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Académie Saint-Étienne, Cent ans de vie intellectuelle
L'Estudiant, Vol. XII, No 2 Novembre-Décembre 1947
Extrait d'un texte de Jacques Tellier

 

Académie Saint-Étienne
Cent ans de vie intellectuelle

 

     On sait que Barthélémy Joliette, en bâtissant son Collège, en 1846, n'avait pas des vues étroites sur l'avenir de son institution: témoin le “prospectus de sa maison d'éducation à l'Industrie” (Mélanges religieux, mardi 31 août 1846). Désireux de former des hommes équilibrés, il donna toute son approbation aux compléments de culture et les jugea indispensables. Ainsi, dès 1847, à l'arrivée des Clercs de Saint-Viateur, on mit en honneur au Collège la musique et la peinture et l'on fonda un Cercle littéraire ayant pour but “d'accoutumer ses membres, par le moyen de la discussion littéraire, à parler avec facilité sur des sujets utiles et intéressants”.

     L'Académie Saint-Étienne au début n'avait pas de nom; on l'appelait le Cercle littéraire du Collège Joliette. Dès le 21 décembre 1876, La Voix de l'Écolier rapporte que le Cercle a substitué à son ancien titre celui d'Académie Saint-Étienne. […]

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     L'Académie de 1847 publiait L'Écho du cercle littéraire, dont il parut 19 numéros à six sous l'abonnement annuel. “Cette feuille manuscrite fut le premier journal de la localité, précédant de seize ans le Messager de Joliette (1863)” (F. Bernard).

     Quoi qu’il en soit, L’Écho du cercle littéraire prit comme devise : “La Charité fait le chrétien, l’Étude fait l’avenir”, et c’est encore le mot d’ordre de l’Académie. […]

     Quelle était l'allure des séances académiques avant 1857? Nous n'en avons aucun document révélateur, et M. Gaétan Valois, secrétaire de l'Académie, nous en donne la raison dans un rapport daté du 28 décembre 1906 :

     "Un incendie aussi désastreux que considérable (1857) nous ravit ces archives chères. Et tous ces comptes-rendus, qu'il eût été intéressant de bouquiner, sont disparus dans le brasier…"

     Peu après cet accident si déplorable, l'Académie eut une intermission de quelques années. Mais cela ne devait pas durer à jamais. On la ressuscita un beau jour. Le premier cahier des minutes de l'Académie [on dit aujourd’hui cahier des procès-verbaux] que l'on trouve date de 1863. D'où l'on constate la nécessité de placer en lieu sûr, à l'épreuve du feu, les documents si nécessaires pour la reconstitution du passé et si précieux à la composition de la Petite Histoire au profit de la Grande!

     En 1884, le Père J.-A. Charlebois est nommé directeur de l'Académie: son programme se résume dans le discours académique, les essais, les récitations et les lectures. Le P. A. Léveillé le remplace en 1893 jusqu'en 1902. [...]

064e02.gif (11746 octets)      Mais de 1914 à 1924, ce fut, si l'on peut dire, l'âge d'or de l'Académie, l'apogée de son effervescence littéraire, ses années impérissables et débordées par un programme insurpassé autant qu'insurpassable, ce fut, pour tout dire, l'époque éclatante du directorat de M. l'abbé Louis-Philippe Lamarche, seul capable de réaliser une oeuvre d'aussi grande envergure. Il mit au programme l'étude de la littérature des peuples, de l'âge biblique en passant par toutes les périodes et toutes les races; entreprise immense, sans doute, que, par la force de sa ténacité, par son enthousiasme et son esprit d'ordre, il sut, en près de dix ans, mener à bonne fin.

     Voilà ce qu'on peut appeler une carrière dont l'objet a été de former d'éminentes personnalités qui brillent aujourd'hui dans la phalange des Anciens.

     Les successeurs de M. le chanoine Lamarche se montrèrent dignes de son œuvre. M. Damien Robert, 1925-28, M. le chanoine Wilfrid Caillé, 1919-35, Mgr Edouard Jetté, V.G. 1936-40, M. l’abbé Paul Valois, 1940-43, et le P. Étienne Marion, 1943-44, réalisèrent un programme de littérature, où l’on ne dédaignait pas de faire entrer de plus l’étude de la musique et de la peinture.

     Avec le Cercle Cyrille Beaudry, étaient nées de l’Académie d’autres organisations qui ne durèrent pas. Quand le Cercle St-Michel (A.C.J.C.) et l’Avant-Garde Charlebois disparurent, il fallait combler les lacunes; l’Académie s’en chargea et, de ce fait, elle dut ajouter à son programme littéraire et historique un complément d’histoire nationale. En 1936 était créée L'Académie St-Étienne Junior, confiée à MM. les abbés Wilfrid Gervais et Albert Lefebvre, puis en 1940, à M. l’abbé Léo Hénault directeur actuel, qui fusionna les Académies Sr et Jr en 1946.

[…]

     Enfin, parmi les projets plus lointains que nourrit notre directeur, si attaché au “Coin du Poète” de nos soirées académiques, nous entrevoyons déjà Les Premiers Coups d'Ailes, en poésie cette fois, et un travail historique local: Joliette, capitale régionale et ses quatre comtés, toujours dans le but de faire connaître la Petite Histoire pour mieux aimer la Grande. Volumes aux pages de rêve, peut-être, mais que le temps aura tôt fait d'écrire.

Michel Plourde
Rhéto. A
Secrétaire de l'Académie

 

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