Son histoire débute alors que l'abbé Pierre Bédard, fait entreprendre la construction d'une première chapelle, réclammée par la population pour le passage du missionnaire. La construction se fait près de la côte de l'Étang-du-Nord en 1828. Deux ans plus tard, a lieu sa bénédiction, soit le 18 novembre 1830. La population grandissant, l'espace devint restreint, on construit donc une nouvelle chapelle en 1840. Cette chapelle est disparue depuis, cependant, on retrouve toujours près de la Côte, plus précisément derrière le 1896, ch. l'Étang-du-Nord, le cimetière qui lui était rattachée.

Malgré cette nouvelle construction, les résidents de l'Île centrale sont toujours rattachés à l'église de Havre-aux-Maisons. Afin de remédier à cet éloignement, Georges Belcourt, curé de Havre-aux-Maisons, demande l'autorisation à l'évêque de Charlottetown de créer une seule entité paroissiale sur l'Île de Cap-aux-Meules et d'entreprendre la construction d'une nouvelle église. Cette église est construite à Lavernière et placée sous le patronage de Saint-Pierre. La légende veut que le curé achète les billots d'un navire naufragé pour la construction qui débute en 1872. (Légende) La fin des travaux et la prise de possession se font en 1876.

En 1900, débutent des travaux de construction et d'agrandissement de l'église de Lavernière sous la direction du curé Jérémie Blaquière qui veut en faire la principale église des Îles-de-la-Madeleine. Ces travaux de construction s'échelonnent jusqu'en 1914. À la veille de la fin des travaux la foudre frappe le clocher alors qu'on le termine.

Ensuite la vie de l'église Saint-Pierre de Lavernière est ponctuée de travaux de rénovation soit en 1943, 1947, 1962, 1969 et 1980. Les travaux à l'intérieur ont l'effet de simplifier l'ornementation du chœur et des boiseries. Les rénovations extérieures n'ont pas altéré la beauté du monument.

En 1989, une demande de classement historique est présentée par le curé de l'époque, le Père Lafrance et le conseil de fabrique. C'est en 1992 que l'église Saint-Pierre de Lavernière reçoit le titre de monument historique. Suite à cette reconnaissance, des travaux de restauration débutent afin de lui redonner son cachet d'antan. Les rénovations se réalisent grâce aux nombreuses heures de bénévolat des paroissiens.

Architecture

L'Église de bois de Lavernière, n'est pas un oeuvre exceptionnel à l'époque de sa construction puisque celle de Bassin, de Havre-Aubert et de Havre-aux-Maisons sont également bâties en bois. C'est avec le temps que ce genre de construction a pris de l'importance. Nombreuses ayant pris feu, ces bâtiments se sont raréfiés.

Cette église de style néo-gothique est un monument peu commun dans l'histoire de l'architecture religieuse du Québec puiqu'on ne la retrouve pas dans les styles présents au Québec à cette époque. Il faut regarder vers les Maritimes pour bien comprendre le choix de cette construction (architecture). Ainsi lorsque débute la construction des Églises aux Îles, les paroissiens doivent faire appel soit à un architecte du milieu anglophone des Maritimes ou à un francophone du Québec, notez que les Îles-de-la-Madeleine sont sous juridiction de l'évêque de Charlottetown à cet époque. L'alternance dans le choix des architectes va rendre l'architecture de cette église fort intéressante.

Le feu qui ravage le presbytère en 1972 a détruit une partie des archives religieuses de cette époque et aucune mention de l'architecte n'a été repérée pour la construction de l'Église de Lavernière. Cependant, selon Luc Noppen qui a produit une étude sur l'Église de Lavernière (1), elle est représentative de l'architecte William Harries, établi à Charlottetown et à Halifax. En fait c'est un mélange de deux cultures. Elle représente un monument typiquement "acadien", témoin du legs anglophone des Maritimes et de la tradition francophone et catholique.

1 - Noppen, Luc. L'église Saint-Pierre de Lavernière, Îles-de-la-Madeleine. (étude), 1990, 67 p.

Photographies et Articles de journaux