Elsie Reford est née à Perth en Ontario, le 22 janvier 1872 et reçu le nom d'Elsie Stephen Meighen. Elle était l'ainée des enfants de Robert Meighen et d'Elsie Stephen. Elle fit ses études à Montréal après que ses parents y eurent déménagé au début des années 1880. Elle compléta ses études à Dresden et à Paris où elle perfectionna sa connaissance du français et de l'allemand.

Elle maria Robert Wilson Reford le 12 Juin 1894. Ils eurent deux garçons, Bruce et Éric. Après s'être établis à Montréal sur la rue Ontario (maintenant avenue du Musée) ils firent construire une maison d'après les plans de l'architecte montréalais Robert Findlay, au 300 de la rue Drummond. La maison fut démolie par l'université McGill en 1968. Elsie Reford possèda également une maison à Beaurepaire, une maison d'été que son mari avait acheté de son père en 1896. Musicienne talentueuse, elle joua du piano et du violon jusqu'à ce que la première guerre mondiale ne la force à arrêter. Son frère le Général Frank Meighen était imprésario pour les musiciens, un fondateur de l'Opéra de Montréal et un supporteur des Grenadier Guards de Montréal pendant plusieurs années.

Active au sein des oeuvres de charité, Elsie Reford fut directrice de l'Hôpital des Maternités de Montréal de 1900 à 1912. Désireuse de favoriser les activités intellectuelles chez les femmes, elle fut active au sein du Canadian Club pour les femmes et en fut la présidente de 1911 à 1913. En tant que nièce de Lord Mount Stephen et fille de Robert Meighen, l'un des plus importants impérialistes montréalais, elle fut en contact avec plusieurs chefs de files canadiens et figures impériales avec lesquelles elle entretenu des liens d'amitié.

Ses relations avec Lord Grey, le gouverneur-général du Canada de 1904 à 1911, la conduisit à participer à l'organisation de la célébration du Tricentenaire de Québec en 1908. Elle fut la présidente du comité montréalais. Ce fut l'un des nombreux événements où elle s'efforca d'établir des ponts avec la communauté Canadienne française. Elle organisa des événements dans sa maison où ses invités variaient d'Henri Bourassa à Lord Alfred Milner, de Stephen Leacock à Arthur Meighen. Son amitié avec Lord Grey l'amena à être le modèle de Louis-Philippe Hébert qui réalisa la statue monumentale de Madeleine de Verchères sous les auspices de Lord Grey. La statue fut érigée en 1913 à Verchères.

Pendant la première guerre mondiale elle s'engagea à travailler au service de l'armée des deux côtés de l'Atlantique, traduisant des documents allemands pour le département de la guerre de Londres et donnant des conférences lorsqu'elle était à Montréal. Après la guerre elle s'impliqua au sein du victorian Order of Nurses, du Montreal Council of Social Agencies et du National Association of Conservative Women.

En 1918, son oncle Lord Mount Stephen lui donna sa maison et son domaine de Grand-Métis, l'Estevan Lodge et la Rivière Métis. Elle s'était rendue régulièrement à Métis lorqu'elle était encore jeune femme et à partir de 1904, elle en avait fait usage de façon régulière. C'est à cet endroit qu'elle appris à pêcher, à monter à cheval, à chasser et à faire du canot. En 1909, elle fit le trajet de Gaspé à Grand-Métis à cheval et plusieurs années plus tard elle voyagea autour de la péninsule gaspésienne en compagnie de ses deux fils. Après qu'elle soit devenue propriétaire, elle fit plusieurs améliorations, faisant l'acquisition de fermes adjacentes et de terrains avoisinants. En 1926, elle fit agrandir l'Estevan Lodge en ajoutant un étage, des quartiers pour les domestiques ainsi que des bâtiments extérieurs. Au cours de cette même année, elle commença à jardiner. Pendant plus de trente ans, elle dessina et réalisa des jardins, les agrandissants considérablement chaque année. C'est en 1959 qu'elle passa son dernier été à Grand-Métis. Elle mourut dans sa maison de la rue Drummond le 8 novembre 1967, à l'âge de 96 ans.