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Nouvelles de la Bibliothèque nationale du Canada

Octobre 1995, vol. 27, no. 10



Revenir à son point de départ

Claude Le Moine, directeur des Collections spéciales, a choisi une retraite anticipée et a quitté la Bibliothèque nationale le 16 juin dernier. Il a amorcé sa carrière dans l'administration fédérale en 1966, année où il s'est joint à ce que l'on appelait alors les Archives publiques (maintenant les Archives nationales) à titre de bibliothécaire à la référence, affecté à la Collection historique de la bibliothèque des Archives.

Sept ans plus tard, il est passé des Archives à la Bibliothèque nationale, comme chef de la Référence. « La Division de la référence était très différente alors, » dit-il. « Les services de la Division comprenaient le prêt, les localisations et les services bibliographiques, et à l'époque, nous faisions même des heures prolongées. »

Et de poursuivre : « En 1981, M. Guy Sylvestre, alors directeur général de la Bibliothèque nationale, décide de scinder la collection connue sous l'appellation « Collection des livres rares et des manuscrits». J'ai donc demandé si je pouvais être le conservateur de ce qui allait devenir la Collection des manuscrits littéraires. C'est à cette époque que j'ai commencé à travailler avec Liana Van der Bellen, chef de la Division des livres rares, qui allait devenir ma grande amie, ma collègue et ma conseillère. Avec son aide et son soutien, j'ai commencé à renouveler et à consolider la Collection des manuscrits littéraires de la Bibliothèque. »

« Repérer et encourager des auteurs canadiens à déposer leurs oeuvres à la Bibliothèque constituait quelque chose de nouveau pour celle-ci. Il n'existait pas de lignes directrices comme telles. Je devais justifier et obtenir de l'appui pour tout. Le travail ? Oh, il constituait certainement un défi, mais cela était fascinant et j'en ai vraiment goûté chaque instant. »

Quand Liana Van der Bellen a pris sa retraite en 1991, la Division des livres rares a de nouveau été fusionnée avec la Collection des manuscrits littéraires, et fut appelée Collections spéciales, dont Claude Le Moine a été nommé le directeur. En septembre 1994, le Service de recherche en littérature canadienne a été mis sur pied sous sa direction et, tôt en 1995, le Service de littérature de jeunesse a également été placé sous son administration.

Plus récemment, la Bibliothèque nationale et les Archives nationales ont complété les modalités du transfert de livres historiques provenant de la bibliothèque des Archives nationales. « J'étais ravi, car une fois que les documents seront intégrés, cela constituera certainement une belle collection. » Il ajoute avec une pointe d'humour : « Vous savez, ayant amorcé ma carrière dans ce secteur particulier des Archives, pour m'y retrouver de nouveau, quelque 25 ans plus tard -- eh bien, il semble que soudainement j'en suis revenu à mon point de départ, n'est-ce pas ! »

Lorsqu'on lui demande de citer ses réalisations marquantes, il répond avec un peu d'hésitation : « Il y en a tant ! Mais je pourrais les regrouper en trois parties. Dans le cas des livres rares, je dirais la Collection Lawrence M. Lande, Les Grands Voyages de De Bry parties I-XIV, publiées de 1590 à 1630, et bien sûr le Janus Press de Claire Van Vliet. Parmi les manuscrits des auteurs, je citerai Ondaatje, Moodie, Dudek, Tremblay, Blais et Ducharme. Dans le cas des illustrateurs pour enfants, je mentionnerai les collections de James Houston, d'Elizabeth Cleaver et de Marie-Louise Gay.

« En rétrospective, je peux honnêtement dire que j'ai beaucoup apprécié chaque étape de ma carrière. Vraiment ! J'ai eu du plaisir. Mais ce qui ressort surtout, c'est que j'ai toujours eu le sentiment que la Bibliothèque m'encourageait et me soutenait dans tout ce que j'entreprenais. Très certainement, les années consacrées aux manuscrits et aux livres rares ont été les plus heureuses. » Il ajoute : « Aujourd'hui, on concentre tellement d'efforts sur les médias électroniques. C'est fantastique comme outil. Mais je suis et continuerai d'être un fervent partisan du livre lui-même. Plus particulièrement, j'aime le livre moderne et nourris un énorme intérêt pour le livre d'art. »

Lorsqu'on lui demande ce que seront ses projets pendant la retraite, il précise : « D'abord, ne pas perdre la main, car je veux accroître mes compétences dans l'utilisation de mon ordinateur à la maison. Ensuite ? J'ai un projet de biblio-graphie qui me tient très à cur. Et après cela ? Eh bien, je serai toujours un bibliothécaire ! »


Gouvernement du Canada Droit d'auteur. La Bibliothèque nationale du Canada. (Révisé: 1995-11-30)