D eux commandes de peintures murales attirèrent Leduc dans la région de Joliette au début de sa carrière. Il travailla à l'église Saint-Paul l'Ermite en 1892 (œuvre disparue) et à la cathédrale Saint-Charles Borromée de Joliette, en 1893. Ce décor, toujours en place, représente les 15 mystères du rosaire et 8 autres scènes du Nouveau Testament.

Leduc exécute au même moment des natures mortes et des portraits destinés à d'autres marchés. Avec Nature morte, oignons, il participe à l'exposition de l'Académie royale des arts du Canada, en 1893, et à l'Exposition universelle de Chicago, la même année. On ignore qui possédait le tableau au moment où le Père Corbeil l'acquit vers 1933.

On a dit de cette toile : «Ces oignons ont l'air si vrais qu'on croirait pouvoir les cueillir et les sortir du tableau !» Fier du réalisme de ses oignons, ce peintre de Saint-Hilaire disait lui-même avec malice que sa peinture avait fait beaucoup pleurer !

A ttiré par la prospérité de la métropole du Canada, l'artiste d'origine prussienne s'installe à Montréal en 1860. Par son engagement dans le milieu artistique et son influence, Jacobi jouera un rôle important dans l'affirmation du statut des artistes professionnels au pays.