Joliette (1900-1915)
Le 30 septembre 1902, à la suite d'une souscription, on élève au centre du parc Renaud un monument qui rend hommage au fondateur Barthélemy Joliette, tout près de l'ancien manoir seigneurial. Au Canada, on vit sous le règne du libéral Wilfrid Laurier; la province de Québec est aussi gouvernée par les rouges de Simon-Napoléon Parent. |
Quant au territoire actuel de la région de Lanaudière, il fait encore partie du diocèse de Montréal dirigé par Mgr Paul Bruchési, et Joliette est administrée par le maire J.-Adolphe Renaud.
Services publics, transports et télécommunications À Joliette, la population s'élève à environ 4300 habitants et l'on y jouit maintenant de l'aqueduc, de l'électricité, du téléphone, des chemins de fer, etc. Puis en 1903, sous la présidence de Sir Wilfrid Laurier et Lady Laurier, la compagnie du Grand Nord, (futur Canadien National) inaugure la voie ferrée Joliette-Montréal. |
En 1905 Joliette accueille une autre grande nouveauté: la première automobile, une Rambler de 10 chevaux-vapeur appartenant à Jules Coffin, buandier de la rue Saint-Paul. À peine cinq ans plus tard, Joliette sera desservie et reliée à Québec, Montréal et Ottawa par deux lignes de chemin de fer, le Pacifique canadien et le Grand Nord. De plus, le Grand Nord dispose à Joliette d'une importante usine pour la réparation de ses wagons et de ses locomotives.
Joliette accueille le diocèse (1904)
La création d'un diocèse au nord de Montréal est dans l'air
depuis le dernier tiers du XIXe siècle. Les villes de Joliette et de
L'Assomption, qui ont toutes deux un collège classique apte à devenir séminaire
diocésain, ambitionnent l'honneur d'accueillir le nouvel évêché. Les deux villes
rédigent alors des Mémoires faisant la promotion de leur site comme futur siège
de l'évêché. Si on considère la création d'un évêché comme équivalente à celle d'un conseil socio-économique régional, sans compter le prestige qui en résulte, on comprend qu'il y avait de quoi aiguiser la compétition. Il n'y a aucun doute que le prestige du Collège Joliette et la personnalité du père Cyrille Beaudry et de son frère l'abbé Prosper Beaudry, curé de Joliette, ont alors joué un rôle déterminant dans le choix de Joliette comme évêché. |
Les efforts déployés par le père Beaudry pour faire la promotion de son Collège (édifices imposants, développement du pèlerinage au Sacré-Coeur, tentative de faire élever le Collège au rang de Séminaire en 1897, etc.) ne dissimulent-ils pas (en partie du moins) une stratégie en vue de l'obtention de l'évêché à Joliette? |
Le Collège devient Séminaire en 1904
Le 27 janvier 1904, à la grande satisfaction du père Cyrille Beaudry, qui voyait enfin son rêve réalisé, on annonce l'érection d'un nouveau diocèse formé à même le diocèse de Montréal. Le père Beaudry meurt le 3 mai, il ne connaîtra donc jamais le premier évêque de Joliette, Mgr Archambeault, nommé le 24 juin 1904.
Au Collège, on aura fêté la fin du siècle par la célébration d'une messe de minuit le 31 décembre 1900; puis l'avènement du nouveau siècle par une autre messe de minuit, le 31 décembre 1901.