Le geste symbolique de planter une croix fut d'abord utilisé par les explorateurs portugais, puis finalement par tous les découvreurs comme signe de prise de possession d'un territoire. Par ce même geste, Cartier marque la naissance du Canada. Sous le signe de la croix naît le nouveau pays et c'est pourquoi au cours de l'histoire, tant d'attention a été apportée à commémorer cet événement historique.

En1835, trois cents ans après le débarquement de Cartier, devant l'Hôpital de la marine situé en face du lieu où hiverna Jacques Cartier, une croix de bois est plantée pour répéter le geste de Cartier. Elle porte l'inscription: «Érigée le 14 septembre 1835, en mémoire du débarquement du célèbre navigateur Jacques Cartier, natif de Saint-Malo, le jour de l'exaltation de la Sainte-Croix le 14 septembre 1535.». Conscient du caractère éphémère d'un tel ouvrage, il est résolu qu'un monument plus durable devra être construit.

C'est suite à cette résolution que le comité littéraire et historique du Cercle catholique de Québec prend possession du terrain où jadis la croix de Cartier a été plantée en 1535. Ce terrain appartient à un dénommé Parke qui cède son terrain pour un prix raisonnable au comité. C'est grâce à leur initiative qu'au printemps 1888, «une grande croix de trente-six pieds de hauteur, en bois, en cuivre et en fonte» (6) est placée à quelques pas du futur site du monument Cartier-Brébeuf.


L'inauguration de la croix sera jumelée à celle du monument Cartier-Brébeuf lors des fêtes organisées les 23, 24 et 25 juin 1889. Le 24, jour de l'inauguration, une messe extérieure fut célébrée à la mémoire de celle chantée par Cartier au cours de son deuxième voyage. Cette célébration fut présidée par Son Éminence le cardinal Taschereau et le lieutenant-gouverneur de la province. Ses ministres étaient aussi présents. Suite à la messe, M. Angers, lieutenant-gouverneur de la province, eut l'honneur de remettre les prix du concours d'éloquence ayant pour sujet Jacques Cartier, sa vie et ses voyages. Pierre Olivier Chauveau (7) relate les événements: «La grande fête des 23, 24 et 25 juin 1889 a été nommée bien justement un triduum national. L'adresse présentée au cardinal archevêque par M. Robitaille président de la société St-Jean-Baptiste de Québec, et la réponse de Son Éminence, le discours prononcé la veille au soir à la basilique, par M. l'abbé Paquet, celui de M. le juge Routhier au concert de la salle de musique, ceux du banquet de la salle Jacques-Cartier, la procession qui suivit la cérémonie du 24 juin, l'immense concours de nos compatriotes de toutes les parties du continent.»

Suite à cet événement, la propriété de la croix de même que celle du monument Cartier-Brébeuf est maintes fois transférée. Le 28 octobre 1897, le Cercle catholique de Québec cède le terrain à la Corporation archiépiscopale catholique romaine de Québec. L'année suivante, le 25 mars, il devient la propriété de la Corporation du curé de Saint-Roch. À son tour, cette corporation, comme on peut le lire dans une lettre au maire de la ville, accepte de céder ses droits à la Ville, à la condition que celle-ci y apporte les soins et l'entretien requis. Ainsi le 26 août 1921, le monument devient la propriété de la Ville de Québec.
Il est intéressant de noter qu'il existe au Québec et un peu partout au Canada, de nombreuses croix de Jacques-Cartier. L'initiative qui les a vues croître en nombre à travers tout le territoire canadien est celle de la Société nationale de Jacques-Cartier. Ce groupe avec à sa tête M. Maurice Brodeur, organisa lors du quatrième centenaire de l'anniversaire de la découverte du Canada en 1934-1935 cette vaste campagne. Lors de cet événement, la Société est venue déposer des fleurs au pied de la croix de Jacques-Cartier de Québec.





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