Huit ans après la chute du régime taliban précipitée par les forces alliées, le bilan de la mission en Afghanistan affiche des éléments positifs et négatifs. Dans sa dernière analyse, la coalition reconnaît que les insurgés ont saisi l’occasion pour mener la toute aussi importante « guerre silencieuse » de la peur, de l’intimidation et de la persuasion. Ils l’ont fait à la fois en poursuivant le conflit armé et en créant une crise de confiance au sein de la population. Parallèlement, les fraudes largement observées lors de la course historique à la présidence provoquent un manque de confiance également grave en Afghanistan et dans les pays dont les soldats combattent en sol afghan et y périssent parfois.
Pourtant, la population afghane, qui a bien exprimé sa frustration devant l’inertie de ses institutions démocratiques naissantes, a participé en assez grand nombre au scrutin malgré la violence et l’intimidation des insurgés. L’engagement du Canada en Afghanistan contribue directement à renforcer la capacité de ces institutions afghanes, du gouvernement afghan qui offre des services essentiels à plus de gens et des forces afghanes qui assurent la sécurité.
Le présent rapport vise la période s’échelonnant du 1er juillet au 30 septembre. Il accorde d’ailleurs une attention particulière à deux éléments fondamentaux de la mission du Canada en Afghanistan : les institutions nationales et la gouvernance démocratique. L’intérêt manifesté à l’égard de ces éléments peut sembler évident en soi en raison de l’élection du président et des membres des conseils provinciaux qui a eu lieu le 20 août dernier; il s’agit en fait de la première élection dirigée par les autorités afghanes en trente ans. Toutefois, le jour du scrutin lui‑même n’est qu’une partie de l’équation. La capacité de composer avec les dures réalités d’une élection, à savoir l’annonce des consignes de vote et de l’endroit où se trouvent les bureaux de vote, l’inscription inclusive au registre des électeurs, l’établissement d’un système d’investiture ouvert, la persuasion des médias de rester neutres et objectifs, le traitement des plaintes électorales en toute impartialité, l’ouverture de bureaux de vote faciles d’accès et la garantie du bon déroulement du vote lui‑même, est toute aussi essentielle à la gouvernance démocratique. En Afghanistan, il a fallu assurer ces fonctions et bien d’autres encore dans des régions dévastées par la violence insurrectionnelle.