Les statues qui ornent le monument à la mémoire de Montcalm sont l'oeuvre du sculpteur français Léopold Morice. Cet artiste de grande renommée est originaire de Nîmes où il naquit en 1846. La ville de Nîmes est située dans la région natale de Montcalm, d'où l'attachement de l'artiste pour ce personnage.

M. Morice fit son apprentissage de la sculpture dans l'atelier de Bosc puis dans celui de Jouffroy. Plus tard, à l'âge de 19 ans, il est admis à l'École nationale des beaux-arts. Son talent hors du commun lui permit de remporter plusieurs médailles au cours de sa formation académique.

En 1875, il réalisa de nombreux contrats à Paris, à Dunkerque, à Nîmes, à Pompignan, à Le Vigan et au Vénézuéla. La réalisation de la statue de la République sur la place de la République constitue une de ses oeuvres les plus célèbres. Bellerive commente: "l'oeuvre de M. Morice est toute d'inspiration et le place au premier rang des statuaires français. Son art très personnel donne la sensation vécue et atteint parfois le sublime. Il a de plus un talent d'une rare souplesse, car du même ciseau sont sorties tantôt des scènes grandiosement épiques, tantôt de gracieuses et exquises compositions." (5) Le monument Montcalm reçoit aussi des commentaires des plus favorables. Certains lui accorde le mérite d'être le plus beau monument de la ville.

Paul Chabert

M. Paul Chabert naît à Montpellier le 18 juillet 1874. Il poursuivit des études à l'École des beaux-arts dans le domaine de l'architecture. Il fut, dit-on, un étudiant remarquable. Son talent lui valut les plus grandes reconnaissances de ses pairs. Après avoir complété sa formation, Chabert s'exécute pour une importante société de travaux d'art où il est employé. Par la suite, il exerce sa profession à titre d'architecte dans de nombreuses communes. Il diversifie sa pratique en enseignant l'art de tailler la pierre: la stéréotomie. Il fut aussi expert des tribunaux et du conseil de préfecture de même qu'officier de l'Instruction publique. C'est lui qui fut chargé de la réalisation du piédestal du monument Montcalm de Vestric-Candiac dont celui de Québec s'est inspiré. Bellerive décrit l'oeuvre de Chabert: "Son architecture à la fois sobre, élégante et très personnelle révèle un réel souci du style et de la forme. Dans l'oeuvre du monument Montcalm, s'affirment un goût très sûr, une parfaite science de la ligne et de l'art." (6)

Dans cette oeuvre remarquable, "Montcalm est représenté frappé à mort, l'épée haute, défiant sur le champ de bataille, mais retenu de la main droite par la Gloire, sous les traits d'une jeune femme aux ailes essorantes qui se penche au-dessus de lui et montre, dans sa main gauche, au général mourant, la couronne d'immortalité que lui mérite son héroïsme et le sublime sacrifice de sa vie pour la défense du poste d'honneur que la France lui avait confié." (7) Le tout repose majestueusement sur un piédestal de granit d'Iberville dont la sévérité et la pureté de la forme ajoutent à la solennité de l'événement qu'il représente.