L'île de Sable est le dernier vestige, au large des côtes, du territoire exposé à la fin de la dernière époque glaciaire, il y a environ 11 000 ans, lorsque le niveau de la mer était beaucoup plus bas. Certains croient même que c'est la glace qui aurait poussé le monticule de sable jusqu'à cet endroit, ce qui ferait de l'île de Sable une moraine terminale. L'île a survécu grâce aux énormes réservoirs de sable qui se trouvent sur le banc de l'île de Sable et à la capacité de ses plantes, comme l'ammophile, d'attraper et de fixer le sable.

Autour du banc de l'île de Sable, le courant le plus fort, qui transporte des eaux venant du courant du Labrador et du golfe du Saint-Laurent, longe le bord extérieur du banc. Comme une partie de ce courant bifurque dans le sens des aiguilles d'une montre autour de l'extrémité orientale (banc Western), les eaux des petits fonds du banc sont plus calmes. Ce n'est pas le courant lent et régulier qui déplace le sable du banc, mais les courants dus aux vents et aux tempêtes qui déplacent de grandes quantités de sable, surtout d'ouest en est. Le sable est constamment remplacé dans les petits fonds autour de l'île.

Les vagues de tempête et les vents projettent le sable sur les plages de l'île, ou les vents forts le transportent plus loin à l'intérieur. Là, il est retenu par les plantes, dont certaines ne vivent qu'à condition d'être partiellement recouvertes par le sable riche en nutriments.

Les vagues et le vent peuvent également arracher les plantes et libérer ainsi le sable, qui retourne à la mer. Les scientifiques ne s'entendent pas quant à la survivance de l'île: le cycle naturel de construction et de destruction permettra-t-il à l'île de survivre, surtout compte tenu du réchauffement de la planète et de l'élévation du niveau de la mer?