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Les jeunes de la rue sont une population difficile à joindre. Ils sont souvent exclus des enquêtes fondées sur le lieu de résidence ou le milieu scolaire en raison de l'instabilité de leurs conditions de vie et de leur interaction limitée avec le système d'éducation. Ils sont marginalisés sur le plan financier et social à cause de leur âge, de leur état de sans-abri et de leur manque d'instruction et de compétences professionnelles1. Les jeunes de la rue se préoccupent peut-être davantage de la satisfaction de leurs besoins fondamentaux quotidiens que des risques qu'ils courent sur le plan de la santé. Il se peut aussi que leur mode de vie les prédispose à adopter des comportements à risque élevé1, comme les relations sexuelles non protégées, les relations sexuelles avec des partenaires à risque élevé et l'injection de drogues. Ces comportements augmentent le risque de contracter et de propager des infections transmises sexuellement et par le sang.
L'information présentée dans cet aperçu repose sur la Surveillance accrue des jeunes de la rue au Canada (SAJR). La SAJR est un réseau de surveillance sentinelle qui porte sur les taux d'infections transmises sexuellement et par le sang, les comportements à risque et les déterminants de la santé dans la population des jeunes de la rue au Canada. Les données présentées ci-dessous sont tirées des cycles de 1999, 2001 et 2003 de la SAJR.
Comme le montre le tableau 1 :
La SAJR est le fruit d’une collaboration entre l’Unité de surveillance et d’épidémiologie de la Division des infections acquises dans la collectivité du Centre de prévention et de contrôle des maladies infectieuses de l’Agence de la santé publique du Canada, le Bureau de la recherche et de la surveillance du Programme de la Stratégie antidrogue et des substances contrôlées de Santé Canada, les centres participants et les jeunes qui ont participé à la collecte de données. |
Comme le montre le tableau 2 :
|
1999 |
2001 |
2003 |
Sexe (%) |
|
|
|
Hommes |
61.7 |
56.6 |
62.9 |
Femmes |
38.3 |
43.4 |
37.1 |
Groupe d'âge |
|
|
|
15–19 |
63.5 |
68.0 |
56.9 |
20–24 |
36.5 |
32.0 |
43.1 |
Âge moyen (années) |
18.9 |
19.0 |
19.7 |
Lieu de naissance (%) |
|
|
|
Au Canada |
92.2 |
92.9 |
91.9 |
À l'extérieur du Canada |
7.8 |
7.1 |
8.1 |
Origine ethnique* (%) |
|
|
|
Autochtone |
27.7 |
33.6 |
36.3 |
Blanc |
63.3 |
60.1 |
59.5 |
Africain /Noir |
4.3 |
4.2 |
5.3 |
Autre |
8.5 |
8.5 |
7.0 |
* Comme les jeunes pouvaient déclarer plus d'une origine ethnique, le total des pourcentages peut s'élever à plus de 100 % |
|
1999 |
2001 |
2003 |
Démêlés avec la justice (%) |
|
|
|
Ont déjà été incarcérés/détenus |
|
|
|
Oui |
55.5 |
54.3 |
61.9 |
Non |
44.5 |
45.7 |
38.1 |
Ont déjà eu un agent de probation |
|
|
|
Oui |
49.4 |
47.7 |
56.0 |
Non |
50.6 |
52.3 |
44.0 |
Interaction avec le système de services sociaux (%) |
|
|
|
Ont déjà été adressés à un travailleur social |
|
|
|
Oui |
64.8 |
70.4 |
70.4 |
Non |
35.2 |
29.6 |
29.6 |
Ont déjà vécu en famille d'accueil |
|
|
|
Oui |
35.7 |
39.5 |
42.2 |
Non |
64.3 |
60.5 |
57.8 |
Ont déjà vécu en foyer de groupe |
|
|
|
Oui |
39.8 |
44.4 |
46.7 |
Non |
60.2 |
55.6 |
53.3 |
Sources de revenu (%) |
|
|
|
Bien-être social |
21.8 |
22.0 |
25.0 |
Travail régulier |
15.2 |
18.1 |
13.9 |
Famille |
14.5 |
14.3 |
13.3 |
Travail occasionnel |
7.9 |
8.3 |
11.0 |
Vente de drogue |
5.6 |
5.4 |
7.7 |
Mendicité |
8.0 |
7.8 |
7.6 |
Centre pour les jeunes |
7.8 |
6.9 |
7.5 |
Vol |
3.0 |
3.2 |
4.6 |
Amis |
3.5 |
3.1 |
4.5 |
Prostitution |
4.3 |
2.9 |
2.4 |
Squeegee |
4.7 |
1.0 |
2.4 |
La figure 1 présente les situations difficiles qu'ont affrontées les jeunes de la rue avant de prendre le chemin de l'itinérance. Ces situations ne favorisent pas le bien-être des jeunes, et elles les ont peut-être prédisposés ou amenés à vivre dans la rue. Plusieurs études sur les jeunes de la rue ont souligné que la violence dans la famille et les conditions de vie instables sont deux facteurs importants qui contribuent au départ des jeunes de la maison2.
Les conclusions de la SAJR ont des répercussions importantes sur l'intervention auprès des jeunes de la rue. La majorité des jeunes de la rue ont déclaré avoir quitté la maison à cause de problèmes familiaux. Dans ce contexte où les liens familiaux s'étiolent, l'itinérance demeure une option plausible.
Les jeunes de la rue ne peuvent quitter leur situation actuelle et réussir à atteindre certains buts dans la vie que s'ils reçoivent des soins de base et un soutien continu. Intervenir dans les écoles ou faire équipe avec le système d'éducation et les organisations de jeunes pour déceler les jeunes qui risquent de prendre le chemin de l'itinérance peut être un pas dans la bonne direction. Si l'on veut améliorer la qualité de vie des jeunes de la rue au Canada, il faut adopter une approche globale faisant appel aux agences de placement familial, aux travailleurs sociaux, aux services destinés aux jeunes sans-abri, au système judiciaire pour les jeunes ainsi qu'aux programmes et aux interventions en santé.
Pour un complément d'information, veuillez
communiquer avec :
Section de surveillance et d'épidémiologie
Division des infections acquises dans la collectivité
(DIAC)
Centre de prévention et de contrôle des maladies
infectieuses (CPCMI)
Agence de la santé publique du Canada (ASPC)
IA 0603B
Ottawa, ON K1A 0K9
Tél. : 613-946-8637
Téléc. : 613-946-3902
www.santepublique.gc.ca/its
www.publichealth.gc.ca/sti
[Surveillance & Épidémiologie sur les Hépatite C et les ITS]
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