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Nouvelles de la Bibliothèque nationale
Mai 2000
Vol. 32, no 5



La Bibliographie nationale, il y a cinquante ans

Clarisse Cardin,
anciennement bibliothécaire au Centre bibliographique canadien et plus tard chef de la Division de l’analyse documentaire

Comme vous le savez sans doute maintenant, Canadiana a pris naissance dans un coin du Musée des Archives publiques, dans un vieil immeuble de la promenade Sussex à Ottawa. Quelques écrans séparaient le Centre bibliographique canadien des pièces exposées dans le Musée. Les voix des visiteurs du Musée ne parvenaient pas jusqu’au Centre, à part les rares exclamations devant la chaise de Wolfe.

Le personnel du Centre bibliographique était très restreint: vers la fin de 1951, il comptait seulement huit personnes, dont environ quatre travaillaient à la bibliographie nationale sous la direction éclairée de madame Jean Lunn.

Le dépôt légal n’est devenu obligatoire qu’en 1953, année où la Bibliothèque nationale a absorbé le Centre bibliographique. Ce dernier devait donc trouver d’autres moyens de se procurer les publications répertoriées dans Canadiana. Bien que les éditeurs les plus importants envoyaient généralement un exemplaire de leurs publications, il fallait dépouiller les pages littéraires de plusieurs journaux et revues spécialisées pour trouver d’autres publications et en faire la demande. Des recherches étaient aussi effectuées dans les librairies et, même en vacances à l’étranger, certains membres du personnel trouvaient dans les librairies des traductions d’oeuvres d’auteurs canadiens ou simplement nés au Canada. Je me souviens, en particulier, d’une traduction turque de Airport d’Arthur Hailey découverte dans une librairie d’Istanbul. D’autre part, il était plus facile d’obtenir les publications du gouvernement du Canada que celles des éditeurs commerciaux ou privés.

Les catalographes du Centre bibliographique établissaient les notices en suivant les A.L.A. Cataloging Rules for Author and Title Entries, 2nd ed., 1949 et les Rules for Descriptive Cataloging in the Library of Congress, 1949. Les données étaient dactylographiées sur des feuillets et, après vérification, transférées sur des bandes de papier résistant qu’on coupait pour en faire des fiches. On classait ensuite les notices et leurs renvois par ordre alphabétique et on les collait sur un grand rectangle de papier d’emballage fixé sur une planche à dessiner. On formait ainsi une page à laquelle on ajoutait le titre courant, de même que la pagination et, une fois réduites, les pages étaient reproduites par photolithographie. Ainsi fut produite la première livraison de Canadiana, celle du 15 janvier 1951, et plusieurs autres par la suite.

Les débuts modestes mais prometteurs de Canadiana ont ouvert la voie à la bibliographie nationale d’aujourd’hui qui bénéficie de toutes les possibilités qu’offrent l’informatique et les nouvelles technologies de l’information.


Droit d'auteur. La Bibliothèque nationale du Canada. (Révisé : 2000-4-10).