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Plan canadien de lutte contre la pandémie d'influenza dans le secteur de la santé

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Annexe D
Préparation de l’intervention axée sur la vaccination en cas de pandémie

Date de la version la plus récente : septembre 2008

Sommaire des changements importants apportés à cette annexe :

  • La portée de la présente annexe a été élargie de façon à fournir un outil plus complet aux planificateurs du secteur de la santé. De ce fait, le document favorise une approche pan-canadienne des enjeux opérationels figurant dans la stratégie vaccinale en cas de pandémie. Deux sections, Contexte et Hypothèses, fournissent de l’information concernant le contrat sur les vaccins contre l’influenza pandémique que le gouvernement canadien a conclu avec un fabricant et les hypothèses clés utilisées pour la planification. Également, un certain nombre d’enjeux transsectoriels sont examinés.
  • La liste « Priorités pour la vaccination » a été remplacée par un examen de la question à savoir quand l’établissement de priorités pourrait s’avérer nécessaire. Y sont exposées un certain nombre de considérations advenant un tel besoin et les répercussions qui en découlent pour la planification. En outre, on insiste sur le besoin de faire preuve de flexibilité dans les plans opérationels.
  • Enfin, la présente annexe présente un résumé de l’état des activités fédérales et pan-canadiennes en matière de préparation eu égard à la stratégie vaccinale en cas de pandémie, auquel s’ajoutent des mesures clés à l’intention des planificateurs.

Table des matières

1) Introduction
1.1 Objet de la présente Annexe
1.2 Contexte
1.3 Hypothèses
2) Programme de vaccination contre la pandémie
2.1 Défis
2.2 Préparatifs à l’échelle fédérale et fédérale-provinciale-territoriale
3) Questions transsectorielles en matière de planification
3.1 Calendrier de fabrication des vaccins
3.2 Taux de production et d’administration des vaccins
3.3 Établissement de priorités
3.4 Faits récents relatifs aux nouveaux vaccins antigrippaux
3.5 Constitution de réserves
4) Mesures de suivi
5) Recherche
6) Conclusions
7) Bibliographie

1) Introduction

1.1 Object de la présente Annexe

L’immunisation à l’aide d’un vaccin sûr et efficace a toujours été considérée comme la pierre angulaire de l’intervention sanitaire destinée à lutter contre la pandémie d’influenza au Canada. Le gouvernement fédéral s’est engagé à se procurer suffisamment de vaccins pandémiques pour chaque personne au Canada afin d’aider à prévenir les maladies attribuables au virus de la grippe pandémique. En outre, il est déterminé à travailler de concert avec les gouvernements provinciaux et territoriaux afin de s’assurer que le vaccin pandémique sera accessible au plus grand nombre de gens possible, le plus rapidement possible. Cet objectif présente de multiples défis. La présente Annexe cerne ces défis, qui sont actuellement relevés à l’échelle pancanadienne et fédérale, en vue d’améliorer les activités de conscientisation générales et de planification particulières dans l’ensemble du Canada

La présente version de l’Annexe D remplace la version publiée dans le Plan canadien de lutte contre la pandémie d’influenza (PCLPI) dans le secteur de la santé en 2004, puis en 2006. La version antérieure consistait essentiellement en une liste de priorités recommandées devant être utilisée par les planificateurs lorsqu’ils examineraient comment appliquer un programme de vaccination reposant sur le ciblage de groupes prioritaires. Les recommandations visaient à axer les plans opérationnels sur la détermination des membres de sous-groupes de la population, la communication avec ces membres et leur vaccination. Une telle liste numérotée de sous-groupes prioritaires peut avoir eu pour effet involontaire de détourner l’attention des activités de planification opérationnelle. La présente version de l’Annexe D vise à faire ressortir la nécessité de disposer de plans d’intervention souples et à souligner que les décisions relatives à l’établissement de priorités (si elles s’avèrent nécessaires) devront reposer en partie sur des données qui ne seront disponibles que lorsque le virus pandémique aura commencé à se propager. Même si ce fait était indiqué dans la version antérieure de l’Annexe et mentionné dans les communications publiques, il a été décidé que la suppression de la liste de priorités constituait le meilleur moyen de modifier la perspective. Cette décision ne devrait nécessiter aucune modification des activités de planification opérationnelle, qui devraient, pour l’essentiel, être indépendantes de l’ordre dans lequel les sous-groupes de la population pourraient être vaccinés.

L’Annexe A du PCLPI, intitulée Listes de contrôle aux fins de la planification, comporte une liste préliminaire des activités de planification pour le programme de vaccination contre la pandémie qui ont été conçues afin de faciliter les préparatifs à l’échelle provinciale et territoriale (PT) ainsi que sur le plan local. La présente annexe vise principalement à faire en sorte que tous les planificateurs de la lutte contre la pandémie d’influenza et tous les intervenants potentiels soient au courant des préparatifs qui ont été mis en branle à l’échelle fédérale et pancanadienne en prévision du programme de vaccination contre la pandémie, ainsi que des principales questions transsectorielles liées à la planification. L’Annexe D a également comme objectif d’informer les membres du grand public qui veulent obtenir des renseignements supplémentaires sur le programme de vaccination contre la pandémie.

1.2 Contexte

Avec la rédaction d’un contrat, en 2001, sur la production de vaccins afin de se préparer à une éventuelle pandémie, le Canada a fait un grand pas en avant sur la scène mondiale dans le domaine des préparatifs en cas de grippe pandémique. Cet investissement établissait clairement la stratégie de vaccination en cas de pandémie comme pierre angulaire de la lutte contre la pandémie d’influenza au Canada et soulignait la nécessité d’attirer l’attention sur ce problème à l’échelle internationale. Depuis la conclusion de ce contrat de 10 ans avec un fabricant canadien de vaccins antigrippaux, la planification a progressé sur tous les fronts. Cela dit, la disponibilité d’un vaccin pandémique sûr et efficace le plus tôt possible durant une éclosion mondiale est demeurée le moyen fondamental de réaliser les objectifs consistant à réduire la morbidité, la mortalité et les perturbations sociales attribuables à une pandémie d’influenza.

Le milieu de la santé publique du Canada est assez bien intégré, et chaque sphère de compétence connaît le rôle et les responsabilités qui lui reviennent. En règle générale, la prestation des services est principalement assurée à l’échelon régional, tandis que le gouvernement provincial ou territorial offre un encadrement, prodigue des conseils et se charge du financement de ces services. Le gouvernement fédéral a la responsabilité d’offrir ces services à des populations particulières, comme les membres des Premières nations qui habitent dans les réserves, les militaires et les détenus des pénitenciers fédéraux; il participe également à des activités de coordination et de soutien qui se veulent cohérentes d’un océan à l’autre ou pour lesquelles il est avantageux d’avoir un seul point de contact à la grandeur du pays. Ainsi, les deux ordres de gouvernement ont un rôle et des responsabilités à l’égard du programme de vaccination en cas de pandémie.

1.3 Hypothèses

Afin de faciliter la planification, à l’échelle nationale, d’un événement qui est imprévisible à de multiples égards, il est utile d’employer un ensemble d’hypothèses communes en guise de point de départ. Le Comité de la grippe pandémique (CGP) a intégré un ensemble d’hypothèses dans la section du PCLPI qui porte sur le contexte. Voici un sous-ensemble de la liste complète des hypothèses, qui est présenté ici parce que les hypothèses qui en font partie ont des incidences particulières sur le programme de vaccination contre la pandémie au Canada :

  • La prochaine pandémie apparaîtra d’abord à l’extérieur du Canada.

    Incidence : Le virus qui servira à la conception du vaccin pandémique sera isolé à l’extérieur du Canada et acheminé au fabricant à titre de « stock de semence principal ». Le gouvernement n’a aucune emprise sur le moment où cela se produira.

  • Le prochain virus pandémique sera présent au Canada dans les trois mois suivant son émergence ailleurs dans le monde, mais il pourrait arriver beaucoup plus rapidement en raison de l’augmentation du volume et de la vitesse des voyages aériens internationaux.

    Incidence : Il y aura vraisemblablement des cas de pandémie d’influenza au Canada avant qu’un vaccin ne soit disponible (voir la Section 3.1 pour plus de détails concernant le calendrier de fabrication du vaccin). Bien qu’il soit impossible de prévoir l’étendue de la propagation au pays, le vaccin peut ne pas être disponible avant la première vague de maladie au Canada.

  • Au Canada, le premier pic de maladie peut se produire dans les deux à quatre mois suivant l’arrivée du virus. On croit que le premier pic de mortalité surviendra environ un mois après ce pic de maladie.

    Incidence : Il y aura probablement des décès attribuables à la pandémie d’influenza au Canada avant qu’un vaccin ne soit disponible.

  • Les répercussions de la pandémie sur le plan de la gravité, de la répartition selon l’âge et de l’ampleur de la propagation peuvent être différentes de celles de l’influenza annuelle. Toutefois, ces données ne seront connues que lorsque le virus aura commencé à se transmettre efficacement chez l’humain.

    Incidence : Il sera impossible de déterminer des facteurs de risque individuels de résultats néfastes attribuables à une infection par le virus de la grippe pandémique avant la pandémie.

  • Les personnes qui se rétablissent seront immunisées aux infections causées par la souche responsable de la pandémie.

    Incidence : Les personnes ayant déjà souffert de maladies attribuées au virus de la grippe pandémique pourraient être considérées comme moins prioritaires pour l’immunisation s’il s’avère nécessaire d’établir un ordre de priorité. Il faudrait concevoir des critères afin de déterminer quelles personnes seront susceptibles d’être immunisées au moment où le vaccin deviendra disponible au Canada et les appliquer uniformément. Il ne serait ni réalisable, ni souhaitable de recourir à des tests en laboratoire pour identifier toutes ces personnes.

De plus, le Groupe de travail sur les vaccins pandémiques du CGP propose de se servir des hypothèses suivantes à l’égard de la vaccination :

  • Un vaccin sera disponible à temps pour atténuer la gravité de la pandémie au Canada. L’ampleur de l’effet dépendra fortement du moment de la disponibilité du vaccin par rapport à l’activité pandémique au pays.
  • Deux doses du vaccin seront nécessaires afin d’optimiser la protection (c.-à-d., la deuxième dose conférera une protection accrue). Les deux doses seraient administrées à un intervalle d’environ un mois.
  • Les estimations de l’efficacité du vaccin formulées avant sa distribution au sein de la population, dans le cadre d’essais cliniques par exemple, permettront d’assurer une efficacité immunitaire équivalente dans l’ensemble de la population.
  • Grâce à sa protection croisée, un vaccin créé à partir d’une souche isolée au début de la pandémie sera quand même bénéfique advenant une « déviation » du virus pendant la pandémie.
  • Le nouveau vaccin pandémique ne sera probablement pas efficace à 100 %, mais même un vaccin ayant une efficacité relativement faible (p. ex., 30 %) aidera à atténuer l’effet de la pandémie.
  • Les renseignements sur l’innocuité du vaccin seront limités avant le déploiement de la campagne de vaccination.
  • Les craintes à l’égard de l’innocuité et de la réactogénicité du vaccin devraient être inversement proportionnelles à la gravité de la pandémie au Canada.
  • Selon le moment où la pandémie se produira et où le vaccin pandémique deviendra disponible, il serait possible que les programmes de vaccination contre la grippe saisonnière ne soient pas amorcés ou menés à terme, la priorité étant accordée au programme de vaccination contre la pandémie.

2) Programme de vaccination contre la pandémie

2.1 Défis

La vaccination universelle a l’avantage de créer une population très résistante au virus de la grippe pandémique en assurant une protection individuelle et une éventuelle immunité collective. Cela requiert une intervention relativement simple, c’est-à-dire une ou deux injections, sur une période relativement courte. Malgré la vaste expérience des autorités de la santé publique en matière de programmes de vaccination massive, la stratégie de vaccination contre la pandémie de grippe présente des défis particuliers.

L’un des principaux défis réside dans la planification en fonction des incertitudes sans précédent qui caractériseront le programme de vaccination et la gestion efficace de ces incertitudes. Les intervenants concernés par la planification en cas de pandémie sont très conscients qu’il est impossible de prédire le moment, la gravité, les caractéristiques virales, la souche du virus et l’épidémiologie d’une pandémie d’influenza. Par surcroît, il y a des incertitudes quant au moment où le vaccin pandémique deviendra disponible, à la dose à administrer et au calendrier à établir, et en ce qui concerne le degré d’efficacité et le profil d’innocuité qu’aura le vaccin lorsqu’il sera administré à l’ensemble de la population. La réaction du public à la pandémie et au nouveau vaccin pandémique ne peut pas non plus être déterminée à l’avance. La gravité de la pandémie, le moment où un vaccin sera disponible pendant la pandémie et le profil d’innocuité réel et perçu du vaccin seront vraisemblablement les principaux facteurs qui influeront sur la réaction de la population. Cette réaction aura une incidence sur la demande du vaccin et, par conséquent, sur les communications au sujet de l’organisation et de la mise en place du programme de vaccination.

Il y aura, de toute évidence, de nombreux problèmes de communication à régler au fur et à mesure que la pandémie évoluera à la grandeur de la planète, qu’elle arrivera au Canada et qu’elle se propagera dans l’ensemble du pays. Cela dit, les attentes à l’égard d’un tout nouveau vaccin pandémique pour la population canadienne et la disponibilité de ce vaccin engendreront d’autres défis dans le domaine des communications. Comme la population ne peut être entièrement immunisée en même temps, il faudra déterminer où les premiers lots du vaccin seront acheminés et qui se fera injecter en premier.

Il y a plusieurs « étapes limitantes »1 possibles dans la prestation d’un programme de vaccination contre la pandémie à l’échelle de la population. Si le nouveau vaccin, qui deviendra disponible par lots, est fabriqué rapidement en lots de taille suffisante pour une distribution simultanée dans l’ensemble du pays, l’étape limitante se déplacera davantage vers les services de première ligne, où les questions opérationnelles finiront par déterminer le taux d’administration au public. Par contre, si l’approvisionnement est insuffisant pour qu’il soit possible de respecter le taux d’administration du vaccin à l’échelle nationale (qui serait estimé à partir de l’avis des planificateurs avant la pandémie), il faudra alors accorder la priorité à des groupes particuliers qui se feront vacciner avant les autres. L’établissement de listes d’immunisation prioritaire au moment de la pandémie présentera un défi, car plusieurs facteurs devront être pris en considération et des renseignements clés, comme des données épidémiologiques exhaustives applicables au Canada, pourraient être manquants. La justification et les mesures qui seront prises pour établir l’ordre de priorité de l’approvisionnement devront être communiquées au public.

___________________
1 Une étape limitante est une étape dans un processus séquentiel qui doit être exécutée en premier, même si elle est lente par rapport à celles qui suivent. Un exemple d’étape limitante possible pour le programme de vaccination contre la pandémie est la livraison du vaccin dans un endroit éloigné.

2.2 Préparatifs à l’échelle fédérale et fédérale-provinciale-territoriale

Comme l’indique le PCLPI dans le secteur de la santé, les objectifs du programme de vaccination contre la pandémie sont les suivants :

  • Assurer un programme de vaccination sûr et efficace à toutes les personnes au pays, dans les meilleurs délais possible.
  • Attribuer, distribuer et administrer le vaccin aussi rapidement que possible aux groupes voulus.
  • Veiller à la sûreté et à l’efficacité des programmes de vaccination.

Les préparatifs à l’échelle fédérale et pancanadienne qui visent à atteindre ces objectifs sont résumés dans les tableaux qui suivent. Pour réaliser ces objectifs, il sera impératif que les plans provinciaux-territoriaux et locaux intègrent des principes et recommandations convenus à la grandeur du pays et qu’ils les transforment en plans opérationnels exhaustifs.

Légende des tableaux

PT = Province-territoire
ASPC = Agence de la santé publique du Canada
CCNI = Comité consultatif national de l’immunisation
CCTV = Comité consultatif technique de vaccinovigilance
CGP = Comité de la grippe pandémique
FPT = Fédeéral-provincial-territorial
GT = Groupe de travail
PT = Province-territoire
SC = Santé Canada









Tableau 1 – Objectif : assurer un programme de vaccination sûr et efficace pour toutes les personnes au Canada dans les meilleurs délais possible

Volet

Groupe responsable
(c.-à-d., le point de contact pour ces mesures)

Mesures

État d’avancement

Préparation de la production de vaccins pandémiques

Échelle fédéral: Centre de l’immunisation et des maladies respiratoires infectieuses, ASPC

  • Conserver et revoir, au besoin, le contrat sur la préparation des vaccins avec le fabricant;
  • Surveiller l’état d’avancement des essais cliniques auprès du fabricant contractuel et d’autres fabricants afin d’évaluer et d’optimiser l’emploi de technologies nouvelles.
  • Le contrat en vigueur jusqu’en mars 2011, qui repose actuellement sur une technologie de fabrication à partir d’œufs, fait en sorte que le fabricant canadien puisse amorcer la production en tout temps;
  • Le fabricant a dépassé la capacité visée de 8 millions de doses monovalentes par mois. Cette capacité peut être encore augmentée si l’utilisation d’un nouvel adjuvant réduit la teneur en antigènes (p. ex., 3,8 µg par opposition à 15 µg par dose), même si une posologie de 2 doses s’avérera probablement nécessaire.

Examen rapide du ou des candidats au vaccin pandémique

Échelle fédérale :
Direction des produits biologiques et des thérapies génétiques, SC

  • S’assurer que des mécanismes sont en place afin d’examiner et d’autoriser l’utilisation d’un vaccin sûr et efficace au Canada, dans les meilleurs délais possible;
  • Voir à ce qu’un personnel formé soit affecté pour tester et diffuser rapidement les lots de vaccins pandémiques une fois leur utilisation autorisée.
  • Santé Canada est prêt à procéder à un examen accéléré de toute présentation de drogue nouvelle à l’égard du vaccin pandémique;
  • Santé Canada a examiné d’autres mécanismes d’accès, y compris le Programme d’accès spécial, le recours aux arrêtés d’urgence et un essai clinique, afin de faciliter un accès rapide au vaccin pandémique.

Production d’un prototype de vaccin pour  « mettre le système à l’épreuve » et peut-être accélérer le processus d’examen

Échelle fédérale :
Centre de l’immunisation et des maladies respiratoires infectieuses, ASPC

Direction des produits biologiques et des thérapies génétiques, SC

  • Fonds attribués par le gouvernement fédéral pour la conception de prototypes de vaccins afin de faciliter la mise à l’essai et la simplification de la stratégie de vaccination contre la pandémie;
  • Rencontres avec le fabricant contractuel canadien afin de surveiller les progrès et de mettre les détails au clair;
  • Inspection des installations et conception de méthodes pour tester le vaccin;
  • Examen des demandes d’essais cliniques afin d’assurer leur conformité à la Loi sur les aliments et drogues et à son Règlement (titre 5 de la partie C).
  • La production d’un vaccin avec adjuvant contre la souche H5N1 au Canada a été confiée dans le cadre de cette initiative;
  • Vaccin potentiel pour une présentation de drogue nouvelle.
  • Un prototype de vaccin a été produit et des méthodes d’essai sont en voie d’élaboration;
  • Autorisation de la réalisation de l'essai clinique par le fabricant.

Tests d’innocuité et d’efficacité

Échelle fédérale :
Centre de l’immunisation et des maladies respiratoires infectieuses, ASPC
Échelle nationale :
GT sur les vaccins pandémiques du CGP

Échelle fédérale : Direction des produits biologiques et des thérapies génétiques, SC

  • Faciliter et accroître les capacités pour les essais cliniques et l’évaluation des vaccins au Canada et effectuer des tests à l’aide d’un prototype de vaccin;
  • Examiner les demandes d’essais cliniques afin d’assurer leur conformité à la Loi sur les aliments et drogues et à son Règlement (titre 5 de la partie C).
  • Rencontre avec le fabricant pour examiner et commenter ses plans relatifs aux essais cliniques;
  • Des essais cliniques du vaccin produit au Canada sont prévus en 2008-2009;
  • Des sites canadiens font partie d’un réseau de surveillance accrue pour le vaccin antigrippal annuel.

Indemnité du fabricant de vaccins

Échelle fédérale : ASPC

  • Conclure une entente prévoyant une indemnité afin d’éviter de retarder le lancement d’un nouveau vaccin au moment de la pandémie.
  • Le contrat d’approvisionnement actuel comporte des dispositions qui stipulent que, tant que le vaccin n’aura pas été entièrement homologué en vertu de la législation sur les aliments et drogues du pays, le Canada indemnisera le fabricant pour toutes réclamations ou poursuites engagées contre lui par des tiers. L’homologation intégrale du vaccin mettra un terme aux obligations d’indemnisation du Canada.


Tableau 2 – Objectif : attribuer, distribuer et administrer le vaccin aussi rapidement que possible aux groupes voulus

Volet

Groupe responsable

Mesures

État d’avancement

Répartition du vaccin pandémique à l’intérieur du Canada

Échelle nationale :
CGP

  • Élaborer une entente préliminaire sur la distribution du vaccin au sein du Canada.
  • Le principe de l’accès équitable est convenu;
  • Une distribution par habitant est privilégiée en l’absence de détails supplémentaires sur l’épidémiologie de la pandémie.

Distribution du produit

Échelle fédérale : Travaux publics et Services gouvernementaux Canada (à titre d’autorité contractante – une fois la répartition convenue)
Échelle nationale : GT sur l’approvisionnement en vaccins du Comité canadien d’immunisation

  • Conclure une entente avec le fabricant du vaccin pandémique pour son expédition du lieu de fabrication à des lieux de stockage précisés;
  • Coordination avec les provinces et territoires et les ministères et organismes fédéraux, au besoin, afin de s’assurer que des plans sont en place pour le transport des vaccins à partir des lieux de stockage aux lieux d’administration et de cerner toutes craintes en matière de sécurité.
  • Élaboration par le fabricant d’un plan de distribution prévoyant jusqu’à  80 destinations dans l’ensemble du pays. Des destinations préliminaires (une ou deux par province ou territoire) ont été fixées.  Les autres points de livraison restent à déterminer;
  • Le Centre de l’immunisation et des maladies respiratoires infectieuses (ASPC) compte étudier les problèmes de faisabilité et de mise en place concernant une « carte de répartition des lots » pour le vaccin antigrippal annuel. Cette carte vise à faciliter les enquêtes sur toute grappe de cas d’effets secondaires suivant l’immunisation susceptibles d’être attribuables à un lot de vaccins en particulier. La carte pourrait servir à la distribution du vaccin pandémique (dans le même but).

Autres fournitures nécessaires pour le programme de vaccination

Échelle nationale :
GT sur l’approvisionnement en vaccins du Comité canadien d’immunisation

  • Soutenir les discussions à l’échelle nationale sur la quantité et la disponibilité des autres fournitures (p. ex., seringues et aiguilles) nécessaires à la prestation du programme d’administration du vaccin, sur la nécessité ou non de constituer des réserves et sur les moyens de gérer ces réserves, compte tenu de l’incertitude qui entoure l’arrivée de la pandémie (p. ex., la faisabilité d’une rotation des stocks);
  • Déterminer les fournitures que l’on devrait acheter en vrac.
  • Les PT sont les principaux responsables et ils ont agi de leur propre chef jusqu’à présent. Certains PT ont constitué des réserves;
  • Des listes préliminaires de fournitures ont été dressées;
  • Des fabricants de ces fournitures ont été contactés et ont fourni de l’information sur la disponibilité prévue au moment de la pandémie;
  • La possibilité d’un achat en vrac coordonné par le fédéral a été proposée aux PT, mais cette solution n’a pas encore été mise en œuvre.

Recommandations à l’égard du vaccin

Échelle nationale :
Le GT sur les vaccins pandémiques du CGP (avec une représentation du Comité consultatif national de l’immunisation)

  • Formuler des recommandations sur la dose, le calendrier et les contre-indications ainsi que sur la voie d’administration du vaccin pandémique.
  • Le Groupe de travail sur les vaccins pandémiques comprend des membres du Comité consultatif national de l’immunisation (dont le président du Comité et le sous-groupe du Comité chargé des recommandations à l’égard du vaccin contre la grippe saisonnière) ainsi que des spécialistes sur les essais cliniques, les sciences de laboratoire et la grippe pandémique. Ce groupe est prêt à formuler ces recommandations au besoin.

Établissement de l’ordre de priorité pour l’administration du vaccin pandémique

Échelle nationale :
GT sur les vaccins pandémiques du CGP

  • Diviser la population canadienne en sous-groupes si l’administration du vaccin doit suivre un ordre de priorité afin de faciliter la planification  (c.-à-d., identification, communication et accès) à l’échelle PT et locale;
  • Prendre en considération l’ordre d’administration du vaccin à ces sous-groupes et les variables pouvant entraîner un changement dans l’ordre des groupes.
  • Les sous-groupes ont été déterminés, mais l’ordre de vaccination dépendra en dernier ressort de plusieurs facteurs, notamment de l’épidémiologie et de la dynamique de la pandémie;
  • Voir la Section 3.3 plus loin pour un examen plus détaillé de cette question clé.

Plans de communication au public

Échelle nationale et fédérale :
GT sur les communications du CGP et Direction des communications de l’ASPC

  • Faciliter une communication coordonnée et cohérente des messages sur le vaccin pandémique à toutes les personnes du pays, à la communauté internationale et aux intervenants.
  • Des messages clés préliminaires ont été conçus. Des messages clés plus affinés sont en voie d’élaboration.

Tableau 3 – Objectif : veiller à la sûreté et à l’efficacité des programmes de vaccination


Volet

Groupe responsable

Mesures

État d’avancement

Surveillance de l’innocuité après le lancement

Échelle fédérale :
Centre de l’immunisation et des maladies respiratoires infectieuses, ASPC

Direction des produits biologiques et des thérapies génétiques, SC

  • Élaborer des lignes directrices afin de surveiller l’utilisation du vaccin pendant une pandémie et de déterminer les problèmes liés au suivi des effets secondaires suivant l’immunisation et à la responsabilité entourant la vaccination.
  • Mettre au point un système permettant d’analyser rapidement les rapports reçus et de diffuser les données auprès des PT.
  • Soutenir les activités du nouveau CCTV.
  • Élaborer des plans de communication visant à assurer la participation des programmes de santé et d’immunisation FPT et de la population.
  • Mesures de réglementation appropriées, au besoin
  • Les plans comprennent : des essais pilotes d’une stratégie pour saisir les renseignements déclarés par les intéressés sur l’innocuité du vaccin à partir d’une cohorte composée des premières personnes vaccinées; la mise à l’essai de stratégies pour une collecte et une intégration rapides et précoces des données à partir de sources multiples (cliniques, comptes rendus sur le Web, lignes téléphoniques, stations-sentinelles en milieu hospitalier); des analyses hebdomadaires de l’information sur l’innocuité, de concert avec un mécanisme permettant un examen et la prestation de conseils par des experts indépendants.
  • Essais pilotes d’une stratégie commune de communications rapides.
  • Examiner le rôle du CCTV dans la formulation de recommandations sur l’arrêt éventuel de la vaccination en raison de craintes relatives à sa sûreté.

Évaluation de l’efficacité du vaccin
(Nota : Nous ne disposons actuellement d’aucun moyen pour évaluer l’efficacité d’un vaccin antigrippal pour empêcher la mort : cette question reste à régler et a des incidences en matière de surveillance.)

Échelle nationale :
GT sur les vaccins pandémiques du CGP

  • Élaborer un protocole à appliquer au moment de la pandémie pour fournir des estimations sur l’efficacité du vaccin.
  • Des groupes susceptibles de participer à l’évaluation ont été déterminés.
  • Une méthodologie est mise à l’essai au moyen de données saisonnières provenant de stations-sentinelles (c.-à-d., par rapport à l’infection et à l’hospitalisation).

___________________

1Une étape limitante est une étape dans un processus séquentiel qui doit être exécutée en premier, même si elle est lente par rapport à celles qui suivent. Un exemple d’étape limitante possible pour le programme de vaccination contre la pandémie est la livraison du vaccin dans un endroit éloigné.

3) Questions transsectorielles en matière de planification

Les sections qui suivent visent à mettre en évidence les questions qui ont des incidences sur la planification à tous les échelons. Ces questions sont des éléments clés des activités de planification à l’échelle nationale et fédérale mais, comme la plupart des autres questions faisant l’objet d’une planification fédérale ou pancanadienne en cas de pandémie, leurs répercussions se feront sentir au niveau de la mise en œuvre des programmes.

3.1 Calendrier de fabrication des vaccins

Le vaccin antigrippal est fabriqué chaque année selon un calendrier préétabli. L’OMS confirme généralement les souches recommandées pour le vaccin dans l’hémisphère Nord au mois de février, tandis que le choix de la souche à la grandeur du pays ou dans les régions se fait en mars. Cette sélection est suivie par la production de stocks de semence en avril et par différentes étapes de production et de contrôle de la qualité, tout au long de l’été, qui donnent lieu à un produit prêt à recevoir l’approbation réglementaire en août; la diffusion des lots se déroule en août, en septembre et en octobre. Ce calendrier est conçu de manière à ce que le vaccin puisse être administré avant la saison de la grippe au Canada, qui s’étend de novembre à avril. Même si cette méthode annuelle est éprouvée, des retards ou des complications impossibles à maîtriser durant le processus de fabrication peuvent reporter la disponibilité des produits et entraîner, dans de rares occasions, une pénurie de vaccins. .

Il ne faut pas oublier que, malgré les efforts importants investis dans la simplification et l’abrégement du calendrier de production d’un vaccin pandémique, le processus demeurera vulnérable aux retards ou aux complications inévitables qui surviennent dans le cas du vaccin antigrippal annuel. Il faudrait donc, au moment de sa présentation, considérer le calendrier de fabrication du vaccin pandémique comme le « scénario de la meilleure éventualité ». Le diagramme qui suit indique le calendrier qui représente actuellement la meilleure éventualité pour la production du premier lot de vaccins pandémiques au Canada. On estime présentement qu’il s’agirait d’un vaccin à virus fragmenté avec adjuvant, fabriqué au Canada à partir d’œufs.

Figure 1 - Calendrier de fabrication d’un vaccin pandémique

Figure 1 - Calendrier de fabrication d’un vaccin pandémique

La mise au point de la principale souche et la réalisation de toutes les épreuves d’innocuité par les laboratoires collaborateurs de l’OMS peuvent prendre de six à huit semaines. Ce délai peut être raccourci quelque peu si les semences sont acheminées au fabricant avant la conclusion des épreuves d’innocuité; cependant, le fabricant doit travailler dans des conditions compatibles avec le niveau de biosécurité 2 et plus. Le calendrier présenté dans la Figure 1 concerne le premier lot du vaccin. Après ce premier lot, il serait possible d’en produire d’autres systématiquement, car le processus est constamment répété. On notera que la production des stocks de semence est un événement unique, tandis que toutes les étapes subséquentes sont répétées pour chaque lot.

Le processus de production consiste à cultiver le virus dans des œufs, à le purifier, à l’inactiver et à le fragmenter afin de fabriquer le produit monovalent en vrac, puis à le formuler et à le verser dans des flacons. Des tests de contrôle de la qualité (CQ) sont effectués à tout le moins sur les stocks de semence, le produit monovalent en vrac et le produit final. Le fabricant pourrait effectuer une partie des tests de contrôle de la qualité en parallèle, mais il risquerait ainsi de formuler et de remplir un lot qui pourrait se révéler inutile si le produit échouait les tests « en amont ».

Ce délai de 10 à 12 semaines pour obtenir les premiers lots sera possible uniquement si un processus de production  pour le vaccin pandémique nouveau est en place et que des essais sont effectués simultanément par la Direction des produits biologiques et des thérapies génétiques (DPBTG). Les fabricants composent avec les exigences relatives au processus de fabrication en créant des prototypes de vaccins, particulièrement en ce qui concerne le vaccin H5N1. Si le produit actuellement fabriqué au Canada est soumis à l’approbation réglementaire et qu’il l’obtient, il serait peut-être possible de simplifier l’approbation des vaccins antigrippaux nouveaux pourvu que, à l’instar des vaccins annuels, la seule modification consiste à employer une souche virale différente.

Comme il a été mentionné précédemment, la DPBTG veille à ce qu’il y ait des mécanismes permettant d’examiner les vaccins et d’autoriser l’emploi d’un vaccin sûr et efficace au Canada dans le délai le plus court, et à ce qu’un personnel soit formé afin de mettre à l’essai et de diffuser rapidement des lots de vaccins pandémiques une fois leur utilisation autorisée. Le Centre de l’immunisation et des maladies respiratoires infectieuses de l’ASPC continuera à soutenir la création d’un réseau d’essais cliniques afin de faciliter l’évaluation rapide d’un nouveau vaccin pandémique au Canada et, de concert avec le Groupe de travail sur les vaccins pandémiques du CGP, à surveiller la recherche sur la conception de vaccins nouveaux ainsi que les nouvelles techniques destinées à améliorer les délais de production. Des stratégies visant une utilisation parcimonieuse des doses feront également l’objet d’une surveillance en vue de leur application possible dans les plans canadiens.

3.2 Taux de production et d’administration des vaccins

Dans le contrat actuel, le fabricant s’est engagé à un taux de production cible de huit millions de doses monovalentes de vaccin pandémique par mois (c.-à-d., environ deux millions de doses par semaine). Cet objectif a été fixé au moment où le contrat a été initialement rédigé, en 2001, en prenant comme hypothèse de travail que chaque dose monovalente contiendrait 15 µg d’antigène. Afin d’accélérer le taux de production potentiel, le fabricant canadien a conçu et incorporé un adjuvant nouveau aux lots d’un nouveau vaccin H5N1 destinés aux essais. Des essais cliniques effectués avec un produit analogue en Europe laissent penser qu’une dose contenant 3,8 µg d’antigène avec l’adjuvant nouveau suffit à provoquer une réaction immunitaire notable au virus H5N1 chez le sujet vacciné. Plus particulièrement, les premiers tests indiquent qu’un calendrier comportant deux doses de ce vaccin serait suffisant pour provoquer une réaction immunitaire chez environ 80 % des sujets vaccinés adultes en santé1

Ces résultats sont prometteurs, mais ils sont propres au vaccin H5N1 qui contient 3,8 µg d’antigène par dose; on ne sait pas si ces 3,8 µg d’antigène seront suffisants dans le cas des vaccins fabriqués à partir d’autres souches grippales nouvelles. Il pourrait également y avoir une différence de rendement avec les nouvelles souches grippales. Enfin, la fabrication du produit monovalent en vrac n’est qu’une étape du processus de production et, à l’heure actuelle, d’autres limites empêcheraient la fabrication d’un produit final à un rythme de 32 millions de doses par mois (c.-à-d., huit millions de doses par semaine).

Idéalement, le taux d’administration du vaccin à la population devrait suivre le rythme du taux de production. Les planificateurs devaient, auparavant, se préparer à vacciner l’ensemble de la population canadienne (environ 32 millions d’habitants) sur une période de quatre mois, ce qui correspondait à un taux de production de huit millions de doses par mois (ou deux millions de doses par semaine). Étant donné les résultats prometteurs obtenus avec la quantité moindre d’antigène contenue dans l’actuel vaccin H5N1, il serait maintenant prudent que les planificateurs envisagent comment le vaccin pandémique pourrait être administré plus rapidement à la population dans l’éventualité où ce vaccin serait fabriqué à un rythme plus rapide qu’on ne le prévoyait auparavant.

Les planificateurs sont maintenant encouragés à déterminer quel est leur taux maximal d’administration du vaccin d’après les plans actuels, et à évaluer si ce taux pourrait être accru jusqu’à un maximum de 25 % de leur population par semaine si la production du vaccin pandémique était accélérée pour atteindre ce niveau. En conséquence, il faudrait mettre en place des stratégies souples d’exécution du programme pour administrer le vaccin à un taux analogue au taux de production. Pour les besoins de la planification, ce taux devrait se situer entre 6,25 % et 25 % de la population par semaine.

Si l’on suppose que deux doses de vaccin administrées à un intervalle d’environ un mois seront nécessaires pour assurer une protection optimale, une question clé en matière de planification consiste à déterminer si les problèmes opérationnels liés à la prestation d’un programme axé sur des groupes prioritaires empêcheraient d’atteindre le taux d’administration optimal. Pour illustrer ce concept, prenons une famille composée d’une travailleuse de la santé, d’un conjoint en bonne santé, d’un enfant d’âge scolaire et d’un enfant âgé de moins de deux ans. Chaque membre de cette famille pourrait être immunisé selon un ordre de priorité différent et être aiguillé vers une clinique différente, puisqu’ils appartiennent tous à des sous-groupes distincts de la population. Pour les administrateurs des cliniques et pour la famille, il serait probablement plus efficace et plus rapide de vacciner simplement tous les membres de la famille (ou au moins le conjoint ne travaillant pas dans les soins de santé et les enfants) dans une même séance et de demander à tous de revenir pour une seconde dose à un intervalle approprié. Cette approche pourrait : éliminer la nécessité pour l’équipe clinique de vérifier l’admissibilité au vaccin en fonction du groupe prioritaire; simplifier la communication de messages au public; diminuer la confusion et les contrariétés de la population dans les cliniques; enfin, rendre la planification dans les cliniques plus efficace en faisant en sorte que la fréquentation soit plus prévisible. Dans les collectivités isolées géographiquement, l’efficacité potentielle de cette approche serait encore plus évidente puisque les équipes d’immunisation pourraient prévoir les cliniques de manière à diminuer le nombre de visites nécessaires dans ces collectivités afin de vacciner toute la population.

3.3 Établissement de priorités

Même si une quantité suffisante de vaccins sera produite pour immuniser toutes les personnes au pays, le nouveau vaccin pandémique deviendra disponible par lots, ce qui nécessitera des décisions concernant la répartition de ces doses aux quatre coins du pays et la pertinence d’accorder la priorité à certains sous-groupes de la population. Tel qu’il est indiqué ci-dessus, la mesure dans laquelle il sera nécessaire d’établir des priorités sera liée au taux de production et d’administration du vaccin.

À l’heure actuelle, il n’y a aucune décision de principe quant à la distribution des premières doses de vaccin dans l’ensemble du Canada. Même si une approche par habitant semble constituer la façon la plus équitable de procéder, et devrait être utilisée pour les besoins de la planification, d’autres facteurs pourraient avoir une influence sur cette décision lors de la pandémie. Par exemple, si le vaccin devient disponible au moment où la première vague d’activité semble s’apaiser dans certaines provinces mais s’intensifier dans d’autres, il faudrait peut-être expédier la première dose là où l’activité s’accentue afin d’y atténuer l’impact de cette première vague. Ou encore, les provinces où il y a une accalmie pourraient être les mieux placées pour assurer des programmes de vaccination massive, puisque les ressources humaines seraient en mesure de passer des soins aux patients à l’administration des vaccins en raison du nombre décroissant de cas nouveaux. La modélisation mathématique et la rétroaction qui découlent des exercices de planification en cas de pandémie peuvent nous éclairer sur ce point, mais d’autres facteurs devront être pris en considération. Les décisions finales concernant la répartition ne pourront pas être prises avant que la pandémie ne soit en cours et que le vaccin ne soit disponible.

Afin de faciliter les préparatifs en vue de la mise en place d’une stratégie axée sur les priorités à l’échelle locale, le Groupe de travail sur les vaccins pandémiques du CGP a déterminé, pour les besoins de la planification, des groupes prioritaires (sous-groupes de l’ensemble de la population) qui ont été publiés sous forme de liste numérotée dans l’Annexe D des éditions 2004 et 2006 du Plan canadien de lutte contre la pandémie d’influenza dans le secteur de la santé. Le présent document remplace maintenant cette version de l’Annexe D. 

Les sous-groupes de la population précisés dans la version précédente de l’Annexe D ont été conservés, étant donné que les membres de chaque groupe ont des points communs, (par exemple, un rôle à jouer dans l’élaboration des objectifs de planification en cas de pandémie et des stratégies d’accès possibles), ce qui rend de tels groupements logiques dans une perspective de planification. Ces sous-groupes de la population canadienne peuvent être classés de la façon suivante : groupes professionnels, groupes à risque élevé et adultes et enfants en santé, c’est-à-dire ceux qui ne font pas partie des groupes professionnels précédents. Le Tableau 4 présente les « définitions de travail » pour chacun des sous-groupes et donne des exemples de personnes susceptibles de faire partie de chaque groupe. Les sous-groupes, qui se veulent mutuellement exclusifs, sont réunis de manière à couvrir toute la population canadienne. La plupart de ces définitions se trouvent également dans le glossaire joint au Plan. Les groupes sont présentés par ordre alphabétique : ce tableau n’est pas une liste classée par ordre de priorité.


Tableau 4 : Sous-groupes de la population

Sous-groupe de la population
(NON classé par ordre de priorité)

Définition
(aux fins de ce processus)

Exemples de personnes qui pourraient former ce groupe et des moyens pour les joindre

Adultes en santé

Toutes les personnes de 18 ans et plus qui n’ont pas de troubles médicaux ou qui n’entrent pas dans une catégorie d’âge qui les inclurait dans un groupe « à risque élevé », et qui ne font pas partie de l’un des groupes professionnels prioritaires.
(Nota#: Si les adultes de 65 ans et plus sont considérés comme présentant un « risque élevé de résultats néfastes » comme ils le sont pour la grippe saisonnière, ils ne seraient pas inclus dans ce groupe.)

  • Accès possible au moyen de cliniques communautaires

Décideurs clés dans le domaine social*

Les personnes qui possèdent le pouvoir décisionnel qui sera nécessaire au moment de la pandémie pour réduire les perturbations sociales au minimum.

Maires, chefs de police, chefs des services d’incendie, juges, autres ministres gouvernementaux

  • Accès possible au moyen de cliniques en milieu de travail

Décideurs clés en matière de santé*

Les personnes qui possèdent le pouvoir décisionnel nécessaire pour appliquer et maintenir l’intervention du secteur de la santé contre la pandémie d’influenza.

Médecins hygiénistes, directeurs généraux et directeurs du personnel des hôpitaux, ministres de la Santé

  • Accès possible au moyen de cliniques en milieu de travail

Enfants en santé

Tous les jeunes de 2 à 17 ans qui n’ont pas de troubles médicaux qui les incluraient dans un groupe « à risque élevé ».

  • Accès possible au moyen de cliniques scolaires et communautaires

Groupes à risque élevé (de résultats néfastes)

Les groupes dont les signes épidémiologiques indiquent un risque accru de conséquences négatives en raison de la maladie.

Nature des groupes à déterminer selon l’épidémiologie de la pandémie**.

  • Accès possible au moyen de cliniques spécialisées dans des endroits convenant à des groupes particuliers (p. ex., maisons de soins infirmiers pour résidents)

Intervenants en santé publique*

Les personnes qui sont indispensables à l’application et au maintien de l’intervention en santé publique contre la pandémie d’influenza et qui n’ont pas à s’approcher à moins d’un mètre de distance d’un cas de grippe connu dans leur milieu de travail.

Personnel infirmier en santé publique qui ne prodigue pas de soins aux patients, autres membres du personnel en santé publique, administrateurs en santé publique

  • Accès possible au moyen de cliniques en milieu de travail

Intervenants sociaux en cas de pandémie*

Les personnes qui sont formées ou qui travaillent surtout pour fournir un service essentiel à assurer à un niveau minimum pour que la santé, la sûreté ou la sécurité du public ne soit pas menacée.

Policiers, pompiers, agents de correction, ouvriers des services publics, personnel des services funéraires et des morgues

  • Accès possible au moyen de cliniques en milieu de travail
Travailleurs de la santé (TS)

Les personnes qui travaillent dans des milieux où des soins de santé essentiels sont prodigués.

Personnel infirmier, médecins, travailleurs en laboratoire, pharmaciens, personnel des secours médicaux d’urgence

  • Accès possible au moyen de cliniques en milieu de travail

*Nota : Ces définitions ont été formulées pour faciliter la planification en cas de pandémie quant à la détermination des groupes particuliers qui pourraient être ciblés dans le cadre d’interventions en santé publique; elles peuvent donc ne pas être bien reconnues en dehors du secteur de la santé publique. Il est également à noter que, lorsque des groupes professionnels sont mentionnés dans la troisième colonne du tableau, il s’agit d’exemples; ces mentions ne visent pas à être exhaustives ni à indiquer que tous les membres des groupes en question satisferaient aux critères d’inclusion dans les sous-groupes constitués aux fins de l’immunisation.

** Nota : Pour les besoins de la planification, les groupes à risque élevé établis à l’égard de la grippe annuelle (tels qu’ils ont été déterminés par le Comité consultatif national de l’immunisation) ont été employés. Ces groupes sont, notamment :

  • les adultes et les enfants atteints de certaines affections chroniques assez graves pour justifier un suivi médical régulier ou des soins hospitaliers. Ces affections à risque élevé comprennent :
    • les troubles cardiaques ou pulmonaires (notamment la dysplasie bronchopulmonaire, la fibrose kystique et l’asthme), le diabète sucré et d’autres maladies métaboliques, le cancer, l’immunodéficience, l’immunosuppression (causée par une affection sous-jacente ou une thérapie), la néphropathie, l’anémie ou l’hémoglobinopathie, des pathologies qui compromettent la gestion des sécrétions respiratoires et qui sont associées à un risque d’aspiration accru, les affections nécessitant la prise d’acide acétylsalicylique pendant de longues périodes chez les enfants et les adolescents;
  • les résidents de maisons de soins infirmiers et d’autres établissements de soins de longue durée, quel que soit leur âge;
  • les personnes de 65 ans et plus;
  • les enfants en santé âgés de 6 à 23 mois;
  • les femmes enceintes.

Déterminer l’ordre dans lequel ces sous-groupes se feraient vacciner est une tâche beaucoup plus difficile qui, de l’avis des experts, doit tenir compte de nombreux facteurs, dont plusieurs ne seront pas connus avant l’arrivée de la pandémie. Voici des exemples de points à considérer :

  • L’incidence sur les objectifs pandémiques (c.-à-d., réduire au minimum les maladies graves, les décès totaux et les perturbations sociales) : Réduire au minimum les maladies graves et le nombre total de décès signifierait accorder la priorité aux groupes à risque élevé et aux travailleurs de la santé. Toutefois, réduire au minimum les perturbations sociales pourrait inciter à accorder la priorité aux groupes professionnels essentiels à l’infrastructure et peut-être aux adultes en santé..
  • Les considérations d’ordre opérationnel (p. ex., la taille du groupe, la facilité d’identification et l’accessibilité) : Selon la quantité de vaccins disponible, il pourrait être plus facile d’accorder la priorité aux groupes plus petits qui peuvent être localisés et identifiés facilement, comme les travailleurs de la santé, ou de vacciner toutes les personnes dans une collectivité éloignée en même temps.
  • La gravité ou l’épidémiologie de la pandémie : Une pandémie grave pourrait amener la population à exercer des pressions pour que les enfants soient vaccinés en premier. Dans le même ordre d’idées, si le virus pandémique est semblable à un virus qui a circulé auparavant (p. ex., le H2N2), il pourrait être logique d’accorder la priorité aux groupes d’âge qui ne sont pas susceptibles d’avoir été exposés au virus similaire antérieur.
  • La différence dans l’efficacité du vaccin entre les groupes (p. ex., si l’efficacité d’un vaccin est beaucoup moins grande chez les aînés ou les personnes immunodéprimées) : Selon cette considération, on pourrait faire passer les personnes « en santé » avant celles qui font partie de certains groupes à risque élevé.
  • Le moment où le vaccin sera disponible (p. ex., à la fin de la première vague, pendant la période entre les vagues, au début de la deuxième vague) : La disponibilité entre les vagues pourrait faire en sorte qu’il soit préférable d’accorder la priorité aux groupes professionnels en vue de la prochaine vague ou aux personnes qui sont dans des milieux très propices à la transmission, comme les enfants d’âge scolaire, afin d’aplanir la courbe épidémique de la seconde vague. La disponibilité du vaccin au début de la deuxième vague pourrait justifier que les personnes à risque élevé aient préséance, surtout si une proportion importante des autres groupes est censée avoir acquis une immunité au cours de la première vague.
  • L’opinion publique et la perception du risque en guise de considération (par exemple la gravité perçue de la pandémie et des risques que comporte le vaccin) : La population pourrait vouloir que les enfants se fassent vacciner en premier si la pandémie est grave. Par contre, si la pandémie est perçue comme relativement faible et si le vaccin est très réactogène, le public pourrait vouloir que l’on retarde la vaccination des enfants jusqu’à ce que l’on en sache davantage sur les effets à long terme du nouveau vaccin.

Savoir conceptualiser les interactions de toutes ces variables pour présenter un menu de listes prioritaires pour chaque éventualité ne constitue pas un emploi efficace du temps ou des ressources. Il y a tout simplement trop de combinaisons de facteurs possibles dont plusieurs, comme l’opinion publique, peuvent ne pas demeurer « statiques » pendant toute la pandémie. De telles listes risqueraient de faire échouer les efforts de planification; l’accent étant mis sur l’ordre des sous-groupes, de nombreux planificateurs seraient forcés de consacrer du temps à la justification de ces listes plutôt que de se concentrer sur les moyens de determiner ces groupes et de les joindre s’il devenait nécessaire de leur accorder la priorité.

Au moment de la pandémie, le Groupe de travail sur les vaccins pandémiques formulerait des recommandations sur la pertinence d’établir des priorités pour l’administration du vaccin et, le cas échéant, sur l’ordre dans lequel les sous-groupes seraient vaccinés ainsi que sur la pertinence de cibler des sous-groupes simultanément. Le Groupe de travail sur les vaccins pandémiques du CGP s’emploie à élaborer une stratégie ou un outil décisionnel de hiérarchisation qui englobera les facteurs et considérations déjà énumérés. Cette stratégie  serait mise à la disposition du public à des fins éducatives, mais elle devrait permettre, au bout du compte, au Groupe de travail de formuler des recommandations concernant l’établissement des priorités au CGP et, par la suite, au Conseil du Réseau de santé publique. La décision de principe nationale à l’égard de l’ordre dans lequel les sous-groupes devraient être vaccinés dans l’ensemble du Canada serait vraisemblablement prise par les ministres de la Santé, à partir des conseils des médecins hygiénistes en chef et du Conseil du Réseau de santé publique, avec la vive recommandation que l’ordre convenu soit respecté uniformément d’un bout à l’autre du pays.

3.4 Faits récents relatifs aux nouveaux vaccins antigrippaux

Afin d’améliorer la préparation à l’échelle mondiale en vue de la production d’un vaccin pandémique, l’Organisation mondiale de la santé encourage la recherche et le développement pour de nouveaux vaccins antigrippaux2 (c.-à-d., des prototypes de vaccins antigrippaux nouveaux) et des approches susceptibles de diminuer les délais (p. ex., la culture cellulaire). Des stocks de semence de la souche asiatique du virus H5N1 ont été rendus disponibles pour cette initiative. Plusieurs forums se sont déroulés récemment (réunions de l’OMS, conférences sur la vaccination, etc.) où les fabricants ont fourni de l’information ainsi que des données découlant d’essais cliniques sur leurs prototypes de vaccins. Compte tenu du caractère prometteur des données sur l’efficacité et des éléments probants indiquant que certains produits pourraient procurer une protection croisée contre les différents clades2 d’un même virus, des fabricants ont soumis ces vaccins à l’approbation de divers organes de réglementation.

De plus, le concept de l’utilisation de ces nouveaux vaccins H5N1 en vue de provoquer un « déclenchement immunitaire » chez les sujets en prévision d’une pandémie causée par le virus H5N1 a été lancé. Il s’agirait de réduire, en dernier ressort, le temps écoulé entre la vaccination et l’apparition de la protection en administrant d’abord un vaccin contenant une souche similaire à celle susceptible de provoquer la prochaine pandémie, puis à administrer un vaccin contenant la souche pandémique véritable à ces mêmes personnes dès qu’il serait disponible. La première dose, c’est-à-dire le vaccin « prépandémique », servirait à activer la réaction immunitaire du sujet, tandis que la deuxième dose contenant la souche pandémique servirait de rappel et assurerait une protection particulière contre le virus pandémique.

Certains pays songent – s’ils ne le font pas déjà- à se constituer des réserves du vaccin « prépandémique », qui n’est actuellement disponible que pour la souche asiatique du virus H5N1.

Parmi les autres vaccins présentement étudiés, figurent des vaccins à virus entier, des vaccins avec d’autres adjuvants, notamment l’alun, des vaccins qui ciblent des protéines internes par opposition aux protéines de surface H et N, et des vaccins qui peuvent être administrés par des voies différentes (p. ex., intradermique et transdermique). Le Groupe de travail sur les vaccins pandémiques continuera de surveiller les progrès réalisés à l’égard des nouveaux vaccins antigrippaux ainsi leurs répercussions possibles sur la planification au Canada.

___________________
2Le terme « clade » est défini ainsi sur le site www.medterms.com : [traduction] « Organismes apparentés issus d’un ancêtre commun » . À l’heure actuelle, au moins trois clades du virus H5N1 hautement pathogène ont été décelés.

3.5 Stockpiling

La technologie a maintenant évolué au point où des vaccins antigrippaux « prépandémiques » contre des virus nouveaux commencent à être disponibles et peuvent être achetés par les gouvernements. Certains pays ont déjà constitué des réserves ou se sont engagés à se constituer des réserves d’un nouveau vaccin contre le virus H5N1 asiatique dans le cadre de leurs préparatifs en cas d’une pandémie d’influenza provoquée par ce virus. Le Canada ne possède pas de réserves du vaccin H5N1 et il continue de se concentrer sur des stratégies destinées à accroître le degré général de préparation à une pandémie de n’importe quel sous-type d’influenza. Le Groupe de travail sur les vaccins pandémiques continuera néanmoins d’examiner la science liée aux vaccins H5N1 afin d’éclairer le processus décisionnel ultérieur. Cet examen comportera une surveillance continue des données probantes sur l’efficacité de l’activation immunitaire à l’aide de vaccins antigrippaux nouveaux.

Il importe que les planificateurs à l’échelle PT et locale déterminent s’il sera nécessaire de constituer les réserves requises pour mettre en place les cliniques de vaccination massive qui cibleront l’ensemble de la population canadienne, une fois le vaccin pandémique disponible. Ces travaux sont soutenus à l’échelle nationale par le Groupe de travail sur l’approvisionnement en vaccins du Comité canadien d’immunisation. Ces discussions doivent, par contre, être éclairées par le point de vue des planificateurs à l’échelle PT et locale, qui sont le mieux placés pour effectuer la planification avec les fournisseurs de soins de santé, car les questions clés, comme la rotation des stocks, se prêtent mieux aux arrangements locaux.

4) Mesures de suivi

La liste qui suit résume les principales mesures de suivi découlant du contenu de la présente Annexe. Cette liste vise à compléter celle qui figure déjà à l’Annexe A du PCLPI et à mettre en évidence les secteurs où les préparatifs à l’échelle nationale et fédérale sont liés à des questions de planification opérationnelle.

  • Les planificateurs doivent déterminer s’ils sont en mesure d’administrer une dose de vaccin à l’ensemble de la population dont ils sont responsables en l’espace d’un mois, de même que la façon de procéder à cette fin. Si ce n’est pas réalisable, ils doivent déterminer le taux d’administration le plus rapide qu’il est possible d’atteindre et de maintenir pour la collectivité qu’ils desservent dans le contexte d’une pandémie, alors que les ressources humaines et autres risquent d’être limitées.
  • Les planificateurs doivent être prêts à mettre en place un programme de vaccination contre la pandémie qui cible des groupes prioritaires et un programme qui ne cible pas de groupes prioritaires – compte tenu du fait qu’ils peuvent être avisés du programme à mettre en œuvre dans un très court délai et que, peu importe la stratégie, l’objectif final consistera essentiellement à vacciner la population entière.
  • Les planificateurs doivent déterminer s’il est plus logique de recourir à une stratégie non basée sur les groupes prioritaires pour un segment quelconque de la population dont ils sont responsables, par exemple les collectivités isolées et éloignées.
  • Les planificateurs doivent élaborer des méthodes pour déterminer le nombre de membres de chaque sous-groupe et confirmer le mieux possible l’inclusion dans un sous-groupe donné à l’échelle de la clinique de vaccination.
  • Ils doivent veiller à ce que les voies de communication appropriées soient en place pour :
    • tenir les « principaux acteurs » locaux au courant des incidences des progrès scientifiques et technologiques récents et de l’état d’avancement des plans relatifs au programme de vaccination dans le cadre des activités continues de préparation;
    • fournir à la population les renseignements dont elle aura besoin sur le programme de vaccination contre la pandémie;
    • faciliter la mise en œuvre du programme de la manière la plus uniforme possible dans l’ensemble du Canada (d’après les recommandations et les politiques convenues sur le plan national);
    • mobiliser les ressources nécessaires pour mettre rapidement sur pied des cliniques de vaccination massive (y compris les sources et la formation de vaccinateurs « de réserve »).
  • En ce qui a trait à la stratégie de vaccination, les planificateurs doivent constituer des réserves de fournitures médicales, comme des seringues, qui feront partie intégrante de la mise en place des cliniques de vaccination massive.
  • En ce moment, la planification en cas de pandémie à l’échelle PT et locale devrait :
  • tenir compte du fait que le délai de 10 à 12 semaines pour la production d’un vaccin pandémique est le scénario de la meilleure éventualité;
  • reconnaître que les dates de livraison attendues pour le vaccin pandémique risquent d’être repoussées;
  • prévoir une boucle de rétroaction afin d’annoncer rapidement tout effet secondaire grave ou inhabituel soupçonné à la suite d’une vaccination.

5) Recherche

La recherche jouera un rôle clé en éclairant les préparatifs et les interventions. L’ASPC et les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) ont organisé, en septembre 2005, un atelier ayant pour objet de déterminer les priorités de la recherche et d’élaborer un plan d’action stratégique pluriannuel pour la recherche sur l’influenza. Le compte rendu de cet atelier se trouve à l’adresse suivante : http://www.cihr-irsc.gc.ca/f/30967.html.

La stratégie de vaccination en cas de pandémie pourrait bénéficier de recherches menées pendant les saisons de grippe annuelle. Il faudrait également disposer de protocoles de recherche applicables au moment de la pandémie pour mieux éclairer le processus décisionnel ainsi que l’évaluation post-pandémique.

Pour répondre à ce besoin, l’ASPC et les IRSC ont lancé un appel de demandes de subventions Catalyseur dans le cadre d’une intervention en cas de pandémie afin de mobiliser le milieu de la recherche en prévision d’une éclosion (voir : http://www.researchnet-recherchenet.ca/rnr16/viewOpportunityDetails.do?view=browseArchive
&prog=312&type=AND&progType=CIHR-1&resultCount=25&browseArc=true&language=F
). Les subventions Catalyseur permettront le déroulement de la phase de planification et de préparation de projets de recherche sur des questions essentielles à la lutte contre la pandémie lors d’une éclosion. Les domaines de recherche sur les vaccins à aborder dépendront des résultats de l’examen par les pairs, mais on s’attend à ce que l’évaluation de l’efficacité des vaccins et les recherches sur les effets secondaires suivant l’immunisation en fassent partie.

En plus des activités de recherche en cours, l’ASPC et les IRSC ont lancé dernièrement, dans le cadre des subventions d’équipe, un appel de demandes (voir : http://www.cihr-irsc.gc.ca/f/32804.html) liées aux programmes de vaccins et d’immunisation, notamment à la recherche sur l’utilisation et l’efficacité optimales des vaccins existants et la mise au point des nouvelles technologies de vaccination, y compris les voies d’administration des vaccins. Des projets approuvés par les pairs devraient débuter au printemps 2008.

Enfin, l’ASPC et les IRSC ont lancé, en décembre 2007, une possibilité de financement concernant la création d’un Réseau de recherche sur l’influenza. Ce réseau mobilisera des chercheurs de partout au Canada qui sont chevronnés et talentueux dans le domaine de l'évaluation de vaccins afin de mettre au point et à l’essai des méthodologies et méthodes d'évaluation de l'innocuité, de l'immunogénicité et de l'efficacité de vaccins antigrippaux chez les personnes de tous âges, avant et après l’autorisation de leur utilisation générale. On prévoit que le projet approuvé par les pairs débutera d’ici le printemps 2009.

Comme les préparatifs et la recherche en cas de pandémie demeurent une priorité mondiale, il est important que les conclusions de recherche et les nouvelles technologies de l’extérieur du Canada soient surveillées et diffusées et qu’elles servent à éclairer les plans futurs. Il y a de nombreuses activités de recherche sur les vaccins en cours. La modélisation mathématique, qui est destinée, par exemple, à renseigner davantage sur les incidences possibles de différentes stratégies d’établissement des priorités, figure parmi les autres domaines d’intérêt.

6) Conclusions

La planification optimale d’un programme de vaccination contre la pandémie exige l’élaboration de plans souples à tous les paliers de gouvernement. Des activités de planification à l’échelle fédérale-provinciale-territoriale et fédérale ont été déterminées en fonction des rôles et responsabilités habituels (p. ex., en ce qui concerne la prestation et l’organisation des soins de santé), mais également compte tenu du contexte dans lequel une démarche « centralisée » s’avère le plus efficace, par exemple pour la conclusion d’un contrat de production du vaccin pandémique. La planification à ces échelons doit être éclairée par les réalités opérationnelles des résultats escomptés lorsqu’il s’agit de mettre en œuvre une entreprise d’une telle envergure à un moment où les ressources sont mises à rude épreuve et où la population est particulièrement conscientisée et aux aguets.

Aucun plan ne peut être parfait. En fait, les domaines à améliorer risquent de n’être cernés qu’avec du recul. Compte tenu de l’incertitude et du contexte changeant qui caractérisent la planification en cas de pandémie, le mieux que les planificateurs puissent faire pour les Canadiens est de veiller à ce que les plans soient constamment fondés sur les meilleurs renseignements disponibles et qu’ils continuent d’évoluer. Ces plans devraient s’inspirer du meilleur de la science, de la technologie et des ressources et faire en sorte que l’on gère les besoins et les attentes de la population à la fois au moyen d’une éducation par les experts et d’une éducation des experts en ce qui concerne les valeurs et les attentes de la population.

7) Bibliographie

1. GlaxoSmithKline, GSK Reports Significant Advance in H5N1 Pandemic Flu Vaccine Programme, communiqué de presse diffusé le 26 juillet 2006 à Londres (Royaume-Uni) et à Rixensart (Belgique).
2. Organisation mondiale de la santé, Pandémie de grippe – plan d’action pour augmenter l’approvisionnement en vaccins. Septembre 2006 (accès en ligne : http://www.who.int/csr/resources/publications/influenza/WHO_CDS_EPR_GIP_2006_1FR.pdf).


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