Musée des beaux-arts du Canada / National Gallery of Canada

Bulletin Annuel 3, 1979-1980

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Introduction

par Hsio-Yen Shih

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Pages  2

La seconde revue annuelle que j'ai rédigée comme directrice décrivait le contexte dans lequel fonctionne la Galerie nationale du Canada, partie d'un organisme ministériel fédéral. Bien comprendre la structure du gouvernement du Canada est devenu particulièrement important au cours de l'année financière 1979-1980 où nous avons eu deux élections nationales, le 22 mai 1979 et le 18 février 1980. Les organismes culturels ont par conséquent relevé de deux nouveaux secrétaires d'Etat en une seule année de fonctionnement. Cette troisième revue annuelle décrit une année d'incertitude, bien que la Galerie elle-même ait conjugué tous ses efforts pour mettre au point des célébrations du centenaire dignes de son histoire remarquable.

Nous avons commencé cette année financière avec une réduction de vingt-huit pour cent du budget de fonctionnement, auquel il faut ajouter un peu plus de deux pour cent, pourcentage qui avait été enlevé au cours de l'année financière précédente. A la réduction des ressources financières s'est ajoutée une perte de trois pour cent des années-personnes autorisées et un gel du recrutement qui a duré neuf mois. A la fin de 1979, la Galerie a été en outre informée que son budget d'acquisitions serait réduit des deux tiers pour l'année financière 1980-1981, c'est-à-dire qu'il passerait de $1,5 million à $0,5 million. Cette dernière annonce a eu un effet des plus désastreux sur le moral de la Galerie. Tandis que la diminution du budget et du personnel a été le lot de l'ensemble du gouvernement fédéral, la décision de réduire les fonds destinés à l'achat des oeuvres d'art pour accroître et améliorer les collections nationales ne touche que la Galerie seule. Comme le budget d'acquisitions ($1,5 million) est resté le même pendant huit ans au cours desquels son pouvoir d'achat avait été constamment érodé par l'inflation, le déclin du dollar canadien et l'augmentation des prix de toutes les catégories d'oeuvres d'art, la perte de $1 million fut ressentie comme un terrible choc.

Dans leur rapport annuel de 1934-1935, les membres du Conseil d'administration de la Galerie informaient le gouvernement du Canada que:

Dans tous les rapports annuels établis par les membres du Conseil depuis 1921, on avait toujours saisi l'occasion d'insister sur les conditions complètement dépassées, incommodes et positivement dangereuses qui règnent dans les locaux temporaires actuels occupés par la Galerie nationale...On ne peut faire trop souvent remarquer que le Canada est à la traîne de tous les autres dominions en cette matière. L'Australie, la Nouvelle-Zélande et l'Afrique du Sud ont tous reconnnu l'importance des arts dans leur pays en construisant des établissements nationaux pour loger les oeuvres d'art, enseigner les arts et les étudier. Le Canada, avec l'histoire la plus longue, le plus de richesses et un art indigène de la plus grande importance n'a rien fait à cet égard.
Presque cinquante ans plus tard on peut reprendre les termes des membres du Conseil non seulement en ce qui concerne sa capacité d'augmenter le patrimoine culturel de la nation dans le domaine des arts visuels. A titre de comparaison, en Australie, la National Gallery de Canberra a un budget annuel d'acquisitions de $3,7 millions (en dollars canadiens) et la National Gallery de Victoria plus de $4 millions; la National Gallery of Art de Washington, D.C., dispose de plus de $5,8 millions par an destinés à l'achat d'oeuvres d'art; et la National Gallery de Londres, reçoit $7,2 millions. Même la National Gallery of Scotland, à Edimbourg, surpasse la Galerie nationale du Canada avec $1,9 million pour ses fonds annuels d'acquisitions.

On trouvera dans les listes publiées dans le Bulletin annuel tout ce que la Galerie a pu obtenir avec $1,5 million en 1979-1980. II faut noter spécialement le Portrait d'un chevalier, datant d'environ 1670, par Bartolomé Esteban Murillo (1617-1682). Cette oeuvre espagnole se trouvait autrefois dans la collection de Sir William van Horne; son rapatriement dans les collections nationales du Canada a été rendu possible par une subvention de la Commission d'examen des exportations de biens culturels. De plus, nous avons été heureux d'accepter les dons d'oeuvres d'art que nous ont faits Madame Mary Lucretia Beatie, la succession de Maude Brown, Monsieur et Madame Charles Comfort, Madame Doris Bent Dickson, Madame Marie-Paule LaBrèque, Madame Blanche Loeb, Madame Dorothy S. Phillips et Monsieur Christopher Varley.

Vers la fin de 1979, la Galerie a reçu son premier don à l'occasion de son centenaire, la magnifique collection Henry Birks d'orfèvrerie canadienne. Ce don de quelque six mille pièces d'orfèvrerie, canadiennes pour la plupart, mais aussi américaines, australiennes, anglaises et françaises, commémore le centième anniversaire de la maison Birks en 1979 ainsi que celui de la Galerie en 1980. Par ce don à la nation, remis à la garde de la Galerie, la famille Birks a rendu accessible à tous une partie importante du patrimoine canadien.

C'est avec tout autant de plaisir que nous avons reçu le don d'un piano de l'Association de la Galerie nationale. Il a été acheté grâce aux contributions des membres de l'Association et aussi à celles faites par de nombreuses autres personnes intéressées.

La Compagnie Pétrolière Impériale Limitée, qui célèbre aussi son centième anniversaire en 1980, a accordé son patronage à l'exposition commémorative, Fonder une Galerie nationale: L'Académie royale des arts du Canada, 1880-1913. Le 6 mars 1980, le très honorable Pierre Trudeau, pour sa première apparition en public après son retour comme premier ministre, a inauguré l'exposition devant une foule de plus de 3 000 visiteurs.

En dépit des restrictions sur le nombre et la variété des programmes qu'ont imposé les réductions du budget en cette année financière, le nombre des visiteurs à la Galerie a connu une progression constante, passant de 265597 en 1976-1977 à 287 104 en 1979-1980. Pendant les deux « journées d'accueil », les 8 et 9 mars 1980, l'édifice Lorne a été comble, 4 660 visiteurs y étant entrés le premier jour et 5 348 le second. En effet, environ 5 000 visiteurs par jour représentent le nombre limite que l'édifice peut recevoir sans que son installation de réglage du milieu connaisse de sérieuses difficultés.

Les efforts se poursuivent pour que cet édifice offre à la fois de la sécurité pour les oeuvres d'art et de l'attrait pour les visiteurs. L'installation de réglage du milieu a été dotée d'un nouvel outillage; on s'est de nouveau assuré de l'étanchéïté du garage; on a changé les ascenseurs pour d'autres plus modernes, que les clients font fonctionner eux-mêmes, à la fois pour épargner les salaires des employés qui en étaient chargés et pour améliorer leur aspect; le hall et la façade extérieure ont été rénovés pour offrir un aspect plus accueillant et pour permettre à la librairie de s'agrandir; dans l'ensemble de l'édifice, on a affiché de nouveaux panneaux mieux dessinés pour que les visiteurs puissent s'orienter plus facilement. En même temps, la Galerie, qui ne perd pas espoir, a examiné son programme de nouveaux locaux afin de le mettre à jour et de réévaluer ses besoins.

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