La famille de Montcalm, devenue calviniste au cours des générations, prit part aux guerres de religion qui secouèrent l'Europe. Plusieurs des ancêtres de Montcalm furent ainsi tués au combat d'où ce dicton: "La guerre est le tombeau des Montcalm"(1). Louis Joseph marquis de Montcalm hérita de ses ancêtres cette âme combative. Né le 28 février 1712, il ne tarda pas à suivre les traces de son père, Louis Daniel de Montcalm, lui-même lieutenant-colonel dans le régiment de Hainaut-Infanterie. Dès l'âge de 12 ans, il débute son service en tant que porte-enseigne sous les ordres de son père tout en continuant ses études. À quinze ans, il commence son service régulier. Déjà à vingt et un ans, Montcalm est un soldat accompli. Commandé par Maurice de Saxe, il combat au fort Koehl puis à Phillipsburg.

Au cours de l'an 1736, il épouse Angélique Talon du Boulay, petite-nièce de l'intendant Talon, celui-là même qui administra la Nouvelle-France. À cet heureux événement succèdent quelques années paisibles que le marquis de Montcalm passe dans son château de Candiac. Bientôt, le devoir l'appelle à nouveau. Les responsabilités qui incombent à un militaire de son rang ne peuvent être contournées. Il participe ainsi à la guerre de succession d'Autriche au cours de laquelle il fait la connaissance du chevalier de Lévis. Sitôt de retour en France, il part en campagne en Italie. La célèbre bataille de Plaisance, à laquelle il prit part à cet endroit, est un souvenir sombre de l'armée française. Au cours de l'affrontement qui devait mener à la défaite de la faction française, Montcalm fut blessé et fait prisonnier. Il obtient la liberté grâce à un échange de prisonniers. Son courage et ses bons services furent récompensés par l'attribution du grade de maître de camp. Suite à ces années tourmentées, le traité d'Aix-la-Chapelle, signé en 1748, ramène momentanément la paix. Montcalm retourne auprès des siens. Son château mais surtout sa famille qui compte alors dix rejetons nécessitent sa présence et son attention. C'est à ces tâches et à son devoir militaire qu'il s'occupe pendant six années.

Après 1754, une suite d'événements provocateurs compromet le traité de paix. Le 18 mai 1756, la paix est officiellement rompue entre la France et l'Angleterre. C'est le début de la guerre de Sept Ans. Les enjeux de ce conflit sont le contrôle du commerce des fourrures et la possession territoriale de la Nouvelle-France afin de permettre l'expansion de la colonie britannique. La guerre entre la France et l'Angleterre se déroule non seulement en Europe, mais également en Amérique. Le général Dieskau qui commande les troupes canadiennes est fait prisonnier. L'urgence de la situation en Nouvelle-France, oblige Louis XV, roi de France, à trouver un remplaçant dans les plus bref délais. Montcalm décrit comme étant «vif, alerte, exubérant de paroles et de gestes,(...) ambitieux sans petitesse, esclave et amoureux de son devoir, homme de guerre clairvoyant, habile et résolu», (2)est retenu pour ses qualités personnelles et militaires. On le nomme au poste de général en chef des troupes canadiennes.

Montcalm arrive à Québec le 13 mai 1756 accompagné du chevalier de Lévis, son commandant en second, le colonel Bougainville, le colonel Bourlamarque, de même que deux bataillons de l'armée régulière. Suite à une rencontre avec le gouverneur Vaudreuil, son supérieur, Montcalm se lance à l'attaque. La prise des forts de Chouaguen, de William-Henry et de Carillon pour le contrôle de l'accès aux Grands Lacs sont autant de victoires qui donnent confiance à Montcalm. Malgré l'infériorité numérique des troupes françaises, l'armée maintient les Anglais en respect.

La prise de Louisbourg par les troupes ennemies modifie considérablement les règles du jeu puisque les Anglais contrôlent désormais le Saint-Laurent. Tout espoir de recevoir du secours de la France s'efface. En 1759, les Anglais attaquent sur tous les fronts. Montcalm se rend à Québec pour défendre la ville. La capitale est assiégée par le général Wolfe (lien avec biographie de Wolfe) qui tente de s'emparer de cette forteresse naturelle depuis quelques mois. Le premier affrontement se produit à Montmorency. La victoire de Montcalm décourage momentanément les Anglais. Devant l'échec, Wolfe décide de prendre d'assaut le cap Diamant, une hauteur peu surveillée étant donné son inaccessibilité. Dans la nuit du 12 au 13 septembre 1759, les troupes anglaises débarquent sur les plaines d'Abraham où la bataille décisive se déroule (lien avec bataille des plaines-monument Wolfe-Montcalm). Au cours de l'attaque, Montcalm est blessé. Il meurt le lendemain en disant «Tant mieux, je ne verrai pas les Anglais dans Québec.» (3). La dépouille de Louis Joseph marquis de Montcalm, seigneur de Saint-Véran, Candiac, Vestric, Saint-Julien et Arpaon, baron de Gabriac est inhumée dans la chapelle des Ursulines de Québec. On retrouve d'ailleurs sur le mur de l'église une plaque, mise en place en 1834 par lord Alymer, qui porte l'inscription: "Honneur à Montcalm. Le destin en le privant de la victoire, l'a récompensé par une mort glorieuse."

La demeure de Montcalm à Québec

De décembre 1758 à juin 1759, Montcalm habite Québec. C'est dans la maison de Brassard Deschenaux, sur la rue des Remparts qu'il s'installe. Cette résidence unique, qui constitue actuellement un chapelet de trois maisons, fut construite par Jacques De Guise dit Flamand sur l'ancien terrain du séminaire de Québec concédé à Nicolas Lanouillier, trésorier de la marine et conseiller au conseil souverain. Des documents d'époque décrivent l'aspect extérieur de la demeure: "un grand bâtiment construit en pierre, à un étage de cent trente pieds ou environ de long sur quarante pieds de large, avec un hangar et remise construits en bois de charpente, d'environ quarante pieds de long sur vingt-cinq de large, et une écurie de vingt pieds en carré"(4). À la suite de difficultés financières M. Lanouillier dut vendre la maison. C'est à ce moment que M. Joseph Bassard Deschenaux, secrétaire de l'intendant Bigot, en fit l'acquisition. C'est dans cette demeure, que l'on retrouve au 51 rue des Remparts, qu'habita brièvement Montcalm.





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