Musée des beaux-arts du Canada / National Gallery of Canada

Bulletin Annuel 1, 1977-1978

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Les découvertes d'une nouvelle directrice

par Hsio-Yen Shih


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Tous les musées ont des principes et des objectifs en commun; toutefois un musée national doit nécessairement avoir des obligations plus variées, plus étendues et plus nombreuses. La Galerie nationale du Canada a, par tradition (depuis 1880) et nécessité, servi une population très dispersée dans un pays qui avait, jusqu 'à récemment, assez peu de ressources artistiques et de musées.

Après avoir passé seize ans à Toronto, au Royal Ontario Museum et à l'Université de Toronto, je suis devenue le sixième directeur de la Galerie nationale du Canada, avec une perception de cette institution analogue à celle de la plupart des Canadiens. L'oeuvre remarquable de mon prédécesseur, Mlle Jean Sutherland Boggs, les acquisitions importantes et les expositions éducatives de la Galerie sont connues aussi bien dans le monde qu'au Canada.

La mission de tout musée est plus profonde et plus complexe que ce que le public en voit, toutefois, et celle d'un musée national est encore moins bien comprise que d'autres dont le mandat est plus restreint.

Comme le veut désormais la coutume, cette revue annuelle fournira des renseignements primordiaux sur les activités de la Galerie au cours d'une année financière. Toutefois, mon introduction semblera déroger à la tradition car je me propose de partager avec les lecteurs mes récentes découvertes sur un organisme culturel qui, avec près d'un siècle d 'histoire, a été le principal gardien des arts au Canada.

Pour tous les Canadiens, les éléments les plus évidents de la Galerie nationale sont les collections et les programmes, mais ceux-ci sont le fruit du travail de certaines personnes. La Galerie, une institution vivante, puise sa force dans son personnel dont l'intelligence, la sensibilité et la compétence professionnelle fournissent l'élan à tout ce qui est associé aux oeuvres d'art et à leur présentation. L'édifice dans lequel nous travaillons à Ottawa et qui porte le symbole de ce musée national ne peut traduire l'esprit et l'énergie qui entourent le travail créateur.


Les collections

Occasionnellement, les oeuvres d'art récemment acquises par la Galerie font l'objet d'une vaste publicité, mais jusqu'à mon arrivée dans cet établissement, je connaissais très peu l'étendue et la nature de ses collections. Au cours de l'année, les conservateurs ont présenté au Comité consultatif auprès de la Galerie, un rapport sur les collections, où était fait état de leurs qualités et de leurs faiblesses. Ces enquêtes, et les analyses effectuées par la précédente directrice, ont permis l'élaboration d'une politique en matière d'acquisitions; celle-ci est maintenant approuvée par le Comité consultatif auprès de la Galerie et le Conseil d'administration des Musées nationaux du Canada.

Depuis sa fondation en 1880, la Galerie a accordé une place de premier ordre à l'art canadien. Aussi fait-elle collection de:

1) l'art canadien ancien, afin de montrer son évolution et sa force, y compris la mise en oeuvre d'une vaste collection d'études.

2) l'art canadien contemporain, afin d'exposer l'excellence et l'imagination des artistes créateurs de notre époque.

Depuis les années 1920-1930, la Galerie s'est efforcée de montrer la continuité de l'art occidental du Moyen Âge jusqu'à nos jours, afin d'illustrer les racines de la culture canadienne ainsi que l'importance de l'imagination visuelle que l'on retrouve généralement dans ses collections.

Après la seconde guerre mondiale, la Galerie, en relation avec le reste du monde occidental de l'art, commença à reconnaître des categories auparavant ignorées ou qui n'avaient jamais ete reconnues en tant qu' « oeuvres d'art ». Ce changement radical du concept établi de l'histoire de l'art collective eut pour conséquence une plus vaste et plus démocratique approche de l'activité créatrice de l'homme. Ainsi, à la collection de la Galerie dans la catégorie générale des oeuvres graphiques (laquelle fut établie à partir des dessins canadiens et européens) se sont ajoutées deux disciplines voisines, les estampes et en dernier la photographie.

Plus récemment, le principe de la variété dans la gamme des collections a été fortement encouragé par la conviction que l'évolution constante des collections repose sur ce dynamisme.

Comment, en pratique, la Galerie s'applique-t-elle à réaliser ses objectifs qui sont de collectionner et d'enrichir ses collections? Je crois que, dans notre musée, les processus de sélection et de décision sont de loin parmi les plus rigoureux. Les conservateurs sont constamment à la recherche de pièces intimement liées aux collections. Avant que ne soit faite toute proposition au Comité des acquisitions de la Galerie, le Laboratoire de restauration et de conservation effectue une analyse technique complète de l'état de l'oeuvre et le conservateur responsable prépare la documentation relative à 1'histoire de l'oeuvre elle-même ainsi qu'une description de sa place dans 1'histoire de l'art. Il est également fait appel à des spécialistes de l'extérieur. Le comité des conservateurs, que je préside, scrute ensuite chacun de ces points. Les discussions les plus longues portent inévitablement sur des questions d'ordre esthétique, mais nous gardons toujours présent à l'esprit que chaque oeuvre d'art a été créée dans un milieu historique précis dont les valeurs pouvaient différer des nôtres, mais dont le point de vue peut rehausser le nôtre. Toutes les acquisitions sont signalées au Comité consultatif auprès de la Galerie et au Conseil d'administration des Musées nationaux du Canada, dont l'examen plus attentif et l'approbation sont nécessaires à l'acceptation de tous les dons et à l'achat des oeuvres de certains prix. Enfin, le Secrétariat d'État et le Conseil du Trésor doivent donner leur approbation pour toute oeuvre de valeur exceptionnelle, soit de plus de $500 000.

Malheureusement, malgré tous les efforts déployés, le pouvoir d'acquisition de la Galerie s'est affaibli régulièrement au cours des cinq dernières années, durant lesquelles notre budget est resté inchangé, tandis que l'inflation a continué sa course. Au cours des dix dernières années, les oeuvres d'art de toutes les catégories ont augmenté d'au moins quarante-six pour cent par an, et jusqu'à quatre cent pour cent dans certains cas. Une subvention supplémentaire du Conseil du Trésor au cours de la présente année financière ne peut pas corriger ou arrêter le processus d'affaiblissement de notre pouvoir d'achat. Alors qu'autrefois ses acquisitions lui permettaient de se classer au premier rang parmi les musées d'art du monde entier, la Galerie n'occupe maintenant que le second.


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