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Canadian Conference of the Arts

CCA Bulletin 38/07

Le 7 décembre 2007

 

Plusieurs pistes d’action proposées lors de la journée de réflexion sur la diplomatie culturelle organisée par la CCA

 

Les faits en résumé

Le 22 novembre dernier, la Conférence canadienne des arts (CCA) tenait, à l'Université du Québec à Montréal, un colloque d'une journée sur le rôle des arts et de la culture dans la politique étrangère canadienne.  Près de 120 personnes du milieu des arts et de la culture se sont réunies à cette occasion pour partager la réflexion des douze conférenciers invités. Les discussions de cette journée ont permis de s’interroger sur les principes et les modèles qui sous-tendent l’action du gouvernement fédéral en matière d’intégration des arts et de la culture dans les stratégies de diplomatie publique. Elles auront également permis de dégager des pistes d’action pour la CCA pour tenter de redéfinir le rôle du secteur culturel dans la  modification de l’image du Canada projetée à l’étranger.

Pour en savoir plus

Les deux anciens ministres présents, Bill Graham et Marcel Masse, ont rappelé que les responsables des dossiers culturels au sein d’un gouvernement sont des demandeurs qui tentent, la plupart du temps sans appui au sein du Conseil des ministres et du Conseil du Trésor, de promouvoir un champ d’activité malheureusement trop souvent absent du débat public. On a par ailleurs souligné qu’il convient de se demander comment on peut justifier que le gouvernement délègue à des tiers, artistes ou travailleurs culturels, les moyens et les crédits de sa diplomatie, alors qu’il a le pouvoir d’exercer un contrôle serré de cette activité. L’une des réponses à cette question réside certainement dans le maintien des enjeux culturels dans la sphère publique, notamment par des débats comme celui organisé ici par la CCA, afin que la culture soit inscrite dans les activités du gouvernement. Ces forums publics contribuent à donner des appuis aux ministres responsables des dossiers culturels qui peuvent ainsi faire valoir les intérêts communs du gouvernement et du milieu culturel.

Outre la nécessité de garder ces questions dans l’espace public, la discussion a aussi permis d’identifier d’autres obstacles comme le manque de dialogue permanent entre le milieu culturel et le milieu politique et l’absence d’une action concertée entre les différents acteurs de la diplomatie publique canadienne, principalement le gouvernement fédéral et les provinces.

Les participants se sont aussi penchés sur la pratique de la diplomatie publique en explorant la genèse et les réalisations des modèles diplomatiques développés par le Québec, le Japon et le Canada. L’une des conclusions de cet échange est certainement que le diplomate culturel devrait être principalement responsable de faire la liaison entre les artistes et travailleurs culturels, les réseaux culturels étrangers et les gouvernements. Ce travail est trop souvent soumis à l’agenda politique des gouvernements en place, ce qui a poussé certains participants à conclure que la diplomatie culturelle devrait probablement être indépendante du pouvoir. L’une des pistes de solution avancée pour y arriver est la création d’une agence canadienne responsable de la promotion de la culture à l’étranger qui pourrait être établie sur les modèles existants, par exemple, le British Council, l’Alliance française ou le Goethe Institute. Toutefois, les modèles québécois et japonais démontrent aussi l’intérêt de la mise en place d’un réseau de représentations étatiques à l’étranger et l’importance d’y maintenir des personnes compétentes assignées aux dossiers culturels.

L’importance des réseaux a d’ailleurs occupée un part importante des discussions de la journée. Or, ces réseaux ne se construisent pas simplement grâce aux représentations officielles, mais aussi par l’action des institutions artistiques elles-mêmes, de plus en plus liées avec leurs consœurs étrangères. Il s’institue donc une diplomatie parallèle à celle de l’État où l’artiste devient lui-même diplomate. Cela ne signifie pas pour autant que l’État n’a aucun rôle à jouer dans des telles opérations, puisque le support, même symbolique, des représentants diplomatiques s’avère souvent déterminant dans la conclusion d’ententes de partenariats culturels internationaux.

De cette journée riche en discussions et en propositions, la CCA retient les constats suivants :

  • La nécessité d’un plus grand dialogue entre les gouvernements et le milieu culturel sur la place des arts et de la culture dans notre société en général et dans notre politique étrangère en particulier;
  • Le besoin de plus de cohérence entre les différents acteurs de la diplomatie culturelle;
  • L’importance de maintenir et de favoriser le développement des réseaux en place;
  • L’intérêt de saisir les opportunités offertes pour des partenariats internationaux;
  • L’urgence de prendre en compte les nouvelles technologies dans toute approche de la diplomatie culturelle.

 

Que puis-je faire ?

Au cours du mois de janvier 2008, la CCA publiera un rapport faisant état des discussions du colloque. Ce rapport sera disponible sur le site Internet de la CCA et sera envoyé personnellement au Ministre des Affaires étrangères et du Commerce international, à la Ministre du Patrimoine canadien, à tous les membres des comités permanents de la Chambre des communes sur le patrimoine et sur les relations internationales. De plus, la CCA constitue actuellement un groupe d'experts des relations culturelles internationales afin d'établir un plan d'action à long terme qui mettra de l’avant des solutions concrètes pour faire face aux défis qui se posent actuellement à la culture canadienne par rapport à sa promotion à l’étranger. Veuillez communiquer tout élément qui, selon vous, devrait être pris en compte dans cette stratégie globale à Guillaume Sirois, conseiller en politique culturelle à la CCA, guillaume.sirois@ccarts.ca, 613-238-3561, poste 19.

 

 

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