Le frère Marius Soffray
(1885-1971)
Obligé de quitter la France en 1903 avec un groupe de confrères que le gouvernement d'alors condamnait à l'exil, le frère Marius Soffray vint au Canada et y enseigna la langue et la littérature grecques dans les collèges viatoriens de Joliette et de Rigaud ainsi qu'à la Faculté des Lettres de l'Université de Montréal.
Le frère Soffray en était venu à l'étude des lettres classiques en des circonstances imprévues. Affecté par la tuberculose, il dut prendre un long repos. Pendant sa convalescence, il occupe ses loisirs à suivre des cours de littérature à l'Université de Montréal. Son état de sa santé s'améliorant, il put même faire des études doctorales et obtenir un doctorat ès lettres avec une thèse sur saint Jean-Chrysostome. Pour l'usage de ses élèves de langue grecque, il avait rédigé une brochure sur les particules grecques.
Le frère Soffray était un professeur savant et rigoureux. Et sa pédagogie reflétait celle de son pays d'origine, qu'il n'avait jamais réellement quitté. À sa retraite, la bibliothèque du Séminaire lui avait confié la section des études classiques, sur lesquelles il régnait avec amour.
À la fin de sa carrière d'enseignement, le frère Soffray eut le grand bonheur d'être fait Chevalier de la Légion d'honneur par le gouvernement français, successeur de celui qui l'avait chassé au début du siècle.