Le vol de brousse dans les années
1920 et 1930

Dans le domaine de l’aviation, la Première Guerre mondiale a permis à des Canadiens d’acquérir des compétences de mécaniciens, de concepteurs, de constructeurs et de pilotes. Plus de 2 000 rapatriés étaient des pilotes de combat entraînés. Le désir de rester dans l’aviation, ce que plusieurs d’entre-eux ont fait, a servi de tremplin au développement du vol de brousse. Sans le moindre doute, l’aviation de brousse est la plus importante contribution du Canada à l’histoire de l’aviation.

En 1919, la majeure partie des vastes territoires nordiques du pays était encore inexplorée. Mais cela allait changer, grâce aux intrépides pilotes de brousse et à leurs appareils robustes. Ces pilotes ont joué un rôle essentiel dans l’exploration et la mise en valeur des ressources naturelles abondantes du Canada. Ils ont aussi contribué à l’unité du pays en créant de véritables « autoroutes du ciel ». Au Canada, les pilotes de brousse ont vécu des aventures légendaires, à faire dresser les cheveux sur la tête, dans quelques-unes des régions les plus inhospitalières de la Terre.

De nombreux records ont été établis à cette époque : Alcock et Brown ont réussi la première traversée sans escale de l’Atlantique et Lindbergh a répété cet exploit seul dans un monoplan, le Spirit of Saint Louis. Mais, au Canada, il n’était pas nécessaire de traverser les frontières pour franchir des distances considérables. Grâce à des hydravions à coque comme le Curtiss HS-2L, les pilotes avaient accès à des milliers d’aéroports improvisés : les nombreux lacs et rivières du pays.

L’hydravion à coque Curtiss HS-2L La Vigilance est une des acquisitions dont le Musée est le plus fier. Pendant la Première Guerre mondiale, les HS-2L ont effectué des patrouilles le long des côtes de la France, des États-Unis et du Canada. Après la guerre, l’industrie forestière s’est intéressée à l’utilisation d’avions pour la patrouille des forêts. La Vigilance était l’un des deux HS-2L provenant de surplus de guerre que la St. Maurice Forest Protective Association (association pour la protection des forêts du Saint-Maurice) a achetés pour faire le repérage des incendies de forêt, des levés aériens et le transport de pompiers et de leur matériaux. La Vigilance a effectué le premier vol de brousse commercial au monde, dans la vallée du Saint-Maurice, au nord de Trois-Rivières, en 1919.

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Curtiss HS-2L
© Musée national de l’aviation (Canada)

En 1969, le Musée a réussi à récupérer La Vigilance, qui se trouvait au fond d’un lac sans nom près de Kapuskasing, en Ontario, à la suite d’un accident au décollage en 1922. Après une minutieuse restauration réalisée en utilisant des pièces de deux autres HS-2L en plus de celles de l’appareil original, La Vigilance, unique HS-2L survivant, a pris sa place au Musée, dans la Promenade dans le temps.

Pendant les années 1920 et 1930, de nombreuses petites sociétés spécialisées dans le vol de brousse s’activaient dans tout le pays. Elles transportaient des passagers, du matériel et du ravitaillement, surtout pour les industries de transformation des ressources naturelles. Elles acheminaient aussi le courrier et effectuaient des levés aériens. En 1934, le Canada battait le record mondial pour la quantité de marchandises transportées par avion – courrier, machines, oeufs, dynamite, vaches, canots, médicaments et meubles, tout ce qu’on peut imaginer était alors transporté par la voie des airs.

Deux autres véritables bêtes de somme aériennes sont à signaler : le Noorduyn Norseman, considéré comme le meilleur avion de brousse de son temps, et le Fairchild FC-2W-2. Leur cabine fermée rendait le vol plus confortable au cours des durs hivers canadiens – fini le temps des doigts gelés sur le manche à balai !

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Noorduyn Norseman
© Musée national de l’aviation (Canada)

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Fairchild FC-2W-2
© Musée national de l’aviation (Canada)


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