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Les découvertes d'une nouvelle
directrice
par Hsio-Yen Shih
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Tous les musées ont
des principes et des objectifs en commun; toutefois un musée
national doit nécessairement avoir des obligations plus variées,
plus étendues et plus nombreuses. La Galerie nationale du Canada a,
par tradition (depuis 1880) et nécessité, servi une population très
dispersée dans un pays qui avait, jusqu 'à récemment, assez peu de
ressources artistiques et de musées.
Après avoir passé seize ans à Toronto, au Royal Ontario Museum et
à l'Université de Toronto, je suis devenue le sixième directeur
de la Galerie nationale du Canada, avec une perception de cette
institution analogue à celle de la plupart des Canadiens. L'oeuvre
remarquable de mon prédécesseur, Mlle Jean Sutherland Boggs, les
acquisitions importantes et les expositions éducatives de la
Galerie sont connues aussi bien dans le monde qu'au Canada.
La mission de tout musée est plus profonde et plus complexe que ce
que le public en voit, toutefois, et celle d'un musée national est
encore moins bien comprise que d'autres dont le mandat est plus
restreint.
Comme le veut désormais la coutume, cette revue annuelle fournira
des renseignements primordiaux sur les activités de la Galerie au
cours d'une année financière. Toutefois, mon introduction
semblera déroger à la tradition car je me propose de partager
avec les lecteurs mes récentes découvertes sur un organisme
culturel qui, avec près d'un siècle d 'histoire, a été le
principal gardien des arts au Canada.
Pour tous les Canadiens, les éléments les plus évidents de la
Galerie nationale sont les collections et les programmes, mais
ceux-ci sont le fruit du travail de certaines personnes. La Galerie,
une institution vivante, puise sa force dans son personnel dont
l'intelligence, la sensibilité et la compétence professionnelle
fournissent l'élan à tout ce qui est associé aux oeuvres d'art et à leur présentation. L'édifice dans lequel nous
travaillons à Ottawa et qui porte le symbole de ce musée national
ne peut traduire l'esprit et l'énergie qui entourent le travail
créateur.
Les collections
Occasionnellement, les
oeuvres d'art récemment acquises par la Galerie font l'objet d'une
vaste publicité, mais jusqu'à mon arrivée dans cet établissement,
je connaissais très peu l'étendue et la nature de ses
collections. Au cours de l'année, les conservateurs ont présenté
au Comité consultatif auprès de la Galerie, un rapport sur les
collections, où était fait état de leurs qualités et de leurs
faiblesses. Ces enquêtes, et les analyses effectuées par la précédente directrice, ont permis l'élaboration d'une politique en
matière d'acquisitions; celle-ci est maintenant approuvée par le
Comité consultatif auprès de la Galerie et le Conseil d'administration des Musées nationaux du Canada.
Depuis sa fondation en 1880, la Galerie a accordé une place de
premier ordre à l'art canadien. Aussi fait-elle collection de:
1) l'art canadien ancien, afin de montrer son évolution et sa
force, y compris la mise en oeuvre d'une vaste collection d'études.
2) l'art canadien contemporain, afin d'exposer l'excellence et
l'imagination des artistes créateurs de notre époque.
Depuis les années 1920-1930, la Galerie s'est efforcée de montrer
la continuité de l'art occidental du Moyen Âge jusqu'à nos jours,
afin d'illustrer les racines de la culture canadienne ainsi que
l'importance de l'imagination visuelle que l'on retrouve généralement
dans ses collections.
Après la seconde guerre mondiale, la Galerie, en relation avec le
reste du monde occidental de l'art, commença à reconnaître des
categories auparavant ignorées ou qui n'avaient jamais ete reconnues
en tant qu' « oeuvres d'art ». Ce changement radical du concept
établi de l'histoire de l'art collective eut pour conséquence
une plus vaste et plus démocratique approche de l'activité créatrice de l'homme. Ainsi, à la collection de la Galerie dans la
catégorie générale des oeuvres graphiques (laquelle fut établie à
partir des dessins canadiens et européens) se sont ajoutées deux
disciplines voisines, les estampes et en dernier la photographie.
Plus récemment, le principe de la variété dans la gamme des
collections a été fortement encouragé par la conviction que
l'évolution constante des collections repose sur ce dynamisme.
Comment, en pratique, la Galerie s'applique-t-elle à réaliser ses
objectifs qui sont de collectionner et d'enrichir ses collections?
Je crois que, dans notre musée, les processus de sélection et de décision
sont de loin parmi les plus rigoureux. Les conservateurs sont
constamment à la recherche de pièces intimement liées aux
collections. Avant que ne soit faite toute proposition au Comité
des acquisitions de la Galerie, le Laboratoire de restauration et de
conservation effectue une analyse technique complète de l'état de
l'oeuvre et le conservateur responsable prépare la documentation
relative à 1'histoire de l'oeuvre elle-même ainsi qu'une
description de sa place dans 1'histoire de l'art. Il est également
fait appel à des spécialistes de l'extérieur. Le comité des
conservateurs, que je préside, scrute ensuite chacun de ces points.
Les discussions les plus longues portent inévitablement sur des
questions d'ordre esthétique, mais nous gardons toujours présent
à l'esprit que chaque oeuvre d'art a été créée dans un milieu
historique précis dont les valeurs pouvaient différer des nôtres,
mais dont le point de vue peut rehausser le nôtre. Toutes les
acquisitions sont signalées au Comité consultatif auprès de la
Galerie et au Conseil d'administration des Musées nationaux du
Canada, dont l'examen plus attentif et l'approbation sont nécessaires
à l'acceptation de tous les dons et à l'achat des oeuvres de
certains prix. Enfin, le Secrétariat d'État et le Conseil du Trésor
doivent donner leur approbation pour toute oeuvre de valeur
exceptionnelle, soit de plus de $500 000.
Malheureusement, malgré tous les efforts déployés, le pouvoir
d'acquisition de la Galerie s'est affaibli régulièrement au cours
des cinq dernières années, durant lesquelles notre budget est resté
inchangé, tandis que l'inflation a continué sa course. Au cours
des dix dernières années, les oeuvres d'art de toutes les catégories
ont augmenté d'au moins quarante-six pour cent par an, et jusqu'à
quatre cent pour cent dans certains cas. Une subvention supplémentaire
du Conseil du Trésor au cours de la présente année financière ne
peut pas corriger ou arrêter le processus d'affaiblissement de
notre pouvoir d'achat. Alors qu'autrefois ses acquisitions lui
permettaient de se classer au premier rang parmi les musées d'art
du monde entier, la Galerie n'occupe maintenant que le second.
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