Le développement des lignes aériennes

 

En prenant de l’expansion, les petites sociétés de vol de brousse sont devenues les précurseurs des lignes aériennes modernes du Canada. Fondée en 1926 par James A. Richardson, un homme d’affaires de Winnipeg, Western Canada Airways est l’ancêtre de l’une des sociétés qui allait constituer Canadian Pacific Airlines, maintenant connue sous le nom de Lignes aériennes Canadien international. En 1937, le gouvernement canadien a créé Trans-Canada Air Lines (TCA), aujourd’hui Air Canada, pour établir un service aérien transcontinental au pays.

La collection du Musée comprend un Boeing 247D. Cet appareil a ouvert la voie aux avions de ligne modernes. Pour la conception de cet avion révolutionnaire, toutes les techniques de pointe existant à l’époque ont été mises à contribution . Le prototype du 247 a effectué son premier vol en 1933. Il alliait un confort accru, la sécurité, une plus grande autonomie de vol et des vitesses de croisières plus élevées. Présenté comme le « wagon de première » volant dans la réclame qu’en faisait Boeing, il offrait tous les attributs du confort aérien moderne : cabine climatisée et insonorisée, lampes de lecture individuelles et, avec une hôtesse de l’air pour seulement dix passagers, une foule de petites attentions susceptibles de rendre le vol agréable...

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Boeing 247D
© Musée national de l’aviation (Canada)

Doté d’un pilote automatique, il pouvait au besoin voler avec un seul moteur et était équipé d’un train d’atterrissage escamotable. Le 247D était plus rapide que les avions militaires qui sillonnaient le ciel à la même époque et, à ses côtés, tous les autres avions de ligne étaient dépassés.

Le Lockheed 10A Electra fut le premier appareil neuf livré à Trans-Canada Air Lines en 1937. TCA – l’ancêtre d’Air Canada – a commencé ses opérations en 1937 avec deux Electra rachetés d’un autre transporteur et un avion postal Stearman Model 4.

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Stearman 4EM Junior Speedmail
© Musée national de l’aviation (Canada)

L’un de ces Electra a servi à entraîner les pilotes. À l’époque, de nombreux candidats aux postes de pilotes de ligne n’avaient encore effectué que des vols en plein jour; ils naviguaient à vue et, bien souvent, les fesses serrées ! Par temps nuageux ou par brouillard, ils pouvaient juger de l’angle de l’appareil par la pression qu’exerçait le siège sur diverses parties de leur corps... Sans point de référence visuelle, chaque pilote peut avoir l’impression que son avion vole en ligne droite alors qu’en fait, il effectue un virage ou même un piqué !

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Lockheed L-10A Electra
© Musée national de l’aviation (Canada)

Imaginez-vous dans un poste de pilotage à deux places, aux fenêtres recouvertes d’une toile opaque. Vous ne pouvez rien distinguer à l’extérieur. Vous décollez dans ces conditions lorsque, soudain, un des moteurs tombe en panne. Voilà les conditions auxquelles les premiers pilotes de TCA étaient initiés et c’est à bord de l’Electra que plusieurs d’entre eux ont appris les rudiments du vol aux instruments, du vol de nuit et de la radionavigation. Pour la formation en opérations d’urgence, l’instructeur de vol coupait effectivement l’un des moteurs, souvent durant la manoeuvre de décollage. Lorsque TCA a offert pour la première fois son service de transport de passagers, en 1939, les personnes qui étaient accueillies par d’aimables hôtesses au pied de la passerelle d’embarquement n’avaient rien à craindre : elles étaient entre les mains de pilotes compétents et expérimentés.

Cette année-là, un millier de jeunes femmes ont posé leur candidature pour les douze postes d’hôtesses de l’air (aujourd’hui « d’agents et d’agentes de bord ») recrutées par TCA. Pat Eccleston fut l’une des premières agentes de bord de la compagnie.

Intérieur luxueux, performances de vol, amélioration de la sécurité et cabine plus vaste, toutes ces caractéristiques ont été incluses dans les avions de transport DC de Douglas, atteignant leur point culminant en 1936 avec l’arrivée du Douglas DC-3, l’un des appareil les plus connus au monde.

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Douglas DC-3
© Musée national de l’aviation (Canada)

Premier avion de transport rentable sans l’aide de subsides, le remarquable DC-3 allait constituer l’armature des transporteurs aériens commerciaux dans le monde entier. L’appareil exposé est, fort à propos, le premier DC-3 de TCA. Acquis par la société en 1945, cet avion a volé 38 ans avant que Goodyear Canada en fasse don au Musée.


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