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Nouvelles de la Bibliothèque nationale
Novembre 1999
Vol. 31, no 11



SAVOIR FAIRE
Les lettres d'Élisabeth Bruyère, fondatrice des Sœurs de la Charité d'Ottawa

Mary Bond,
Services de recherche et d'information

Pour des résidants d'Ottawa au XXe siècle, il est difficile d'imaginer la société de Bytown de 1840, où Élisabeth Bruyère et son petit groupe de compagnes ont été envoyées pour établir une maison de leur ordre religieux. Au cours du séminaire SAVOIR FAIRE de mai présenté par sœur Rita Lacombe, s.c.o. (muséologue de l'ordre), celle-ci a donné un aperçu des travaux de sœur Jeanne d'Arc Lortie, s.c.o., compilatrice des lettres d'Élisabeth Bruyère. Les trois volumes de lettres portent sur les années 1839 à 1862. Cette correspondance donne une image assez précise des débuts d'Ottawa, et du rôle des Sœurs de la Charité d'Ottawa comme l'une des premières et des plus importantes œuvres de bienfaisance à s'établir dans cette ville.

Les Archives générales des Sœurs de la Charité d'Ottawa possèdent plus de 1 600 lettres d'Élisabeth Bruyère, notamment des manuscrits originaux autographiés et des copies. Le volume I (1839-1849) reproduit 178 de ces lettres et couvre les premières années de la vie religieuse d'Élisabeth Bruyère ainsi que la période de l'établissement de l'ordre à Bytown. Durant cette période, un couvent, une école et un hôpital ont également été fondés. Les 208 lettres du volume II (1850-1856) décrivent la période pendant laquelle la communauté de Bytown s'est séparée de l'Hôpital général (maison mère) de Montréal. Le volume III (1857-1862) retrace les divers épisodes de missionnariat dans l'histoire du couvent et les voyages de mère Bruyère en France, et reproduit 226 lettres. Un quatrième volume de lettres, qui porte sur les dernières années de la vie d'Élisabeth Bruyère, est en cours d'édition.

Chaque volume comprend une introduction détaillée et chaque lettre s'accompagne d'un bref aperçu qui en décrit le contexte. Le lecteur peut constater le travail méticuleux et consciencieux de sœur Lortie dans le détail qu'elle a apporté aux notes historiques, linguistiques et critiques. Dans sa recherche historique sur la période, sœur Lortie a puisé dans les riches collections de la Bibliothèque nationale, à savoir les journaux, les publications officielles et les ouvrages de référence, et a consulté des documents conservés aux Archives nationales du Canada.

Sœur Lacombe a lu des extraits des lettres grâce auxquels la voix et la personnalité d'Élisabeth Bruyère se sont matérialisées pour l'auditoire. Nous l'imaginions en train d'écrire tard le soir à la lumière de la chandelle, à l'aide d'une plume d'oie, quand elle décrit ses premières expériences de Bytown et attend impatiemment des nouvelles de l'Hôpital général de Montréal. Pendant ses voyages en France, elle se plaint du coût des timbres-poste et transmet ses recommandations sur divers sujets aux sœurs restées à Bytown.

Comme le séminaire a eu lieu à la maison mère des Sœurs de la Charité (le premier séminaire SAVOIR FAIRE tenu à un endroit autre que la Bibliothèque nationale), les participants ont eu droit à une visite guidée du musée des Sœurs, qui comprenait une exposition temporaire de certaines des lettres originales, de même qu'une collection permanente d'artefacts tels des meubles de la période de la fondation de l'ordre à Bytown. Une visite à la chapelle et à l'oratoire complétait la visite guidée et a permis d'avoir une idée de la vie quotidienne au couvent, ce qui a concouru à saisir l'importance de cette pionnière de Bytown.

Le prochain séminaire SAVOIR FAIRE est prévu pour le 14 décembre. Le professeur Alan Gillmor de l'Université Carleton présentera « Apprivoiser le dragon : l'utilisation d'un programme de reconnaissance de la voix » (pour plus de renseignements, voir Nouvelles de la Bibliothèque nationale, vol. 31, no 10, octobre 1999, p. 9-10).


Droit d'auteur. La Bibliothèque nationale du Canada. (Révisé : 1999-11-9).