1. Le groupe de ministres responsables
L'élaboration d'un cadre d’imputabilité et de coordination prévue dans le
Plan d'action pour les langues officielles a pour but de renforcer la concertation horizontale
dans le cadre des responsabilités, programmes et services fédéraux liés à l’ensemble de la Loi sur les langues
officielles. Le
rôle du ministre responsable des langues officielles consiste à
coordonner le Programme des langues officielles ainsi que la mise en oeuvre
du Plan d’action et d'appuyer les ministres qui pilotent des
initiatives spécifiques du Plan.
Dans ce contexte, le Ministre travaille avec les ministres
suivants :
-
le ministre de la Justice, qui guide le gouvernement dans l’interprétation
des droits linguistiques et, avec le Plan d’action, examine les politiques
et programmes pour en dégager les implications juridiques;
-
les ministres qui pilotent des initiatives à
l’intérieur du Plan d’action, notamment ceux de la Santé, du Développement social, des Ressources humaines et
du Développement des compétences, de l’Industrie et
de la Citoyenneté et de l'Immigration.
2. Le Comité des sous-ministres sur les langues officielles (CSMLO)
Les activités du Comité visent à appuyer adéquatement le ministre responsable
des langues officielles et les autres ministres.
Le ministre responsable et le Comité des sous-ministres sur les langues
officielles sont appuyés par la Direction générale des langues officielles
(DGLO) au Secrétariat des affaires intergouvernementales
du
Bureau du Conseil privé. Entre autres choses, la DGLO analysera les mémoires au Cabinet et les
projets de politiques en fonction de leur incidence sur les langues officielles
et sur le développement des communautés.
Les ministères et organismes
collaborent avec le Comité des sous-ministres sur les langues officielles,
par exemple en portant à son
attention les dossiers qu’ils jugent pertinents, incluant les litiges, en effectuant les analyses
nécessaires et en tenant les consultations appropriées dans leurs domaines
respectifs.
3. Coordination horizontale
Il est impératif que le gouvernement se dote de mécanismes internes pour
assurer la cohésion de ses politiques et de ses programmes en langues
officielles. Il est également important que ces mécanismes d’appui
permettent un échange continu d’information entre les institutions
fédérales et les amènent à
travailler ensemble dans l'intérêt de la dualité linguistique. Ce cadre
administratif vise à renforcer la
concertation horizontale pour l’ensemble de la Loi, de manière
à en décloisonner les diverses
composantes, en appuyant le ministre responsable des langues officielles et ses
collègues du Conseil du Trésor, du
Patrimoine canadien et de la Justice. Il clarifie à
l’intention des institutions fédérales les mécanismes en place pour les
appuyer dans leur tâche.
Durant la première année de la
mise en oeuvre du Plan d’action, les activités de coordination ont été
axées sur l’établissement et le renforcement de partenariats avec des
institutions clés et sur l’élaboration et l’amélioration des programmes,
services et mécanismes de coordination à
différents niveaux d’opération. L’élaboration d’un cadre horizontal de
gestion et de responsabilisation axé sur les résultats (CHGRR), piloté par les institutions fédérales ayant des responsabilités centrales liées aux
langues officielles, a commencé en 2003-2004.
Des stratégies de mesure de rendement horizontales faisant état de
l’impact des programmes et activités du gouvernement en matière de langues
officielles sur les communautés francophones et anglophones en situation
minoritaire ainsi que sur l’ensemble de la société canadienne seront
développées. Dans ce contexte, l’évaluation du programme des langues officielles
du gouvernement fédéral, y compris l’élaboration de rapports (un compte-rendu intérimaire et une évaluation finale
qui seront présentés
en 2005 et 2008 respectivement) sera le fruit d’un effort de collaboration et
de coordination impliquant les partenaires fédéraux.
4. Consultations
Étant donné les responsabilités des institutions fédérales à
l’égard du développement des communautés francophones et anglophones en
situation minoritaire, il importe par dessus tout que celles-ci soient
consultées régulièrement dans l’élaboration des orientations et des priorités du gouvernement en matière
de dualité linguistique, qu’elles soient informées des actions envisagées
pour réaliser ces priorités, et qu’elles soient tenues au courant des
mesures effectivement prises ainsi que des résultats atteints.
Ce processus de consultation, réclamé par les communautés,
vise à :
-
mieux cerner les besoins, les attentes et les préoccupations en matière
de politiques publiques des communautés de langue officielle en situation
minoritaire et les moyens par lesquels les gouvernements fédéral,
provinciaux et territoriaux peuvent contribuer à
les combler.
De tels mécanismes de consultation favoriseront l’émergence d’échanges
féconds entre les diverses instances concernées en offrant aux communautés de
langue officielle une occasion privilégiée de faire valoir leurs intérêts
spécifiques. Elles favoriseront un suivi étroit de l’évolution de la
situation et la reddition de comptes de la part du gouvernement sur les résultats obtenus,
tout en renforçant, dans un esprit de collaboration et de concertation, le
partenariat entre les gouvernements et les communautés.
Afin de donner suite à l’engagement
du gouvernement d’accroître le niveau de consultation au sein des
communautés de langue officielle, la Direction générale des langues
officielles du Bureau du Conseil privé a mis au point un cycle de
consultations qui prévoit la tenue de deux séries de rencontres annuelles avec
les communautés en situation minoritaire : une première
au printemps, avec les haut-fonctionnaires des ministères
visés par le Plan d’action et une autre à
l’automne, avec les ministres de ces mêmes
institutions et d'autres interlocuteurs impliqués dans le domaine.
5. Coordination en matière de promotion du français et de l’anglais
(article 41)
En matière de promotion du
français et de l’anglais, le gouvernement fédéral, en vertu de la partie
VII de la Loi sur les langues officielles, prend les engagements
suivants :
-
«
[Il] s’engage à
favoriser l’épanouissement des minorités francophones et anglophones du
Canada et à appuyer leur développement, ainsi qu'à
promouvoir la pleine reconnaissance et l’usage du français et de l’anglais
dans la société canadienne » (article 41);
-
Le ministre du Patrimoine canadien, « en consultation avec les
autres ministres fédéraux, suscite et encourage la coordination de la mise
en oeuvre par les institutions fédérales de cet engagement » (article
42);
-
« [Il] prend les mesures qu’il estime indiquées pour
favoriser la progression vers l’égalité de statut et d’usage du
français et de l’anglais dans la société canadienne » (article
43).
-
À la fin de chaque exercice, un rapport doit être
déposé au Parlement dans les meilleurs délais par le ministre du Patrimoine
canadien, concernant
les questions relevant de sa mission en matière
de langues officielles (article 44).
6. Les conseils fédéraux
Accroître la capacité et la cohérence stratégiques des instances
gouvernementales constitue pour chacune d’entre elles un même
défi à relever. Afin d’y arriver
avec succès, le gouvernement
fédéral a entrepris de recueillir les informations disponibles à
l’extérieur de la capitale nationale. À
cette fin, l’instauration de mécanismes efficaces, favorisant la concertation
et l’émergence de rapports plus étroits entre les ministères, les organismes
gouvernementaux
et les communautés, permet de sensibiliser ceux-ci aux
priorités gouvernementales et vient favoriser leur réalisation.
Depuis leur fondation, il y a une vingtaine d’années, les conseils
fédéraux régionaux se sont avérés une tribune des plus utiles en
encourageant un partage d'information entre leurs membres et les ministères
participants. Ils se sont d'ailleurs imposés comme l'un des mécanismes les mieux en mesure d’aider les ministères
à gérer des enjeux horizontaux dans les régions. Les conseils remplissent en
quelque sorte le rôle d’un guichet unique donnant accès au gouvernement fédéral,
remplissant ainsi une fonction de facilitation majeure auprès
des ministres responsables.
Chaque conseil fédéral sert d'élément rassembleur au sein des institutions
fédérales. Dans ce contexte, les conseils fédéraux deviennent un instrument privilégié de mise en
oeuvre
du Plan d’action pour les langues officielles. Des initiatives ont déjà
été menées, notamment la tenue d’un symposium sur les langues
officielles en octobre 2001. D’autres gestes concrets sont venus appuyer cette
volonté de renforcer la place des langues officielles : une meilleure
connaissance du Programme des langues officielles de la part des employés en
région, l’amélioration de la formation linguistique des
employés et l’accroissement des efforts déployés en vue de la promotion et
du développement des communautés de langue officielle en situation minoritaire.
Cette synergie d’action à l’égard
du Plan d’action pour les langues officielles, les contacts établis
entre fonctionnaires fédéraux, provinciaux et territoriaux ainsi que les liens établis au sein
des communautés constituent des atouts de premier plan dans la réalisation de
l’objectif que vise le gouvernement. Les conseils fédéraux ont une occasion
privilégiée de renforcer la coordination existante dans différents
secteurs mis en évidence par le Plan d’action : l’éducation, le
développement de la petite enfance, la santé, la justice, le développement
culturel, la nouvelle économie, etc.
Chaque conseil fédéral se subdivise en sous-comités, l’un d’entre eux
portant sur les langues officielles. Pour ne donner que cet exemple, le Conseil
fédéral du Québec, qui regroupe plus de 30 ministères,
joue, à l’instar des autres conseils ailleurs au pays, un rôle prédominant dans
la sauvegarde de la dualité linguistique. Dans le cas précis du Québec, des
efforts ont déjà été fournis afin
d’accroître les services offerts en anglais et de contrer la
sous-représentation chronique des employés anglophones dans les ministères
fédéraux au Québec, une réalité à
laquelle le Conseil fédéral du Québec s’attaque de façon déterminée.
La Direction des langues officielles de l’Agence de gestion des ressources humaines de la fonction
publique du Canada a travaillé en étroite collaboration avec les présidents
des comités sur les langues officielles des différents conseils fédéraux afin de
favoriser la réalisation des objectifs fixés par le gouvernement du Canada en
matière de dualité linguistique.
Site du Conseil du
Trésor pour les conseils fédéraux régionaux
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