Université d'Ottawa (Ontario) Canada. 

Correspondance : Douglas G Manuel, Institut de recherche en services de santé, G106-2075 Bayview Avenue, Toronto (Ontario) Canada M4N 3M5;
fax : (416) 480-6048; courriel : doug.manuel@ices.on.ca

 

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Dernière mise à jour : 2004-01-09 début