En termes simples, le grand objectif de l’engagement du Canada en Afghanistan consiste à y réaliser des progrès mesurables d’ici 2011 de manière à ce que la province de Kandahar soit plus sûre et mieux dirigée et puisse offrir des services essentiels à ses citoyens, cela grâce à l’appui d’un gouvernement national qui possède les moyens de mieux assurer sa sécurité, de gérer les frontières de l’Afghanistan et de soutenir à long terme les gains réalisés en matière de stabilité et de reconstruction.
L’échéance de 2011 repose sur une logique inattaquable: dans un premier temps, la présence militaire canadienne dans la province de Kandahar prend fin en 2011; dans un deuxième temps, le Pacte pour l’Afghanistan ― le cadre international sur cinq ans conclu pour favoriser la coopération entre les Afghans et la communauté internationale― expire en 2011. D’ici là, les forces de sécurité nationales afghanes devraient assumer la sécurité du pays et le gouvernement afghan, lui, devrait jouer un rôle accru dans les domaines de la gouvernance et du développement, permettant ainsi au Canada de nouer un différent type de relation avec l’Afghanistan.
Pour réaliser des progrès mesurables d’ici 2011, le Canada se fondera sur des priorités précises qui se renforcent mutuellement et sont conformes aux propres points forts du Canada. Nous continuerons de soutenir le gouvernement afghan à l’échelon national, mais nous élargirons la concentration de nos ressources et de nos efforts dans la province de Kandahar où des Canadiens ― soldats, diplomates, policiers et experts du développement ― pourront, de concert, atteindre les meilleurs résultats possible. Il sera également crucial que les activités soient choisies sur la base d’attentes réalistes, voire d’une incidence visible, qui une fois satisfaites auront des incidences favorables sur les conditions de vie des Afghans et leur confiance en l’avenir de leur propre pays. Encore une fois, la logique est simple: à mesure que les principaux districts de la province de Kandahar amélioreront le climat de sécurité et la gouvernance, d’une part, et que les institutions afghanes offriront un nombre croissant de services et administreront la justice de façon rigoureuse, de l’autre, les Afghans auront davantage confiance en leur gouvernement et feront progresser leur propre développement.
Le gouvernement du Canada a retenu six priorités qui définiront notre rôle en Afghanistan. Les quatre qui suivent correspondent à des objectifs du Pacte pour l’Afghanistan, bien qu’elles soient essentiellement axées sur Kandahar:
Pour que la mise en œuvre de ces priorités soit déjà bien entamée en 2011, le Canada devra faire des choix difficiles. Il lui faudra d’abord réorienter ses programmes, dont certains seront restreints ou abolis afin que des ressources soient réaffectées à ceux dont on a le plus besoin ou qui sont les plus prometteurs. Les Forces canadiennes se consacreront davantage au renforcement des capacités des forces de sécurité afghanes à Kandahar, de même qu’à l’appui des activités du gouvernement et de la reconstruction. Après leur restructuration, les programmes civils mettront l’accent sur l’amélioration de la gouvernance et le développement durable dans la province de Kandahar.
Le gouvernement a entrepris d’accroître le nombre de diplomates et de travailleurs du développement à Kandahar, et y a nommé un haut représentant du Canada afin de renforcer la gestion opérationnelle de la mission canadienne. Cette année, le nombre de civils canadiens déployés à Kandahar passera de 27 à 71, ce qui signifie qu’il va presque tripler, et à l’ambassade du Canada à Kaboul, de 24 à 32. Les civils canadiens à Kandahar ont obtenu plus de pouvoirs de décision délégués, dont l’exercice fera désormais l’objet d’une meilleure coordination civile-militaire.
Il faudra évaluer régulièrement les progrès afin de mesurer les résultats et de s’adapter aux circonstances changeantes. Les rapports trimestriels qui seront ensuite présentés tiendront compte du fait que, bien que nous puissions contribuer directement au succès des mesures prises par le Canada en Afghanistan, nous n’aurons pas une influence aussi directe sur l’état de la sécurité, de la gouvernance et du développement. Même si le Canada est un acteur important en Afghanistan, il ne faut pas oublier qu’il œuvre aux côtés de plusieurs douzaines de pays et d’organismes internationaux qui collaborent également avec le gouvernement afghan à la reconstruction du pays. Nous ne pouvons décider seuls de la suite des choses. Toutefois, le suivi des priorités du Canada et la présentation de rapports d’étape permettront au gouvernement d’utiliser judicieusement les ressources consacrées à la mission, de même que de rendre compte des résultats au Parlement et à la population.
Dans les pages qui suivent, chaque priorité est définie en détail et est assortie de l’objectif correspondant que s’est fixé le Canada pour 2011. On mentionne de même quelques facteurs devant être pris en compte au cours de l’élaboration des indicateurs des progrès qui seront détaillés dans le prochain rapport trimestriel.