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Nouvelles de la Bibliothèque nationale Mars/Avril 1999 Vol. 31, nos 3-4
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Savoir Faire
Ashkenaz : Une célébration de la communauté juive allemande
par Tom Tytor,
Services de recherche et d'information
Le séminaire de décembre de la série Savoir Faire, comprenait un diaporama de pages extraites de diverses oeuvres décrivant certains aspects de l'histoire juive en Europe. Le matériel était basé sur une exposition présentée à la Bibliothèque nationale du Canada du 24 novembre 1998 au 20 janvier 1999. L'exposition s'appuie sur la collection Jacob M. Lowy de la Bibliothèque nationale qui renferme 4 000 volumes d'ouvrages hébraïques et judaïques anciens et rares. La conservatrice de la collection, Cheryl Jaffee, a présenté 21 diapositives d’illustrations faisant partie de l’exposition et a expliqué l'importance et le contexte historique de chacune de ces illustrations.
Sefer Mesholim. 1926 |
Ashkenaz est le nom d'un fils de Gomer. Au VIe siècle, Gomer était identifié dans le Talmud à la Germania, une terre qui se serait située dans le sud de la Perse. Dans un traité d’histoire judaïque du Xe siècle, le Josippon, on appelle les tribus germaniques non-juives de l’Europe le peuple de l’Ashkenaz. Les Juifs d'origine, de traditions et de culture germaniques, étaient appelés ashkénazes par suite de leur migration en territoire germanophone et en Europe orientale. Il existe peu de documents sur la vie des Juifs de l’Ashkenaz avant le Xe siècle.
Les illustrations, présentées en ordre chronologique, représentaient sept siècles de réalisations littéraires, de 1272 à 1983, dont voici quelques exemples :
Le traité Shabat du Talmud. 1948 |
- Une page extraite du Mahzor de Worms, 1272, qui décrit le commandement Zakhor (Souviens-toi), emblématique de l'exposition. Ce Mahzor renferme la phrase yiddish la plus ancienne, et constitue l'un des manuscrits ashkénazes enluminés les plus anciens à avoir survécu. (Ashkenaz est la source des manuscrits enluminés juifs les plus anciens à avoir survécu.)
- La page de titre extraite du traité Temurah du Talmud babylonien, imprimée à Frankfort an der Oder entre 1697 et 1699. Il s'agit du premier Talmud complet imprimé entièrement en terre germanophone.
- Une présentation de deux pages du Tishbi, 1541, qui contient des gloses en italien et en allemand translitérées en caractères hébreux. Elles constituent des documents précieux sur les langues parlées au XVIe siècle dans les collectivités juives d'Italie et d'Allemagne. La littérature yiddish profane est née au XVIe siècle en Italie du Nord.
- Un fac-similé de l'édition de 1697 de Sefer Mesholim, un recueil de fables en yiddish qui offre des aperçus des coutumes ashkénazes au XVIe siècle.
- La bible yiddish, 1676-1678, constitue la première traduction en yiddish de toute la bible hébraïque. Elle s'adressait principalement aux collectivités de langue yiddish de Pologne.
- La Haggadah de la pâque juive enluminée, Altona, 1763, est un manuscrit unique et l'un des plus précieux de la collection Lowy, qui témoigne de la renaissance de la production des manuscrits hébreux au XVIIIe siècle.
- Die Geschichten des Rabbi Nachman, une publication de 1906 (première édition) de la traduction par Martin Buber du folklore des Hassidim de l'Europe de l'Est qui parlent yiddish.
- Un traité de l’édition complète du Talmud, publié en Allemagne en 1948 pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il s'était écoulé 250 ans depuis la première publication du Talmud en Allemagne.
- La dernière diapositive, qui provient de la Haggadah de 1983 réalisée par l'artiste et scribe contemporain David Moss, se présente comme une métaphore commémorant le début et la fin de la civilisation ashkénaze. Elle présente les figures à tête d’oiseaux de l’enluminure du manuscrit médiéval ashkénaz, figures enfermées derrière des portes qui rappellent les grilles d’Auschwitz.
Le prochain séminaire de la série Savoir Faire aura lieu le 20 avril. Gilles Gallichan, bibliothécaire à la Bibliothèque de l’Assemblée nationale du Québec, parlera de la « Reconstitution des débats, ou comment bâtir une mémoire parlementaire grâce au patrimoine imprimé, 1867-1963 ».
Pour obtenir plus d’information sur la collection Jacob M. Lowy, vous pouvez consulter le site Web suivant : <www.nlc-bnc.ca/services/flowy.htm>.
Droit d'auteur. La Bibliothèque nationale du Canada. (Révisé : 1999-3-11).