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Nouvelles de la Bibliothèque nationale
Septembre 1999
Vol. 31, no 9



Rétrospective des expositions à la Bibliothèque nationale

Nina Milner,
Services de recherche et d’information

Les expositions tiennent un rôle important à la Bibliothèque nationale car elles offrent aux Canadiens et Canadiennes un aperçu privilégié de leur patrimoine de l’édition. Elles offrent à la Bibliothèque la possibilité de présenter aux visiteurs et d’interpréter pour eux sa vaste collection de livres, de périodiques, de publications gouvernementales, de journaux, de feuilles de musique, d’enregistrements sonores et de manuscrits littéraires et musicaux. Les expositions procurent un accès physique et intellectuel aux collections de la Bibliothèque nationale, font connaître et comprendre le patrimoine de l’édition du Canada. En d’autres termes, les expositions de la Bibliothèque nationale font sortir les collections des rayons fermés pour les montrer au public.

Dernièrement, j’ai eu le plaisir d’interviewer Andrea Paradis qui a exercé la fonction d’agente des expositions à la Bibliothèque nationale de 1978 à 1998. Andrea profite désormais d’une préretraite bien méritée, mais elle a bien voulu me faire part de ses réflexions en guise de rétrospective sur plus de vingt ans d’expositions à la Bibliothèque.

Les grandes expositions de la Bibliothèque nationale sont planifiées des années à l’avance, et les thèmes sont choisis avec soin. Tous les efforts sont consentis pour retenir des sujets qui sont pertinents et représentatifs d’une diversité de régions et de groupes culturels canadiens, et qui prennent en compte divers goûts. Les expositions sont basées sur les riches collections de la Bibliothèque nationale – en particulier dans les domaines de la littérature, de l’histoire, de la musique canadiennes et des documents canadiens rares. Les conservateurs des grandes expositions proviennent du personnel de la Bibliothèque nationale ou du milieu des experts et des chercheurs à l’extérieur de la Bibliothèque.

Souvent, une exposition met en vedette un don à la Bibliothèque, comme l’exposition « Incunabula, Hebraica et Judaica » de 1981, qui présentait 150 documents donnés par Jacob M. Lowy en 1977 à la Bibliothèque et provenant de sa collection de documents hébraïques et judaïques rares. Cette exposition a été bien reçue par ceux et celles qui s’intéressent à la tradition et à l’érudition juives, et par la population canadienne dans l’ensemble. Un catalogue luxueusement illustré a été produit et est accessible dans le site Web de la BN à l’adresse <www.nlc-bnc.ca/services/flowy.htm>. En 1985, une exposition en fac-similés, comprenant des reproductions encadrées de l’exposition originale, a fait le tour du Canada.

Des expositions sont également prévues pour marquer un jalon ou un anniversaire particulier. Andrea se rappelle que son arrivée en 1978 coïncidait avec une exposition marquant le 25e anniversaire de la Bibliothèque nationale. L’importante exposition à venir en l’an 2000 sur la vie et l’œuvre du musicien de jazz de réputation internationale Oscar Peterson poursuit le double but de présenter ses archives musicales conservées à la Bibliothèque nationale, et de fêter son 75e anniversaire de naissance.

Certaines expositions de la BN se rendent dans des pays étrangers. Ainsi, l’exposition primée « Glenn Gould 1988 » a été remarquable à bien des égards, sa visibilité internationale n’étant pas le moindre. Elle a été présentée à Tokyo et dans tout le Canada, en attirant l’attention à l’échelle mondiale. Cette exposition était basée sur la vaste collection de documents et d’objets personnels de la Bibliothèque nationale, acquise de la succession Gould en 1983.

Bien que les compressions des ressources aient éliminé les expositions itinérantes, l’exposition d’objets provenant de la Collection de livres rares à l’ambassade du Canada à Washington constitue une exception récente. Tous les ans, la Bibliothèque nationale prête des dizaines de documents provenant de ses collections à d’autres établissements au Canada et à l’étranger pour qu’ils les intègrent dans leurs expositions.

En plus de ses grandes expositions, la Bibliothèque nationale monte au cours de l’année un certain nombre de petites expositions dans sa salle d’exposition des Collections spéciales et dans des présentoirs à la Bibliothèque. Cet été, les visiteurs à la Bibliothèque nationale ont été charmés par une petite exposition rétrospective portant sur l’œuvre de Dayal Kaur Khalsa, l’auteure et illustratrice pour enfants dont les manuscrits et les dessins originaux sont conservés par le Service de recherche en littérature canadienne de la Bibliothèque.

Pour avoir une idée de l’infinie variété des grandes expositions montées par la Bibliothèque nationale au cours des 20 dernières années, on n’a qu’à jeter un coup d’œil sur les titres : « Made in Canada : Livres d’artistes » (une série en six volets de 1980 à 1990), « Écrivains du Nouveau-Brunswick » (1984), « Droits des Autochtones au Canada » (1985), « Les cloches à travers les siècles » (1986), « Le multiculturalisme au Canada » (1987), « Claude Champagne 1891-1965 : Compositeur, pédagogue, musicien » (1990-1991), « Passages : Un écrin des explorations de l’Amérique du Nord » (1992), « Le Nord : paysage imaginaire » (1993-1994), « Sir Ernest MacMillan : le musicien et son temps » (1994-1995), « Visions d’autres mondes : la science-fiction et le fantastique au Canada » (1995), « La nouvelle vague canadienne : Coach House Press et la prolifération des presses spécialisées au Canada anglais durant les années 60 » (1996-1997), « L’art d’illustrer : Un éloge des illustrateurs canadiens contemporains de livres pour enfants » (1997) et « Cultiver son jardin au Canada : L’histoire du jardinage au Canada » (1998).

C’est la variété des sujets et des thèmes abordés qui a rendu le travail d’Andrea comme agente des expositions si intéressant et motivant. Quand on lui demande de choisir une exposition particulièrement mémorable, Andrea mentionne « Légende et réalité : les héros historiques et légendaires du Canada », montée en 1983. Elle se rappelle que cette exposition a provoqué beaucoup de discussions quant à savoir qui se qualifiait comme « héros » et qui ne l’était pas. L’exposition contenait un bulletin d’affichage intitulé « Inscrivez le nom de vos propres héros », où les visiteurs pouvaient ajouter leurs propres prétendants au titre de « héros », une initiative renouvelée quelque quinze ans plus tard au ministère du Patrimoine canadien, dans le cas du projet « Le sentier des héros ».

« Légende et réalité » est désormais accessible dans le site Web de la Bibliothèque nationale à l’adresse <www.nlc-bnc.ca/heroes/fhome.htm>. Depuis 1995, toutes les grandes expositions de la Bibliothèque nationale ont été montées dans notre site Web, et l’on peut également y voir à des expositions antérieures comme « Glenn Gould ». Visitez ces expositions sous forme virtuelle en vous rendant au site Web de la Bibliothèque nationale à l’adresse <www.nlc-bnc.ca/events/fexhibit.htm>.

En 1998, au moment du départ d’Andrea Paradis, quelqu’un a mentionné qu’elle avait apporté une contribution indélébile à la Bibliothèque nationale. Elle était chargée de la planification, de la conception, de la coordination et de la mise en œuvre du programme d’expositions de la Bibliothèque; les fruits de son travail ont permis à beaucoup de Canadiens de connaître et d’apprécier les collections de la Bibliothèque nationale. Marianne Scott, Administrateur général de la Bibliothèque nationale, a le mieux résumé sa contribution dans son discours d’ouverture de l’exposition « Cultiver son jardin au Canada », à l’occasion de la Fête du patrimoine en 1998. « La Bibliothèque de même que les visiteurs aux expositions sont énormément redevables à Andrea qui a été inspirée et s’est dévouée pendant vingt ans ».


Droit d'auteur. La Bibliothèque nationale du Canada. (Révisé : 1999-9-1).