Le Canada dans la Deuxième Guerre mondiale

Une constellation d’avions se détache nettement du reste de la collection du Musée. Le jaune vif dont ils sont revêtus indique que ces appareils étaient des avions d’entraînement utilisés dans le cadre du Plan d’entraînement aérien du Commonwealth britannique (PEACB).

Le Plan allait donner naissance à des terrains d’aviation d’un bout à l’autre du Canada et contribuer à la création d’une industrie aérienne qui fabriquerait des avions en série dans tout le pays. Chacun des avions d’entraînement du BCATP exposés au Musée – le Harvard, l’Anson, le Tiger Moth et le Fleet Finch – a été construit au Canada.

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North American Harvard II (2532)
© Musée national de l’aviation (Canada)

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Avro Anson V
© Musée national de l’aviation (Canada)

Mais le Canada allait entrer dans la Deuxième Guerre mondiale tout aussi mal préparé à la guerre aérienne qu’il l’avait été lors de la Première. Si l’Aviation royale du Canada (ARC) n’avait que 270 avions en 1939, presque tous dépassés, c’est avec une très grande générosité que les hommes et les femmes de ce pays devaient répondre au défi que cela représentait. Lorsque la guerre a pris fin, le Canada avait produit plus de 16 000 avions destinés aux opérations de combat et à la formation des pilotes.

L’énorme bombardier Avro Lancaster a une importance particulière pour les Canadiens. Il s’agit du meilleur bombardier lourd de nuit de la Deuxième Guerre mondiale. Au cours de la guerre, on a construit au Canada environ 450 exemplaires de ce modèle, le Mk 10, qui furent envoyés au service du Bomber Command de la Royal Air Force (RAF), en Grande-Bretagne. Après avoir examiné l’un des premiers Mk 10 fabriqués au Canada, un inspecteur britannique a conseillé à ses employés de bien l’étudier s’ils voulaient apprendre comment ça se fabriquait un avion.

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Avro Lancaster X
© Musée national de l’aviation (Canada)

Les Lancaster ont transporté les plus lourdes cargaisons de bombes de la guerre, y compris l’énorme bombe de dix tonnes connue sous le nom de « Grand Slam » ou « Ten Ton Tessie », la plus lourde qui ait servi au cours de la Deuxième Guerre mondiale. Ces appareils ont aussi été utilisés par les « briseurs de barrages » de l’Escadrille 617 de la RAF, lors du fameux raid de 1943 sur les barrages de la vallée de la Ruhr, en Allemagne. Sur les 133 briseurs de barrages qui y ont participé, 29 étaient des Canadiens. Le film britannique The Dam Busters rend hommage au courage des équipages qui ont participé à cet épisode de la guerre.

Avant l’avènement de formations massives qui pouvaient regrouper jusqu’à mille appareils, la chasse de nuit et l’artillerie antiaérienne ont malheureusement fait beaucoup de victimes et abattu plus d’un bombardier faisant route seul vers sa cible.

Mais les Lancaster étaient capables d’en prendre. Un grand nombre d'entre eux ont réussi à regagner leur base, criblés de balles et d’obus ou avec des trous béants dans le fuselage, voire avec une partie des ailes ou de la queue arrachée.

Le Hawker Hurricane est sans doute l’avion de chasse qui a joué le plus grand rôle dans la fameuse Bataille d’Angleterre de 1940. Depuis la fin de la guerre, les exploits du Spitfire ont souvent porté ombrage au rôle capital qu’a joué le Hawker Hurricane dans cette bataille aérienne déterminante, pour l’issue du conflit : 85 pour 100 des victoires sont attribuées à des Hurricane.

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Hawker Hurricane XII
© Musée national de l’aviation (Canada)

Les Hurricane étaient beaucoup plus nombreux que les Spitfire au départ. Les deux types d'avions étaient propulsés par un moteur Merlin, mais le Hurricane était plus facile à construire, pouvait mieux encaisser les coups et était moins long à réparer – un avantage important lorsqu’on sait que, au cours de cette célèbre bataille qui a duré trois mois et demi, la RAF a perdu pas moins de 915 avions.

Nuit et jour, la Luftwaffe a mené l’assaut, obéissant à l’ordre d’Hitler de « faire tout ce qui est en son pouvoir pour annihiler le plus rapidement possible la force aérienne anglaise ». L’espérance de vie, en nombre d’heures de vol, d’un pilote de chasse britannique pendant cette bataille n’était que de 87 heures. Des combattants épuisés faisaient sortie après sortie.

Pendant la guerre, plus de 1 400 Hurricane ont été fabriqués au Canada sous la direction d’une femme remarquable, Elsie MacGill, qui était alors ingénieure en chef de la Canadian Car and Foundry. Sept escadrilles de l’ARC servant en Angleterre ont été dotées de Hurricane, la première recevant les siens dès juillet 1940.


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