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07moder2.jpg (24450 octets) Échos
de la vie étudiante

(1957-1968)

Durant cette courte époque, qui débute par l'incendie de l'Aile de brique, les chambardements de la vie étudiante seront nombreux et importants: admission des filles, disparition du pensionnat, semaine étalée sur cinq jours, accroissement considérable des effectifs scolaires, augmentation notable du personnel laïque, un règlement nouveau, un programme scolaire nouveau, transformation de la cour... Aussi, les ormes du père Cyrille Beaudry se meurent...

 

L'admission des filles

07vie02.jpg (28992 octets) En 1965-1966, les premières classes de filles quittent le Couvent de la Congréation et entrent au Séminaire. Or, l'admission des jeunes filles dans un collège de garçons -- qui, en plus, jouait le rôle de séminaire diocésain -- posait des problèmes.

Par exemple, il faut aménager les commodités: toilettes, douches, etc. Au début les demoiselles ont leur domaine en propre (classes, cours), sauf pour les cours de mathématiques, de géographie et les laboratoires. Elles sont par ailleurs sous l'étroite surveillance d'une religieuse.

L'évolution des mentalités exigea quelques années, mais la mixité se réalise petit à petit. Ce fut sans doute un des facteurs de changement parmi les plus importants. Et en 1968-1969, les filles sont admises au cours secondaire du Séminaire de Joliette.

 

Un nouveau règlement

On conçoit facilement les adaptations que l'on doit apporter au règlement, que ce soit en classe, en récréation, à la piscine, etc.

Il faut tenir compte d'une mentalité nouvelle, d'une clientèle mixte davantage portée vers l'externat. Par exemple, quel costume pouvait-on exiger pour les garçons et les filles ?

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Déjà en 1951, après la construction de l'Aile du centenaire, les plus grands avaient commencé à bénéficier d'une plus grande autonomie. Or les nouveaux règlements adoptés durant cette époque de grands bouleversements viendront accentuer cette tendance.

Le 25 février 1960, par un vote universel et démocratique, les élèves choisissent pour la première fois le président des élèves. Jean-Marc Fortin, étudiant de philosophie junior, est élu par une très forte majorité. Sans parler d'une contestation au sens strict du mot, les étudiants du niveau collégial affichent une personnalité beaucoup plus articulée qu'auparavant et discutent de leurs problèmes.

 

07vie04.jpg (26384 octets) Les effectifs

De 1957 à 1968, la clientèle étudiante connaît une croissance continue. En 1968, elle atteint presque mille personnes, entraînant une augmentation équivalente du personnel. Le Séminaire a recours à un personnel laïque, que, maintenant, ses moyens financiers lui permettent de payer.

Le “small is beautiful” est maintenant dépassé. On vit le gigantisme des grandes commissions scolaires.

Du pensionnat à l'externat...

En 1960 on avait construit des édifices pour un pensionnat-externat, mais on se rendit vite compte que les espaces réservés aux pensionnaires, comme les dortoirs-études, étaient trop vastes. En 1966-1967, ils ne représentent plus que 5,7% des effectifs

Plusieurs raisons peuvent expliquer cette diminution. Pendant la période de transition entre l'incendie de 1957 et l'inauguration de l'Aile Beaudry en 1960, les élèves ont pris l'habitude de recourir au transport scolaire ou à des pensions en ville. De plus, le fait de passer les fins de semaine au Collège, comme autrefois, n'est plus concevable. Le petit nombre de pensionnaires qui restent passent déjà la fin de semaine dans leur famille.

C'est sans doute ce qui pousse la direction du Séminaire à changer l'horaire des congés particuliers du pensionnat.

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Adieu les congés du mardi et du jeudi !

Le Séminaire étant pratiquement devenu un externat, un règlement du 31 mai 1964 établit qu'à partir du mois de septembre de la même année, l'horaire sera étalé sur cinq jours, comme dans les écoles publiques.

Cette modification allait entraîner des conséquences importantes sur la vie quotidienne et affecter les nombreuses activités sportives et culturelles propres à la vie du pensionnat.

 

Le renouveau de l'enseignement

Même avant la création du ministère de l'Éducation en 1960, les facultés des arts de l'Université Laval et de l'Université de Montréal avaient mis en marche une importante réforme du programme du cours classique. Le 15 novembre 1964, le Séminaire de Joliette est autorisé par la Faculté des Arts de l'Université de Montréal à donner le cours du baccalauréat pour adultes.

07vie06.gif (18089 octets) Au niveau provincial, en 1961, le gouvernement du Québec vient de créer la Commission Parent dont le mandat est d'analyser le système d'éducation. Son enquête durera de 1963 à 1966 et son rapport paraîtra en différents chapitres. Pendant tout ce temps, on a brassé bien des idées.

Entre autres questions soulevées par ce rapport: le cours classique du Québec n'était-il pas trop long par rapport au cours secondaire anglophone du Québec, du Canada et des États-Unis? Ne fallait-il pas uniformiser le seuil d'entrée à l'université? Fallait-il rapprocher les écoles de métier des écoles de formation intellectuelle, comme les collèges offrant le cours classique?

L'ensemble de ces transformations aura pour conséquence un renouvellement de l'enseignement, un renouvellement constamment tenu à jour par plusieurs professeurs hautement spécialisés qui enseignent à l'université ou qui jouent un rôle important à la Faculté des Arts de l'Université de Montréal.

Bouleversements et créativité

Ces bouleversements sont loin d'être négatifs. Au cours de cette courte période, on note une capacité de créativité sans pareil. À bien des égards, ce bouillonnement produira des résultats étonnants. La consultation de L'Estudiant des années 1960 nous montre que la vie culturelle est plus active que jamais.

Parmi les thèmes discutés ou contestés à l'époque figurent : le syndicalisme étudiant, la co-gestion, la sexualité, l'amour, la religion, Dieu, l'agnosticisme, l'athéisme, la gratuité scolaire, l'école neutre, le programme scolaire, l'opportunité des cours de philosophie, des cours de religion. On remet en cause les examens, entre autres les “récaps”. On suit de près l'évolution de la politique, la question du drapeau du Canada, (qu'il faudra attendre jusqu'en 1965), etc.

Le même Estudiant nous fait part d'une étonnante capacité de continuité et de créativité.

Les “beatniks”, le “twist”, et les groupes comme César et les Romains ont le vent dans les voiles, mais on traite aussi de la chanson, des poètes et des écrivains à la mode, (Leclerc, Vigneault, Ferland, Léveillée, etc.), de la lecture, des arts, du cinéma, de la photographie, des Expo-sciences annuelles, des “parascos” (ciné-club, comité de liturgie, sports), de la J.E.C.(Jeunesse étudiante catholique), du C.D.E. (Conseil des élèves), du Comité de Culture, des J.M.C. (Jeunesses Musicales du Canada), des Explos...

Le studio d'art continue ses activités. Il existe un Club de photographie et la musique occupe toujours une place privilégiée dans les pages de L'Estudiant.

La télévision entre au Collège

Depuis le 11 novembre 1956, un poste de télévision est installé dans la salle de récréation des élèves. Cette nouvelle technologie, qui marquera son siècle, se prête déjà à diverses expérimentations.

Et le 7 février 1966, les élèves fondent leur propre poste de radio (C.J.R.C.)

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Démonstration de télévision en circuit fermé

 

Dans la cour

Avec des équipements nouveaux, les sports remportent plus que jamais la faveur des élèves. L'usage de la piscine et du gymnase permet des rencontres avec d'autres collèges. À cette époque, les équipes de natation, de base-ball, de football, de hockey, etc. du Séminaire portent toutes le nom de Pistolets.

Les Pistolets

En avril 1962, en prévision d'un stage d'entraînement du club de football des Alouettes, de Montréal, on aménage au fond de la cour un magnifique terrain de football, mais aux dépens du “Petit Bois”, qui disparaît sous son ancienne forme.

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Source: L'Agenda historique 1997-1998, Académie Antoine-Manseau, 304 p.

Pendant deux années de suite le club des Alouettes vient s'y entraîner. Il fut une inspiration pour les Pistolets. L'équipe de football du Collège, animée par le père Jean Livernoche, directeur des élèves, se fait rapidement un nom.

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Source: L'Agenda historique 1997-1998, Académie Antoine-Manseau, 304 p.
La disparition du pensionnat a-t-elle nui aux sports de plein air? Selon certains témoins de transition, oui. Un grand nombre d'élèves jouaient aux cartes pendant les récréations.

Et le jeu de balle au mur, autrefois si populaire, n'était plus guère fréquenté. Les élèves ne connaissant plus les règles du jeux, ils s'en servaient pour lancer des balles de tennis.

D'autres circonstances peuvent aussi expliquer le manque de ferveur sportive. Avec leur nouvel horaire de cinq jours, était-il possible aux élèves de s'adonner aux sports comme autrefois? D'autant plus qu'un certain nombre des plus âgés commençaient déjà à travailler les fins de semaine...

 

La maladie des ormes

Depuis 1944, la cour du Séminaire se transforme peu à peu. La maladie a frappé les beaux arbres plantés par le père Cyrille Beaudry aux lointaines années de 1875. Le 6 juillet 1955, on abat les derniers ormes qui bordent la devanture du jeu de balle, dans la cour de récréation.

     Cette maladie de l'orme est vulgairement connue sous le nom de MALADIE HOLLANDAISE, parce que dépistée d'abord en Hollande. Elle est due à l'action mystérieuse d'un champignon ou moisissure, que le langage savant nomme CERATOSTOMELLA ULMI.

Les Anciens, janvier 1956, p. 11

À l'automne de 1955, pour remplacer les ormes, les élèves plantèrent plus de cent arbres d'essence diverses.

 

Le centre de ski Sé-Joli

En ce qui concerne les sports et les loisirs, la création la plus originale est l'organisation, en 1956, d'un centre de loisirs situé à Sainte-Béatrix, à une vingtaine de kilomètres de Joliette.

On avait d'abord projeté d'y établir un village étudiant et un centre de vacances avec de nombreuses activités estivales et hivernales. Mais ce fut surtout comme centre de ski que l'endroit fut exploité et développé.

Connu d'abord sous le nom de Sémi-Joli, puis de Sé-Joli, les élèves l'utiliseront abondamment pendant quelques années. L'investissement du Séminaire dans cette entreprise demeure considérable, pour l'époque. Dès la première année (1958-1959) on inaugura un remonte-pente. Puis en 1961 on investit dans l'amélioration des bâtisses et du site.

Le 2 octobre 1964, le Centre Sé-Joli sera vendu. Raison principale: le nouvel horaire, comportant la semaine de 5 jours, rendait le Centre inutilisable les jours de semaine.

 

Skieurs, dans les années 40...

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