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A propos d'un
portrait d'Alfred Pellan
par Jean-René Ostiguy
conservateur chargé de la recherche en art canadien
Galerie nationale du Canada
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Assurément ce tableau de Pellan n'est pas le seul de son genre dans
la production de l'artiste. Le Jeune Comédien (vers 1935)
(fig. 3), qui appartient à la collection de la Galerie nationale,
est lui aussi conçu dans le même esprit. Il se rattache à
l'oeuvre post-cubiste de Picasso, plus particulièrement à la série
des Arlequins (fig. 4). Pellan a peint un nombre considérable de
portraits et de têtes dans des styles légèrement différents; on
en compte environ vingt-cinq. Les portraits exécutés sous
l'influence de Matisse et de Picasso font suite aux portraits inspirés
par Corot, au commencement de la carrière de Pellan. Deux de ces
portraits, très personnels, annoncent le Pellan d'après-guerre: ce
sont les gouaches intitulées Figure (1941) et Type de la
rue Saint-Laurent (1941), toutes deux dans des collections
particulières, à Montréal. Le dernier portrait surtout est tout
empreint de mouvance et de mystère et s'apparente étrangement à
l'autoportrait de Victor Vasarely intitulé Sept ans de Malheurs
(1945). Mais Pellan n'est-il pas en effet un peintre étonnant qu'il
faudrait inclure dans une rétrospective du portrait du XXe siècle?
L'acquisition de la Jeune fille aux anémones enrichit de
plus d'une manière la collection canadienne de la Galerie
nationale. Cette toile permet de faire un intéressant parallèle
avec le célèbre portrait de Vera par Frederick Varley (fig.
5), acquis en 1930, et dont l'inspiration se rattache à une pensée
similaire. Varley n'est plus un jeune homme lorsqu'il peint à
Vancouver, en 1929, le portrait de Vera Weatherbie. Il a depuis
longtemps terminé ses études en Angleterre et en Belgique, il
habite le Canada depuis dix-sept ans et réside à Vancouver depuis
près de trois ans. On sait, par des documents écrits, que cette
ville l'enchante par la richesse de son paysage et que la jeune
femme dont il fait le portrait symbolise pour lui ce monde nouveau.
On ne doit pas perdre de vue ces faits si l'on veut donner tout son
sens à la comparaison. L'oeuvre de Pellan rend témoignage à la découverte
fervente du milieu européen; celle de Varley, au vif mouvement de
sympathie de la vieille Europe envers les valeurs canadiennes.
L'opposition de ces deux mentalités si différentes n'est pas moins
intéressante. Varley se sent attiré par une dévotion presque
mystique envers les êtres et la nature, Pellan par une délectation
de la pure beauté des formes et des couleurs. Ces différences ne
s'expliquent pas seulement par des différences d'âge et de caractère,
elles prennent leur source dans les différences qui distinguent
deux mondes culturels.
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