Les débuts
Barthélemy Joliette fonde le Collège Joliette en 1846. Seigneur et homme d'affaires, il
souhaite un collège commercial offrant une formation pratique où le latin ne serait
enseigné qu'après cinq ans de botanique, d'anglais, de mathématiques, de mécanique,
d'économie, etc. Les Clercs qui prennent en charge le collège en 1847 adhèrent sans
problème à son projet.
En 1873, le collège devient classique. Ce cours est
toujours le plus prestigieux et le plus demandé par l'élite. Le changement s'opère sous
Cyrille Beaudry, c.s.v., qui, pendant presque quarante ans, dirige le collège et lui
donne de solides assises. À la fin du siècle, il fait campagne pour l'évêché qui doit
s'implanter dans la région. C'est un succès, Joliette l'emporte sur L'Assomption. Le
collège y gagne un nouveau statut, il devient séminaire diocésain.
Habituellement, les séminaires sont dirigés par
l'évêque du lieu. Celui de Joliette demeure sous la direction des Clercs de
Saint-Viateur et profite ainsi du meilleur des deux mondes: il a le prestige du titre et
la liberté d'action que n'ont pas les établissements qui sont plus proches du haut
clergé. D'ailleurs, il est connu que les collèges dirigés par des pères --
Jésuites, Clercs de Saint-Viateur et Sainte-Croix -- sont les plus ouverts à la
culture moderne.
Sous le règne de Cyrille Beaudry, c.s.v., (1864-1904),
le collège connaît une forte expansion physique. Mais c'est la construction de l'aile
Bonin, en 1926, qui en fera un lieu moderne. Selon l'historien Léo-Paul Hébert, celle-ci
a permis à Joliette de prendre une longueur d'avance sur les autres collèges, en
sciences, en arts, en théâtre et en musique.