Bulletin de la CCA 29/06
Ottawa,
le 21 juillet 2006
La CCA publie son analyse du budget fédéral
de 2006
Les faits en résumé
La
Conférence canadienne des arts (CCA) est heureuse d'annoncer
que son analyse annuelle en profondeur du dernier budget fédéral
est maintenant
disponible. Le présent bulletin couvre le contexte
politique de cette analyse. Les principales conclusions de
notre examen du premier budget Flaherty feront l'objet de
bulletins subséquents et seront également couverts
dans notre nouveau magazine électronique interactif
CCA@gora dont le lancement aura lieu d'ici
quelques jours.
Nous
avons analysé le financement fédéral
du ministère du Patrimoine canadien (PCH), des organismes
culturels et des sociétés d'État; les
changements organisationnels et le financement au sein du
ministère du Patrimoine canadien; le financement fédéral
des programmes clés des industries des arts, du patrimoine
et de la culture et d'autres développements qu'il convient
de noter. Un certain nombre de conclusions émergent
de l'analyse du budget fédéral de 2006, le premier
présenté par le nouveau gouvernement minoritaire.
Pour en
savoir plus
Comme
nous l'avions mentionné dans le Bulletin
23/06, le budget fédéral déposé
le 2 mai dernier par le Ministre des Finances, l'Honorable
Jim Flaherty contenait quelques bonnes nouvelles pour le secteur
des arts et de la culture. Ceci étant dit, l'analyse
du budget fédéral 2006 par la CCA éclaire
le malaise qui plane en ces temps dans le secteur.
S'il
est vrai quei le financement général a augmenté
modestement en 2006, on craint beaucoup qu'il s'agisse du
calme avant la traditionnelle tempête. Le gouvernement
minoritaire de Stephen Harper concentre toutes ses énergies
sur quelques priorités bien définies (dont aucune
ne touche directement le secteur de la culture) et évite
de changer beaucoup de choses dans les autres politiques.
Face à la popularité croissante du parti dans
les sondages, nombreux sont ceux qui se demandent : Quel
serait le sort réservé à la culture sous
un gouvernement conservateur majoritaire ?
Il n'y a pas de réponse
claire à cette question, mais certains signes sont
inquiétants. Le gouvernement dit toujours que les
programmes et les institutions clés - notamment la
Société Radio-Canada - « font l'objet
d'un examen » et qu'il consultera les Canadiens.
Mais le style de consultation des conservateurs depuis qu'ils
sont au pouvoir est moins complet, exhaustif et sérieux
que nous serions nombreux à le souhaiter dans le secteur
- et en réalité en plusieurs autres endroits
de la société civile canadienne. Il est difficile
dans ce contexte d'envisager avec assurance l'avenir de la
politique culturelle fédérale et des programmes
de financement et il importe plus que jamais pour ceux du
secteur des arts et de la culture de bien faire comprendre
au gouvernement l'importance pour le Canada de la politique
culturelle fédérale et du financement qui y
est attaché.
Une autre source
d'inquiétude découle de la place qu'occupe la
Ministre du Patrimoine dans les processus décisionnels
du nouveau gouvernement. Il est vrai que la nomination de
l'Honorable Bev Oda au portefeuille du Patrimoine en a réconforté
plusieurs qui avaient été témoins de
son appui ferme au secteur culturel lorsqu'elle était
critique de l'opposition dans ce domaine. La CCA ne peut cependant
s'empêcher de constater que des cinq comités
décisionnels créés à l'intérieur
de son Cabinet par le Premier ministre, Mme Oda ne siège
qu'à celui des Affaires sociales, ce qui limite considérablement
la possibilité d'envisager les aspects culturels dans
l'élaboration des politiques qui n'émanent pas
du secteur des affaires sociales, notamment en ce qui concerne
la croissance économique, l'infrastructure et les collectivités,
les négociations sur le commerce international et les
affaires étrangères.
Pour
ce qui est du budget lui-même, il émerge de notre
étude quelques constatations clés. Premièrement,
si les niveaux de financement de la culture ont augmenté
modestement dans le Budget 2006, il est très important
de garder à l'esprit qu'il n'y a pas eu de Budgets
supplémentaires pour l'exercice 2005-2006. Les dépenses
supplémentaires de 2005-2006 ont été
faites sous la forme de mandats spéciaux du Gouverneur
général et ces montants supplémentaires
ont été inclus dans le Budget principal des
dépenses de cette année. Il faut donc interpréter
les augmentations de financement avec prudence parce qu'elles
comprennent des dépenses de l'exercice précédent.
Deuxièmement,
le nouveau gouvernement a indiqué clairement qu'il
n'entend pas nécessairement concrétiser les
engagements de leurs prédécesseurs, comme on
l'a vu quand ils ont réduit considérablement
les augmentations du financement du Conseil des Arts du Canada
et tout simplement annulé les augmentations prévues
pour le Programme national de formation dans le secteur des
arts, le Centre national des Arts et le Centre des arts de
la Confédération. La nouvelle politique des
musées nationaux est remarquablement absente dans le
budget Flaherty et comme en font foi des reportages récents,
o n craint également de plus en plus que le Musée
du portrait du Canada ne voit pas le jour. Dans le même
ordre d'idées, le gouvernement précédent
avait renouvelé
l'initiative Un avenir en art pour une période
de cinq ans (2005-2006 à 2009-2010). Si le gouvernement
a maintenu les niveaux de financement d' Un avenir en
art pour l'exercice 2006-2007, l'avenir du programme
reste nébuleux. Il y a ici aussi tout lieu de s'en
inquiéter, ne serait-ce que parce que Mme Oda procède
actuellement à une révision complète
des programmes de financement de son ministère, revue
qui doit être complétée d'ici le début
du mois de septembre.
Troisièmement,
on voit des signes d'une autre façon d'envisager la
culture sous les conservateurs, qui n'est pas non plus de
nature à rassurer. À la Chambre des communes
et au Comité permanent du patrimoine canadien, les
députés du Parti conservateur évoquent
avec ferveur la liberté de choix, le recours au secteur
privé et le choix du consommateur dans la politique
culturelle. Assisterions-nous à l'installation d'un
décor au grand désengagement du fédéral,
à la réorientation des programmes et à
la réduction du financement du secteur culturel? Allons-nous
vers un modèle dans lequel le gouvernement fédéral
se contente de faciliter les dons des particuliers
et des compagnies aux arts et à la culture, considérant
que c'est là que réside la responsabilité
pour cet appui financier? Nul doute que les mois à
venir fourniront réponses à ces questions troublantes.
La CCA sera là pour provoquer et rapporter les éventuels
débats qui ne manqueraient pas d'accompagner pareil
virement de politique.
Que
puis-je faire?
L'Analyse
du budget fédéral par la CCA fournit à
ses membres et aux décideurs une vue à la fois
globale de la part faite aux arts, à la culture et
au patrimoine dans le financement public, i.e. Où
l'argent est-il distribué ? Comment la révision
des programmes de financement affectera-t-elle le secteur
culturel ? Comment les programmes individuels de financement
fonctionnent-ils ? Le document présente également
un examen détaillé des enjeux financiers, des
tendances, des défis et des occasions nouvelles de
financement pour chaque sous-secteur eu égard aux programmes
spécifiques.
Notre
analyse du Budget est en quatre sections. La première
analyse « l'ensemble de la situation » en
examinant les niveaux globaux du financement fédéral.
La deuxième porte sur le ministère du Patrimoine
canadien et examine la structure organisationnelle et les
dépenses de programme du ministère. La troisième
section dissèque les dépenses des sous-secteurs
culturels, présente les principaux changements, les
défis et les possibilités. La section finale
explore ce qui s'est produit dans le secteur culturel, à
part les dépenses (modifications législatives
et réglementaires, autres initiatives de politique
susceptibles d'affecter le secteur culturel, etc...).
Les
organismes ou individus intéressés à obtenir
copie du document complet peuvent le faire en remplissant le
bon de commande situé sur notre site internet.
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