L e souci des artistes du 15^e siècle était d'éveiller le sentiment de piété des fidèles en faisant appel à la pitié que suscitait le souvenir des souffrances du Christ. Assis sur un banc, les genoux équarris, les bras et les épaules ensanglantés, le Christ attend la mort. Le regard perdu, il semble réfléchir à la cruauté des hommes. Malgré une facture en apparence rustre, l'artiste a su transmettre l'horrible réalisme de la scène et exprimer tout le pathos de la Passion.

C ette station renvoie directement au cœur même du drame de la Passion, dans une scène d'un grand pathétisme. La matière utilisée par l'artiste contribue à la beauté formelle de l'ensemble et incite au recueillement.

La différence d'échelle considérable apparaît entre les personnages et le Christ, signe de l'importance et du statut de ce dernier. Mais le traitement naturaliste est mis en évidence par les poses qu'adoptent certains des personnages. Par exemple, la pose d'un des larrons, à demi vêtu et les mains ligotées dans le dos, permet au sculpteur d'exhiber son habileté dans le modelé des muscles et des plis de la peau.

La diversité des expressions faciales où les traits de caractères sont exacerbés est notable. Exprimant la moquerie, un personnage au visage convulsé tire la langue en pointant le Christ du doigt. L'influence du théâtre liturgique se fait sentir dans le travail du sculpteur. Les scènes des mystères qu'on jouait à l'extérieur, sur le parvis des cathédrales, imprégnaient certainement l'imagination des artisans. Ils pouvaient trouver des sources intéressantes de composition dans ces mises en scène vivantes, souvent teintées de pathétisme. En somme, voilà une période où les arts se conjuguent de façon à émouvoir le fidèle et à exalter sa foi.

I nspirée de l'art populaire du 15^e siècle et des mystères joués sur le parvis des cathédrales, cette station étonne par la naïveté de sa composition. Les personnages, évoluant en une montée rythmée par la diagonale de la croix, rappellent les marches funèbres.

La riche coloration de l'ensemble supporte le lyrisme de la scène. Le traitement généreux rapproche cette œuvre du spectateur, la rendant plus familière.

C'est tout l'art des menuisiers d'art du 15^e siècle qui se retrouve dans cette œuvre qui devait faire partie d'un petit retable, comme il s'en trouvait dans les provinces du nord de la France à cette époque.

C ette pièce est un exemple intéressant de la sculpture du 15^e siècle, telle qu'elle se pratiquait dans la région du Rhin. Le personnage, habillé de vêtements épiscopaux, est assis avec autorité sur un banc de trône, la main droite élevée dans un geste de bénédiction.

Une douce sérénité se fait jour sur le visage de l'évêque, accentuant le style noble et idéalisé du personnage. L'artiste révèle l'intimité du sujet avec une grande retenue. Le drapé de la chasuble, très travaillé, demeure toutefois sans dureté et correspond à un art expressif et décoratif plutôt que plastique.

L'œuvre semble être conçue pour être vue de bas et de face, si l'on en juge par le négligé du traitement du dos, ce qui permet de supposer qu'elle a pu faire partie d'un retable, ou encore qu'elle a été conçue pour être posée dans une niche.