La disette de 1789

Au printemps de 1789, la province est au prise avec une sérieuse disette de grains. Les plus misérables sont en train de manger les semences pour la saison à venir. Or, pas de semence, point de récolte! Si la situation perdure la famine sera encore plus grande à l’automne. Mgr Jean-François Hubert, évêque de Québec, envoie une lettre aux paroisses de son diocèse pour dénoncer la situation alarmante et inciter les fabriques à ouvrir leur coffre-fort en faveur des pauvres " pour l’extrême nécessité où ils se trouvent ainsi que celle où il est à craindre qu’ils ne retombent encore l’année prochaine par le manque de semence ".

Le curé Pétrimoulx, (successeur de Pierre Huet de la Valinière) convoque une assemblée des marguilliers et des francs-tenanciers, dimanche le 29 mars 1789, pour donner suite à la lettre de Monseigneur de Québec. D’une seule voix, l’assemblée reconnaît le besoin criant et décide de prendre 300 livres pour acheter du blé et surtout des semences. Les marguilliers demandent que tout le blé acheté par la fabrique et celui donné par le séminaire de St-Sulpice ainsi que les grains ramassés à la quête de l’Enfant-Jésus et ceux recueillis lors d’une quête spéciale faite par les marguilliers, soient réunis pour être prêtés aux plus pauvres.

En retour les bénéficiaires devront rendre lors des récoltes " une légère reconnaissance qui ne passera pas une mesure par minot donné. " Cette quantité de grains ainsi recueillie restera en dépôt pour les années futures de disettes et deviendra une ressource de dépannage pour ceux qui manqueraient d’argent pour acquérir des semences dans les années "ordinaires".

 

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