L' épaisseur de ce bas-relief indique qu'il a été détaché d'un mur, probablement d'une chapelle ou d'une église. Il représente la Vierge protégeant de son manteau les donateurs agenouillés.

Malgré les pertes de matière, se dévoile le relief d'une Vierge majestueuse présentant son Fils aux fidèles venus la contempler. À ses pieds, sont agenouillés des donateurs. Leur taille est réduite de façon à suggérer les degrés de la hiérarchie spirituelle qui les séparent des figures saintes. Les donateurs aimaient bien se faire représenter dans les œuvres qu'ils offraient à une église ou qu'ils utilisaient pour orner leur chapelle privée. Figés éternellement dans un moment de prière, ces donateurs visaient certainement à assurer le repos de leur âme. Ce type de représentation permettait aussi d'exercer une fonction commémorative auprès de leurs descendants.

L e thème de la Madone, outre les grandes statues destinées aux cathédrales, est très répandu au 15^e siècle et donne naissance aux «Schoenen Madonnen», les Belles Madones. Cette statuaire, de production artisanale, est destinée aux églises, à l'usage privé d'aristocrates ou de riches commerçants.

Sous le lourd voile tombant de la tête aux pieds et rappelant celui porté par les veuves, ce n'est pas une Marie virginale qui apparaît mais bien une mère au sourire triste, révélant peut-être déjà tout le drame du Calvaire. L'ombre portée qui atténue les traits de son visage ajoute à la tristesse de l'ensemble. Elle tient à la main droite un œillet, associé au drame de la Passion. Le lourd drapé du manteau rappelle certaines représentations de sainte Anne.