François-Xavier Garneau est né à Québec en 1809. C'est dans cette ville qu'il vivra presque toute sa vie. Il oeuvra d'abord comme notaire, puis comme poète et historien. De 1831 à 1841 il publia plusieurs de ses poèmes dans les journaux, principalement dans Le Canadien. Mais c'est son goût pour l'histoire qui nous donna une oeuvre majestueuse, Histoire du Canada, publiée de 1845 à 1849. Rééditée neuf fois depuis, cette oeuvre a permis un certain renouvellement de la vision qu'avaient les Canadiens français, d'eux-mêmes. François-Xavier Garneau dans son Histoire du Canada tente de démontrer le courage des Canadiens français dans la bataille qu'ils ont menée, seuls, contre les Anglais.
C'était la première fois qu'un francophone mettait sur papier l'histoire de notre pays et c'est toute la vision d'un peuple qui s'en voyait changée. Dans une lettre adressée au gouverneur général du Canada, lord Elgin, François-Xavier Garneau explique les raisons qui l'ont motivé à entreprendre son ouvrage : «J'ai entrepris ce travail dans le but de rétablir la vérité si souvent défigurée et de repousser les attaques et les insultes dont mes compatriotes ont été et sont encore journellement l'objet de la part d'hommes qui voudraient les opprimer et les exploiter tout à la fois. J'ai pensé que le meilleur moyen d'y parvenir était d'exposer simplement leur histoire.» (1)
À Québec, bien qu'il soit mort le 3 février 1866, François-Xavier Garneau est toujours bien présent à notre mémoire. En plus de ce monument situé tout près d'une des plus imposantes fortifications de la ville de Québec, la porte Saint-Louis, un second monument a été érigé dans le cimetière Belmont, endroit où il repose depuis sa mort.
Ainsi, le 15 septembre 1867 on déplaça les restes de ce grand homme de la voûte où ils avaient été entreposés à ce nouvel endroit situé en-dessous du monument érigé, en son honneur, au cimetière Belmont. Le premier ministre de la province de Québec, P. J. O. Chauveau, présent pour l'occasion, prononça devant quelque deux mille personnes un magnifique discours dédié à la mémoire de François-Xavier Garneau. M. Chauveau s'exprima ainsi: «Ces grands pins qui vous entourent conserveront en votre honneur leur sombre verdure et les oiseaux d'hiver, sujets de votre poésie, viendront y gazouiller sur votre tombe. Ces lumières errantes de notre ciel boréal que vous avez aussi chantées, se réuniront au-dessus de vous en couronne aux mille couleurs.» (2).


Fragment d'un poème écrit par F.-X. Garneau : Au Canada (3)

L'étranger cherche en vain un nom cher à la science.
Notre langue se perd, et dans son indigence,
L'esprit, ce don céleste, étincelle des Dieux,
S'éteint comme une lampe

Ô peuple subjugué par la fatalité,
Tu sommeilles devant l'oracle redouté.

Cependant, quand tu vois au milieu des gazons
S'élever une fleur qui devance l'aurore,
Protège-la contre les aquilons
Afin qu'elle puisse éclore.
Honore les talents, prête-leur ton appui;
Ils dissiperont la nuit
Qui te cache la carrière:
Chaque génie est un flot de lumière.





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