Bulletin de la CCA 41/06
Ottawa, le 29 septembre
2006
Du
bureau d'Alain Pineau
Directeur
général
Conférence
canadienne des arts
À
quelques heures du week-end, je peux dire que je viens de
vivre l'une des semaines les plus occupées que j'aie
connues depuis que je suis devenu directeur général
de la Conférence canadienne des arts.
Une
semaine qui s'est amorcée par l'annonce des détails
de l'exercice de réaffectation d'un milliard de dollars
du gouvernement fédéral. Nous avons examiné
minutieusement tous les articles de la liste de réductions
budgétaires afin d'évaluer leurs incidences
sur le secteur des arts et de la culture. La semaine s'achève
sans que nous ayons encore réussi à bien cerner
certains points de cette liste qui demeurent vagues malgré
nos tentatives répétées d'obtenir des
éclaircissements de la part des fonctionnaires. Par
ailleurs, on m'a signalé que dans le feu de l'action,
nous avons commis une erreur concernant la réduction
dans le secteur bénévole et je tiens à
la corriger immédiatement. Contrairement à ce
que nous avons dit, la réduction de 9 millions de dollars
dans ce secteur a trait à L'Initiative canadienne
sur le bénévolat et non à Bénévoles
Canada, un organisme qui n'a pas été éliminé
et qui n'est pas une initiative du gouvernement précédent.
Pardon de cette erreur!
L'annonce
des compressions d'un milliard de dollars a mis la table pour
la comparution de notre président Robert Spickler,
que j'accompagnais, devant le Comité permanent des
finances, dans le cadre des consultations du budget fédéral
2007. Nous avions rédigé notre mémoire
en août, longtemps avant l'annonce des détails
des réductions des dépenses. Pendant que la
CCA plaidait pour des augmentations des appuis accordés
au secteur des arts et de la culture, nous avions à
faire avec des députés de l'opposition qui s'inquiétaient
surtout de l'incidence que les réductions d'un milliard
de dollars auraient sur le secteur. Nous vous fournirons plus
de détails à propos de notre comparution dans
notre prochain bulletin. Je vous dirai seulement pour le moment
que notre participation n'est pas passée inaperçue
et que tous les partis nous ont posé des questions.
Au
sortir de cette séance et en lisant les feuilles de
thé d'Ottawa, comme disent nos collègues anglophones,
il me semble très clair que le mieux qu'on puisse probablement
espérer est d'éviter un recul du secteur en
général et que nous devons nous occuper principalement
de justifier la poursuite du soutien financier du gouvernement
fédéral. Nous devons convaincre nos politiciens
que le secteur des arts et de la culture offre de grands avantages
aux millions de citoyens de toutes les parties du pays et
présente au reste du monde l'image d'une société
canadienne raffinée et diversifiée. Et il faut
le faire avant que le gouvernement extraie un autre milliard
de dollars du budget fédéral dont on peut craindre
cette fois qu'il fasse encore beaucoup plus mal (selon la
lecture des feuilles de thé).
Dans
la même veine, j'ai représenté la CCA
à une séance du Groupe
d'experts indépendant sur les subventions et les contributions.
« Imagine Canada », la coalition qui
regroupe des centaines d'organismes sans but lucratif et bénévoles
de tous les secteurs d'activités, avait organisé
et coordonné la séance. Les organismes bénévoles
et la société civile ont fait front commun quant
à l'importance vitale du soutien du gouvernement fédéral,
l'importance d'un financement prévisible et du recouvrement
complet des coûts dans le financement de projet et l'importance
d'alléger la trop lourde reddition de comptes à
laquelle les organismes sans but lucratif doivent se soumettre.
De nouvelles idées ont été avancées,
comme l'importance d'élaborer une stratégie
d'ensemble pour le secteur sans but lucratif et l'exploration
de la possibilité de créer un nouvel instrument
de financement comme la Fondation canadienne pour l'innovation,
qui compléterait, sans le remplacer, le système
de subventions et de contributions actuellement en place.
Les membres du Groupe d'experts ont extrêmement bien
reçu l'exposé et ont dit qu'il s'agissait de
la contribution la mieux structurée et la plus utile
qu'ils avaient entendue jusqu'ici.
Sur
un autre front, nous avons travaillé d'arrache-pied
pour présenter avant la date limite du 27 septembre
notre mémoire au CRTC dans le cadre de son examen de
certains éléments du cadre réglementaire
de la télévision en direct. Il s'agit là
d'un débat très important pour la culture et
la CCA partage beaucoup d'inquiétude avec un grand
nombre de ses membres quant à l'engagement continu
du CRTC envers le financement par toutes les entreprises de
distribution et de radiodiffusion pour la production de contenu
canadien. La CCA a indiqué qu'elle désirait
participer aux travaux qui s'amorceront le 27 novembre prochain
à Gatineau. Notre intervention fera l'objet de plus
de détails dans un prochain bulletin. S'il vous démange
d'en savoir davantage tout de suite, vous trouverez le mémoire
de la CCA sur notre site internet, où i l est
plus facile à trouver que sur le site du CRTC.
La
CCA a également été invitée à
comparaître le 4 octobre prochain devant le Comité
sénatorial permanent des Affaires juridiques et constitutionnelles
pour faire état de nos inquiétudes concernant
la loi sur la responsabilité que le Sénat est
en train d'examiner. La CCA a écrit
à tous les Sénateurs et à toutes les
Sénatrices au cours de l'été afin
d'exprimer notre espoir que le Sénat entreprendra l'étude
de ce projet de loi en toute diligence. La CCA partage les
inquiétudes d'autres organismes sans but lucratif et
d'autres éléments de la société
canadienne à l'effet que les dispositions de cette
loi pourraient avoir une incidence négative grave sur
le processus d'élaboration de la politique publique
et sur l'ensemble des relations avec le gouvernement fédéral,
les fonctionnaires et les parlementaires.
L'équipe
de la CCA espère (peut-être naïvement) profiter
d'une pause pour le week-end, quoique James Missen sera présent
à l'événement « Copycamp »
à Toronto. Sa participation à cet événement
important nous aidera a préparer la position de la
CCA eu égard au projet de loi sur les révisions
du droit d'auteur qu'on attend pour l'automne.
Ah,
quelle époque fascinante!
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