La première chapelle
1723-1750
En 1722 et 1723, on érige une petite chapelle au bord de la rivière où la rive facilite l’accès aux paroissiens. Son emplacement est aujourd’hui situé en face du vieux Palais de justice, sur la rue Saint-Étienne.
L’humble chapelle apparaît comme " une maison de pièces sur pièces de quarante pieds de front sur trente pieds de profondeur, dont une partie est destinée et sert à célébrer la sainte messe et l’autre de presbytère ". Ce bâtiment de bois lambrissé de planches est couvert d’un toit en bardeaux de cèdre. Le plancher et le perron sont en madriers.
Même si la petite chapelle affiche un dépouillement habituel aux paroisses naissantes, au cours des années les curés et leurs fidèles vont l’orner à la mesure de leurs pauvres moyens. Non chauffée, éclairée à la chandelle, la chapelle-presbytère présente sur son autel adossé au mur et couvert de la lingerie liturgique, des chandeliers de bois pendant qu’une lampe à l’huile veille devant le tabernacle. Vers 1747, la fabrique achète du sculpteur Cirié, un lutrin et son buffet.
En plus de la chapelle, une grange de soixante pieds de front sur trente pieds de profondeur, une étable, quarante arpents de terre labourable et le surplus en bois debout, composent le domaine seigneurial sur la presqu’île en 1731. Plus tard, un presbytère neuf en bois complétera les installations paroissiales.
Le premier cimetière s’étend à quelques pas de la chapelle du côté sud-ouest de l’emplacement (aujourd’hui à l’angle des rues Sainte-Anne et Saint-Etienne). Là, reposent toujours les premiers paroissiens, témoins de ces Temps héroïques. Le curé Lesueur aura la tristesse d’y enterrer le premier bedeau, Pierre Homier, mort noyé, le 16 novembre 1735, " dans la rivière L’Achigan, entre le petit et le grand rapide ". Son corps ne sera repêché que cinq jours plus tard. Il est inhumé à 44 ans, le 22 novembre suivant. Claude Panneton lui succède pour de nombreuses années.
