Le père Étienne Marion
(1909-1975)
Le père Étienne Marion a passé une douzaine d'années au Séminaire de Joliette (1935-1948). Après l'obtention de sa licence ès lettres de l'Université Laval de Québec, il fait carrière dans l'enseignement des classes de lettres: Belles-Lettres et Rhétorique, où il se fait remarquer par sa vaste culture générale, centrée sur la musique et les arts.
Le père Marion sera au coeur de la vie musicale de cette époque. Il avait étudié le piano dès son enfance et il devint brillant pianiste et organiste. Il mit ses talents au service de la population étudiante en tant qu'organiste à la chapelle, professeur de piano, d'orgue, de solfège, de chant, directeur du Cercle musical, musicologue, critique musical, etc.
On a retenu de lui ses initiations musicales, qu'il faisait bénévolement les après-midi de congé, et son humanisme multidisciplinaire dans les classes de lettres. Sa grande culture lui permettait de présenter le romantisme, le réalisme, le symbolisme, en établissant des liens entre la littérature, la musique, la peinture, la sculpture, selon la formule de Baudelaire, les parfums, les couleurs et les sons se répondent. Pour ses élèves, il faisait venir des conférenciers et il organisait des expositions sur les arts, l'histoire et les lettres.
Le père Marion savait parfois faire un bon numéro au piano. Il était capable de jouer à la façon de... Ainsi il pouvait faire un survol de l'histoire de la musique en interprétant la même mélodie à la façon des grands compositeurs des XVIIe, XVIIIe siècle, XIXe siècle et XXe siècle, (y compris le jazz), en faisant ressortir leurs caractéristiques. Dans la vie quotidienne, il était un brillant conteur d'histoires et son répertoire était inépuisable.
En plus de son enseignement de la littérature, du chant, de la musique et de l'histoire, le père Marion fut directeur de l'Académie Saint-Étienne et directeur du journal L'Estudiant pendant plusieurs années.
La carrière du père Marion fut abrégée par une santé toujours fragile.