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CCA Bulletin 49/08 - La crise économique : les organismes culturels souffrent et le ministre des Finances est à la recherche d’idées pour stimuler l’économie

25 novembre 2008

 

Les faits en résumé

Les mauvaises nouvelles sur la situation économique continuent de s’accumuler et les organisations et institutions artistiques commencent à en ressentir les effets tandis que le revenu des fondations se tarit.

 

La création de fondations a reçu depuis quelques années l’encouragement du gouvernement fédéral et de certains gouvernements provinciaux qui ont vu là une façon prudente de garantir une sécurité financière et de promouvoir la planification à long terme. Dans l’édition de samedi dernier du Globe and Mail, le journaliste James Bradshaw faisait état des pressions nouvelles sur les organismes culturels résultant de l’effondrement des marchés boursiers. Pour prendre un exemple parmi tant d’autres : le Ballet National du Canada prévoit cette année un manque à gagner de 900 mille dollars à cause de revenus de placement qui fondent comme neige au soleil.

 

Mais il n’y a pas que les organisations artistiques de première ligne qui font face à une diminution de leurs revenus. Le Conseil des arts du Canada compte sur une partie du revenu provenant de ses fonds de placement pour aider au financement de ses activités et des bourses qu’il accorde chaque année. De même, les fondations qui financent plusieurs des prix gérés par le Conseil souffrent de la chute des cours en bourse et il faut s’attendre à ce que certains des montants alloués soient à la baisse ou même que la remise de certains prix soient suspendue pour une période indéterminée. Il est important de noter que le Conseil des arts du Canada n'a pas indiqué comment ou si la situation économique a affecté ses opérations, subventions, ou prix.

 

 

Au-delà du secteur des arts et de la culture, c’est évidemment toute l’économie qui se ressent du tsunami boursier et le ministre des Finances, l’Hon. James Flaherty, invite les Canadiens à lui présenter des suggestions quant aux meilleures façons de faire face à la crise et de stimuler l’économie. Compte tenu du fait que le coût de créer de l’emploi dans le secteur des arts et de la culture n’est qu’une fraction du coût associé à la création d’emplois dans les secteurs industriels, il semblerait évident qu’une bonne stratégie pour obtenir des résultats rapides serait d’investir dans ce secteur important de l’économie créative.

 

La CCA travaille à la rédaction d’un mémoire pour le ministre Flaherty, bâti autour d’un certain nombre de propositions clés, dont les suivantes :

 

  • La création d’un programme national de mentorat et de stages visant à appuyer la relève dans les secteurs des arts, des industries culturelles et du patrimoine. Pareille initiative pourrait être réalisée relativement rapidement et aurait le double avantage de créer de l’emploi tout en répondant à un besoin évident de planification à moyen et long terme pour le secteur. Nul doute que l’on parle ici d’un investissement de plusieurs dizaine de millions de dollars, mais on peut argumenter que les résultats d’un tel investissement sont plus certains que ne le sont les trois milliards de dollars versés dans l’industrie automobile! 

  • L’établissment d’un fonds visant à la création de contenu culturel canadien destinés à l’ensemble des plates-formes de distribution appuyerait la poursuite de plusieurs objectifs politiques et stimulerait innovation et créativité tout en renforçant l’infrastructure du secteur.

  • Le développement d’une stratégie internationale de mise en marché de nos produits culturels permettrait à nos producteurs, créateurs et professionels des arts dans toutes les disciplines de développer des marchés pour nos créations, dont la réputation n’est plus à faire. Une telle stratégie permettrait de relancer les possibilités de promotion de notre secteur culturel à l’étranger, lesquelles ont à toutes fins pratiques disparu avec l’élimination récente des programmes PromArt du ministère des Affaires étrangères et Routes Commerciales du ministère du Patrimoine.

  • L’établissement d’une stratégie nationale de recheche qui fournisse de meilleures données sur les marchés et la main-d’oeuvre dans le secteur des arts et de la culture, sur les nouveaux marchés et auditoires à développer, sur la diversité culturelle, ainsi que sur l’impact économique des investissements gouvernementaux dans les arts, les industries culturelles et le patrimoine. Au cours des vingt dernières années, une série de restrictions budgétaires à Statistique Canada ont affecté de façon disproportionnée le secteur culturel, le privant de données essentielles à son évaluation et à son développement. Le gouvernement devrait porter une attention toute particulière à cette question cruciale.

  • Mettre en place au plus vite une nouvelle politique muséale. Cela fait plusieurs années que le ministère du Patrimoine canadien travaille en ce sens et l’occasion est parfaite pour la mettre en oeuvre avec les budgets requis pour la rendre efficace.

  • Comme c’est le cas au Québec et dans un certain nombre de pays, le gouvernement fédéral devrait encourager la créativité en exemptant de l’impôt un certain niveau de revenu provenant du droit d’auteur et des droits de suite pour les artistes et les créateurs.

 

 

 

Que puis-je faire?

 

La CCA entend soumettre ces idées et d’autres au minisre des Finances et au Comité permanent du Patrimoine et du Finance avant la période des Fêtes. L’énoncé économique que le ministre Flaherty doit présenter au cours de la semaine devrait fournir un contexte parfait pour mettre de l’avant des suggestions visant non seulement à stimuler l’économie canadienne mais à donner de meilleures assises au secteur des arts et de la culture.

 

Si vous ou votre organisation avez des idées qui pourraient s’inscrire dans un Plan de stimulation du secteur art et culture, faites en part au Ministre et informez-nous en que nous puissions les considérer tandis que nous préparons le mémoire de la CCA.

 

Quand le gouvernement sollicite des idées, la CCA et le secteur culturel ne devraient pas avoir à se le faire dire deux fois!