« La mise en œuvre du Plan d’action
pour les langues officielles : un plan sur papier qui doit devenir réalité »
Notes pour une allocution
de l’honorable Stéphane Dion
Président du Conseil privé et
ministre des Affaires intergouvernementales
Discours prononcé dans le cadre de la 28e
assemblée générale annuelle de la Fédération des communautés francophones
et acadienne du Canada
Ottawa (Ontario)
le 21 juin 2003
L’allocution prononcée fait foi
Il y a un an, je me suis présenté devant vous à Whitehorse, à votre
assemblée générale annuelle de la Fédération des communautés francophones
et acadienne (FCFA), pour vous dire combien il était important que le plan d’action
que le gouvernement du Canada préparait en matière de langues officielles s’inspire
des grandes orientations que vous, ainsi que vos partenaires des communautés
anglophones du Québec, nous aviez communiquées après une année de
consultations et de dialogue.
Je vous avais dressé un bilan de l’année de consultations qui venait de s’écouler,
et je vous avais indiqué l’orientation générale du plan d’action. Je vous
avais dit alors qu’il serait élaboré suivant trois axes – l’éducation,
le développement communautaire et la fonction publique fédérale. J’avais
souligné à quel point, dans votre document intitulé Des communautés en
action1, vous aviez insisté sur la mise en
place d’un cadre d’imputabilité, et je vous avais promis que le plan d’action
du gouvernement comporterait un tel cadre, qui rappellerait de façon constante
aux ministres et fonctionnaires fédéraux que la dualité linguistique est une
priorité.
Le 12 mars 2003, à la Cité collégiale, ici à Ottawa, le Premier ministre
du Canada, le très honorable Jean Chrétien, la présidente du Conseil du
Trésor et moi-même, lancions le Plan d’action2
que vous connaissez. C’était une vraie fête, l’aboutissement du travail
auquel nous avons tous consacré tant d’énergie.
Un aboutissement, vraiment? Non, en fait un début, ou, comme le titre du
Plan d’action l’indique, un prochain acte, un nouvel élan pour la dualité
linguistique canadienne. Aujourd’hui, un an après Whitehorse, de retour à
votre assemblée annuelle où vous me faites l’honneur de m’inviter encore,
je ne vous dit pas : mission accomplie! Je vous dis : on s’entend sur la
mission, il faut maintenant l’accomplir!
1. Les cent premiers jours du Plan d’action
Un plan d’action de cinq ans, cela ne fait toujours que 1 826 jours (en
comptant le 29 février de l’année bissextile!). Voilà le temps dont
nous disposons pour atteindre nos objectifs. En fait, c’est inexact : il y a
déjà 101 jours d’écoulés depuis le 12 mars dernier.
Il nous reste donc 1 725 jours!
Pendant ces 101 jours, le gouvernement n’a pas chômé. À l’interne d’abord,
nous avons abattu beaucoup de travail, entre ministres, entre
fonctionnaires, et entre ministres et fonctionnaires, non seulement ici à
Ottawa, mais aussi partout au Canada.
Le Groupe des ministres responsables des langues officielles, que je
préside, s’est réuni. En font partie mes collègues qui pilotent les
initiatives du Plan d’action – l’honorable Anne McLellan,
ministre de la Santé, l’honorable Sheila Copps, ministre du
Patrimoine canadien, l’honorable Lucienne Robillard, présidente du
Conseil du Trésor, l’honorable Allan Rock, ministre de l’Industrie,
l’honorable Denis Coderre, ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration,
l’honorable Martin Cauchon, ministre de la Justice, et l’honorable Jane Stewart,
ministre du Développement des ressources humaines. D’autres ministres
pourront s’ajouter à ce noyau, selon les dossiers dans leurs secteurs et
leurs répercussions sur les langues officielles.
Le Comité des sous-ministres sur les langues officielles (CSMLO) s’est
réuni deux fois depuis le lancement du Plan d’action, pour prendre acte de
ses responsabilités élargies en vertu du cadre d’imputabilité et de
coordination. Il s’intéresse particulièrement à la manière de mobiliser
toutes les institutions, dans tous les secteurs et à tous les niveaux, par
exemple afin de promouvoir la recherche sur les langues officielles. À cet
égard, un comité interministériel s’est réuni le 19 juin pour la première
fois, afin de préciser les priorités communes à tous les participants, dont
Statistique Canada, le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, les
ministères du Patrimoine canadien, du Développement des ressources humaines,
de la Citoyenneté et de l’Immigration et d’autres institutions, y compris l’Institut
de recherche sur les minorités linguistiques créé l’an dernier à l’Université
de Moncton. Les membres du CSMLO désirent mieux connaître les communautés;
ils savent que vous souhaitez aider le Comité dans sa tâche de coordination et
que vous êtes prêts à lui faire part de vos préoccupations. Nous sommes
encore au début de la mise en œuvre et vous pouvez être certains que les
sous-ministres sont ouverts à l’idée de vous rencontrer prochainement.
Comme vous le savez, le nouveau cadre d’imputabilité et de coordination
rappelle leurs obligations existantes à toutes les institutions fédérales. Il
le fait clairement pour chacune des parties de la Loi sur les langues
officielles. Mais nous savons qu’il ne suffit pas d’avoir écrit noir
sur blanc ces obligations et engagements; il faut les expliquer, en parler
souvent et profiter des occasions de rencontres entre les cadres supérieurs et
leurs fonctionnaires, entre les représentants de plusieurs ministères et
organismes, et entre nos bureaux de toutes les régions. C’est pourquoi nous
avons entrepris de discuter du cadre d’imputabilité avec les conseils
fédéraux, ces organismes qui rassemblent nos hauts fonctionnaires dans chaque
région du pays autour des problèmes propres à leur milieu. J’ai eu des
conversations avec ces conseils dans la région de l’Atlantique et au Québec,
déjà, et je me propose de faire de même avec ceux des autres parties du pays.
Cela fait partie du plan de communications que nous sommes en train de préparer
à l’intention de toutes les institutions fédérales, pour diffusion dès l’automne.
Nous ne voulons rien laisser au hasard.
Vous n’êtes pas sans savoir que l’allocation des fonds annoncés dans le
Plan d’action doit se faire selon des règles strictes de présentation au
Conseil du Trésor. Processus bureaucratique – s’il en est – mais
indispensable à la bonne gestion des fonds publics. Les mesures envisagées
dans chacun des secteurs sont donc soumises à cette démarche incontournable d’approbation.
Par conséquent, la justification administrative des sommes consenties a
monopolisé une large part de nos efforts depuis le 12 mars. Cette étape
cruciale a été franchie ou le sera incessamment pour toutes les initiatives. L’analyse
des résultats attendus et des moyens pressentis pour les atteindre permettra de
tout mettre en branle plus efficacement au cours des prochaines semaines. Tous
les ministères ont maintenant terminé leur document de présentation qu’ils
doivent soumettre au Conseil du Trésor afin de pouvoir disposer des fonds du
Plan d’action qui leur sont alloués dès cette année dans le budget. Vous
savez que ce n’est pas une mince tâche que de préparer ces documents.
Nous avons aussi pris contact avec nos partenaires provinciaux, car beaucoup
de ce qui est prévu dans le Plan d’action ne se réalisera que de concert
avec eux.
De plus, nous avons maintenu un dialogue intense avec vous. Ces derniers
mois, j’ai eu le privilège de m’entretenir avec plusieurs d’entre vous,
par exemple avec la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse ainsi qu’avec
la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants à l'occasion
d'une table ronde lors d'un symposium, avec des directeurs d’école et
des étudiants, des membres de conseils scolaires francophones, le
vice-recteur de l’Université d’Ottawa, la présidente de l’Université
York, le directeur du collège Glendon de Toronto, le président de l’Office
national du film du Canada, avec le premier ministre du Nunavut et plusieurs de
mes homologues provinciaux ou territoriaux, ainsi qu’avec Mme Adam
et son personnel. J’ai en outre présenté le Plan d’action aux comités
permanents de la Chambre et du Sénat sur les langues officielles. Il faut
battre le fer quand il est chaud, profiter du momentum que nous avons créé
pour bien commencer la mise en œuvre.
2. Le tracé pour la mise en œuvre du Plan d’action
Pour réussir, il nous faudra de la détermination, mais aussi être très
bien organisés. Il nous faut un tracé des opérations. Permettez que je vous
le décrive tel que je le vois pour les éléments du Plan d’action qui vous
concerneront le plus au cours des prochains mois. Ainsi, vous pourrez établir
de bons contacts avec chacun des ministères concernés, car ils entendent agir
avec célérité.
2.1. Le cadre d’imputabilité et de coordination
Le cadre d’imputabilité sera l’affaire de tous les ministères et
organismes fédéraux, sous la coordination du Bureau du Conseil privé
(Affaires intergouvernementales) et avec l’expertise du ministère de la
Justice. Certaines mesures prévues dans le cadre d’imputabilité sont déjà
opérationnelles ou sur le point de l’être, soit l’examen systématique de
la dimension « langues officielles » des mémoires et autres documents
destinés au Cabinet ainsi que l’examen des initiatives, programmes et
orientations pour en dégager les répercussions juridiques. D’autres mesures
sont prévues pour la fin du mois et d’autres encore pour l’automne. À ce
moment-là, le cadre d’imputabilité sera pleinement effectif.
J’attire votre attention notamment sur les modalités d’exécutions
décrites à l’article 17 du cadre qui demandent aux institutions de
tenir compte des langues officielles dans toute leur planification. On y parle
de sensibilisation des employés aux besoins des communautés minoritaires, d’analyse
des incidences possibles de leurs politiques et programmes à toutes les
étapes, de consultation de tous les publics intéressés; on y précise aussi
la nécessité de démontrer comment les besoins des communautés ont
été étudiés et pris en compte. Le gouvernement met actuellement la dernière
main à un document de base qui explicitera cette démarche et qui donnera des
exemples d’application à des dossiers réels.
Le cadre d’imputabilité prévoit aussi une consultation annuelle entre le
gouvernement du Canada et les communautés, en plus de celles que vous avez
régulièrement avec des ministères et organismes individuels. Une consultation
préliminaire a eu lieu à ce sujet avec des représentants des communautés
francophones et anglophones les 26 et 29 mai derniers respectivement. Nous
sommes donc en train de mettre au point les préparatifs de la grande
consultation pour l’an 1 du Plan d’action, qui se tiendra dès l’automne.
2.2. L’éducation
Ma collègue l’honorable Sheila Copps, ministre du Patrimoine canadien,
mènera pour le gouvernement fédéral, d’une part la renégociation du
Protocole et des ententes existantes avec les provinces et territoires au
niveau actuel de financement et, d’autre part, les négociations bilatérales
dans le contexte des deux nouveaux fonds ciblés, l’un pour l’enseignement
dans la langue de la minorité francophone ou anglophone (209 millions), l’autre
pour l’enseignement de la langue seconde (137 millions). Les
négociations avancent bien en vue de renouveler le protocole avec le conseil
des ministres de l’Éducation du Canada qui expirait en mars 2003,
des mesures provisoires étant en place entre-temps. Les discussions ont
commencé en vue de négocier les ententes pour l’allocation des nouveaux
fonds ciblés. L’objectif est de conclure ces négociations d’ici l’hiver
prochain.
Comme vous le voyez, vous n’avez pas de temps à perdre : ne tardez pas à
identifier vos propres priorités et à les communiquer à votre ministère de l’Éducation.
C’est ensemble que nous nous donnerons les meilleures chances de choisir les
projets les plus porteurs d’un enseignement de qualité, accessible et bien
relié à la vie communautaire et culturelle, conformément aux orientations du
Plan d’action :
l’aide dès la petite enfance;
la proximité des écoles;
la qualité de l’enseignement dans la langue de la minorité;
la rétention des élèves dans le système francophone à tous les
niveaux;
l’apprentissage de la langue seconde.
2.3. La petite enfance
Le ministère du Développement des ressources humaines prépare la mise en
place de nouvelles initiatives, notamment :
l’alphabétisation familiale en français (7,4 millions sur cinq ans),
en vue de former des spécialistes qui enseigneront ensuite aux éducateurs
en garderie et à d’autres intervenants dans les communautés;
la recherche sur l’influence des services de garde sur le
développement culturel et linguistique des jeunes enfants (10,8
millions);
un soutien aux organisations nationales qui militent en faveur des
collectivités minoritaires de langue officielle dans le domaine de la
petite enfance (3,8 millions).
Il faut s’assurer que les documents pédagogiques d’alphabétisation sont
prêts, préparer la sélection des cinq projets pilotes où se concentrera la
recherche sur les services de garde, et informer les organisations admissibles
des critères de financement qui prévaudront. Un atelier de la Commission
nationale des parents francophones a eu lieu au début du mois, où les
objectifs du programme ont fait l’objet d’une discussion. Nous en sommes
donc aux travaux de base qui, en plus de la présentation au Conseil du Trésor,
vont être garants de notre réussite.
2.4. La santé
Le volet santé du Plan d’action est, comme vous le savez, fait d’une
mise de fonds totalisant 119 millions de dollars sur cinq ans, répartis entre
les trois priorités suivantes :
la formation, le recrutement et la rétention des professionnels de la
santé (75 millions, dont 63 aux communautés francophones),
notamment pour former plus de 1 000 professionnels
capables de pratiquer en français;
le réseautage (14 millions, dont dix pour les francophones), pour
assurer la liaison entre professionnels et gestionnaires de la santé,
enseignants spécialisés et vous tous, des communautés;
les soins de santé primaires (30 millions, dont 20 aux
francophones), pour des soins mieux adaptés à vos réalités, à l’intérieur
des systèmes provinciaux et territoriaux. (Les sommes proviennent de l’enveloppe
du Fonds pour l’adaptation des soins de santé primaires réservée aux
communautés minoritaires de langue officielle – enveloppe sur laquelle
les premiers ministres se sont entendus en 2000).
Santé Canada, dirigé par l’honorable Anne McLellan, fait tout
ce qu’il faut pour qu’un programme de contributions soit prêt à
fonctionner dans les prochains mois. Déjà, un Consortium francophone rassemble
12 établissements d’enseignement; ils travaillent, avec le Ministère, à l’élaboration
d’ententes de contributions pour la phase 2 du projet Centre de formation
en santé, élargie à d’autres régions du pays – comme nous l’espérions.
Du côté anglophone, l’Université McGill constitue pour l’instant le pivot
des activités, avec l’appui du gouvernement du Québec. Telle est donc la
composante « Appui à la formation et au maintien en poste » de ce
programme de contributions.
De plus, à la suite de l'approbation du Conseil du Trésor, Santé Canada
négociera une entente avec la Société Santé en français, pour les
francophones, et une autre avec le Quebec Community Groups Network, pour les
anglophones, pour le maintien ou la création d'unités de réseautage –
le tout dans le cadre du volet « Appui au réseautage » du programme de
contributions mentionné précédemment). Les 30 millions de dollars de
l'enveloppe réservée aux soins primaires, qui s'ajouteront au financement
actuel, visent à offrir des soins mieux adaptés aux réalités des
communautés de langue officielle en situation minoritaire de toutes les
régions du Canada.
Tout indique que d’ici un an, les ententes nécessaires seront en place.
Pendant que le Ministère prépare le terrain, le travail se poursuit avec les
comités consultatifs, celui des communautés francophones en situation
minoritaire et celui des communautés anglophones. Nos efforts et les
vôtres convergent.
2.5. La justice
Vous vous rappellerez que le gouvernement fédéral consacre, dans le domaine
de la justice, 45,5 millions de dollars sur cinq ans, pour une action à
deux niveaux :
le respect des obligations juridiques découlant de la mise en œuvre de
la Loi sur la réédiction des textes législatifs et du jugement de
la Cour fédérale dans le dossier de la Loi sur les contraventions
(27 millions);
l’accès au système de justice dans les deux langues officielles,
grâce aux 18,5 millions investis dans des projets avec des partenaires
(gouvernementaux ou non), un financement stable pour les associations de
juristes qui œuvrent dans vos communautés, la création d’un mécanisme
de consultation avec vous, et des outils de formation pour les conseillers
juridiques appelés à aider les institutions fédérales en matière de
droits linguistiques.
Pour ce qui est de la Loi sur les contraventions, il y a une entente
signée avec l’Ontario. Il s’agit de modifier les ententes qui existent
avec cinq provinces (le Manitoba, la Nouvelle-Écosse, le Québec, l’Île-du-Prince-Édouard,
le Nouveau-Brunswick) et d’en conclure de nouvelles avec les autres provinces
et territoires. Pour la Loi sur la réédiction des textes législatifs,
la nature du travail est différente. Il faut répertorier tous les textes
législatifs et identifier ceux qui pourraient être invalidés parce qu’édictés
en une seule langue. L’équipe de coordination devrait commencer ses travaux
en septembre 2003.
En matière d’amélioration de l’accès aux services, les modalités de
financement sont sur le point d’être présentées au Conseil du
Trésor et la gestion du Programme national d’administration de la justice
dans les deux langues officielles (PAJLO) a été transférée à
Justice Canada. Un plan de formation des conseillers juridiques a été
préparé.
2.6. L’immigration
L’honorable Denis Coderre vous a mis au courant hier de la manière dont il
entend procéder pour inciter plus d’immigrants à s’établir en milieu
francophone, chez vous. Le Plan d’action réserve 9 millions de dollars à
cette fin, pour cinq ans.
2.7. Le développement économique
Le ministre de l’Industrie, l’honorable Allan Rock, et les quatre
secrétaires d’État au développement régional, avec la ministre du
Développement des ressources humaines, l’honorable Jane Stewart, se sont
fixé trois objectifs communs dans le domaine du développement de l’économie
et de l’emploi pour les communautés :
accroître la capacité des communautés de participer à l’économie
du savoir, principalement grâce au financement de 200 nouveaux projets du
programme Francommunautés virtuelles (13 millions);
offrir aux jeunes des communautés des stages dans les entreprises (près
de 7,3 millions réalloués à partir des programmes existants et deux
millions de dollars supplémentaires), et fournir un accès amélioré à la
formation en ligne (10 millions sur cinq ans);
permettre aux communautés de tirer parti des programmes existants, en
offrant des services d’information et de consultations sur place
(8 millions pour la durée du Plan d’action).
On s’attend à pouvoir financer des projets nouveaux de Francommunautés
virtuelles dès janvier 2004. En ce qui a trait aux stages et à la formation,
les ministères travaillent avec leurs partenaires des milieux universitaire et
collégial ainsi qu’avec le secteur privé; quelques propositions de projets
pilotes sont déjà sur la table et au cours des prochains mois, il y aura plus
de renseignements portant sur les modalités de soumission de telles
propositions. Quant aux services d’information sur le terrain, les bureaux
régionaux d’Industrie Canada ont entrepris de doter de nouveaux postes d’ici
décembre 2003. On prévoit utiliser les mécanismes que vous connaissez bien
(les Réseaux de développement économique et d’employabilité (les RDEE) et
les Comités de l’employabilité et du développement économique
communautaire (les CEDEC), les tables sectorielles, et les autres structures
mises en place par les organismes de développement régional) pour entretenir
un dialogue efficace avec vous, dans les communautés.
Conclusion
Je pourrais continuer longtemps à vous décrire tout ce que le gouvernement
compte faire au cours des prochains mois, mais vous entendez mon message :
le Plan d’action ne sera pas un document abstrait, il sera une réalité
concrète qui marquera notre travail d’équipe. Aussi, intensifiez vos
contacts avec tous ces ministères, soumettez-leur vos vues, vos projets, vos
priorités, et ce, avec précision, conviction. Comme d’habitude, quoi! Et n’hésitez
pas à communiquer avec moi si je peux vous être utile.
Il y a une dernière chose que je veux vous dire en conclusion. Beaucoup d’entre
vous m’avez fait part de votre inquiétude quant à l’avenir du Plan d’action
sous la direction d’un autre Premier ministre que Jean Chrétien, avec un
nouveau Conseil des ministres. Je ne ressens pas cette inquiétude, pour deux
raisons. Premièrement, je crois que les libéraux vont gagner les prochaines
élections, en toute partisannerie bien assumée. Deuxièmement, je connais les
trois candidats à la succession de Jean Chrétien. Sheila Copps, depuis sept
ans maintenant à la tête de Patrimoine canadien, met son énergie inépuisable
au service de la cause des langues officielles et du français en particulier.
Elle a été d’une aide inestimable dans la préparation du Plan d’action et
elle y croit sans réserve. John Manley, lui, aux Finances, a trouvé le
financement nécessaire parce que la dualité linguistique canadienne fait
pleinement partie de sa vision du Canada. Et je sais qu’il en est de même du
meneur dans cette course, Paul Martin, qui a déclaré, lors du débat du 24 mai
dernier à Charlottetown3, « endosser à 100
pour 100 » le Plan d’action pour les langues officielles.
Je comprends votre inquiétude : on ne remplace pas un Jean Chrétien, le
champion de la Charte canadienne des droits et libertés. Mais on lui
succède. Et la personne qui lui succédera sera un libéral convaincu de la
nécessité pour le Canada de s’appuyer sur sa dualité linguistique, un
libéral déterminé à ce que les engagements que le gouvernement a pris envers
vous soient tenus. Oui, le gouvernement du Canada sera pour vous, comme il est
écrit dans le Plan d’action, « un partenaire efficace, présent et
attentif »4.
- Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada, Des
communautés en action : politique du développement global à l’égard
des communautés francophones et acadiennes en milieu minoritaire,
document non publié, mai 2002.
- Canada, Bureau du Conseil privé, Le prochain acte : un nouvel élan
pour la dualité linguistique canadienne. Le Plan d’action pour les
langues officielles, Ottawa, 2003.
- Débat des candidats à la chefferie du Parti libéral du Canada,
Charlottetown, le 24 mai 2003.
- Le prochain acte, op. cit., p. 50.
|