La chapelle Bonsecours

Au temps du curé Degeay, la paroisse possédait une petite chapelle de procession, dédiée à Sainte-Anne. Elle se dressait sur la rue Saint-Etienne entre les rues Dupras et Forest, du côté de la rivière. Elle servait de reposoir pour les processions de la Fête-Dieu. Elle a été démolie vers 1837, sur une ordonnance de Mgr Bourget.

En 1778, Catherine Durocher, veuve du marchand François Thibodeau, donne aux habitants du Point-du-Jour, un lopin de terre de 16 pieds par 18 pour une chapelle consacrée à Notre-Dame-de Bonsecours. Ce terrain est situé à l’angle sud-ouest de la rue Saint-Étienne et de la rue Saint-Joachim. Jean Martel, Jean-Baptiste et Joseph Foisy, Joseph Beaudoin avec le marguillier Amable Archambault, signent la donation au nom de leurs coparoissiens du Point-du-Jour.

Ceux-ci s’engagent à y ériger une chapelle dédiée à la Vierge d’ici la Fête-Dieu de l’année 1779. Mais le projet traîne en longueur et en 1782 celle-ci n’est pas encore terminée. Les porteurs du projet demandent à tous les paroissiens de prendre la chapelle en charge et d’en terminer la construction et la décoration à leurs frais. La chapelle Bonsecours et le terrain sont donc transférés à la fabrique. Toute une génération de fidèles pourra pratiquer sa dévotion à la Vierge durant près de vingt-cinq ans avant de la transporter au cimetière.

Après avoir utilisé un premier cimetière près de la chapelle de messire Lesueur, la paroisse avait aménagé un nouveau cimetière attenant à l’église Degeay du côté où se trouve le couvent actuel. En 1810, la fabrique décide de disposer d’un autre cimetière neuf à cause de l’exiguité du précédent. Elle achète de Pierre Mercier un lopin d’un arpent carré. Et, on y transporte la petite chapelle Bonsecours à l’entrée du nouveau cimetière.

En 1857, on fait disparaître la vétuste chapelle du cimetière en la vendant à un paroissien. Mais comme on est en pleine ferveur mariale, avec la proclamation du dogme de l’immaculée-Conception en 1854, la fabrique n’hésite pas à remplacer l’ancienne chapelle par une nouvelle, plus grande et surélevée pour y loger un charnier dans le soubassement. Le comité des syndics, formé de Pierre-Urgel Archambault, Jérôme Longpré, Jean-Baptiste Forest, Joseph Étu et Joseph Guilbault, signent le marché de construction avec Joseph Pelletier, père, maître-entrepreneur et Louis Tessier, maître-charpentier. La chapelle est terminée le 1er juillet 1858.

Le curé Dorval bénit la cloche le 21 juillet; le parrain est Pierre-Urgel Archambault et la marraine, sa soeur, Priscille, veuve d’Eugène Faribault. Mgr Bourget vient lui-même bénir la chapelle, le 29 suivant, pendant que la chrétienté s’émerveille des apparitions de la Vierge à Bernadette Soubirous à Lourdes.

 

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