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Nouvelles de la Bibliothèque nationale
Septembre 1999
Vol. 31, no 9



Construire des ponts

Mary Jane Starr,
directricer générale, Services de recherche et d’information

« Il existe des ponts célèbres qui enjambent de grands cours d’eau / des ponts moins connus qui relient de petites villes et des routes de campagne. Leur rôle à tous est de prolonger la portée et le point de vue 1... » [traduction libre]

Les livraisons de septembre et d’octobre des Nouvelles de la Bibliothèque nationale ont pour thème la construction de ponts. La métaphore du pont pour montrer l’accès aux collections de la Bibliothèque nationale est aussi valable aujourd’hui à l’ère de l’inforoute, que par le passé à l’époque des chemins de fer et des chemins de rondins. Les raisons poussant à la consultation des collections sont innombrables; tout comme le nombre de ponts qui rendent les collections accessibles et permettent de diminuer l’importance du fossé pouvant exister entre le chercheur ou le lecteur et la démesure et la complexité que représentent des fonds de plus de 16 000 000 de documents.

Pour rendre accessible et compréhensible une collection aussi imposante que celle de la Bibliothèque nationale, il est nécessaire de bien la décrire, l’interpréter et la placer dans son contexte. Les deux numéros des Nouvelles de la Bibliothèque nationale mettront l’accent sur les activités et les programmes de la Bibliothèque pouvant être considérés comme des ponts qui relient les chercheurs et le grand public aux collections et aux services de la Bibliothèque nationale du Canada.

Depuis plus de vingt ans, la Bibliothèque nationale monte des expositions afin de montrer au public un choix de documents de sa collection. Dans le présent numéro, Nina Milner jette un coup d’œil à deux décennies d’expositions et s’intéresse aux buts et aux succès du programme d’expositions de la Bibliothèque nationale. La fin du millénaire offre une chance unique pour la programmation d’expositions et la Bibliothèque a adopté la démarche « passé – présent – futur » pour chacune de ses principales expositions annuelles en 1999, 2000 et 2001.

Pour l’exposition actuelle, Impressions : 250 ans d’imprimerie dans la vie des Canadien(ne)s, le conservateur des livres rares, Michel Brisebois, s’intéresse à l’exposition et nous livre son point de vue de conservateur. En 2000, la Bibliothèque célébrera le pianiste de jazz de renommée internationale Oscar Peterson, dont les archives sont conservées à la Bibliothèque nationale, et en 2001, nous montrerons comment les Canadiens et Canadiennes perçoivent leur avenir collectif. L’article de Randall Ware, intitulé « Regard vers l’avenir », décrit les premiers jets de l’exposition prévue pour 2001 et souligne l’appui que la Bibliothèque a obtenu de l’extérieur jusqu’à maintenant.

À l’intérieur des structures de la programmation publique, les expositions sont complétées par les activités culturelles qui jettent des ponts entre les auteurs, les illustrateurs, les compositeurs, les interprètes et les lecteurs et les auditeurs. Elles constituent une puissante combinaison du présent transcendantal et de promesses pour le futur. Le premier pont tire son origine d’un lien immédiat entre un lecteur et un auteur, c’est le pont de la langue parlée. Dans le cas des performances musicales, ce sont les notes qui créent des liens entre ceux et celles qui composent et interprètent et ceux et celles qui écoutent et apprécient. Étant donné que la majorité des Canadiennes et des Canadiens qui prennent part à la programmation publique de la Bibliothèque sont encore au début de leur carrière, ils constituent une promesse pour l’avenir. Au sens temporel, une série de ponts reliés entre eux se crée entre les œuvres passées, les publications actuelles et les réussites futures.

La partie du présent numéro intitulée « Ici et maintenant » fait la lumière sur le rôle joué par la Bibliothèque nationale en tant que principal porte-parole et lieu de conservation du patrimoine canadien de l’édition. Randall Ware médite sur le rôle qu’il a joué au cours des dix dernières années dans la présentation d’auteurs et de musiciens canadiens à un public de plus en plus engagé. Ce faisant, il rend compte d’une liste impressionnante de créateurs canadiens avec qui il a travaillé, certains ayant des réputations solides et méritées, d’autres pour qui l’approbation publique et les prix sont toujours attendus. Pour le plaisir de reconnaître et peut-être de se rappeler de bons souvenirs, une collection de photographies offre un panorama de certaines activités culturelles parmi les centaines s’étant déroulées à la Bibliothèque nationale au cours des dernières années.

La réouverture, en septembre 1999, de l’auditorium du 395 Wellington après une rénovation complète est une date importante pour la Bibliothèque. Les installations accueilleront de nouveau un public qui cherche à comprendre et à apprécier le patrimoine musical et littéraire du Canada. L’agente de planification des Services de recherche et d’information, Marcia MacDonald, identifie les caractéristiques particulières de ce nouvel espace dans un article intitulé «La fierté a une salle : une nouvelle salle pour mettre en valeur la patrimoine culturel canadien».

En novembre, la Bibliothèque nationale avec le soutien de plusieurs partenaires, notamment le Conseil des Arts du Canada et CGI, présentera la neuvième soirée de lecture des lauréats des Prix littéraires du Gouverneur général. Cette soirée est le couronnement de la programmation de la Bibliothèque nationale. Une salle comble partagera l’excitation et la joie des 14 lauréats des Prix du Gouverneur général pour 1999. L’événement est un pont entre les communautés : les auteurs, les illustrateurs et les traducteurs qui produisent les œuvres et les lecteurs qui se délectent de leurs accomplissements. Cette cérémonie bilingue est un pont entre les communautés linguistiques, les lauréats francophones et anglophones se retrouvant sur scène pour discuter de leurs œuvres ou en faire lecture au public. Pour avoir une perspective de première main sur la fièvre qui entoure ces événements, Diane Schoemperlen, une lauréate en 1998, nous décrira sa réaction entourant l’attribution de son prix.

Les expositions, les présentations, les séances de lecture, les performances musicales et toutes autres formes de programmations publiques sont associées dans l’esprit du public à des galeries et des musées plutôt qu’aux bibliothèques. La conservatrice de la Collection Jacob M. Lowy, Cheryl Jaffee, réfléchit dans son article « Ce n’est pas sorcier » sur la place occupée par la bibliothèque en tant qu’institution culturelle et sur le rôle du bibliothécaire en tant que constructeur de ponts.

Le but de la programmation publique est de mettre en valeur les publications musicales et littéraires canadiennes. De plus en plus, la Bibliothèque présente les auteurs et les musiciens dont les archives se retrouvent dans la Collection des manuscrits littéraires ou la Collection de manuscrits de la Division de la musique. Ces sources de première main augmentent et améliorent les fonds de documents imprimés de la Bibliothèque acquis grâce à une grande variété de mécanismes, dont le dépôt légal, les dons et échanges. Pour les chercheurs, il est idéal de pouvoir les trouver au même endroit. Pour la programmation publique, c’est une source d’inspiration.

Dans cette livraison, Pat MacDonald, des Services de référence et d’information, met en lumière les sources de première main pour les recherches portant sur la littérature québécoise et canadienne française dans la Collection des manuscrits littéraires, dans un article intitulé avec justesse « Les joyaux de la collection ». Dans le numéro d’octobre, le directeur de la Division de la musique, Timothy Maloney, décrit les efforts de la Bibliothèque pour rassembler des archives dans le domaine de la musique populaire afin de fournir un complément à ce qui fait actuellement la force des archives musicales de la Bibliothèque : ce qui est communément appelé la musique classique. Dans la même livraison, Catherine Hobbs décrira comment elle a créé un instrument de recherche pour le fonds Carol Shields, une ressource importante pour l’étude et l’appréciation du patrimoine littéraire canadien.

Une description bibliographique de chaque document est essentielle pour avoir accès à une collection. Une série d’articles sur cette question explore, dans le présent numéro, les moyens particuliers par lesquels les chercheurs ainsi que le grand public peuvent approcher et comprendre la totalité du patrimoine de l’édition canadien. L’attribution de vedettes-matières est l’un des ponts qui facilite ce procédé et la Bibliothèque nationale prend la responsabilité d’assurer que les sujets canadiens sont présentés de façon exacte et appropriée. Le Répertoire des vedettes-matière (RVM) et les Canadian Subject Headings (CSH) sont des outils intellectuels complémentaires qui tentent de saisir, de décrire et de rendre accessible ce qui est canadien. Michel Fournier de la Bibliothèque de l’Université Laval nous décrit le RVM dans son article « Lorsque nous ne connaissons pas le titre d’un ouvrage… ». Davis Farris d’Acquisitions et services bibliographiques nous présente les CSH dans son article « L’extraction d’information au moyen des Canadien Subject Headings ».

Alors que le format électronique caractérise de plus en plus le patrimoine de l’édition canadien, la Bibliothèque a érigé de nouveaux ponts afin de rendre l’édition électronique accessible. Le guide Information sur le Canada par matière (ICM) renseigne sur l’information canadienne que l’on retrouve sur les sites Internet. David Murrell-Wright d’Acquisitions et services bibliographiques explique la couverture, la structure et la facilité d’utilisation de l’ICM. Alors que l’ICM retrace l’information canadienne sur Internet, Barrie Burns, dans son article intitulé « La bibliographie nationale : nouveau cru, nouveaux contenants » décrit comment Canadiana : la bibliographie nationale sur cédérom « tire avantage de la capacité d’entreposage et la flexibilité dans l’extraction des données qu’offre la technologie des cédéroms » pour donner à Canadiana des notices bibliographiques faciles à consulter. Dans le numéro d’octobre, Louise Tousignant de l’unité de l’Acquisition des publications électroniques développera sur le thème de l’accès électronique dans « En provenance des collections électroniques : comment préparer les périodiques en ligne et l’accès au contenu ». Dans son article, elle précisera les défis liés à la création d’outils d’accès à cet élément dynamique de notre patrimoine de l’édition, à savoir les documents canadiens.

Le présent numéro des Nouvelles de la Bibliothèque nationale met en lumière certains des ponts aidant à comprendre et à apprécier le patrimoine de l’édition canadien. Dans le numéro d’octobre, nous porterons notre attention aux livres canadiens et à leurs lecteurs ainsi qu’aux nouveaux médias et aux moyens utilisés par la Bibliothèque pour rendre ses collections disponibles à un plus grand nombre de lecteurs grâce aux technologies numériques.

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Notes

1 Jack Brooks, The Bridge, London, South Western Ontario Poetry, (1980?).


Droit d'auteur. La Bibliothèque nationale du Canada. (Révisé : 1999-9-1).